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au-deffusdu fruit, pour arrêter la sèvê & nourrir
le fruit. _ ' ' ' ' v • „
Quelques Jardiniers ont 1 ufage , pour taire
nouer le fru it, d'enlever quelques fleurs mâles
dont la poutfière fécondanteeft mûre, & de les
poferfur les fleurs, femelles, qui font au fommet
des fruits ; ils fecouent avec les doigts cette poutfière
féminale fur les piftilles des fleurs femelles,
pour aider la Nature, & faite gonfler promptement'
le germe du fruit. Cette pratiqué parait
ïiéceffaire, lorfque les plantes font élevées fous
drs vitrages où le vent n a point d entrée, & ne
peur par* conféquent tranfporter la'poutfière fécondante.
de la fleur mâle fur la fleur femelle.
En retranchant tous les autres fruits, on procure
la totalité delà sève & de la nourriture à
celui que l’on alaiffé,' qui avorferoit, fi ônen
confervoit un plus grand nombre : eu ne cotiiêrr
vaut qu’ un fruit fur chaque coulant, ils’ejl trpur
-vera autant que la plante pourra en nourrir ;
■ car, fi on en laiffoît plus de huit fur; chacune ,
ils feraient petits mal conditionnés,. J’en ai vu
■ quinze ou vingt fur une feule plante- de melon
ordinaire, mais ils n'étoient parvenus qu’à une
groffeur médiocre, quoiqu’ils n’euffênt pas betoin
d’autant de nourriture que le cantaloup dont 1 é -
scorce ell très- épaifle. Après avoir pmeé trots
noeuds au-deffus des fruits., il. faut vifiter lpu-
venfles plantes, pour retrancher les nouveaux
'coulans qui pourraient naître, iur les branches,
: ainli que les nouveaux fruits,;, il ell même nécef-
faire de répéter ces vilites, jufqu’àice qùe les fruits
réfervés fuient parvenus à une groffeur fuffifante
pour attirer toute ia sève & la nourriture des
plantes dont la vigueur commence alors à diminuer
; on les arrofe,. après avoir fait cette o p é-.
.ration ,.à quelque diftance des tiges,. pourfaire
arrêter & groffir: les fruits1. ,v „ ,
Il eft néccffaire de tenir les vitrages Joulevés,
pour donner del’air aux plantes ; car , fanscela,
le fruit n’arrêterait pas-, & , fi la faifon eft fort
humide , on les enlève même tout - à - fait, fur-
tout dans lès foirées, pour y admettre les rofées,
pourvu qu’il y ait un peu de vent : mais il ne
faut pas laiffer les couches fans vitrages pendant
la nuit entière , de peur que lé froid né devienne
trop vif. Dans l'es tems chauds, ces plantes peuvent
être découvertes depuis dix heures du mâtin
jufqu’au fôir. . t * a n.
Lorfque les pîantes- fe font éfëftdüe's au-delà
des châlits, fi le tems devient froid , on couvre
les branches qui débordent avec des.nattes *, çair ,
fi ces rejetions étoient endommagés ,1 accfoifilment
des fruits feroit iretardé , & les plapréS foüf-
friroient beaucoup. Les àrrofemens doivent être
faits dans les allées où' les racines fé font étendues:
au moyen de çette attention, les plantes feront
des progrès rapidesi y & les tiges étant toujours sè •
ches, fé confervéront en bon état ; majs on.ffe
doit les arrofér qu’uûe fois la fémairîe’ , par Un ;
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téms ; très- foc & chaud & il eft. nécèfTüire de
leur donner, dans ce moment, le plus d’air qu’il
eft polfible.
Après avoir traité delà culture des melons que
l’on élève fans chaffis, je vais parier de la manière
de conduire ceux que i’dn élève fous des
cloches ou glaces à la main. Les plantes qu’on
veut difpofer ainfi doivent être élevées comme
les précédentes. -
. Vers la fin d’Avrilyifi la faifon eft avancée ’
on pourra faire les couches y alors il faut le pourvoir
d’une quantité'de fumier chaud , proportionnée
au nombre de cloches que l’on veut
employer , en comptant fixou huit fortes brouettées
de fumier pour chaque cloche. Quand on
ne fait qu’une couche, il faut lacreu fer de quatre
pieds & demi de largeur, & lui donner une longueur
proportionnée au nombre des cloches, qui
doivent être placées à quatre pieds l’une de
l’autre y car-i, lorfque tes plantes font trop rapprochées
, leurs branches s’entrelacent & couvrent
fi fort la couche, que le fruit ne peut nouer. En
-creufant la folfe -, on réferve trois ou quatre pieds
de largeur à chaque côté, & l’on proportionne
fa-profondeur à la féchcreffe &-à l’humidité du
fôl y mais,’ comme on l’a déjà obfervé ci-deflus,
-te couche fera -d’autant -meilleure quelle fera
plus profonde. Gn doit aufti avoir la même attention
pour mêler le fumier *, & , quand il eft
placé dans la couche , il faut élever un monceau
de terre d’un pied & demi de hauteur, à chaque
place où les plantes doivent être mifes, &lon
ne répand fur le refte de la eouçhe que quatre I
poucês, d’épaifleUr de terre > ce qui fuffira pour
empêcher l’évaporation du fumier'. On met en-
fuite les cloches ftïr le fommet, & on les preffe |
de façon que la terre dés buttes puiffe s échanger
& être en état de recevoir les plantes que 1 on
y placera , comme il a été dit ci-deflus, deux
ou trois jours après, fi la couche a le degré de
chaleur qui liti eft néceffâir». Lorfque les plantes
font dans des pots où elles avancent également
bien, on fe contentera d’en mettre unfeul fous
chaque cloche *, mais, fânscela, il faut placer dans
chaque ëndroit deux plantas dont, on retranche
enfuite la plus foible , quand toutes deux réunir**
fent : on les arrofeaufti-tôt qu’elles font en place,
pour faire pénétrer la terre entre leurs racines,
& on les tient à l’ombre, jufqu’à ce qu’elles aient
pouffé de nouvelles fibres. Si les nuits font rat
eHes, il feranéceffairede couvrir les cloches avec
des na ttés, pour confervèr la chaleur de la cou-
^ L o r f ’que l’on a deffein de faire plufieurs cou-
Ches,’ cm les place à huit piéds ^ t a n c e lun
fié faillite, afin qu’il refte Ufi'erpacèfuffifante«t
chacnUèl, dansiequ-ellèstacites puiffent s été .
ainfi qü’ lsii l’a déjà obfervé plus haut.
Quahd leSplahies lotit bien enraeifieejorip
leûrs fon »frets & les fejettéùs, ■ & où le* “
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-nrnnie celles des chaffis. Pendant la chaleur du
S J , on foulève le côié.dus cloches oppolé au
pour y introduire l’air*, car, fanscela, eues
fileraient S Vaft'oibliroient.iCe qu’il finit prévenir
avec foin • car, files coulans ne font pas allez vigoureux.
ils ne font point en état de nourrir
leurs fruits.. . , . , , .
Lorfque les plantes ont atteint le côté des cloches
& que le. tems eft favorable , on pofe les
cloches fur trois briques, & on les élève ainli à ;
deux pouces au-deffus de la furface , pour laitier
paffer les branches, & leur donner la liberté de
s’étendre ; alors on couvre toute la couche avec
de la terre, jufqu’à la hauteur d un pied&. demi ,
& on la piétine le plus qu’il eft polfible. Si les
nuits font froides, on étend des nattes fur les
couches, afin que le froid ne nuifé point aux
tendres rejettons des branches *, mais comme les
cantaloups craignent l’humidité , il fera nécellaire
d'établir des cercles en arcades, pour^ fourenir
ces nattes. Cette méthode eft la feule qu on puiffe
employer en Angleterre pour faire réuffir cette
efpècé de melon ; car tes faifons étant “ va"
riables & très-incertaines chez nous, j ai fou vent
perdu, par les pluies, au mois de Juin , plufieurs
couches de ces melons, qui étpient dans le meilleur
état. . . ,
S\ le tems devient froid, il eft néceffaire de
creufer .autour des couches, de tranchées de la
même profondeur , & de les remplir de fumier
chaud, qu’on élève à la même hauteur cjuecelm
des couches, comme il a été dit pour les couches
à chaffis *, & , quand on peut fe p ocurer beaucoup
de ce fumier ,ion creufe encore 1 intervalle
qui fépare les couches , on le remplit de même,
& on le recouvre d’un pied & demi de terre qu on
foule.exactement. Cette opération procurera une
nouvelle chaLur aux couches, & fera paroitre
le fruit bien - tôt après.
Il faut arrofer çes iplantes avec beaucoup de
précaution , en prenant garde de ne pas mouiller
les pieds* & , lorfqu’on pince les coulans, & que î
l’on ^te les fruits fuperflus, pour faire profiter j
ceux que l’on réferve, il faut le faire légèrement*, j
enfin il faut fiiivre exaéi'ement tout ce' qui a éré
preferit au fujet de la culture des melons placés j
fous lès chaifis, en obfervant toujours de les
couvrir avec des nattes dans le tems .pluvieux &
durant les nuits froides. Si l’on fu it, fans s en
écarter, les règles crue je viens de preferire, on
peut être fûr que les branches conferveront leur i
vigueur, jufiju’à ce que les~froids de l'Automne j
les détruifent. |
Plufieurs perfonnes ont élevé depuis,,qneh'iues
tems, des melons fous des chaffis de papier huilé*,
cette méthode a très - bien réufîi dans beaucoup I
d’endroits *, mais , en la foivant, on doit faire i
en forte que ces chaffis foient éloignés des plantes, |
fans quoi leurs'branches deviendront foibles,' J
fileront & donneront rarement du fruit en abon— *
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dance. Ainfi, lorfquon fe propofera de faire
ufage de ces chaffis, je confeille d’élever les plantes
fous des cloches, comme il vient d’être dit ci-
deiîqs, jufqu’à ce que leurs branches foient de-*
venues trop longues pour pouvoir y être contenues
j alors on le fervira des chaffis de ce papier
huilé au lieu de nattes, ce qui audra beaucoup
mieux , fi l’on s’y prend avec discernement.
Le papier que l’on emploie pour ces chaffis
doit être fort & pas d’une couleur trop foncée y
il faut l’imbiber d’huile de lin , qui fécherà bientôt
, quand il au. a été collé fur les chaffis *, on
ne s’en fervira que lorfqu’il aura perdu toute l’odeur
, parce que cette dernière pourroir être très1
nuifible, aux plantes;.
Lorfque les fruits ont arrêté, on continuel
retrancher tous ceux qui fe trouvent de trop ,
ainli que les coulans foibles, qui àhfoiberôient
trop de sève : on retourne légèrement deux fois
par femaine les fruits réfervés , pour les expofer
de tous côtés àl’air & au foleil. car, fi on les laiffoît
toujours lur la rerre dans la même pofition , le
côté qui la toucheroit , deviendroir tendre & blanchâtre,:
faute de fecours.:
Ces plantes .exigent un peu d’arrôfement dans
les tems fecs *, mais on doit le faire danr les allées,
à quelque diftance du pied des plantes, & tout
au plus une fois par femaine, ou chaque dix jours.
En fuivani cette méthode le terre doit être bien
humectée *, au moyen de cela, on avancera l’ac—
croiffement du fru it, & on en Vendra la chair
épaiii'e*, mais ce qu’il faut le plus obferver, c’eft
de ne pas trop arrofer les plantes, parce que l’humidité
leur eft très—nuifible , & de ne leur donner
en tout tems , ie plus d’air libre qu’il eft poffible,
lorfque la faifon 1e permet.
Lorlque ces fruits font tout-à-fait mûrs, on
doit avoir attention de les couper à rems y car ,
fi on le : laiflbit quelqueshéures de plus fn r Ig plante,
ils perdroient beaucoup de leur délicateffe : pour
cela , il faut les viliter au moins deux fois par joury
on fes-coupe dès le matin, avant que lé fbleil les
ait échauffé: : mais fi l’on eft forcé de les cueillir
plus tard , on les tient dans de l’eau de fource
v ès-fraîche, ou dans dé la glace pilée, pour les
rafraîchir avant -de les manger. Ceux qui font
cueillis le matin doivent être confervés dans un
lieu frais , jufqu’à ce qu’on les ferve fur la table.
On reconnaît que ce. frmt§Tônt mûrs, par i’o-
deur qu’ils exhalent, lorfqu’on en a rompu le
pédoncule *, car il ne faut jamai attendre que les
cantaloups changent de couleur, ce qui n’arrive
que lorfqu’ils font trop mûrs.
La méthode que l’on vient de donner pour
les cantaloups fera également bonne pour toutes
les autres efpèces , ainfi que l’expérience me la
prouvé L ’ufage ordinaire des Jardiniers , de nç
mettre que trois ou quatre pouce6 de terre fur les
couches," expofe les plante« à fe flétrir, avant que
les fruits -oient parvenus- à leur maturité, parce