
forte & remplie d’une moëlle fircnîe, on met
la paille en état d’être mangée par les Chevaux,
en la hachant..
Du S e l
Dans bien des pays, & particulièrement en
Suiffe, on donne du fel aux Chevaux. Il y a des
haras, où tous les jours on fait manger aux
poulains une pâtée , dans laquelle on met du fel,
Cesjeunes animaux accourent au fon d’une cloche,
avec un grand empreflement pour recevoir cetre
pâtée, comme des poulets qu’on appelle dans
une baffe - cour. Les Chevaux faits s’accommodent
au Si bien du fel que les jeunes poulains.
Je prélume , à en juger parce que les bêtes à
cornes en confomment dans laSuiffe,que deux
gros de fel par jour feroient une dofc convenable.
On aflùre qu’un trop grand ufage les rendroit
aveugles. Mais cette affenion n’eft pas prouvée..
On peut donner le fel en fubfiance , mêlé avec de
l'avoitte, ou diffous dans l’eau, dont on arrofe-
roit le fourrage. L ’ufage du fel pour lesChevaux
me paroit très-utile*
D e là Boijfon au Cheval.
La boiffon du Cheval efi l’eau. Moins délicat
que l’âne , il boit prefque toute efpèce d’eau ;
qu’on le conduife dans des marais, à des mares, à
des abreuvoirs, où fe rend quelquefois le jus des
fumiers , & dans lefquels fe putréfient quelques
animaux, tels que poules, pigeons & beaucoup
d’infeétes, il ne refufepasd’y boire ^ il paroît
même préférer ces eaux à d’autres, fans doute-
à caufe desfelsqui s’y trouvent. C ’éioit aux Ecoles
Vétérinaires ît rechercher, par des expériences
bien pofitives, julqu’à quel point une telle boiffon
pouvoir nuire à la famé des Chevaux. Les
Auteurs qui ont écrit fur les maladies de ces.
animaux, en. ont attribuéplufieurs à l’eau dont
on les laifibit s’abreuver. Mais je n’en ai vu
nulle part des preuves alfez évidentes pour décider
eft faveur de cette opinion. Au refte, fi ce font les
fels que les Çhevaux recherchent dans l’eau des
mares , il efi aîfé de les imiter, en jetant du
fel marin dans l’eau des puits, qui efi la boiffon
la plus ordinaire de ces animaux.
Quand un Cheval n’a pas chaud, on rifque
peu de l’incommoder en luifaifant boire de l’eau
froide. Mais , s’il a chaud, elle peut Jui être
très - nuifible. Il y auroit du danger de le mener
dans cet état à une fourçè qu à une fontaine ;
il vaudroit mieux qu’il allât à une eau fiagoante.
L ’eau de rivière e fi, en général, bonne & la^
Jubre.
Les Fermiers attentifs, dans les pays où il n’y
a que des puits, ont foin de tirçr le matin la
boiffon de leurs Chevaux pour tout le jour. Ils
la laifle expofée à l’air, dans des cuves on ton-
uçau x , pour lui ôter fa crudifo.
Quelques perfonnes craignant qu'uneean rin?
fraîchement.urée,ne faffedu mal à leurs Chevaux’
y font jeter un peu de fon. Les Chevaux boivent
plus ou moins d’eau , félon leur taille & leur
tempérament, félon qu’ils font nourris d’alimens
r ,^.aï®eu x . & fol°n la faifon de l’année.
La différence entre un Cheval de quatre pieds
quatre à cinq pouces & un Cheval de quatre pieds
dix à onze pouces, peut être au moins d’un
quart, puifquc le premier hoir au plus foixanre
pintes pu cent vingt livres d’eau , tandis que le
dernier boit jufqu’à quatre - vingt pintes oit cent
quarante livres d’eau dans un jour d’Erê. Quelques
Chevaux boivent moitié moins que les autres)
Je les fuppofe nourris d’avoine, de fainfoin, de
paille & de cofiats de vefee ; cetre nourriture
formant enfemble environ quarante livres d’aura
en s. Des, animaux nourris moins largement
pu mangeant du foin au lieu de fainfoin, ou
paillant dan^ les bois au les prairies boivent beaucoup
moins. Enfin, en Hiver, faifon où l’air efi
moins fe c , les aiimens imprégnés de plus d’hit«.
midite, & la fibre du corps moins aride, les Chevaux
ne boivent pas autant qu’en Eté.
Qn partage là boiffon des Chevaux en plufieur«
tems. Des Chevaux., qui refient le plus fou vent à
1 écurie, tels que les Chevaux de Cavalerie qui
vont a 1 abreuvoir feulement deux fois par jour,
a leptheures & demie du matin en Eté, & àhuit
heures en Hiver, & 1 après-midi à trois heures en
Hiver et a quatre heures en Eté.
Les Chevaux de Charrue boivent quatre fois
par jour -, le matin en forrant de l’écurie, après
avoir mangé ; au milieu du jou r, en revenant des.
çhamps •_ deux heures après., en y retournant, &
le loir en rentrant. On doit fe garder de faire
boiçe les Chevaux qui font trop échauffés, à
momsqu ils ne doivent fur—le -champ continuer
leur travail. Il vaut mieux attendre une heure ou
deux, quils fe fuient éfoufiés & rafraîchis.
De la litière des Chevaux.
On fait aux Chevaux de la litière, afin que
leurs excréinens., mêlés à des l’ubftances végétales,
produifent de l’engrais. Si ces animaux cowchoient
lur la terre ou fur le pavé de leurs écuries ils
feroient inondés des exalaifons & de l’humidité'
on aurait hefoin de les panfer plusfouvent. On
fait de la litière avec les pailles des plantes céréales
, qui font les meilleures, les plus douces
& les plus faciles à fe convertir en fumier. On
en fait avec de la bruyère, de la fougère, du
chaume, des branchages, des feuilles d’arbres &
autres matières, félon les pays & les difficultés
qu on a de fe procurer- des pailles,
Une faut pas laiffer les litières long-tems dans
lçs écuries. A u fli- tôt qu’elles paroiffent humectées
d urine & remplies de crotin, on les leve &
on lçs einporte, Tout n’étant pas mouillé au
même degré, le matin on relève fous les man- »
geoires celle qui efi encore sèche, pour la mettre
ie ibir avec la nouvelle.
Du Panfemcnt des Chevaux.
Il èft à croire que le Cheval fauvage n’éprouve
aucune des incommodités réfu Iran tés du
défaut de tranfpirarion. Accoutumé dèsTenfance,
auxdiverfes températures du climat où il vit, il
s’endurcit & ne fouffre point de la vicifiitude
des faifons. Libre de fes mouvemens, il ne s’échauffe
en aucun tems ; & n’a befoin de rien qui ‘
rétabliffe une évacuation toujours fou tenue. Il
n en efi pas de même du Cheval domeflique.
Dès qti il efi forti des prairies, où on le tient
deux ou trois ans, il paflè une partie de fa vie f
dans des écuries plus ou moins cio fes. On le fait
travailler dehors,en l’expolam à laboue,àiapouf-
fière & à toutes fortes d’ordures • dans fon écurie
même, il fait tomber fur lui, en tirant fon fourrage,
de la terre , des fleurs de plantes ddféchées,
des-'bourres dé foin , des bâles de bled -, en fe
couchant, il fe falir. Si un tel Cheval n’éroit
point panfé, lçs vaiffeaux tranfpiratoires de la
peau fe trouvant obftrués par la craffe, l’humeur
reflüeroit fur quelqu’organe intérieur, &
produiroir des maladies graves.
Les Chevaux les mieux panfés font les Chevaux
dé la Cavalerie ou des Dragons ; ils le font
deux fois par jour. L’exaélimde du fervice mili- '
taire ne permet pas la moindre négligence. Il doit :
y avoir toujours un Officier qui affilié au pan-
lement.
Après tux, ce font lesChevaux decarroffe. Les :
cochers fe font un point d’Honneur d’avoir toujours
leurs Chevaux très- propres & d’un poil
très-luifant. Le plus fouvent iis ne ltspanfent
qu’une fois par jour. Quand ils fe faliffent dans
la journée , ils les: nétoient. 1
Les Chevaux de ferme & de roulage font les •
plus négligés, fi l’on en excepte ceux des remifes *
des nacres , des vignerons, marchands & autres I
qui s’en fervent pour porter des fumiers aux
champs ou des denrées nu marché. Cependant
je connois des Fermiers attentifs qui font panfer
exactement leurs Chevaux.
Les infirumens dent on fe fert font l’étrille
Jépouffefre, la broffe ronde, la broffe longue*
>?e Pei§ne & l’éponge. On pourroit y ajouter un
long couteau pour abattre la fueur, quand les
Lnevaux font couverts d’écume.
L étrille fe paffe à rebrouffe poil fur les côtés
I, v™rre & légèrement'fur lés jambes. Comme
«lie n emporte pas toute la craffe qu’elle a détachée,.
c’eft avec l’épouffette qu’on difperfe le
«ite- enïutte avec la broffe ronde'On frotté
«.encolure f^J3 têle . eH ménageant lès yeux,
on emploie la broflè longue pour les jambes:
peigne la crinière & la queue ; l ’éponge,
abreuvée d’eau, fort pour les crins, la queue
? le tour des yeux & des oreilles. Si les crins
deni’huiJS~mê éS kS dém61e facilemenI av«
Conduite des Chevaux.
C’en à l’art militaire & à celui de l ’équitation
incll(ïuer comment on doit conduire les Che-
vaux de cavalerie, & en général tons les Chevaux
de folle , pour qu ils ie conforvent long-tems en
rendant les ler.viçes qu’on en attend. Je n’aurois
a parier, ici que des Chevaux de voiture & de
abolir; mats on trouvera « a r tic le C hareetiek.
objet. j'ajouterai leu-
lement les rc.iexions fiuvanics.
W M m Chevaux en p ro p r ié té s
D H æ i d01Te" t éviter deuî< eitrêniS,
celui dp les faire travailler au ■ delà de leurs fo r -
ces , fans leur donner le repos convenable.
& celui, dp les laiffer languir dans une molle
omvcre,quileuroccaiionne del'obéfité.une abondance
d humeurs, des engorgemens, le gras fondu
autres incommodités capables de détériorer
leur conllimtton ,& d’accélérer le terme de leur
™evL?s.Çnev;iux bien conduits & bien gouvernés
•îem?m4u“hult ans I quelques-uns foHdeTà
ï l 3 n1'W K & "en te , rarement audelà.
Le repos eff néceiiatre à tous les êtres vivans.
prennent pas tous en fe cour
? r d ? ? " a qm pe fe couchent’jamais.
Ceux-ci dorment debout. .En général, le fommeit
'h m t r e ^ r o 11 f ' ■ “ " V heures. Lorfqu on ména1g ed utrro£p aUle sP Cluhs eqvuaua "x .
P I VJ 5 ? u!e d’eKrcice & d'être en haleine)
S a ê f S & même foccombenr fi
Ce eur .alre fa.ire une courfo.un p’eu
C h e y g u x t C d U i d £ k B
M e ft n u e p r a t iq u e c o n d a m n a b l e d e m e n e r à
1 a b r e u v o i r d e ^ x W a i o r é c h a u f f é s & f o u v e n c
e n .é c u m e a l a fu i t e d u n e e o u r f o o u d ’ u n g r a n d
t r a v a i l ; o n p e t u à l 'in f i a n t f u p p r im e r l e u r t r a n f -
S n s T ^ kS .rendre très-foaJades. On tombe
dans le même inconvénient Iorfqu’on leur lave
le ventre dans les mêmes .circonlîances.
Ln général pour les animaux comme pour
les hommes, il eft bon que les heures du repos
f f l y M prend facilement cette
habtmdeyi fat, toutes les fondions d'une ma!
n^ re, é!?ale- animaux tbtijours conduits de
même- fo portent bien & réfutent plus I o n -
tems à la fatigue. Cependant il y a de! circonfddooibt
eLêtr°e¥ i-Cnetel“rr omVKp ureé.g l&Da nnse des climaP!a s qu&i
forment toujours également chauds, ou froid“
un.e fois qu on auroit établi des heures oi't lej
apimaux doivent travailler, il feroit inurifo d ‘
les. changer Mats dans le nôtre, où nous avom
nnee ’ pJeeuutT ffoo °ddiiffp Venfor“, je°nU rSe ebrakinn e^s anodrc”o nof«cî