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L ’effentieleflde garnir avec foin, & d’un lit épais,
la terre qui recouvre les racines de ces arbrifTeaux-,
pour qu’elles ne foient pas endommagées par les
gelées, & enfuite de couvrir leurs têtes plus légèrement
} parce qu’elles craignenr moins le froid
que les rayons du foleil qui fur vient' ordinairement
après les fortes gelées. Dès que les froids
font pafiès, il convient de découvrir les arbrif-
feaujî, de faire sécher les matières dont on s’eft
fervi pour les garantir du froid, & de les mettre
en meule , afin de pouvoir les employer encore
au même ufage fi le froid recommence. Cette
attention efi d’autant plus néceffnire, que fi on
lailîoit ces couvertures fur place, pendant toute
la durée de l’Hiver, au lieu de produire un bien,
elles pourroient, au contraire, occafionner la
perte des arbrifTeaux qui ne craignent pas'moins
l’humidité fiagname que le froid. ,
Toutes ces efpèces croiffent, de préférence ,
dans des terreins fablonneux & fubfianriels, qui
tiennent le milieu entre la féchereffe & l’humidité,
& dans des polirions horizontales. L ’ëfpèce,
N° 13, ne.craint pas i’expoluion du Nord -, elle y
réfifie mieux qu’à celle du midi -, feulement elle
y fleurit moins abondamment.
Le deuxième grouppe comprend les efpèces &
variétés Nos7 , 8 ,10 ,10B, 1 1 , i i B ,2 i ,21 C,22,
22 B , 28,28 B ,* 28, C , 20, 32, 35,36,40, 48,
40, 5 1 ,5 1 B, 5-5,55 B , 55 Q55 D, & 57. Celles-
ci fe cultivent auffi en pleine terre, dans notre
climat, mais dans un fol plus meuble & plus fec
que le grouppe des efpèces précédentes. Lexpo-
fition du midi, & un terrein un peu en pente, fur
lequel les eaux féjournent peu de rems, efi la
fituation qui doit être préférée pour ces arbufiés.
Dans les froids qui approchent de quatre degrés,
il efi bon de les couvrir avec les mêmes foins que
noiis avons recommandés pour les efpèces du premier
grouppe, & de les découvrir chaque fois
que le tems devient plus doux. Indépendamment
de ces précautions, il efi utile de butter le pied
de ces arbrifTeaux à la fin de l’Automne, foit avec
de la tannée ou de la fciure de bois, loir avec
d’autres fubfiances sèches qui écartent l’humidité.
Au Printems, on enlèvera ces matières, & l’on
pratiquera , au pied de chaque' arbufie, de petits
augets peur arrêter les eaux néceffaires à leurs
arrofemens pendant toute la belle faifon.
Les efpèces Nos 1 , 6 , 12 , 16, 17, 19, 2e;
2 0 B , 20 C , 23,23 B , 23 C , 24, 25, 26, 26 B j
C , 34, 52 , 53 & 54, qui forment le troisième
grouppe, peuvent aufiifè cultiver en pleine
*erre dans notre climat, mais avec des précautions
particulières. La terre, qui convient le mieux à
ces efpèces, eft une terre meuble, légère, fubf-
*antielle & fàblonneufe, telle, par exemple, que
celle qui ferok compoféè d’une partie de terre
franche, d’une partie de terreau.de bruyere, &
de deux parties de terre noire de' potager, bien
mélangées les unes avec.les autres ,.dont on for-
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meroit enfuite un lit de dix-huit pouces d’épalf.
feur, fur une furface plus ou moins grande.
L ’expofition du midi doit être préférée à toute
autre -, & l ’abri d’une muraille, qui garantira la
plantation des vents du Nord, en affinera Iacon«
fervation & la réuffite.
Aufij-tôt que les premiers froids commencent
à fe faire f e n t i r i l faut empailler fojgneufement
ces arbrifTeaux, & les couvrir davantage à mefure
ï que le fioid augmente.
Quelques Cultivateurs préfèrent aux couvertures
ordinairesde paille, de fougère ou de feuilles
sèches , des chafiis de bois. à hauts bords, qu’on
place, dès la fin de TAurouine, fur les plates-
bandes qui contiennent ces arbufles. A cet effet
j ils difpofent leurs plantations fur deux lignes pa-
1 rallèles , à deux pieds de difiance l’une de l’autre.
La première ligne efi compoféè des efpèces les
plus élevées ; & la fécondé , des plus petites. Les
I individus du premier rang font efpacés à deux
pieds les uns des autres* ceux de la fécondé ligne
font plantés à dix-huit pouces de difiance entre
eux. Si-tôt que les pluies froides , & les neiges
d’Àutomne commencent à tomber, ils placent
les caiffes de chafiis fur leurs plantations, à un
pied de difiance de chaque ligne, ce qui, comme
on le voit, néceflite des caiffes de quatre pieds de
large.
Ces chafiis ont ordinairement trois pieds de
haut fur le derrière, & un pied fur le devant; ils
font fabriqués en bois de bateau, d’une forte
épaiffeur, & couverts de panneaux de vitres qui
fe lèvent à volonté. Tant qu’il rie s’agit que de
défendre la plantation des pluies froides, des frimais
, des gelées blanches, & même des gelées de
deux ou trois degrés , les panneaux de vitres placés
fur les caiffes, font fuffifans. Mais Iorfqu’il
vient des froids qui paffent quatre degrés, il efi
bon de couvrir les panneaux avec de la litière &
des paillafîbns.
Il convient même, lorfque le froid devient
plus confidérable , de former tout-au-tour de la
caiffe un cordon de litière d’un pied de large, de
quelques pouces plus élevé que les parois extérieurs
de la caiffe'du chafiis, & d’augmenter la
couche de couverture qui recouvre les panneaux
de verre.' Enfin, le' froid approche-t-il de dix
degrés1? il faut alors, indépendamment des attentions
que nous venons de recommander, étendre
fur toute la furface de la terre de l ’intérieur du
chafiis, une couché de feuilles bien sèches, de
huit ou dix pouces.d’épaiffeur,. & la fouler avec
foin dans toutes Tes parties . Àu moyen de ces
précautions,, on parvient à écarter de fa plantation
toute atteinte du froid.
Mais, pour prévenir celle de l’humidité , f?'1
n’efi pas moins à craindre pour ces arbrifTeaux,,
il efi indifpenfable' de les .tenir à l’air libre, #
enlevant les panneaux de verre, toutes les rois
- qu’il ne gèle pas, & que l’air efi fec. Au PrinriSipb
c 1 s
on enlève les chafiis & toutes les matières qui ont :
firvi de couvertures,. &. on làiffe à l’air libre les.
arbriffeaux, qui n’ont befoin alors que d’être
arrofés de tems-en-tems dans les fortes chaleurs
de l’Eté. *
Le quatrième grouppe, compofé des efpèces
& variétés Nos 2, 2 B , 3 , 4 , 5, 14, 15 , 15 B ,
18 ,2 7 , $6 B , 3 7 , 39 > 4 1 > 44 & £2 B , fe cultive
dans des pots qu’on rentre, pendant l’Hiver,
dans les Orangeries. La terre defiinée aux.
plantes de cette divifion, doit être préparée:
comme celle des Orangers, mais rendue plus:
meuble & plus légère par l’addition d’environ un
quart de'terreau de bruyère bien çonfommé. Lesi
pots qui les. renferment doivent être proportionnés
à l’âge & à la force des individus; il ‘y
aurait moins de danger à les tenir dans un vàfe
étroit que dans des vafes trop grands, parce que
les racines de ces plantes , fouffrant aifément
d’être refferrées, craignent beaucoup l’humidité
fiagnante, qui fe conferve plus long-tems dans -
un grand que .dans un petit vafe. Pendant l’Été,»
ces arbufiés fe plaifent de préférence à Téxpôfi-.
lion du midi; on les enterreKavéc leurs pots,- für;
de vieilles couches ou dans des piaf ës-ba n des J
A l’approche des gelées, ils doivent être rentrés-
dans l’orangerie ; les plus petits font placés fur les
âppuis des croifées, & les plus grands fur des
gradins, dans les lieux les plus aérés de,la ferre.
Pendant l’Hiver, ces plantes n’ont befoin que-
d’être arro fées légèrement & de loin en loin, d’être
épluchées & débarraffées avec foin de leurs feuilles
mortes. Au Printems, huit ou dix jours après que
les Cifies de ce grouppe feront fortis de l’orangerie,
il fera nécefiâiré d’en vifiter les pieds, & de
mettre dans des pots un peu plus grands tous-
ceux dont les racines font trop refferrées dans
leurs vafes. Il fufiît que les vafes defiinés au
rempotage aient environ dix-huit lignes dé dia~.
mètre & un pouce de profondeur de plus que
les premiers. On y place tous les Cifies qui ont
befoin d’être changés, fans couper leurs racines.,
ou du moins en ne les coupant que très- légèrement,
& feulement aux individus les- plus ro-
buftes. La terre dont on doit faire,nfage, efi la
même que celle que nous avons indiquée c i-
delfus. Quelquefois il arrive qu’on efi obligé de
répéter cette opération à l’Automne fuivant, fur-
tout pour les individus vigoureux qu’on a mis en
pleine terre avec leurs pots 3 alors il efi à-propos
de s’y prendre environ un mois- avant que les
plantes foient rentrées dans l’orangerie , afin
qu’elles aient le tems de/ fe remettre des fatigues
de cette tranfplantation, & de les placer enfuite
« 1 expofition du midi, fans lés enterrer, jufqu’à
ce qu’on les rentre dans les ferres.
Les efpèces Nos? , 38, 4 5 ,4 6 & 54 B , qui
• compofent le cinquième & dernier grouppe des
Cifies ligneux, exigent le fecours de la ferre tem-?
pérée, pour fe conferver, pendant l’IIiver, dans
c i s t u
notre climat. On les cultive, dans des pots,
la même manière, dans la même nature de terre,
&. avec les mêmes précautions pour leur rempotage,
que les efpèces du grouppe précédent. L ’ Eté,
«lies doivent être placées fur une couche tiède ,
à l’expofition du midi, où. fur des gradins, à des
polirions défendues dés vents froids & de la trop
grande humidité. L ’Hiver-, ces plantes exigeant
beaucoup d’air & de lumière, doivent être placées
fur-les. appuis des croifées, & en face de
celles qu’on ouvre le plus ordinairement. Elfes
exigent des arrofemens plus fréqunns que les efpèces
précédentes, parce que, d’une part, elles
font prefque toujours en végétation, & q ue,
d’une autre le lieu dans lequel elles font placées
étant plus aéré & plusp chaud, là déperdition
de l’humidité efi plus abondante. Au refie, leur
culture fe réduit à les débarraffer des feuilles
mortes, & à tes ôter à mefure qu’elles fe défsè-
chent ; à donner, de teins à autre, de petirs binages
à la terre des pots qui les renferment, lorsqu'elle
fe durcit, & à laver les feuilles, quand
elles font faliés par la poufiière.
ObJcrvatiohs.
En alignant à chaque efpcce de Cifies ligneux
la culture qu’exige là confervation dans notre
climat, nous n’avons pris pour baie qüe: l’es
années ordinaires; il feroit très-pofiible que tes
précautions & les foins que nous avons indiqués
fuffent infuffifans, lorfque les Hivers font longs ,
humides & très-froids ; c’efi pourquoi nous invitons
les.Çultivatcurs à confervcf toujours , & à
cultiver dans des pots , .fuivant le procédé décrit
pour les efpèces d’orangerie ,- quelques individus
des efpèces qui compofent les trois premiers
grouppes. . - ' ' ,
D’ailleurs, ces arbufiés n étant pas d une longue
vie, fur-fout ceux qui font de la plus petite
fiature , tels que les Cifies des N.°* 3 6 , 4 5 , 46 ,
51, &c., qui ne vivent pas plus de trois ou quatrre
ans ; il efi bon de les renouveller de tems en teins,
au moyen de leurs/femences, pour s’afiuier la
confervation des efpèces.
Les Cifies annuels compris fous les N0S 42 &
.42B , 58, 58 B , 59 & 60, n’exigent, pour leur
confervation , d’autres foins que d’être femés au
Printems dans des pots, fur une couche chaude ,
à l’air libre ; d'être mis enfuite en pleine terre,
dans les écoles de botanique, lorfque le plant efi
arrivéà la hauteur de deux ou trois pouces': d’être
arrofés' de tems-en-tems pendant les grandes chaleurs
d’être furveillés, pour en ramaffer les
graines à-fur & à-mefure qu’elles mûriffent ; & ,
lorfqu’ellts font recueillies , d’être confervées
dans des lieux fecs, jufqü’au Printems fuivant.
Multiplication.
Tous les Cifies fe multiplient par leurs femeiv