
dcfTication. Mîfe fur les charbons, elle brûle û la
manière des gv.ines huileufes, & répand.une odeur
défagréable.'Un journal peut en produire cinq ou
iix fetiers. ' . 1
La graine de Chamehne fert a faire des huiles
de lampe & pour les cuirs & les laines. Elle eu
trcs-adouciffante ; c’cft pour cela qu'on l'emploie
pour les lavemens.Lesapotliicaires la vendent lous
le.nom A’ huile de Camomille ; ce qui induit en erreur,
parce qu’on ne fait pas d’huile avec la véritable
Camomille. Chamemelum coiula, Oc. {M.
FAbi'c XxssiexO | , , ,,
CHAMFREIN., fc dit d une plate-bande, d une
pièce de gazon, dont on a coupé les angles lorf-
qu’ils deviennent trop aigus. (Af. Tac urtf.)
CHAMIER , graine qui croît au Pérou, & qui
reffemble beaucoup, à ce que l’on dit, à celle des
oignons : on ajoute que fi on en boit la décoéhon
dans de l’eau ou du vin, on dort pendant vingt-
quatre heures, & qu’on continue long-temps de
pleurer ou ds rire, quand on la prife en pleurant
ou en riant. Cette dernière circonftance ne laide
prefqu’aucun doute fur ce quil faut penfer du
Charnier. Ancifàne Encyclopédie.
11 efl probable que cette graine eft produite par
une efpèce de Datura. Voyez Stramqnie. [M*
T p o i'fs .)
CHAMIRE , Ch a m ir a .
Genre de plantes à fleurs polyp.étalées, de la
famille des Crucifères , qui a des rapports avec
les Giroflées & les Héliophiles.
Les traits qui rapprochent ce genre de celui des
héliophiles font tellement prononcés, que M. de
Juflieu n'a pas balancé à décider que la Chamire,
dont il efl k i queflion, efl abfolument la même
plante que YHcliopkila circoeoides deLinnæus,Sup.
198. Néanmoins, M. Thumbçrg a cru devoir en
faire un genre diftinft & propre, Il fe fonde fin-
gnlièrement, fur une faillie particulière en forme
de corne qu’on remarque à la bafe de fes fleurs.
Ce genre nouveau efl réduit jufqu à prélçnt à
une feule efpèce.
Chamire cornue.
Ch A m ir a cornuta. Thunb. .
An keliophila circoeoïdes. L. Sup. ©del Afrique,
Cette plante herbacée pouffe de fa racine une
•u plufieurs tiges couchées ou prefque grimpanr-
tes, glabres, & qui fe divifenten un petit nombre
de rameaux alternes'.
Les feuilles font alternes, arrondies en coeur Çc
un peu anguleufes. Elles vont toujours en diminuant
de grandeur de la bafe au fommer.
Le calice, qui contient la corolle, eflcompotS;
de quatre folioles, dont deux oppofées, font à
leur bafe une faillie en manière de coine ou d è->
peron.
Le fruit efl unerfiliqueoblongue, a deux loges,
& à deux valves, longue d’un pouce, convexe
d’un côté , droite de l’autre, prefque articulée.
Elle contient plufieurs femences ovales.
Les fleurs font blanches, à quatre pétales. Elles
forment des grappes terminales, & font portées
chacune par- un pédoncule Ample; plus court que
les feuilles. Ces pédoncules font alternes, affez
écarté? vers le bas, mais ils fe rapprochent dans
le haut.
Hiflorique. Cette plante annuelle efl originaire
de l’Afrique. Elle croît dans les feptes des rochers.
Toutes fes parties font glabres & fucculentes. Elle
fleurit en Septembre, & fes femences mûriffent
en Automne. - .
Culcuie. Cette plante n’eft point encore parvenue
au Jardin du Roi : mais, puifqu elle perfectionne
fes graines en Angleterre, il^fera bien facile
de fe la procurer. Elle paroit »’exiger que des
foins très-ordinaires. Miller , qui l’a cultivée, le
contente de dire, dans fon Supplément, qu il
faut femer les graines au commencement du Prin-
tems, fur une couche chaude, afin de pouvoir en
1 obtenir dans l’année des femences fécondes, Si
elles ne font pas mûres avant la fin de l’Automne,
il faut tranfporter les plantes dans une caiffe v i trée
} pour affiner leur parfaite maturation. (M,
D aufhihot.} . _ . ,
CHAMOIS. Tulipe bordée d incarnat, lraité
des Tulipes, par P. Morin.
C’elt une des variétés du Tulipa Gcfnen ana. X.
V. Tulipe. ( M. Reyhier. )
CHAMP, portion de terrain. Pour connoitre
la différence des mots Champ , Sol, Campagne,
voye[ le mot Campagne. (M. I Abbe Tessier.}
CHAMP , femer à plein. On dit femer à plein
champ ou a la volée, lorfqu’on répand la graine
uniformément dans toute la planche, pourdiftin-
guer de femer en raies. Les Maraîchers qui cul—
tivent un peu en grand les légumes, les lement a
plein champ : dans les potagers, au contraire, où
l ’on déliré de.cdnferver un coup-d’oeil agréable,
on feme en raies. V. Semer. ( M. R s yhiek . )
CHAMPAC ou CHAMPÉ, M ic a z i ia .
Genre de plantes ù fleurs polypétalées, de la fa. .
mille des Anones , qui a des rapports avec les ma.
gnotiers & les tulipier».
Il comprend des arbres exotiques , dont les
feuilles font Amples & alternes.'
Les fleurs font fituées dans lés ainelles des tenu •
lés. Elles font grandes, folitaires & odorantes.
Leur corolle efl compofée de quinze pétales jaunes
, ou d’un blanc jaunâtre, dîfpofés fur plufieurs
rangs, dont les extérieurs font ouverts- & plus
grands que les autres. _
Le fruit eonfifte en plufieurs baies ou caplules
globuleufes, difpofées en grappe , comme des
grains derâifin. Ces capfules fontpontf uées à I extérieur
& à une feule loge, Çlles s’ouvrent à. leur
fommet & parla côté* & contiennent trois à fept
femences
C H A
femences rougeâtres, convexes d’un côté & angu-
leufes de l’autre.
On n en connoît encore que deux efpèces.
Efpèces.
1 . Champac, à fleurs jaunes.
Miche lia Champacca,L. ï>. des Indes orientales.
2. Champàc fauvage.
Miche lia TJiampaca, L. ï) - des'MoIuques.
Defctiption du port des Efpèces.
1. Champàc à fleurs jaunes. Cet arbre, de
moyenne grandeur, préfente une cîme étendue
& bien garnie. . •
Les feuilles font grandes : elles ont depuis cinq
pouces jufqu’à neuf de longueur, fur environ quatre
de large. Elles font lancéolées, pointues, entières,
très—lifles, d’un verd foncé, en-deffus,'&
munies en-deffous d’une côte longitudinale, &
de nervures latérales & parallèles chargées de poils
courts.
Les fleurs viennent aux fommités des rameaux
fur des pédoncules fort courts. Elles font grandes,
d’un beau jaune, & répandent au loin une odeur ,
que l’on peut comparer à celle du narciffe.
*Hiflorique. Cet arbre croît .dansles Indes orientales.
Ufages. Les habitans le cultivent dans leurs jardins
, pour jouir de l’odeur fuave de fes fleurs.
2. Champac fauvage. Cet arbre atteint une
plus grande élévation que le précédent, mais fa
cîme eft moins étendue.
Ses feuilles font ovales, lancéolées, pubef-
centes dans leur jeuneffe, plus larges & plus longues
que dans l’efpèce précédente.
Ses fleurs font blanchâtres ou d’un jaune paille.
Elles font moins belles & ont bien moins d’odeur
que celles du Champac à fleurs jaunes.
Culture. Les Champacs n’ont point enfcore été
cultivés en Europe. Mais il eft probable qu’ils
auront befoin du fecours des ferres chaudes pour
fe conferver , & qu’ils exigeront la même culture
que-les autres plantes des Indes orientales. *
Obfervations. M. Burmann, dans fon H. ind.
art. Michelia evonimoides, dit que les individus,,
qui croiffent dans l’Ifle de Java,.ont les feuilles
plus ovales que ne les repréfente Rumph. dans
fon Sampacca fylveftris. Nous préfumons de-là
qu’il exifte, dans cette Ifle, quelqu’autre efpèce
qui n’eft pas encore fuffifamment connue. ( M.
D auphinot.)
CHAMPART. Terme ufité dans plufieurs coutumes
& provinces pour exprimer une redevance,
qui eonfifte en une certaine portion de fruits de
l ’héritage pour lequel elle eft due.
Ce droit a lieu en différentes Provinces, tant
des pays coutumiers que des pays de droit écrit.
Le plus ancien réglement que l’on trouve fur
le droit de Champ art, font des Lettres de Louis-le-
Gr.os, de l’an 11 19 , accordées aux habitans du
lieu nommé Angere regis, que M. Secouffe croît
ittfi Angervîlle , dans l’Oléanpis. Ces Lettres por-
Agriculture. Tome IJJ.
G H A 9
tent qtie les habitans de ce lieu paieront au Ro^
un cens annuel en argent, pour les terres qu’ils
pofféderont, & que, s’ils y lement des grains, ifs
en paieront la dixme ou le Champart.
11 y en a de deux fortes; favoir, celui qui eft
feigneurial, & qui tient lieu de cens ; quelquefois
ce Veft qu’une redevance femblable au fur-cens
ou rente feigneùriale : la fécondé forte de
Champart efl le non feigneurial. Celui-ci n’eft
qu’une redevance foncière, qui eft due au propriétaire
ou bailleur de fonds, dont l’héritage a
été donné à cette condition.
L’ufage qui s’obferve préfentement par rapport
au droit de Champart, eft que, dans les pays coutumiers
, il n’eft dû communément que fur les
grains femés, tels que le bled, feigie, orge,
avoine, pois-gris, vefee, bled-noir ou farrafin,
bled de mars, chanvre, &c. Il ne fe perçoir point
fur le vin ni fur les légumes, non plus que fur le
bois, fur les arbres fruitiers, à moins qu’il n’y
ait quelque difpofition contraire dans la coutume*
ou un titre précis.
La quotité de Champart dépend de l’ufage du
lieu, & .plus encore des titres. Dans quelques
pays, il eft de treize gerbes une ; dans d’autres ,
de douze gerbes deux & même trois, & dans
d’autres enfin, il eft de fix. Tout cela, encore
une fois, dépend de l’ufage & des tirres.
Le laboureur ou propriétaire d’un champ fujef
au droit de Champart, ne peut pas en enlever une
feule gerbe , fans en prévenir le feigneur ou fon
prépofé, quand il eft portable. Il eft auflî quelquefois
querable , c’eft-à-dire, que celui à qui 1©
droit de Champart eft dû, eft obligé d’aller chercher
les gerbes & de les amener dans fa grange,
mais cela eft rare.
Le droit de Champart n’étoit pas rachetable,
mais l’Affemblée Nationale l’a déclaré rachetable.
( M. l’Abbé Tessier. )
CHAMPARTAGE. C’eft un fécond droit de
champart, que quelques Seigneurs, dans la coutume
de Mantes, font fondés à percevoir, outre
le premier champart qui leur eft dû. Les héritages
chargés de ce droit, font déclarés tenus à champart
6l Champanage. Ce droit dépend des titres ;
il confiftê ordinairement dans un demi-chamr.
part. Il eft feigneurial &imprefcriptible comme le
champart, quand il eft dû fans aucun cens. Ancienne
Encyclopédie. Maintenant ce droit eft rachetable.
( M. VAbbé Tessier.)
CHAMPARTEL. Terre Champartelle, fujette
au droit de champart ; ç’eft ainfi que ces terres
font appellées dans les anciennes coutumes de
Beauvoifis, par Beaumanoir: Ancienne Encyclopédie.
{M. l'Abbé Tessier.}
CH A MPARTERESSE. Grange Champartereffe ;
eft une grange feigneùriale où fe mettent les fruits
levés pour droit de champart. On l’appelle Grange
champarterejfe, de même qu'on appelle Grange
dixmerejfe , celle où l’on met les dixmes inféodée»