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tenir dans les m'eillèures tan n é e s en ôbfervant
de les arrolèr médiocrement pendant l’Hiver, .
fréquemment & modérément en Eté , & de re- j.
nouvellcr fouvent l’air de la ferre , pendant les \
jours de douceur. L’habitation du N-.° 5 nous dit
qu’il doit être mouillé plus fouvent que les autres.
Au refte , nous avons reçu à la Saint-Jean des
graines des N.os -i, 2 &r. 4* elles furentTemëesau
commencement du Printems fuivant, dans des
petits pots enfoncés dans une couche fous chai-
lis, & très-près des verres. Elles levèrent prefque
toutes en un mois. Nous mîmes les individus fort |
petits, chacun à part, dans des pots étroits qui
relièrent pendant toute ta belle faifon , fous le
chalfis. Ils pouffèrent dçfix à fept pouces. L année
fuivante.à la même place, ils donnèrent prefque
tous des branches. Leur végétation depuis
ne s’eft point démentie. Nous fommes très-portés
à croire que pareils effais réufliront fur toutes les
autres efpèces. Il fera prudent de leur donner
des pots fort petits , & aux rifques de retarder
d’abord un peu leuraccroiffement, nouspenfons
qu’il conviendra de réduire leur motte, toutes
les fois qu’il fera queftkm de les faire pafferdans
des pots plus grands, & tels cependant que leurs
racines ne foient jamais trop au large. Autrement,
il en réfuiteroit pour eux une défaveur à laquelle
on ne remédieroit pas, La terre qu’on emploie
eft le fable de Bruyère, mêlé avec du terreau
qui n’eft point encore arrivé au dernier période
de décompofition. Les punaifes , les pucerons ne
les attaquent p oint, tant qu’ils ne font ni languiffants
ni malades. Le feul échec que nous voyons
éprouver à nos élèves, c’eft le defféchement de
leurs feuilles à la fin de l’Hiver y ^événement que'
bous attribuons à ce que nous voulons,yparune
chaleur modérée, plutôt conferver quefairebeau-
coup végéter nos plantés pendant 1 Hiver , en te^
uant le ihermom-tre ù neuf ou dix degrés, & jamais
au-delà par l'aCtion du feu. Ce que nous
ne donnons point pour règle, mais pouf faire
connoître plus .particulièrement la culture du
genre que nous traitons. Voici tout ce que-nous
pouvons dire d’après notre propre expérience.
Quoiqu’il y ait peu à.diflinguér pour la beauté
dans Tes Coroffols-, on donne la préférence
aft N . ° i qui s’eft tellement accommodé de l’an
nTofph'ère dfe nos ferres'en Europe , qu’il s’en voit à Paris, au Jardin des Plantés& en Angleterre, des
individus très-grands qui fleüriffent fouvent.^
Noûs éroÿons le N.p:ï5 fort rare , & püifqu’ il
nous eft permis de fîfquer nos conjectures fur la
cûltlire qui lui eonviendroit ,~notis dirons quç
quelque foit notre déférence pour le favôirpro.-
fond dit- Botariifle , qui détermine les genres , les
efpèces, leur rapprochement ou leur identité,
nous nous donnerions bien de garde de traiter
ce bel grbre ou les gr^inês qui- nous parviens
droient, comme les Coroffols.1 Nous {enterions
Iç i graines fous chaffw, toujours couvert, dans
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des pots remplis de fable de bruyère , criblé eu
tainifé, & pour les individus un peu forts, nous
y ajouterions une tierce partie d’argile, que nous
ne voudrions pas avoir entièrement pulvérifé
avant le mélange -, d’ailleurs ils ne forciroient
pas de la ferre-chaude.
M. Adanfon ( Encycl. ancienne) dit fur l’At
qui eft notre N.° 2 : cc L’At eft naturel au Sénégal
, auprès du Cap-vert, aux Mes Philippines
& à Manille , d’ou il a été enfuite tranf-
porré au Malabar, & enfin au Mexique & au
Bréfil. 11 fe multiplie de boutures &defemen-
ces , & on le cultive dans les jardins. Il aime les
fables gras, argilleux ou limeux , chauds & humides
, & mêlés de fumier de cheval. Il commence
à porter du fruit dès la fécondé ou tioi-
fième année, & continue ainfi pendant cinquante
ans & -au-delà, lorfqu’on le cultive ayec foin,
il en porre deux fois l’an * en Avril & Mai,
& en Août & Septembre, de manière que- les
1 Heurs d'Avril ne mûiiffent qu’en Septembre,&
celles de Septembre donnent leur fruit en Fé-
| vrier. Il fleurit donc pendant la fai*on dès pluies |
! qui dure depuis Avril jufqu’ea OCtobre, que
I l’on appelle Hiver au Malabar ^ pendant que le
[ temps iec s’appelle l’Été.
Ujages. Les Coroffols ne font pour nous, que
| d’un ufage local. Les N.°* 6 & 7 peuvent embellir
quelques parties desbofquers Printaniers;
peu d’arbres entrent en comparaifon avec eux
& les Magnoliers pour le port, l’écorçe & la verdure
, avec la différence que les magnoliers fe
plailent & pouffent étonnemment au nord dans
I les fonds les plus argilleux & les plus froids, &
: que- les Coroffols 6 & 7 ne végètent absolument
que dans tous terrains &expofitions que l’on pour-
•roit en regarder comme l’oppofé. C’eft d’après
cette connoiffance que l’on en détermine la phee
« La chair du fruit du N.° 7 , dîtM. Duhirnd,
eft agréable & faine; mais la peau qui s’enlève facilement
laiffe aux doigts l’impreffion d’un acide
, fi v if j que fi l’on n’a pas l’attention de les laver
\ jfur le champ, &. qu’on les porte par inadvertance
aiix yeux , il ÿ caufe une inflammation,
aecomppagnéed’nne démangeaifon infupporrable;
’ce mal nç dure cependant que vingt-quatre hei>
res, & n’a pas de fuite fâcheufe.
On mange avec plaifir la pulpe des fruits des
jN,0S 1 & de fa variété B 1 $ de la variété B du
;N-.9 5 & du N.p ib. C’eft une fubftance que l’on
tompareà la brème. On en donne aux malades,
aux convalefcens. L ’écorçe dont la faveur eu
défagréable’, fe rebutte. Les fruits dé toutes cés
efpèces paroiffent plus ou moins exquis; mais celui
du N.° y, le Coroffol du Pérou, d’une chair
blanche, fondante, d’une faveur fucrée, eft fi et-
jtimé, qu’il paffe pour un des meilleurs du Nouveau
Monde ; il eft préféré à l’Ananas. Mr. Adàn-
fond Encycl. ancienne, > dit à l’égard de l’ûfage
tfe lA t (notre N.° z> : « Les fruits fe cueillent
. f ■
avant leur maturité , pour les laiffer mûrir &
adoucir à-peu-près comme i’oncueillejes Ncfles\
afcrs ils fe mangent avec délices, lis font fort
rafraîchifljms,.& lâchent le ventre lorfquonboit
de l’eau pirdeffus. On les fait cuire av..nt leur
ma iu ri té avec un peu de gingembre dans l’eau
commune que l’on boit dans les vertiges. Ses
feuilles pilées & réduites en cataplafme a\ec un
peu de fel, s’appliquent avec luccès fur les tumeurs
malignes , pour les amener à fupuration.
Aubiet rapporte que l’écorce du N.® 11 en
décoCtion , guérit les malingres, qui font des ulcères
malins.
Le bois du N.* 5 tient, dit-on , heu de liège
pour boucher les bouteilles & les cailebaffes, &
fuivant Buremane r la racine du N.° 8 s emploie
àCeylanpour teindre en ronge. (F. A . Qvesné.')
CORPS. On emploie quelquefois ce mot pour
défigner le tronc des arbres , dans le même fens
que les branches font appellées les bras, & l’e x trémité
inférieure le pied. Voye\ Tronc, dans
le DiCt. des Arbres. (M . Thouiw»)
CORRIGER les défauts dune terre. Voyc[
Amen d emen t. ( M. T essier. )
CORRIGIOLE , Çorrigiola.
Genre de plante de la famille des Pourpiers,
qui ne comprend qu’une efpèce. C’eft une plante-
annuelle, herbacée, couchée, à feuilles alternes,
accompagnées de ftipules , à fleurs àv cinq divi-
fions, difpofées en têtes à l’extrémité des tiges.
Elle croît -en Fiance & fe cultive en pleine terre
dans notre climat, où elle fe multiplie par fes
graines ; elle n’eft accueillie que dans les jardins
de Botanique.
Efpèce.
Corrigiole des Rives.,
Çorrigiola Litoralis. L. O France, Allemagne,
Suiffe."
Les tiges de la Corrigiole font herbacées, liftes,
très^minces, longues de huit à neuf pouces ,-bran-
chues, étendues en rond fur la terre. Les feuilles
font de couleur de vert de mer, placées alter-
nativement& oblongües ; chacune déliés eft accompagnée
de chaque côté, près de fon infertion,
d’une écaille membraneufe fort petite. Les fleurs
font à cinq divifions : elles font ..difpofées en
têtes à l’extrémité des riges. ï| fuccède à chacune
d’elles, une graine nue , triangulaire > recouverte
du calice auquel elle eft unie, & en cela la Cor-
r'giole diffère du Télephe dont le fruit eft une
capfule à plufieurs femences. C’eft une plante
annuelle qui fe trouve dans les lieux fablonneux y
voifins des ruiffeaux , des torrens ou de la mer,
en France , en Allemagne & dans la Suiffe.
Culture. Les graines de la Corrigiole fe fè-
ment fur couche au mois de Mars. Les jeunes
plantes fe repiquent au commencement de Mai ,
on leur choilit une expofition chaude , afin que
•cs gtaines mûriffent. C’eft une attention d’autan t
plus néceffaire qu’elles ne fleüriffent qu’en Automne.
On les tient nettes de mauvaifes herbes
& on les arrofe fréquemment, pendant les chaleurs.
11 eft bon lorfque l’on en a la faculté, d’environner
lesracines.de fable de Bruyère. ^
Ufage. La Corrigiole n’eft d’aucune utilité
pour [’ornement des jardins, elle fe cultive
dans ceux de Botanique, pour l’inftruélion des
élèves. ( F. A . Q uesné. )
CORROI. Jardinage. Maflif dé terre franche
ou de glaife que l’cn établitentre^les deuxmurs,
ou fimplement entre la terre & la maçonnerie
extérieure d’un baffinou d’unè pièce d’eaU, pour
retenir les eaux & les empêcher de filtrer à travers
le mur.
Les Corrois d’argile font préférables à ceux de
terre franche. Les uns & les autres'doivent être
bien pétris & bien battus. •
Ceux de terre franche & de paille fâchée fervent
à enduire les parois des plate - bandes destinées
à la culture des arbriffeaux rares qui viennent
des climats froids. Voye{ Çàetgî!8l Planc
h e s ,, baugées. ( AL T ho v in.') ,, ; -
CORTICAL. Qui appartint à'Técorde. On
dit, Couches Corticales, pour défigner les feuillets
de l’écorce des arbres; plaies „corticales,. pour
indiquer les maladies qui affeélent l’écorce. On
appelle anneau cortical, la plaçe d’une tige ou
d’une branche de laquelle on a enlevé une portion
circulaire de l’écorce. V.oyei l’article Bourrelet.
(ikf. T h o u in .')
CORTÜSE, Cortusa.
Genre de plante de la famille des Lijîmachiesy
qui Comprend deux efpèces. Ce font des plantes
herbacées, vivaces, à feuilles radicales, un peu
velues , à fleurs difpofées en ombelle, colorées
& Odorantès. Elles'font étrangères , & leurçon-
fervàtion dans nos 'jardins , où la gelée mèmè
rigouréufe n’empêche point de les .eultiverj en
pleine terre , n’eft pas fans quelque difficulté.
Elles n’y peuvent être multipliées que par les
oeilletons: elles ne font pas.négligées dans les collections
des Curieux, dans les jardins de. Botanique
: l’une d’elles eft connue dans la méde-,
cine.
■ v.. EJpfces*■' ■ *
1. Cortuse de Matthioïe.’
Cortusa Mattlùoli. L. ffe Montagne-s dé l’X--
talie de ï’Àutrrçhe,. ; Sibérie."
2. Cortuse de Gmelin.
Cortusa Gmelini. L . ■ jjj Sibérie.
1. Cortufe de Matthioïe. C’eft une plaftte
baffe, formant une touffe ferrée. Ses feuilles for-
tent toutes .de 1% terre, fur laquelle- ceiles- des.
côtés s’étendent ; .elles font les unes, prefqu’en
forme de coeur, les autres, oblongües, dentelées
ou incifées peu profondén}ent, luifantes
parfemées de poils courts &. mous :-.d,e leur centre
, s’élève dès 1ô mois d’A v r il, une tige nue de