
du lait pur. Ou bien il» prenne«! ces Cochons
à compie à demi, ou pour un certain prix,
comme de trois, quatre jùfqu’à cinq écus pour
douze femainfes, félon ltur grôfleur. Quant
aux Cochons jeunes, on les laifle courir continuellement
en liberté, manger 1 herbe, &on
ne leur donne que du petit lait. L ’on paie pour
un Cochon de cette efpèce , fuivant fa taille,
trente jufqu’à foixante-fix & demi. » ?
u II réfulteüne grande incommodité d’en-
graiffer des Cochons fur les Alpes du Geffenai;
c a r , comme on lés'abandonne vers le 21 de
Septembre, il faut tiéceflairenient tuer ces Cochons*,
mais, comme il fait encore chaud dans
cette faifcn, on a toutes les peines du monde
à garantir leur chair des mouches : ordinairement
il faut qu'un enfant entretienne continuellement
la fumée dans les chalets , on il faut envelopper
la chair dans des linges, pendant le
jour & la nuit, la pendre à la fumée; ou l’on
faupoudre bien les pièces qu on eftime le plus,
comme les jambons, avec de là farine, lorl-
qü’on les a lorties de leur faumure, afin d’ern- :
pécher les mouches d’y dépofer leurs oeufs.
« Malgré cela , il fe perd tontes les années
beaucoup de chair, qui eff gâtée par les vers,
& cela parce qu’on tue les Cochons trop
rôt. Le laid de ces Cochons éngraiffés de lait,
qù’on appelle à caufe de cela lard de lait, fe
diflingue vifihlement de celui de Cochons-en—
graiffës de glands , de grains & d autres fruits
delà terre': le premier eft’ doux , mollaffe, &
ne s’enfle pas au pot *, au lieu que 1 autre eft
ferme & s’y gonfle.» Mémoires de la Société économique
de Berne. Tome I , annee 17 7 1 > Vr I 35*
Salaifon des Cochons aux Ijlcs Sandwick.
««On les tue le foîr où on enlève les foies
& les entrailles*, on ôte lés os des jambes &
des échines.'On divife le refte en pièces de quatre
©u huit livres. On le remet aux faleürs , tandis
que la chair a encore de la chaleur. On frotte
de lel les morceaux, & on les entàffe fur* un
échafaud élevé en l’air. On les couvre de planches
furchargées des corps les plus lourds. On les
îaiffe ainfi jufqu’au lendemain au foir. Quand
on les trouve en bon état, on les met dans
iule cuve remphe de fel & de marinade. Si
quelque morceau ne prend point le fe l, on le
retire fur -le -ch am p , & ori met les parties
faines dans un nouvel affaifonnement-de vinaigre
& de fel. Six jours après, on les fort
de la cuve. On les examine pour la dernière
fois, & , quand on les voit comprimés légèrement,
on les met en barique, en pofant une
petite couche de fel entre chaque morceau.
MM. Kîng & Gore en ont ramené en Angleterre
plufieurs banques , au mois de Janvier 1779*
Quelques perfonnes en ont mangé & Tontirouvé
fort bon. » Extrait du Voyage du Capitaine
Cook. Tome I I I , p. 555.
\ Suivant M - Maquarre, en Ruflïe où il y a beaucoup
de Cochons, ils font peu fujets à des maladies
, & jamais à la ladrerie. On y élève des
efpèces de la Chine, en général, plus petits que
• les nôtres. Les Ruffes n’emploient pas leur
graiffe dans les cuifines.
Les Hottentots, d’après M. Vaillant, ne con-
noiflent point les Coçhons. Les Colons Européens
même dédaignent de les élever. Ils les biffent
multiplier & vivre en liberté. Pour lespren-
dre , il faudrait les pourfuivre à coups defufil.
On donne , en Bourgogne, le . nom de Cochon
au charançon qui ronge le froment, &, dans
d’autres pays, au mylabre qui dévore les lentilles,
les pois, &c.
La pefanteurdes Cochons varie beaucoup. Les
moindres Cochons gras, de l’efpèce commune,
pèfem de 70 à 75 livres. Le poids le plus ordinaire
eft de iôo à 175 livres.
En Efpagne où ils ont. tous les jambes courtes,
ils pèfent le plus fquvent 300 livres , -poids
qurn’eft pas extraordinaire*, car les Cochons
engraiffés par les fermiers, dans la Beauce, par«
viennent à cette pefanteur. C eu x - ;çi n’ont pas
les jambes courtes comme les Cochons d’Èf-
pagne. — -
A Naples, les Cochons nourris de maïs; pèfent
jufqu’â ç00 livres.
On amtre qu’on en tue en Angleterre du,poids
de 1100 livres. On en cite même un qui pefoit
1360 livres ; il avoir plus de quatre pieds de
hauteur. .
Les gazettes de Londres remarquent que Robert
Moor:e , meunier à Dorfets- hire,; tua, en
1781 , un porc pefant 1330 livres , poids d’un
gros boeuf. Cet animal s’étoit engràiffé autour
du moulin. C’efl à l’ufage des pommes de terres,;
des gros navets, des carottes & panais que les ;
Anglois doivent t®us leurs fucçès en beftiaux; n
Pour connoître la quantité de Cochons qui
fe confomme annuellement à Paris ,yoye[ le mot
Consommation. {M . VAbbé T e s s i e r . )
COCIPSILE , CoccQcipsizvM*
Genre de plante établi par Browne, & qùj
fait partie de la femelle des Rubiacées. 11 n’en
encore compofé que d’une efpèce, originaire
: des Antilles, & peu connue en Europe.
Cocipsile herbacée. -
Coc cocip s ilvm herbaecum Aubl. Guian. C8.
La'Cocipfile fe rapproche beaucoup de la
fabice par fes cataélères. Sa tige efl herbacée,
rempante , cylindrique & rameufe ; fes feuilles
font axillaires, prefque feflil.es> & ramafféespa*
petits bouquets alternes. . " ,
La fleur efl compofée" d’un .calice à quatre.
divifions, droites & pointues, d’une corolle morjDpétale
ïnfundibuliforme , de quatre étamines :
à anthères, droites & oblongues , d’un ovaire
inférieur, furmonté d’un flylefimple à deux ftyg-
mates.
Le fruit efl une haie fphérique , couronnée
par les découpures du calice, à deux loges,
qui renferment de petites femences comprimées,
&. attachées à la cioifon intermédiaire.
Cette plante croît à la Jamaïque' & dans la
Guiane Françoife. On ne lui comîoît aucune
propriété.
La Cocipfile n’a point encore été, cultivée en
Europe; *nais, en raifon de fon affinité avec
quelques efpèces de Sibiccs qui croiflent dans
les même*' pays, & que nous poffédons depuis
long - tems, nous croyons, que fes graines'de-
vroient être femées au Printems, dans des p ots,
fur couche & lotis chaifis; que les jeunes-.plants
fe conferveroient d ans v une terre légère & fubf-r 1
tantielle ; que les arrofemens devraient être
légers & fréquens, & qu’enfin, en donnant à
cette plante beaucoup de chaleur, on parviendrait
à la faire fruéhfier dans notre climat.
On ne peut regarder la Cocipfile que comme
une plante propre aux Ecoles de Botanique ;
elle n’offre riçn qui puiffe la faire rechercher
dans d’autres, jardins. ( M. T houin.}
COCO. Nom que fon don ne, aux fruits-des
différentes efpèces de Cocos. Voye\ Gocotier.
( M . T h o u in : )
COCON. Enveloppe dans laquelle fe renferme
le ver à foie7~quand il fe change en chryfalide.
Cette enveloppe eft un corps arrondi, 'orméde
l'entortillement du fil de foie qu’a produit l’animal.
C’efl la véritable foie. Voye^ V e r àfoie.
( M. V A b b é T e s s i e r . )
COCO ROTE. Nom vulgaire tîn. cocotier ,
nommé par Linné , cocos quineenfis , dans les pays
de l’Amérique méridionale où il croît naturellement.
Jacq. ftirp. amer« V°yc\ CocotisR de
Guinée. ( M . R e y n i e r . } -
C O C O T I E R , C o c o s .
Genre de. palmier à feuilles ailées, à folioles
lancéolées & étroites-, à fleurs monoïdes furie
même régime , à fruits , à noyau plus ou moins
volumineux , qui comprend au moins trois efr
pèces:: ce font des arbres d’une très - grande
utilité dans les contrées étrangères qu’ils cm-
belliffenr, ils ne fon t, pour nous, que purs objets
de curiofité en Europe, dans les ferres chaudes,
où ils ne peuvent parvenir à toute leur éléva^-
tion, & dont la culture néanmoins les rendroit
fufceptibles.
Efpèces.
i. Cocotier desJndes.
Coco Nucifera. L. ïj Indes, Antilles, Continent
méridional de l'Amérique, Afrique dani
les lieux fablonneux.
%. Cocotier du Bréfil.
Cocos Butyiacea. L. F. I7 Amérique méridionale.
, .
3. Cocotier de Guinée.
Cocos Guineenjis. L. ï) Amérique méridionale.
1. Le C ocotier des Indes s’élève de quarante
à foixante pieds ; les racines occupent un petit
efpace*, elles font menues & peu profondes.
Son tronc , cylindrique, efl d’une grofleur médiocre,
qui diminue en s’élevant : il efl d’une
fubftance férulacéé , prefqu’inutile dans les Arts:
fa furface efl nucprelque dans toute fa longueur,
parce que le tems détruit ou détache l’extrémité
des feuilles qui y refte après leur chùte , & qui
y laifle une cicatrice qui ne è’efface pas. La
moelle, qu’on appelle palmite, efl blanche,
pliffée, très-mince, fufeeptible d’extenfion; elle
efl de quelqu’utilité. Sa tête fe couronne d’une
douzaine de feuilles d’un verdclair; quelques-»
uns s’étendent en arc ; les dernières venues font
perpendiculaires, & celles qui naiffenr forment
un gros bourgeon qu’on appelle chon-palmifle;
c’eft un mets délicieux & cher; il en coûte
toujours un arbre; à qui veut fe le procurer.
Les feuilles font compofées d’une côte folide,
longue de quatorze à quinze pieds, à-laquelle
font attachées, prefquejufqu’à fa bafe, un peu
élargie & filamenteufe fur fes bords, des Folioles
■ placées par paire , rapprcchées , nom -
breufes, fe dirigeant un peu en haut, formant
une largeur de trois pieds, dégagées vers leur
bafe propre & en forme d’épée ; elles fervent à
couvrir les mailons, a faire des nattes, des paniers
: on écrit deflus comme fur le papier.
Au bas de cette touffe de feuille ', qui fe renouvelle
trois fois chaque année, s’établit autant
de fois- la fructification, 'formée d’abord par un
corps véficulaire oblond, pointu, que les Bota*
nifles ont appellé fpatlie.I l s’ouvre par le côté,
& il donne naiffance à une nouvelle production
appellée régime. C’efl une grappe fertiblable.,.
pour la forme , à la fleur du lilas,, ayant fes
petits rameaux , fqs fleuts qui font affiles & d’une
blancheur jaunâtre ; elles font à trois divilïoas
ovales, pointues & ouvertes, portées fur un
calice, à trois fegmens colorés. Elles ont les deux
fexes à part. Les n àles font fer la partie fupé-
rieure , les femelles font en bas ; ces dernières
laiffent après elles une douzaine de Cocos qu’on
' voit fufpendus, & qui, avec leur écorce , ont
plus d’un démi-pied de diamètre. Leur forme
; eft à - peu-près celle d’un oeuf d’autruche ; mais
ils ont , fur la longueur, trois filions, qui les
rendent un peu trigônes : leur extrémité .-eft cer-
; minée par trois élévations ou faillies obtufeSj
La première écorce de Coco efl filendreufe ,
liffe, de couleur d’un feu«ye cendré ; on en fi>