
propres à cultiver les terres, fuivant quelles l ’exigent,
relativement à leur qualité. Il croit qu’une
pente charrue, qui pique peu & qui eft propre à
cultiver un terrein léger, ayant peu de fond, ne
reroit qu un mauvais labour dans un terrein fort &
argilleux, qui demande à être fouillé à une grande
profondeur ; ce qu’on ne peut exécuter fans une
grofle charrue, autrement dite v e r jo i r . ».
. “ L’ufoge du. femoir paroît à M. Duhamel une
invention très-utile, pour fe procurer d’abondantes
récoltes, en épargnant la femence. Parle
moyen de cet infiniment, elle efl diftribuée de
manière que tous les grains lèvent & produifent
des plantes vigoureufes, étant placées à une dif-
tance convenable les unes des autres. Suivant cette
manière de femer & à l’exemple de M. Tull
il adopte la culture par planches. 35
c: Pour procéder avec ordre dans Pexpofition
des principes de culture des terres de M. Duhamel
nous les confidér.erons, i.° fuivant,leucétat inculte
ou en friche.; i,° dans l’état de culture, où elles
font entretenues par des labours, n
Terres incultes ou en friche.
« Sous le nom de terres incultes, M. Duhamel
comprend toutes celles qui ne font pas dans
l’état de culture ordinaire^ c’e fl-à -dire, qui n’ont
jamais été cultivées, ou qui ned’ont pas été depuis
long-tems. 11 range ces terres en quatre claffes ■
i.° celles qui font en bois; 2.0 celles qui font en
landes ; 3.0 celles qui font en friche ; 4.0 celles qui
font trop humides. >3 u
m r T', Dr S ? ois' Pour enfemencer une terre
i l faut la fouiller , c’eft. le cas où fe trouvent
les bois \ mais ils offrent des obflades,. qu’on ne
peut vaincre fans des travaux confidérabies. Autrefois
on fe contentoit d’y mettre le feu aujourd’hui
qu’on eft plus éclairé ' fur les propres intérêts,
on enlève les groffes racines, dont: la
vente paye les frais de l’opération. >3
“ . An ffi~ iÔit, après on é§aiife ie terrein, autant
qu il eft poffible, pour donner enfuite un labour -
en Automne, avec une forte charrue, afin que
les gelées d Hiver brifent les mortes & faffent mourir
les mauvaifes herbes. Au premier Printemps
on donne un fécond labour , après lequel on
aeme des grains de Mars, qui produifent une récolte
très-abondante. On continue à cultiver ces
fortes de terreins, comme ceux qui font en bon
état de culture. 33
“ ae terreins en bois font èncore
remplis de genets, d’aube-épine, de bruyères &
dAutres bro.uffailles, un labour avec une forte
charrue ne fuffit pas pour les mettre en bon état.
Dans ces circonflances, M. Duhamel faii fouiller
la terre pour arracher les-racines avant d’y faire
paffer la charrue? quon rifqueroit debrifer àcaufe
des obltacles, qu ellerencontreroir, à tout inflanr
deiapart des racines & des brouffailles.. Cette opération,
très-couteûfe, exécutée à bras, efl faite
à peu de frais en employant la charrue à coutres
fans foc ; il la fait paffer deux fois dans toute
l’étenduê du terrein, en ayant l’attention de croi-
fer les premières rayes au fécond labour ; par ce
moyen toutes les racines font coupées. Un fécond
labour avec une forte charrue renverfe aifétnent
la terre-, parce qu’il n’y a pas d’obflacle qui s’op -
pofe à la direction quelle fuit dans fa marche. Ces
terres , qu’on pourroir appeler vierges relativement
aux grains, fourniffent, pendant plufieurs
années, d’excellentes récoltes fans le fecours des
engrais, & elles peuvent en produire de femblables-
lorfque la terre commence à diminuer de force, en
lefmmant ce terrein, c’efl-à-dire, en leur donnant
une culture à la bêche, & en faifant des efpèces do.
foffés de dix-huit à vingt pouces de profondeur.On
comble le premier à mefure qu’on creufe le fuivant,
a-infi fucceflivement l’un après l’autre. Cette opération
, longue & coûteufe, rend à la terre fa
première fertilité. *Aux Cultivateurs effrayés par
: cette dépenfe, M. Duhamel propofe l’oblervation'
fuivante. « Qu’on faffeattention que les frais d’une,
» telle culture font une avance faite, dont on fera
» amplement dédommagé par les récoltes-, auiJa.
» fuivronu Les- fumiers qu’on auroit été obligé
» de mettre pendant plufieurs années, feroienfi
» un objet de dépenfe au moins aufli confidé—
» rable , que la façon de cette culture,..& ils ne
» bonifièroient pas le. terrein avec autant d’a -
» vantage. 99
« 2.0 Défrichement des Landes.L’Auteur nohime
landes les terres, qui ne produifent que des
brouffailles en .général; c’eft-à-dire du g en e t,
de la bruyère, du genièvre, & c. Il veut réduire ces
fortes de terreins en état de culture, parle moyen
du feu , ou en coupant & arrachant toutes ces
plantes : fi l’on n’a pas un grand intérêt à profiter
du b o is, le feu eft le meilleur moyen & le plus
courr; voici les raifons qu’il en donne; i.° les
cendres de toutes ces mauvaifes productions améliorent
le terrein ; 2,.° le feu qui aconfumé toutes"
les plantes jufqu’aux racines, eft caufe qu’elles ne
repoufîeift plus, quand même il en refiéroit quelques
unes dans la terre; 3.0 en cônfumant toutes
ces mauvaifes plantes, il brûle aufli leurs graines,
qui auroient germé l’année fuivante ; on a biennies
précautions a prendre quand on veut brûler des. landes
voifines des bois. Souvent il arrive que le. feu s’étend
. & gagne la forêt. 33
«. Après avoir brûlé toute la fuperfkie d’una
lande,, les racines des plantes fubfiflent. M. Duha-
‘ mel confeille de les arracher avec la pioche. Lorfque
cette opération efl.faite, on donne un labour
après les premières pluies d’Autcmne, en ouvrant
de larges & profonds filions ; on fent.aifément fes
mptifs. 33
« Au Printems fuivant, il fait donner un fécond
labour , après lequel on feme les grains de
Mars. La fécondé année il fait préparer la xerre
ivàr trois labours pour y femer du froment. Quatrd
le terrein eft fort & de bonne qualité-, il ne c o n -
feille de femer du froment que la troifième année,
parce qu’il feroit à craindre qu’il ne pouffât beaucoup
en herbe & ne verfât enfuite avant la moif-
fpn. Cen’eft qu’à force de labours qu’on entretient
ces terres en bonne culture, en détruifant.peu-à ■
peu les-racines des plantes, qui reftent toujours',
quelque foin qu’on prenne de les arracher. 33
“ M* Duhamel fuit une autre méthode lorfqu’il
veut profiter du bois des Landes, foit pour brûler
lbit pour en faire des fagots ; qu'on enterre dans
les foffés des vignes, afin de les fumer. Après avoir
- coupé toutes les plantes, pour éviter l’opération
longue & coûteufe de l’a pioche, il fait paffer la
charrue à cou très fans foc,, tiréepar quatre à cinq
paires deboeufs, félon que le terrein oppofeplusou
moins de difficultés ; des perfônnes, qui marchent
derrière, ramaflent toutes les racines coupées. Le
terrein étant labouré dans toute fa longueur, on
le laboure en largeur, afin de croifer les’premières
raies & de détacher les racines, qui auroient pu
refter entre les filions du premier labour. En Au-
tomne ou au Printems, on fait lés autres cultures
à l’ordinaire, avec une forte charrue à foc. r>
3.? Des terres en friche. L’Auteur comprend
fous oe nom lès.près, lès luzernes, les trèfles,
lesfainfoins & généralement toutes les terres couvertes
d’herbes, qui n’ont point été labourées depuis
long-tems. Pour les réduire en état de culture
ordinaire, afin de les enfemencer , il ne fuffit pas
de couper le gazon, il faut encore le renverfer
fan-sdeffus-deffous, afin qu’il puiffe bonifier Je ter-
rem. La charrue ordinaire paroît peu propre à pro duire
cet effet, quand même elle feroit affez forte 1
pour furmonter, fans fe brifer, lesobflaclès,quelle
rencontre dans un fol fi difficile à ouvrir. Pour fe
difpenfer de la culture à la bêche, qui eft longue
& difpendieufe, M. Duhamel confeille d'employer
la charrue à coutres fans fo c, en la faifant paffer
deux fois en croifanr à la fécondé lès premières
raies. Une forte charrue entre enfuite aifément ;
elle renverfe fans beaucoup de peine les pièces de
gazons coupées par les coutres. Ce labour fait en
Automne, les mottes font brifées en Hiver par la
gelée , & la terre eft en état d’être enfemencée au
Printems. Après la récolte des grains de Mars , .
on donne plufieurs labours, afin de préparer la
terre à recevoir du froment. 33
« L ’Ameurobferve qu’il n’efipas tou jours avantageux
de femer du froment, la même année qu on
a réduit une prairie en état de culture réglée • fi
la terre eft d’une très-bonne qualité , il vaut
mieux attendre la troifième année , parce que le
froment, qui demande plus’de fubfianceque lés
autres grains., fe trouvant dans un terrein neuf -
capable de lui err fournir beaucoup ; .pcuff roit fi
confidèrablement en herbe, qu’il- verferoit, Il remarque
encore que cette plante étant plus vivace
que. celle des. autres grains,, refiéroit plus
I long-tetris verte le grain mûrirait par concernent
trop tard - pour éviter cet inconvénient, il y fait
femer de 1 avoine, des légumes ou du chanvre,,
pendant les deux premières années. y>
“ 1 d^ s Prai™ s maigres remplies de
moufle, limées fur un mauvais fol & des terres .
n?rcenm?!î [ ery 3ChèrC! Pendant parce qu elles font peu ternies, &pl udfeienurrhs- acn—n<ée~s.;i
ecobuer , ( VoygaeZ?° cne’ mMo'tD )' ,phoaumre Il ePs'rborpûôlfeerd, eaVfim^.
l?terreîhenS » dU' & des Plames fcn iH fen e
ttrrèe .--uutiilel Cq uanda peélulaet 10e”ft > faite àr epgarrodpeo cs,o mpemuet:
être uutflble fi on ne la fait pas avec beaucoup de:
précautions. Lorfque ie feu efl trop vif,-il calcine'
elle nVft C0|nfunae les ft>,cs P™pres à la végétation;:
elle n eft plus alors qiùm. fable ftérile, ou une
lifèr!» rédlllte en Pouflière,, incapable, de fertt--
4-° r>es terres humides & pierreufèr Lorf--
qu u n e p iè c e de te r re eft h um id e , p a rc e q u ’e lle a
T l ’eTu d e ? « f e ° U d ’argiUe ’ n iir l ï d iîltrer> 011 qo elle efl. fituée de ma--
^â „^ >^ c ^l ,e rei -HS«ce deed meSaCr^écmagPes, l™qui! [rp°rPod^uvis
es fortes de platires aquatiques, qu’on a bien'
de la peine à dérruire entièrement. Mi Duhamel’
suparavant de. labourer un terrein d t
ce t e efpèce, on procuré un écoulement à l'eau
•f , -L° rfqu un terrein a de la pente,.il eft très--
1 e *e deffecher & chacun fait que les foffés:
en fout le moyen; la terre, qu’on en^Tedre à>
la longue .devient un excellent engrais.-^
Après ce;te opération, les joncs-& toutes W
p antes aquatiques , privées de leur élément ne'
defférhéPar f fén r ’ Lorfï l>e le terrein eft bien:
KnM* hé J -Aute' ï confeille de l’écobuer pour l"
aavvaani tt dd eT lu id dJ o Pnanfefert u n3 clahbaomur,e dae c. ocnutlrtuesr ef-a nsp foouc-r :.
le difpofer a. être enfemencé. „ p
Sl lo fpl efl d’une qualité à retenir l’ean &:
qu'! ne fou marécageux que pour cette raifon
il ne fuffit pas de 1 entourer de-foffés, il faut encore :
Hans'l51/ eraqUeJ qUes' Uns de diflance en diftance"
dans i etendue du terrein , en les faifant aboutir à
ceint qu, eft le-plus bas. Quand on veut que i l
T f6it point coupée u S n £
ces foffés, il fout les combler avec des cailloux en'
remettant enfuite la terre par deflïis• : mais alors>
on fera obligé de r ouvrir tous les cinq,ou fix ans .
vnidJ«qUe qui lera placée dans tous, les *
Z - f s ,’, qilei laiiTo,ent entr’eux les cailloux ne'
permettra plus a l’eau-de s'écouler. Après toutes:
ces opérations, l’on réduit aifément^ces-fortes:
de.terreins en état de culture ordinaire, f, t o u t ?
defféchetiient. ™(Ut a dépenfe. néceflàire p.our fôni
Des-' terres' enrculture.’■
“ E x P .loite r.un e te r re „ c ’eft la m e t tr e e n é t a f , .