
tiges font herbacées. Le grand ufage qu’on en
fait clans la cuifine & clans les Arts, en a introduit
Fa culture clans tous les jardins légumiers,
où prefque toutes les \ ariétés ont pris naiflance.
EJpkes.
i. C ittcorée fair âge.
Cic h o r iv m intibus. L.
B. Chicorée fauvage cultis ée.
Cic h o r iv m intibus Jativa.
1. Chicorée fauvage à larges feuilles. .
Cic h o r iv m intibus latijolium.
D- Chicorée fauvage panachée.
Cic h o r iv m intibus varicgatum des champs
& des jardins d'Europe.
2. Chicorée des jardins ou endive. •
Cic h o r iv m indivia. L.
B. i . Chicorée fcarole ou fcariole.
Cic h o r iv m indivia latifolia. L. M. Diét.
C. C hicorée endive de Meaux.
Cic h o r iv m indivia Msldcnjis-
D. Chicorée blanche.
C ic h o r iv m indivia anguiiifolia. La M. D161.
E . Chicorée endive céleftine.
Cic h o r iv m indivia tenera.
F. Chicorée endive d’Italie.
Cic h o r iv m indivia Italie a.
G. Chicorée endive ou régence.
Cich o r i um indivia minima. © Des. jardins
l’Europe.
3. Chicorée épineufé.
Cic h o r iv m fpincjum. L. ci* Des l’I (le de
Candie, de Malthe & de Sicile.
Defcription du port des "Efpèce s & Variétés,
1. La Chicorée fauvage eft une plante vivace
qui croît fans culture, furie bords-des chemins,
le long des haiçs & dans les champs incultes.
Ses rapines font pivotantes, longues de-15 à .2-0
, pouces, coriaces & flrxibles. Elles pouffent de
leur collet plu fleurs tiges rameufes, en même-
tems que des feuilles profondément découpées
comme celles du piffenlit, mais beaucoup plus
grandes. Les feuilles de la tige vont en diminuant
de grandeur, jufqu’à leur extrémité, où
elles font fort petites. Les fleurs viennent ordinairement
deux-à-deux fur les tiges-, elles font
grandes, & d’un beau bleu célefle. Mais quelquefois
il s’en trouve de blanches, & de couleur
de chair. Cette plante fleurit en Juin & Juillet,
& les femences mûriffent en Septembre.
i .B . La Chicorée fauvage cultivée ne fedif-
tingue de fon efpèce, que par une plus haute
flarure, & par les feuilles prefque glabres, &
beaucoup moins dentées, mais d'ailleurs elle lui
reffemble beaucoup. C’efl une mince variété
produite par la culture, & qui rençrerpit bientôt
dans fon èfpèce fi elle éroit abandonnée à
elle-même en raze campagne.
1. C. Chicorée fauvage à larges feuilles, celle-
ci a les racines plus groffes , plus longues & plus
laiteufes que les précédentes; fes tiges s’élèvent
de 6 à 7 pieds dans les jardins, & fes feuilles
font larges, fpatulées, & à peine (muées fur leurs
bords. '
1. D. La Chicorée fauvage panachée s’élève
moins que les deux précédentes ; fes feuilles font
plus découpées & panachées de blanc, de violet
& de vert ; mais cette variété dégénère fort
aifément, & ne fe fondent pas dans le même
lieu.
2. La Chicorée des jardins, que l’on nomme
endive dans beaucoup de pays , fe difiingue de
la première efpè e, ainfi oue tes variétés, par
fes racines qui font an nue fies, peu profondes &
garnies d’un chevelu très-abondant. Ses tiges ne
s’élèvent guères à plus de deux pieds de haut;
élles font accompagnées de feuilles élargies vers
leur extrémité, un peu dentelées & parfaitement
glabres. Ses tiges, qui font roides & rameufes,
portent des fleurs bleues qui viennent féparé-
ment foit dans les aiffelles des feuilles, foit aux
extrémités des rameaux.
2. B. La fcarole paroît être une plante hybride
, produite par le réfùltat de la fécondation
des deux premières efpèccs, auxquelles elle ref-
femble dans fes différentes parties. Ses feuilles
paroiffent appartenir à la Chicorée fauvage, tandis
que fes racines font annuelles comme celles
de 1 endive. On difiingue deux fous-variétés de
la fcarole , l’une nommée fcarole commune ^ l’autre
fcarole de Hollande.
La fcarole commune a fes feuilles un peu découpées,
mais beaucoup moins que celles des
endives ; elle s’élève plus haut, & fes tiges font
plus fortes.
La fçarole d’Hollande fe difiingue aifément de
la précédente, par la forme de fa feuille, qui
n’çfl ni découpée ni fri fée comme celle de l’endive
; elle eft étroite à la bafe, s’élargit dans le
milieu, & fe termine en pointe arrondie; elle
efi auffi d’un vert plus pâle que celui de la Chicorée
amère, & plus foncée que çelle de l’endive.
Semblables à celles de la Chicorée fauvage,
fes feuilles fe tiennent droires,-fur-tout
cilles du milieu, & celles des bords ne font jamais
parfaitement étendues fur le fol. Cette
fous-variété efi prefque du double plus grande
que la fcarole commune, & ne paroît pas de?
voir dégénérer.
2. C. La Chicorée de Meaux efi une des plus
inréreffantes variétés de cette efpèce, à caufeclç
fa groffeur & de fa yigoureufe végétation. Sa
racine principale efi longue de 7 à 8 pouces,
laiteufe, & très-garnie de chevelu, Les feuilles
font nombreufes, & d’un beau vert; leur côte ,
ou nçryure principale, eft large., applatie, pue
' ‘ ott
#11 prefque fiue, jufqu’à un pouce ou dix hui* 1
jjVnes de diftance; elles font ailées ou découpées irès-profondément; les ailes ou les découpures
font dentelées ou découpées inégalement &
profondément, & ces découpures fe contournant
en différens fens, rendent les bords de la feuille
ciêpus, crilpés ou frifés. Les premières ailes ou
découpures ne font que comme de petites appendices,
les unes Amples, les autres frangées ;
elles fönt plus grandes à mefure quelles s’éloignent
de la naiffance de la feuille, qui s’élargit
aulii fuccefiiveinent ; de forte que, vers fon extrémité,
elle a douze à quinze lignes de large
entre les découpures ; la longueur de la feuille
eft depuis fix jufqu’à neuf pouces; mais la
longueur & la largeur font d’autant plus petites,
que les feuilles naiffent plus près du coeur de
la plante. Toutes les feuilles prennent une direction
horizontale, & fe couchent fiajç la terre.
Du centre de la plante s’élève à cinq ou fix pieds,
une tige affez groffe, creufe en-dedans, cannelée
en-dehors, de laquelle fortent, dans un
ordre alterne, des rameaux longs & Amples, fans
beaucoup de fourien/garnis de feuilles alternes,
qui diminuent d’étendue à mefure qu’elles
naiffent plus près de l’extrémité de la tige ou
des rameaux. De Fai (Telle de ces feuilles fortent
des fleurs bleues.de courte durée, auxquelles
fuccèdent des graines menues , alongées, pointues
par un bout, aplaties par l’autre, .grifes, ,
dentelées , & (ans aigrette. Cette defcription ,
très-exa<5lé', efi tirée du nouveau la Quintinie.
2. D. Chicorée blanche. Cette variété a
beaucoup de reffemblance avec la précédente.
Mais fes feuilles font moins grandes & bien plus
nombreufes', elles font aufiï plus dures, plus
amères; leurs dentelures font les mêmes. Cette
variété efi Ja plus répandue en France, où elle
efi connue fous les noms d’endivefriféè, de Chicorée,
grande efpèce.
■2.. E. Chicorée endive Céleftine. Celle-ci
efi plus petite que la précédente ; fes feuilles , :
encore plus multipliées, font plus ■ tendres &
d’une faveur plus, doucé. Si l’autre efi plus propre
à être mangée cuite, celle-ci eft préférable,
à tous égards, pour être mangée en faiade.
F. Chicorée endive fine ou cFIralie. Cette
variété paroît tenir le milieu, pour l’étendue,
entre la précédente & celle qui la fuir, fes
feuilles ‘ont plus courtes & plus déliées, que celles
de l’endive d’ItaFe.
—• G. L a Chicorée endive régence efi la
plus petite de toutes les variétés & fous-varié-
îés. Le diamètre de fa touffe ; étendue n’excède
pas cinq à fix pouces. Ses feuilles font tellement
fines , qu’à peine on en apperçoit les côtes. On
ue trouve prefque plus cette efpèce précieufe !
que dans les potagers dès particuliers; les Maraîchers
Font exclue de leurs jardins, à caufe de :
la petiteffe. Cependant c’eft la plus- douce, la j
Agriculture, Tome W È
plus fendre, & la plus délicate de toutes le«
!
endives. C ’efi aufii la plus agréable à l’oeil ; fa
couleur efi d’un blanc éblouiffant. *
3. C h icoR É c épin eufe. Cette plante n’efi réellement
qu’une Variété de la Chicorée fauvage. Elle,
ne doit fa petiteffe & la rigidité de fes bran-«
ches qu’à la nature du terrein, & àlafiruatîbn
dans laquelle elle fe trouve.
Dans les Ifles de l’A rchipel, & fur-tout à Malthe,
où elle croît naturellement, elle vient dans
les fables arides & dans les fentes des rochers;
elle forme, la première année de fa naiffance,
une petite rofetie, applatie contre terre, de trois
à quatre pouces de circonférence, & compofée
de feuilles longues, étroites, profondément Années,
comme celle du piffenlit commun. La fécondé
année, il fort du collet de fa racine, qui efi:
pivotante & profonde, une tige qui fe divife
dans fa longueur en une multitude de branches ,
lefquelles fe partagent elles-mêmes en beaucoup
de- rameaux ; elle forme ainfi un petit buiffon
arrondi, qui n'a pas plus de fix à huit pouces de
haut,& qui, lorfqu’il efi fcc, a la figure d’ un hérif-
fon. Les feuilles, qui croiffem cette fécondé année,
font longues, étroites, prefque linéaires;
dentées & peu nombreufes. Elles font placées
à la naiffance des rameaux & des branches. Ses
fleurs, qui font petites & d’un bleu-pâle ,
naiffent pour l'ordinaire dans les aiffelles des branches,:
& quelques-unes aux extrémités des rameaux.
Elles paroiffent en Juin & Juillet, &
produifent des femences alongées & pointues,
qui mùriffenr en Septembre.
La première fols qu’on cultive dans un jar-
j clin, cette plante provenue de graines tirées'de
fon pays natal, elle eft peu différente de la description
que nous venons d’en-donner. Mais les
graines qu’elle produit donnent des plantes un
peu-plus fortes , & moins épineufes. Les femences
de ces nouveaux individus, en produiront
d’autres qui s’éloigneront encore davantage
de l’efpèce originelle, & vers la cinq ou fixième
race on aura des plantes dégénérées, qui fe rapprocheront
fi fort:de la Chicorée fauvage, qu’on
aura de la peine à les en diftinguer. Le changement
fera d’autant plus rapide, qu’on cultivera
cette plante dans un- terrain plus - fubftan-*
tie l, & que les individus, au moment de leur
fleuraifon, feront plus rapprochés de quelques
pieds en fleurs de Chicorée fauvage des champs.
Nous avons été à portée de répéter plufieurs fois
cette expérience , au moyen des graines qui nous
avoient été envoyées de Malthe, en différens
tems, & les rëfuhars ont toujours été les mêmes.
Culture. '
Celle des deux premières efpèces ayant été décrites
avec beaucoup de foin, par M. l’Abbé
Rozier, nous la rapporterons ici en entier, &
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