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Ufagcs. Les Conocarpes par la fraîcheur & la
beauté de leur feuillage, par le. port de leur
fructification & par leur rareté, infpireront ’ de
l’intérêt dans les ferres, & elles augmenteront
dans les jardins de Botanique les moyens d inf-
truétion. ( F. A . Qi/esné. )
CON ORI, Conohoria.
Genre de plante de la famille de V i n e t t i e r s
fuirant M. de Juflieu dont on ne connoît qu’une»
efpèce. C’eft un arbriffeau à fommet très-ra-
meux & à feuilles oppofées, fimples & larges-,
à fleurs alternes, foliraires, difpofées en épi.
Il efl de la Guiane, & fa culture en Europe,
exigerait la ferre—chaude ou fon feuillage, 8c
même fes fleurs fe diftingueroient, en mettant
à part fon utilité Botanique.
C o n o r i jaunâtre. :
CoKOHORui flavejcens. La M- Diét. ï j Guiane
françoife ou Cayenne. _ .
Le Conori jaunâtre efl un arbriffeau a tige
d’écorce grisâtre, de trois à quatre pieds de
hauteur, nue & dont fa partie élevée porte beaib
coup de branches éparfes, noueufes & chargées
de fous-branches, dont les noeuds qui ont beaucoup
d’écartement, font chacun^garnis de deux
feuiiles attachées par oppofition & portées fur
des queues fort courtes creufées en gouttière.
Les plus grandes feuilles ont fix pouces de longueur,
fur près de trois de largeur, elles font
d’ailleurs liffes, fans dentelures, vertes én-def-
fus, rouffeâtres en-deffous, & terminées en pointe
alongée. De l’extrémité des rameaux fortent les
fleurs difpofées en épi, elles font jaunes placées
alternativement à cinq divifions roulées en tube
dont l’évafement fe recourbe en-dehors. Leur
odeur approche heaucoup de celle de- la cire
jaune, il fe trouve dans des forêts de la Guiane,
Les Galibis l’appellent ■ Cônohorie.
Culture. Cet arbriffeau ne peut fe cultiver en
Europe, qu'en ferre-chaude; il doit même-être
placé dans la tannée pu moins- pendant 1 Hiver,
& foigné comme les plantes étrangères tendres.
La terre dont on ufer-oit à fon égard, dèvroit-
être peu fubflanciëlle. Au réfte-, 1 attention fur
la chaleur en hiver & fur l’air doux des beaux
tours de l’E té, que l'on communique a la ferrev
chaude, contribueroit beauçOTÎÆ-aotre^gB, il
faire profpérer cette plante ligneufedf^la Çuiàne
«non s'efforcerait de multiplier par'-graines «
-par boutures d’après-les moyens expofés aux
articles. ( C l u s t e r , C l u t e l l e . ) .
Vfagci Lë CôWori jadnâtre ierou 'une a’c ,
quifition très-prècibufe tant- par fon objet d
nfité botanique pour la démonflraiidn , . qne
pour l’agrément particulier d’iinc ferre ou les
individus de fon rang “font ^ràrës. ( L. A ,
S ÇO N O T TE S , à Mirecouft en Lorraine, op
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- appt fie Comités, les deux branches de la charrue
fur laquelle le laboureur s’appuie pour la
conduire & la diriger. Voy. Ch a rru e au Diét. des
Inftrumens d’Agricultute.(M l’Abbé Tessier.)
CONQUES, mefure pour les grains en ulage
à Bayonne & à Saint-Jean-de-Luz. Son poids
efl évalué à 70 livres pour le froment.
Trente Conques font le tonneau de Nantes.
Il en faut 38 pour ceux de Vannes & de Bordeaux.
Diéb économique. ( M. l’Abbe T eSsier.)
CONQUETES. On donne ce nom aux Tulipes
de graine, lorfqu’elles cèffent d’être de
couleurs & montrent' des panaches.' Cette dénomination
provient de ce qite c’eft dans. les
tulipes venues de graine qu’on trouve les nouvelles
variétés, & que c’efl à cette époque que
, le florimane apperçoit le fïicçès de fes femis.
Quelques perfonnes leur donnent le nom de
!j Hasards. V-oye\f‘M, Re yn ier . )
CONQUÊTE de Los, oeillet affez_ rare, &
par-là même tçès-eftimé. Sa fleur efl d une couleur
d’ardoife. Il efl né à Lille. Traité des (Sillets
, Vàyei OEillet . ( M. Re yn ier . )
CONSEIGLE , mélange de froment & de
feigle , on emploie ce mot à Mitecourt en Lorraine
& ailleurs. Les Provenceaux difent C o k -
fegal fon étymologie efl fimple, il veut dire
feigle avec-, ce qui fuopofe du froment avec
du feigle. ( M. F Abbé T e s s i e r . )
C O N S E R V A T I O N des grains.
Il ne fuffit pas de bien cultiver la terre & d’en
tirer tout le parti pofîible; il faut ençore’favoir
conferver les récoltes. J’ai eu foin en traitant de
diverfes productions , d’indiquer la pianièrë de
' les tenir en' bon état, jufqu’à ce qu’on les emploie.
D’après cette loi que je me fuis faite, je
devrois renvoyer "au mot F roment , ce qui
regarde la Confervation de ce grain. Mais, pré-
. voyant qu’il fera déjà trop chargé, j’ai cru devoir
faire un article à part de celui de Conser v a-
TroNfles grains, d’autànr plus que je ne puis m’empêcher
de donner à ce dernier quelqn’étendue.
Le freinent efl, de tous les- grains , celui que |
les animaux attaquent avec pins de voracité; il
; efl le plusfujet à fermenter. Ainfl, donner des |
moyens dé] fë b ié h c o n fe r v e r c ’eft en donner
pour conferver les autres.
On garde lé frqméùt dans quatre états, ou en
gerbes, avec fès-,tfeés'& Tes épis.; pu en épis fé-
: parés: des figes & <dàhsTes bâles ; ou horsdés épis
& des1 Mlk-s, mais mêlés avec elles* ou enfin
| pur. & ’dégagé de tout. Dans lçs’ paysThaudsi s
j p.if-j-téur"’ où lés exploitations'font petites^, le
| frPihént ■ n’efl pas lo n g - tëmscoftfêrv^dàHsTétM
' de gerbes; ^ peine la récolté 'en efl - elle faite
f du?on lé b a t P u fur des"aires;‘en plein air, ou
: dahs des granges. O n ’ le nétoie aÿéc des cribles,
&;‘à 1 at.’e du v en t, & on lè pprfê bien net dans
: les grenier?, Lç çpptnûrç 3 lieu dans les pays
froids ou de grandes exploitations ; le froment
y refte en gerbes plus ou moins de tems. On
èft occupé toute l’année à le battre. Plufieurs motifs
didem cette couduite. i .° Le manque de bras
fulhfaos pour tout battre en pt-ude rems. 2.0 Le
beloin de ménager la paille pour les befiiaux,
auxquels on en donne toujours de la fraîche.
2.0 L’impoflibilité de tout placer dans des greniers
dont l’étendue efl toujours bornée. En ne baitant
que peu-à-peu ce qu’on confumme dans la
mailon & ce qu’on porte de tems - en - tems au
marché au fortir de la grange , on économife de
l’emplacement 8c on diminue la dépenfe du Propriétaire.
Grains -en gerbes.
Il y a deux manières de conferver le grain
en gerbes, c’efl - à - dite , en les mettant dans
des granges ou hâtimens fermés, ou en les dif-
pofant au-dehors en monceaux, connus fous ;
les noms de meules, moles, gerbiers5 chaumters, &c.
Je donnerai au mot Ferm e , les dimenfions &
proportions des granges, '& au mot Moie la
manière de la bien confiraire.
Les Fermiers préféreroient avoir affez de
granges pour contenir toutes leurs récoltes. Ils
y gagneraient le tems qivils erhplPiént à détruire
les moïes pour les transporter dans les granges',
lorfqu’il s’agit de les battre & les frais de couverture
; ils éviteraient un inconvénient qui a
lieu quelquefois, c’eft la germination des grains
de la furface des moïes , quand dès pluies Reviennent
avant qu’on ait èu le tems de préparer
la paille pour les couvrir^ Si des grains ne doivent
refier en moïes que quelques mois, ils font difficiles
à batrre , parce qu’ils contraélént toujours
un peu d’humidité. Jè ne puis mieux prouver
les avantages des •'granges fur les moïès qu’en-
atteftant que des Fermièrs de la Beauce , en demandant
une augmentation de granges, ont, en ma
prélence, offert à leurs Maîtres cinq pour cent
d’intérêt du prix de la conftruélion de cesgranges.
Cependant on ne peut nier que quand cés moïes
font bien faites,: les blés ne s’y confervent bien.
Il y à'beaucoup de pays où on les fait mal- Les
mieux conftruites que j’aie vues, étoient dans :
les environs de Paris & dans le pays connu fous
fe nom de la France. Tout l’art confille à les
difpofer de manière que la pluie n’y pénètre
jamais. Pour cet e ffet, on en fait des pyramides
régulières, jufqu’à quatre ou cinq pieds de leur
bafe. Là, elles feretréciffent, afin que l’eau foit
jertée au loin. On les couvre depuis le hautjuf-
qu’au retréciflëment arec de la paille en formé
de toit. Si les gerbes y relient dix mois, elles
ont le tems de s’y refluyer , de fe fécher & de
donner au blé de là qualité. Les Fermiers intel-
bgens ont foin de placer dans des meules le blé
qui a été échaudé & retrait par quelque caufe
que ce foir, lorfqu’iis n’ont l’intention de dé- ,
traire ces meules qu’après un certain tems. Le8
meules font d’autant plus avantageufes qu on le«
laiffe fublifter plus long - tems. Les founs ou plutôt
lès mulots & les rats les attaquent peu. Le
premier Hiver tue ceux de ces animaux qui s y
introiuifent. ,
Les Cultivateurs des cantons ex pôles a des
pluies fréquentes pendant la moiffon, an lien
de laiffer les blés long - tems en javelles ou en
gerbes ifolées, font obligés de les amonceler
aufli - tôt en tas de cinquante à foixame gerbes,
qui forment de petites moïes. Ils les en lèvent
dès que le teins efl beau & que les gerbes de
deffus font sèches.
. Grains en épis fépa>és des tiges.
J’ai lu dans un Mémoire de M. Parmentier >
furies avantages que le Royaume peut faite de
fes grains , qu’il étoit. d’ ufage dans quelques pays
de détacher l'épi entier' du tuyau onde la paille ,
& de le conferver ainfi dans la grange , pour ne
le battre qu’à mefure qu’on veut le confommer.
M. Parmentier n’indique.ni les pays ni la manière
de faire cette l’éparation Je n ai jamais entendu
parler de cet ufage y qui n eft fans doute
pas répandu. Ce que je fais ,d’analogue, e’eft que
des Fermiers font mettre à part, à chaque criblage,
toutes les partie? des épis cjoflt les §rain5
ne le font pas détachés, qu’ils les gardent, les
réunifient & les font battre fix ou huit mois après
la récolte. Alors les grains s’en détachent facilement.
Ils ont même plus de qualité que les
autres.
Grains hors des hâtes & mêles/ avec elles.
Pour économifer des .greniers, plufieurs Cultivateurs
, après avoir fait battre du blé, ne le
Crible pas, mais le laifle mêlé avec les baies. Au
lieu de le porter au grenier , ils le placent dans
les parties des granges qui font vuides, ayant loin
qu’il repofe fur- les derniers lits de gerbes, qui
fervent de plancher & entretiennent de la féche -
rafle & de lafrakheur. ils le recouvrent de quelques
gerbes, de paille. Je luis affuré que le blé en
cct état fe conferve bien. Il efl prefqu inattaquable
par les fouris, parce que les bâles en-
melées les incommodent par leurs piquans ; mais
il n’eft pas à l’abri du charranfon ; on eft obligé
de le remuer quelquefois. On transporte encore
du blé hors des bâles & mêlés avec elles dans
des greniers. Il efl mieux, que dans les grange?
où il a moins d’air.
Grains purs & dégages de tout.
L ’état le plus ordinaire dans lequel on ccn-
ferve le b lé , c’eft lorfqu’il efl non-feulement hors
de fes bâles, mais féparé d’elles & de toute?.