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relique , déterfive, incifive : on l'emploie dans I
l ’hydropifie, le calcul des reins & de la veffie , I
J’idlère , l’obflrudlion des vilcères, les- affeêlions 1
pituiteufes. On prétend que fon fuc appliqué I
avec la plante pilée , guérit en peu de tcms
les taches.du virage. Les brebis mangent avec,
avidité le- cochlearia , & en deviennent plus
grades, mais leur chair acquiert par-là un goût
défagréable.
On trouve l’efpèce, n.° 3 , dans les marchés
d’Angleterre, où on l’apporte des marais falés;
on l’emploie aux mêmes ufages que le n.° I
L’efpèce, n.” 4 , eft, d it-on , douce, bonne à
manger en falade & excellent antilcorbutique.
Le n.° 9 a les mêmes propriétés que le rî.° 1.
La racine récente du n.° 10 eft âcre, brûlante..
Les gens de la campagne la mangent
comme le radis ordinaire. Ailleurs on l’emploie
dans les ragoûts, on la râpe & on la mange en
place de moutarde , pour affaifonner les viandes,
pour réveiller l’appétit, fous le nom de Cram ou
moutardes des capucins. On tempère l’acrimonie
de cette racine en la faifant plus ou moins bouillir.
Dans le nord, après une légère décoflion, on
pile les racines pour en former une pulpe que
l’on mange avec le bouilli.
D'agrément. Les efpèces de Cranfon ne font
d’aucun agrément, on ne les voit gtières que
dans les jardins de Botanique. On pourrait cependant
mettre l’efpèce, n.° 9 , fur les bords des',
baquets, ainfi qu’un pied ou deux du n.° 10. qui
trace beaucoup. ( M. Mesav. )
Une obfervation précieufe relative au Cranfon
officinal, eft confignée dans les Tranfaétionsphi-
lofophiques, année 1740. Le Doéleur Nicholfon
dit que des plantes, de cranfon officinal -, tranf-
portées du Groenland en Angleterre,-y ont pris
dans l’efpace d’un mois la faveur du Cranfon qui
y croît naturellement. Or on fait que, dans le
Groenland, cette plante n’a qu’une faveur très-
foible qui augmente progreflîvement dans les
régions moins polaires. J ’ai moi-même obfervé
cette gradation entre le cranfon qui croit au
T e x e l, & celui qui croît dans la France ; ce dernier
avoit une faveur fenfiblement plus forte. -
Voyei pour des détails les articles Climat &
S aveur. ( M .R eyu .lee.)
CRAPAUD. Reptile ovipare à quatre pattes
dont le corps eft nud , ayant un feul ventricule
an coeur & point de queue. Le Crapaud fe dif-
tingue facilement de la grenouille par la forme
plus arrondie de fon corps avec lequel la tête
n e paroît faire qu’une feule pièce ; tout le col
eft gros & tuméfié. Les grenouilles , pour l’ordinaire
, ont le corps plus alongé & le col plus
diftinft. La figure hideufe de la plupart des Crapauds
, l’odeur défagréable qu’ils exhalent dans
. certaines faifons, leur féjour dans les lieux les
plus ténébreux & mal-propres, a peut-être contribué
à 1« faire regarder par-tout comme des
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animaux vénimeux ; mais ce prétendu poifon ne
paroît qu'une chimère | au moins toutes les
obfervations des Naturalifles les plus éclairés &
les moins prévenus prouvent à l'unanimité le
contraire} la liqueur que le Crapaud lance fouvent
à des diftances allez considérables, lorfqu’il fe
trouve preffé ou pourfuivi, ou lorfqu on le faiiit
avec la main, eft , félon l’opinion du vulgaire ,
une liqueur vénimeufe élaborée dans les tubercules
dont le corps du Crapaud eft parfemé.
D’autres pi étendent que cette liqueur femblable
à de l’eau de favon n’eft que de l’urine d’une
caufticité particulière, au point qu’elle fait naître
des puftules lorfqu’elle touche les parties de la
peau qui n’efl point défendue par l’épiderme.
Nous ne garantirons pas la vérité de ces affermons
, moins encore la prétendue qualité mal—
faifante de la bave du Crapaud qui communique,
à ce que l’on prétend, une qualité dangereufe
aux végétaux qui s’en trouvent induits, quand
on n’a pas eu foin de les laver fufftfamment
avant de les employer à la nourriture. Le préjugé
& la peur jouent probablement un grand rôle
dans tout ceci} on fait l’influence que cette
dernière a fur notre imagination.^
Les Crapauds vivent ou dans l’eau ou fur la
terre, félon les efpèces dont on peut voir l’én u -
mération , avec ce qui concerne l’hiftoire naturelle
de ces animaux , dans la partie dé l’Encyclopédie
, qui traite des Quadrupèdes ovipares.
Mais, en général, de quelques efpèces qu’ils
fo ien t, ils préfèrent toujours les endroits humides
, & ceux que l’on connoît ordinairement fous
le nom de Crapauds terreftres, fe cachent pendant
le jour, ou dans quelques trous fous terre,
ou fous les plantes les plus touffues, dont l’ombre
& l’humidité leur eft agréable. Ils nç quittent
ces lieux que pendant la n u it, ou à l’approche
d’un orage ou de la pluie. Alors on voit fortir
des milliers de ces reptiles} de-là eft venu la fable
qui eft affez généralement accréditée dans les
campagnes, que les Crapauds tomboient des
nues avec la pluie. On croit que la fumée de
la corne brûlée leur eft contraire , & que çar
ce moyen on peut les Chaffer des jardins qu’ils
occupent.
Les Crapauds fe nourriffent de plufieurs efpèces
de petits vers: ils font la chaffe aux cloportes,
aux araignées & aux mouches ; la manière dont
ils prennent ces dernières, eft très-curieufe, ce
qui a fait dire à Linné que le Crapaud attiroit,
par une efpèce d’enchantement, les mouches
qu’il defiroit. Lorfque le Crapaud apperçoit
une mouche dont il a envie , il la regarde pendant
quelques minutes les yeux fixés fur e lle ,
il lui lance enfuite, avec une vîteffe incroyable,
fa langue qui eft très- longue & çointue , &
couverte d’une bave vifqueufe, qui, dans cette
occafion, fert de g lu , avec laquelle la mouche
t eftaufft-tôt prife,
c r à:
Nous ne faurions regarder les Crapauds comme
nuifibles aux jardins, dans lefquels on les trouve
fouvent en affez grande quantité. Ils fervent à
coup-fûr à détruire un très-grand nombre de
; vers plus nuifibles aux productions végétales que
l’on s’imagine ordinairement } la feule averfion
que l’on a pour cet animal, peut nous inviter-à
détruire le trop grand nombre , & à anéantir
l'équilibre que la nature paroît avoir établi entre
les êtres utiles & nuifibles. Les Crapauds font
à leur tour recherchés par plufieurs oifeaux de
proie, les cigognes, & les canards en font très-*
friands : on n’a jamais obfervé que ces derniers
euffent éprouvé des accidens fâcheux, après avoir
avalé plufieurs Crapauds de fuite.
Croiroit-on qu’un animal aufli hideux & aufti
méprifé quelle Crapaud fût capable d’attachement
& fufceptible d’unè efpèce d’éducation ?
Voici un exemple , rapporté par M. Pennant,
dans fa Zoologie Britannique. On v o it, dit ce
Naturalifte, chez M. Arfcott, Anglois, un Crapaud
de l’efpèce commune, mais d’un volume
extraordinaire*, il s’étoit montré la première fois
au père de M., A rfcott, il y avoit alors 36 ans;
depuis ce tems il ne fortoit point de la maifon ,
où il occupoit, pour l’ordinaire , un trou au-
deffous l’efcalier de la maifon. Comme on avoit
grand foin de nourrir ce Crapaud, il devint à la
fin très-familier, & il fortoit tous les foirs régulièrement
, aufli-tôt que l’on avoit allumé la
chandelle, & il Ievoit alors les y eux , comme'
s’il vouloit qu’on le prît, St qu’on le portât fur
la table. Il y trouvoit ordinairement fon repas
tout préparé, qui confiftoit en petits vers de
I’efpèce de ceux que l’on trouve fur la viande,
lorfqu’elle commence à fe corrompre. M. Arfcott
affure que jamais ce Crapaud, ni d’autres de la
même efpèce , que des perfonnes peu fenfibles
tourmentoient cruellement en fa pr.éfence , cher-
choientà fe défendre, en employant la prétendue
liqueur venimeufe} il arrivoit fouvent que le
Crapaud de M. Arfcott rendoit, lorfqu’on le
prenoit avec la main, une grande quantité d’une
eau très-limpide, qui ne paroiffoit être que de
l’urine. ( M. Gr v ve l . )
CRAPAUD. Nom d’un arbre qui croît dans les
Antilles, principalement à la Grenade. Son
-bois eft rouge, d u r , tiès-pefant , & d’un fil
m ê lé , difficile à travailler. On en fait des planches
de 12 à 14 pouces de large, qui ne font
bonnes qu’employées à couvert ; elles font fu-
jettes à fe fendre inégalement, fur-tout lorfqu’on
les veut percer à la v r ille , ou qu’on y
enfonce des clous. (Ane. Encycl.') (M. Thouin.')
CRAPAUDINE. Ulcère fitué au-devant du
pâturon du cheval. On en reconnoît de deux
fortes | l’une provenant d’uné atteinte, que
l’animal fe donne lui-même en paffageant & en
chevalant. Celle-ci fe traite comme l’atteinte.
1 V o y e z A t t e in t e .
C R ï U î
L’autre humorale, dont la caufe eft un vie j
interne : elle eft plus dangereufe que la première
Elle fe manifefte par une efpèce de ga le, d’environ
un pouce de diamètre ; le poil tombe à
l’endroit ou eft fituée la Crapaudine} la matièçs
qui en découle eft extrêmement infe&e, elle eft
même quelquefois fi corrofive, que l’ongle & le
fabot même fe- féparent.
Les topiques defficatifs font regardés comme
plus nuifibles que falutaires dans le commencement}
on confeille d’employer d'abord des
remèdes généraux , tels que la faignée à la jugulaire
, des lavemens pendant quelques jours, &
enfuite des purgatifs , dans lefquels entrera
Y A auila alba, ou mercure doux. Quand l’animal
aura été. fuffifatnment évacué, on le mettra à
l’ufage du Crocus metallorum, fafran des métaux,
à la dofe- d’une once par jour, chaque matin,
dans une jointée de fo n , en y mêlant 40 grains
d’CEthiops minerai, dont on augmentera la dofe
de 10 grains, jufqu’à celle de 100. On peut faire
ufagede ce remède pendant huit jours. On penfe
que les ptifannes fudorifiques compôfées de décodions
de falfepareilles, de fquine, faffafras,
gaïae, à parties égales, conviendroient^auffi, en
faifant bouillir trois onces de chacune de ces
drogues dans environ 4 pintes d’eau commune,
jufqu’à réduction de moitié, & y ajoutant 2 onces
de Crocus metallorum. On en fait avaler une cho-»
pine le matin à l’animal.
Après l’ufage de ces remèdes internes, l’ulcère
doit être tenu proprement, & lavé.avec du vin
chaud, à moins qu’il n’y ait un léger écoulement.
Dans ce cas, au lieu de v in , on fait les lotions
avec de l’eau-de-viè & du favon, o u , fi l’écoulement
eft confidérable, avec de la couperofe
blanche & de l’a lu n , ou de l’eau fécondé de
chaux} la • cure fera terminé? par un purgatif.
Les bon's Hippiatresne veulent pas qu’on emploie
d’onguens. Payez Ie Dictionnaire de Médecine*
^ M . T e s s i e r . )
Cr apau d ine , Sideritis.
Genre de plantes à fleurs m onopétalées, de la
famille des L abiées, qui Comprend des herbes
& arbriffeaux indigènes & exotiques , à feuilles
Amples & oppofées. Leurs fleurs font difpofées
par verticilles, les étamines font cachées dans le
tube de la corole , & font remarquables par les
deux fligmates du fty le , dont l’un eft comme
engainé dans l’autre. Le fruit confifte en quatre
graines nues, ovoïdes , fituées au fond du calice*
Ce genre eft de la 14.e claffe de Linné.
Efpèces.
Crapaudine des Canaries. Tj des Ifles
Canaries.
Sid e r i tis Canarienfis. L. ï) des ifles Canaries,'
M m m m ij