
480 C O N
lits, pour volents, pour plumaceaux,
& c ..........................* *...............
Bourre pour les Tapifliers,
Bourreliers.........
Crin pour les lits.
Peaux & cuirs, indépendamment
de ce qu’en foumiflent les
Boucheries, pour les Cordonniers,
Bourreliers', Selliers, Par-
cheminiers, Relieurs, & c . . . . . . 3 >7 °°>000 *• P*
Ingrédient pour plusieurs Arts.
Cochenille , infeéte élevé à
l’Amérique.. . . . . . . . . . . . . . v *••
Indigo, fécale dune plante. . . . . .
Racine de garance. ; . . . ^ ~r‘
Fleur de fafranum. . . . . . . . . . . ;
Fleur de houblon pour lés
Brafferies........................ • • * • .............
Orge pour les Brafferies ( on
en donne auflt aux poules ) . . ............8, ^00 m.
Anis. . . . ^ .T 1
Coriandre! pour les Confifeursr '
Fenouil, .j & les Apothicaires ƒ**
Angëiiquej ‘ J
Tabac............. ............... • • • • • • • • •*
Cacao pour faire le chocolat,
& pour en extraire un beurre
employé en Médecine..................... 250,0001. p.
S a v o n ........................................ i ^ cOjOOG.
Potaffe, foudef, cendres gra-‘
velées, produit de la combuftion
de plufieurs plantes, & fur-toüt
du kali employé dans les blan—
chiries, teintures & autres Arts . . . 2,3,00.000.
Papier à écrire , à imprimer, • •
à faire des tentures.. . . . . . . . . . . .< 5,000,opo.
Bois quarrés & à bâtir. . . . . 1 , 6co,ocop. c.
Dans cette longue énumération , j’ai compris
à — peu - près’ tous les'objets que lès productions
territoriales, fourniffoient annuellement -pour la
Confommation de Paris, à l époque ou j en ai
fait le relèvement & les calculs poffibj.es. Il en
réfui te que cette Ville employoit en principaux
comeflibles.
i.° En grains propres à faire du
pain ou à le remplacer*, car ie
riz remplace le pain................5®°>p°3/* P*
2.0 En viande de Boucherie '
& Charcuterie: .83, _
3.® En viande de volailles.. . . 4, i.96,860. ’
4.0 En viande de gibier.. . . . . . .43°s 4^*
Total des grains&de la viande 352,380,2821. p.
Dans les papiers de M. Arnault, un des plus
eftimablesAdminiftrateurs des hôpitaux de Paris,
mort feptuagénaire^ en 1754 , j’ai trouvé trois
pièces manufcrites, & relatives à la Confomma-
rion de Paris. Elles font d’autant plus intéreffantes
C O N
qu’elles ne peuvent offrir des çomparaifons fur
plufieurs objets.
J ’obferverai cependant que les états qui vont
fuivre, ont été faits dans des te ms, où l’onavoit
moins de moyens d’approcher de la vérité. D'après
cet te obfervation, je n’en garantis pas l’exactitude.
IL y en a même, qui me paroiffenr hors
de toutes proportions. Il eft au moins curieux
de voir qu’alors on s’occupoit déjà des mêmes recherches.
Les Calculateurs modernes ont eu des
données plus lûres.
La première eft un Mémoire du dénombrement
fait par le commandement1 de M. le Cardinal
de Richelieu, en l’année 1637, des fnaifons
& habitans de la ville de Paris & des vivres &
provifions, qui-s’y confomment chaque année.
La fécondé eft un Mémoire de M. Atnault
fur la confommation de pain qui fe faifoit à Paris
en 1738 , c’eft-à-dire un liècle après le dénombrement
du Cardinal de Richelieu.
La troilîème eft la lifte des marchés , H
Paris à l’époque de ,1738 , pouvoir tirer chaque
femaine, par terre , les blés pour l’approvifion-
nement de Paris.. Je les trânfcrirai toutes les-trois,
laiffant celle du dénombrement du Cardinal de
Richelieu en fon ftyle, qui eft celui du fiècle
dernier.
i.° Mémoire du Dénombrement du Cardinal
de Richelieu.
c< La ville & fauxbourgs de Paris peut contenir
vingt mille trois ou quatre cents mai*
fons. >5
« Le nombre des habitans, peut être de quatre
cents douze à quinze mille. »
Quantité de Blé néeejjaire.
ce Pour la nourriture de ce peuple de la ville
& fauxbourgs de Paris-, & des- forains ( 1 ) qlU
y abordent journellement de toutes parts, a accoutumé
d’être confommé par chacun ou environ
quatre-vingt-quatre mille muids dé blé,
( le muid eft de 12 letiers-, chacun de- 240 liv )
qui eft 1600 par chacune femaine , & deux cents
trente muids par jour.
Savoir , en blé qui arrive tànt! fftr les ports
par la rivière , de divers lieux de Pièardie, de
Brie' de Champagne.
Et ès places- marchés publics des pays ap-
pellés de la France, .de Mulfieu, de la Beauèe,
& du Vexin-le-Nor-mand , par charroi, qui Ie
débite éfdits lieux & places aux environs,
quatre cents cinquante muids par chacune
( 1 ) On peut évaluer le nombre des Ferains à einq.uantO*
h u it m ille , e t . . . . . . . . . . . - , . . . . . . . . . . . . . î 8,000
Ajoutez , aux quatre cent m i lle , ci. . . . , .400,000.
Total... M l... ,;î . . . . . . . . . . . 4S8>fce0tn°a* i!ne,
C O N
femaine, partie aux boulangers de- petit pain, .
qui en façonnent de trois fortes, le plus blanc
appelle de Chapitre , du poids de dix onces, du
pain appellé de Chalis , de 12 onces, & du pain
appel lé pain Bourgeois t du poids d’une livre de
16 onces, pour le prix de douze deniers pièce, .
lequel poids s’augmente ou diminue proportion-
néirent aux prix des blés, fans augmenter ni
diminuer le prix *, lefquels boulangers font aufli
d’aurres pains de divers & autres façons, félon
qu’ils leur font commandés par les bourgeois,' 1
ql font tenus lefdits boulangers marquer leurs
pains de leurs marques particulières, à peine de
l’amende , étant iceux boulangers de petits pains,
feuls de leur profeflîon , tenus fons la rigueur des
ordonnances de la Police , en laquelle Police qui
fe tient toutes les femaines, lefdits boulangers &
autres qui travaillent pour le Public, font ref-
pqrifables de leurs aéhons : fe tient encore de
quinzaine en quinzaine, une Affemblée de Bourgeois
notables des feize quartiers de Paris, pour
diriger ce qui fe trouvé être utile au bien public, !
fingu fièrement pour le taux des denrées & poids
du pain , diminution ou augmentation d’icelui,
proportionnémçnt au prix du blé.
L’autre partie defqueis 450 muids de blé ,.
débité en chacune fçmâjne, eft diftribuée aux
boulangers de gros pains, tant de la Ville que
fauxbourgs qu’ils prennent la plupart à cr.é- ’
dit des marchands, & ne font iceux boulangers ,
de gros pains, aftreints à aucun poids ni fujets à
la Police. Faiian rieur pain de tels poids, qualité &
.blancheur que borr leur femble , & le débitent
à diferétion, tant ès marchés qu’à leurs ouvriers,
Autre partie defqueis 1600 muids de bled arrivé
ès marchés, & y eft apporté en pain çuir,
par les Boulangers de Gonene, Pontoife , Sajnt-
Denys, Poifly , Argenteuil, Çorbeil, Charenton,
& autres lieux des environs de Paris, qui peut
revenir par chacune femaine, à huit çent muids
de blé ou environ , que leidirs Boulangers vont
acheter à 8 & 10 lieues de Paris, comme à Dam?
martin , Senlis, Pontoife, Mont-Lhé.ry,Château-
fort, Chévrénfe, & autres lieux,
Et le furplus defqueis feize cents muids , .montant
à trois cents cinquante muids, eft confommé
par les familles rçligieufes & communautés
de ladite V ille, qui ont lefdits blés de leur revenu,
ou en font faire les achats hors les marchés dé
Paris. Nombre des Marchands de Blé en gros,
Eft à noter qu’en toute la ville de Farts, il
n y a au plus que vingt perfonnes faifant trafic
& marchandife de blé , lefquels n’ont les fa--
coïtés, lors l’un d’iceux , de pouvoir faire achat
pour plus de vingt ou vingt-huit mille liyres de -
bl.d à une feule fois, de forte qu’ils ne font leurs ;J
achats, qu’au fur & à raefure qu’ils font fe dé- J
bit de leurs marchandifes. I
Agriculture. Tome JH.
CO N 4S1
Et ainfi fe peut dire qu’en cas de nécefliré, il
n’ en pourroit efp.érer de (’dits marchands aucuns
feeburs, n’ayant aucun m^gafin de réferve, & d©
fait à préfenr, ils n’orit fait achat tous enfemh'e,
que de la quantité de 3200 mille muids de bled.
Boeufs.
Se confommé environ 900 boeufs par chacune
femaine, qui reviendroient pour l’année , ( le
carême diftrait, ) à 4Q,ccô boeufs ou environ „
compris les vaches qui fe débitent aux fauxbourgs.
Moutons,
Huit mille mourons par femaine, qui revien-
droient pour pareil tems que deflus à 368,000
moutons , lefquels boeufs & moutons s’achètent
par les bouchers de Paris, tous les Vendredis
matin au marché de Poifly, ou ils s’amènent des
provinces de Normandie, Poitou, Limofin , Bour-
bonnois, Champagne & Berry , & ce .qui refte
non vendu audit marché de Poifly, eft renvoyé
vendre les Lundis au Bourg-la-Reine . & le Mardi
aux fauxbourgs & marchés qui fe tiennent,
& ne fe fait aucune nourriture defdks befliaux
à Paris, finon par les bouchers pour les tuer &
débiter dç jour .à autre, pendant çhaçune fe -
mainc.
Veaux.
Se confommé aufli depuis la fête de Pâque ju f-
qu’à la Pentecôte 3,000 veaux par femaine, &
depuis ladite fête de Pâque jufqu’au carême ex-?
clu 1,260 par femaine, ce qui revient pour
ledit tçms, à 67, 800 veaux par an.
Outre le tems de carême, pendant lequel,
par contrayention à l’ordonnance , fe confommé
très-tgrande quantité de veaux & moutons, ce qui'
caufe la cherté defdits befliaux à la Pâque*, lefquels
veaux s’amènent au Marché de Paris, des
lieux de Méry , du V exin , de Beau ce & autres
lieux .des. environs de Parisv^hr
Porcs.
Pareillement fe confommé 25,000 porcs' par
chacun an, qui fe tuent pour la plupart, depuis
la Saint - Remi- jufqu’au carême, & s'achètent
partie dans les Marchés de Paris, & autres parties
font achetées par les Charcutiers, ès lieux de
Chàlons , Troyes , Meaux & autres lieux, qu’ils
font voiturer, pour la plupart, & arriver à Paris
par la Rivière..
Vin.
Se çQnfomme.fiuflî 240,000 muids.( jl ) de vin,
Bois-
Se confommé femblablement trois çent mille
‘voies- verges de bois , de tout bois à brûler ;
favoir, le tiers en fagots & en coterets, & Ips
deux alures tiers en bois neuf & flotté, fans cq
1. x ) l*« muid.eft dç joe bouteilles,
■ f p p