
abritées- & même arrofées au- delà de ce qui
leur eft néce flaire. Lorfque la couche eft nouvellement
faite, on ne la charge pas de toute
la terre qu’elle doit avoir par la fuite, afin de
ne pas rérroidir le fumier, & pour empêcher
la terre de brûler, ce qui pourroit arriver, fi
on la chargeo'it tout d’un coup à la hauteur
lîéceffaire : de plus, la terre qui efl nouvellement
inife fur la couche, eft beaucoup plus propre
à la végétation des racines que celle qui eft
depuis long- teins imprégnée des vapeurs du
fumier.
Si la chaleur de la couche diminue, on la
garnit de nouveau avec du hunier tout autour ;
c a r , fans cette précaution, les fruits périroient.
Lorfque les plantes commencent à pouffer des
branches, latérales , on les arrange d’une manière
convenable fur la couche, en les fixant à terre
à- l’aide de crochets, & pour empêcher qu’elles
ne touchent aux vitrages? & ne^ s’entrelacent
entre elles ; en Les conduifant ainfi de bonne
heure, on ne fera point obligé, de les. tordre
par la fuite, opération qui leur efl toujours prêt
judiciable.
Quand la terre de la couche a toute fon
ép ûffeur, on élève les chaffis, afin que les'vitrsges
ne foient pas trop près des plantes, & alors on
retire la terre tout autour, pour empêcher le
froid & l’air de pénétrer par - défions : il faut
uferde beaucoup de promptitude en les arrofant-
& en leur donnant de l’air, fans.quoi les plantes
feront bien -tôt détruites: an court également!
rifque de tout perdre, fi on leur donne trop
d’air , ou fi on les-mouille: trop abondamment.
Lorfque. les fruits commencent à fe mon
trer, on voit; nakre en même- tems dans differens
endroits,, des fleurs mâles qu’on reconnoîr an
premier coup - d’oe il, en ce qu’elles n’ont point,
comme les fleurs femelles, un fruit placé à leur
b afe,. & qu’elles four pourvues de trois étamines
dont les fomnaets font chargés d’une pouffièce
de. coul ur d’or.
En: éLevant ces plantes en pleine terre, les
vent« frais & doux répandent cette pouflière
fur lest fleurs femelles »nais fous les chaflis où
l’on empêche le vent de pénétrer dans cette
faifon, le fouit avorte fou vent faute de ce fecours.
S i les abeilles peuvent s’ introduire dans lesehaffrs,
alors elles fonr les fon&ions du v en t, en transportant
la pouflière féminale avec leurs pattes
de derrière dans, les- fleurs femelles où elles- en
dépofent une quantité fuéfifente pouf les féconder
& pour les rendre prolifiques* Çes infleéles.
ont enfeigné aux Jardiniers la fruéHficatioir.aE-
tificielle v car , en cueillant les-fleurs mûtes arrivées
à parfaite maturité, & en les pofant fur
les. fleurs femelles, ils obtiennent le même: but*
II- tft cependant néceflaire , en pratiquant cette
piéthode, de feconer un peu la fleur mâle, pour
miç ta pouflière fépiinai« fe détache plus ailément
des étamines, & pour qu’elle tombe fut,
la fleur femelle ; en fuivant cette méthode les,
Jardiniers peuvent être affurd d’obtenir de bonne
heure une récolte certaine de Concombres & de
melons.
Lorfqüe les Concombres font bien arrêtés, &
que la couche a conlérvé le degré de chaleur
néce flaire, ces fruits parviendront bien-tôt an
degré parfait de maturité : la conduite de la couche
devient alors peu difficile., & il fuflu d’ar-
rofer.légèrement avec la. gerbe. Mais, pauECon-
ferver ces plantes en vigpeur aufll long - tenu
qu’il eft poliible , il faut augmenter la maflede
fumier & deterreautour. de la couche, pour
procurer aux racines de tou« côtés, plus de
nourriture,; & , parce moyen feu l, on fe procurera
des fruits pendant une grande partie de
l’Eté.. Si-on néglige cette précaution., lesracines
qui atteignent aux côtés des couches, feront
bien - tôt defféchées, par le foleil & le vent,
& les. mères.-plan tes flétriront de banne heure.
Les. Jardiniers q,ui veulent élever de ces plantes
printanières, en laiffent toujours deux au trois
fur les- petits coulans de la plante, près la racine,
pour fe. procurer des femences qu’ils confèrvent
avec foin, pour en avoir pendant plufieurs
années.; par ce moyen, ils fe trouvent toujours
une bonne provision de ces graines uniquement
pour la culture, printanière. Ce qui vient d’être
dit ne.regarde; que ceux qui peuvent élever leurs
Concombres dans des ferres-chaudes, affez communes
en Angleterre. Mais quand on eft privé
de ce. fecours,, les femences doivent être mifes
fur des couches chaudes, ou on lés met dans de
très - petits pots , pour pouvoir les tranfporter
avec plus de facilité d’une couche fur une autre.
L a conduite, de ces graines , quand elles ont une
fois pouffé, eft la même que celle que nous
avons décrite dans le précédent. Lorfque la-première.
couche eft trop chaude, il faut hauflerles
pots,. pour que les racines, des plantes ne fe
brûlent pas; la fécondé couche qu’on, leur prépare
doit également être au degré que nous
avonsannoncè auparavant. Autant que l’on, peut,
il faut effuyer les vitrages, pour q,ue l’eau qui
en découle ne tombe pas en trop grande quantité
fur les plantes, ce qui leur eft nuHible; l’air
eft également néceflaice à l’accroiffemem de ces
plantes; & , toutes les fois que les çirconftancet
le .permettent-, c ’eft.-à-dire quand; le tems, n’eft
pas trop rigoureux &: les vents trop, forts, il
faut chercher- à leur en faire jouir, enlevant
un peu les chaflis, avec le*-précautions que nous
avons preferir dans le. précédent.
Les jeunes p’antesde Concombre exigent, en
général, beaucoup de précautions ; pour les ar-
rofer, on ne doit employer que de l’eau qui
aura perdu fa trop, grande, fraîcheur, & quç
l’on aura placé pendant quelque tems fur la.
couche. Pendant les grands froidf , il.faut couvrit
lès couches avec des nattes nu des paillaflors, &
s’occuperàcn entretenir foigneufenKnr lachaletir
de la litière fraîche que l’on entalftia fortement
autour des couches; ce qui remplira parfaitement
c e ‘but. . n n- I
En fuivant exactement ces inliructions, la première
couche füffira pour élever ces plantes;
lorfqu’elles commencent à pouffer la troifième
feuille; on peut les transplanter fur une autre
couche. La proportion du fumier que l’on emploie
pour cette fécondé couche , eft d’une
bonne voiture pour chaque vitrage ; une pareille
couche doit avoir trois pieds d’épaiffenr ; car,
quoiqu’on la fâffe beaucoup plus épailfe dans
plufieurs pay s , la trop giande quantité de fumier
eft employée en pure perte. Pour les couches
que l’on fait au mois de Mars, on peut encore
employer moins de fumier; ca r , la faifon n’étant
plus fi rigoureufe, les couches n’ont pas,
befoin d’un degré de chaleur aulli forr.
Il eft 'effemiel, pour cette fécondé couche,
de la couvrir par degrés d’une bonne terre criblée,
& de faire attention que la chaleur n’en
foit tFop violente ; il vaut peut-être mieux de
laiffer évaporer la première chaleur, pour être
plus sûr d’une chaleur uniforme. On peut s’en
•affûter par le moyen d’un bâton que l’on enfonce
à travers la terre jufqu’au fumier ; méthode
connue de tous nos Jardiniers.
Ce que nous avons preferit reh tivemen^à la
conduite de la première couche y convient encore
, avec quelques modifications, à la fécondé ;
un Jardinier, tant foit peu intelligent, Ce mettra
bien-tôt au fait de cette culture, de façon que
nous croyons être difpenfés de répéter ici mi-
ïmtieufement tout le détail, dont nous fuppofons
nos Leélcurs fuffifamment inftruits.
Lorfque les plantes de Concombres auront
quatre ou cinq pouces de hauteur, on les couche
fur la terre , fur laquelle on les 'fixe avec des
crochets; cette opération doit fe faire avec
beaucoup de précaution : car ces plantes font
Très-délicates & fe reffenrent de la moindre plaie
qu’on leur fait..
Environ un mois après, on commence à dif-
îinguer les premières apparences dès fruits, qui
fou eut font précédés par des feuilles mâles ,
que les Jardiniers peu inftruits arrachent fouvent,
en les regardant comme des fleurs fauffes ; il
faut bien fe garder de les imiter, car ces fleurs
font âbfolumtut nécefîaires pour faire arrêter
les fruits qui, fans-.ee moyen., -tomberoient né-
ceffairement. Il eft également préjudiciable à
cette plante d’être taillée ; .& quoique plufieurs
Jardiniers -en ont l’ufage, cette méthode n’eft
■ pas moins blâmable. Lorfque ces plantes pouffent
de bois, ce qui arrive fouvent , quand on
'emploi^ des graines trop fraîches , il vaut mieux
,-^orc de retrancher une ou deux plantes de la
peur que lès vitrages ne Toiènt pas trop
remplis; car fieux plarres bien yigonreufes rapportent
plus de fruit & de meilleure qualité,
que quatre ou cinq plantes Trop ferrées.
Lorfque les fruits viennent à fe montrer, on
a foin de couvrir, pendant la nuit, les vinages,
& d’entourer de nouveau la couche avec de la
litière fraîche ; fans cette précaution , les nuits
étant ordinairement plus fraîches que les jours,
les fruits penflent très-aifément. Si, vers le milieu
du jour, le foleil eft extrêmement chaud,
il faut également avoir foin de couvrir-de nattes
les vitrages; car, quoique cette plante aime la
chaleur, un trop fort degré lui devient fi.nèfle.
Il brûle les feuilles qui fe trouvent les plus près
des vitrages, & , en accélérant la tranfpirarion
de la plante, les fruits, à peine arrivés à la
moitié de leur groffeur ordinaire, jauniffent &
tombent.
Ce que nous venons de dire, fuffira, en y
apportant un peu d’attention, pour la culture
de cette première récolte de Concombres ; &
les plantes ainfi traitées continueront à donner
du fruit jufqu’au premier de Juillet, qui eft le
tems vers lequel la fécondé commencera*
Voici la mérhode pour la fécondé récolte.
Vers le milieu du mois de Mars, ou un peu
plus tard, on place les graines de Concombres
fous des cloches, ou à l’extrémité de la première*
couché chaude; lorfque ces plantes ont pouffé,
J on les tranfplante fur une autre couche, dont
I, la chaleur eft modérée. On les plante à deux
pouces de diftance entr’efles, on les couvre de
cloches, ©n les arrofe, & on les rient â l’wnbre
jufqu’à ce qu’elles aient produit des racines
nouvelles. On les couvre, pendant la nuit, avec
des nattes, lorfque le tems eft froid ; on leur
donne de l’air pendant le jo u r , & on lève uu
peu les cloches du côté oppofé:#u \ent,pon.p-
leur donner de l’air, moyen qui contribue beaucoup
à les fortifier. Il faut les arrofer au :be-
foin, mais très - légèrement, fur-tout quand elle#
font encore jeunes.
Au milieu du mois d’A v r il, les plantes étant
affez fortes pour -.être transplantées, on fe 'pourvoit
d’une quantité de nouveau fumier, proportionnée
au nombre de trous qu on veut
avoir, fur le pied d’une charge pour fix troti'v
Lorfque le fumier eft en é;at d’être employé,
on creufe une fbffe d’environ deux pieds quatre
pouces de largeur , & auflî longue quion le délirera
, ou que la place le permettra. Si le fol
eft fec , oh'lu i donnera dix pouces de •profondeur
;1i au contraire,.il eft humide , on lui in.
donnera beaucoup moins. On rendra le fond
très-uni -& de niveau, & on remplira route la
foffe de fumier, qu'on aura foin de mêler
d’étendre, comme nous favons déjà dit pour
la première couche On fait en fuite des Trous
de huit pouces environ de largeur- fur fix èc
5 profondeur 3) dams -le milieu -des mc3içeaiixÿ