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mièrenéceflité ! Quelques avantageux que foient
les gages qu’on leur donne , ils ne gagnent jamais
pour amaffer de quoi vivre paifiblement ,
dans leur vieilleffe. Leurs gages fufülem à peine
pour nourrir leurs femmes & leurs enfans. Ils
font réduits quelquefois à mendier , ne pouvant
plus fe livrer à'aucune efpèce de travail. Une
Nation, qui fe pique d’être jufle & & généreufe,
ne devroit-elle pas prendre en confidération
la trifte fituat’ion des vieux Charretiers , & affurer
le fort de ceux qui auroient, pendant cinquante
ou quarante ans, fervi toujours le même maître
ou Tes enfans, ou dans la même ferme? Une
récompenfe, proportionnée à l’utilité dont ils
ont été , & à leur pofition, feroit le plus puiffant
encouragement pour l’Agriculture. (M. l’Abbe
T essier.) , ; , . H H ;
CHARRIAGE. ACtion de charrier ou de conduire
des voitures. Charriage efi encore employé;
dans quelques pays, pour exprimer la diftance
des roues d’une charrette, ou d’ un tombereau.
On dit : cette voiture ale charriage très-grand.
CM. Abbé Tessier .) .
CHARROI. Ce mot, en économie rurale, a
deux lignifications. On s’en fert, dans quelques
pays pour exprimer la capacité d une voiture ,
pleine de gerbes, ou de foin, ou de fumier. On
dit : un Charroi de gerbe, un Charroi de foin, &c.
dans d’autres, Charroi fe dit pour laéhon de
charrierait des Charrois,défi charrier. (.MTA-bbë
CHARRUE de jardin. Efpèce de ratiffoire
traînée par un cheval, & conduite par un homme,
qui fert à ratifier les grandes allées des jardins.
^ Elle efi composée de trois morceaux de bois
enchaffés l’un dans l’autre , & d un fer plat tranchant,
d’environ trois pieds de longueur*, les trois,
morceaux de bois font trois côtés du carré , &
le fer fait le quatrième par en - bas. Le tranchant
efi un peu incliné, pour entamer la terre
d’environ un pouce de profondeur. Quand cette
machine efi traînée par un cheval, & quel homme
qni le guide appuie allez fortement deflus, on
.fait beaucoup d’ouvrage , & en peu de teins.
(M- T h&.vin.) * .
CHARTIL. On appelle ainli dans une terme
pu maifon de campagne, un endroit deftiné à
mettre les charrettes à couvert des injures du
tems. U lignifia aufii le corps de la [charrette.
- Ancienne Encyclopédie. (M, P Abbé T essier. )
CHARTREUSE, Tulipe gris de lin , à laquelle
Te mêle d’entrée un peu de pourpre & de blanc
de lait. Traité des: Tulipes.
C’efi une des variétés de Tulipa gefnénana L.
Voyci Tulipe. {M. Reyn ier .)
CHASSE. Nom que l’on donne au claveau.
Voyei Clavelée. En économie rurale, on appelle
Chafiès-, dans quelques pays, les formes ou
édifies de bois qui fervent à faire des fromages„
[M. l'Abbé T es sier. )
C H A. CHASSE-BOSSE, PERCE-BOSSE ou CORNEILLE.
Lyfimachia vulgaris L. Voye\ Lisi-
m a que vulgaire. (M .T hovin. )
CHASSELAS doré. Raifin dont la grappe efi
groffe y les grains ronds, couverts d’une peau
jaune, un peu ambrée du côté du foleil, dans
leur maturité.
Cette vigne efi la plus commune dans les jardins
de Paris, parce que fon fruit efi très-bon
& mûrit, plus facilement qu’aucun autre dans
ce diluât. Il fe garde aufii très - long - tems.
On le nomme aufii Bar - fur - Aube. AT. Re y -
nier.) ,
CHASSELAS rouge. Cette fous - variété dé la
précedente en diffère par ion volume, q i efi
conftamment plus petit , & par la teinte rouge
qu’ils prennent dit côté du fo le i lf M. Re ynier)*
CHASSELAS mufoué. Ce raifin reffemble au
Chaffelas doré -, mais il ne s’ombre point du côté
du foleil. Il efi moins, bon que le mofeat *, fa
peau n’eft pas croquante •, mais il mûrit plus facilement
dans le climat de. Paris.-
Ces trois vignes font des variétés du viti& vinifera
L. Voyc[ V ign e dans le Dictionnaire des Arbres
& Arbûfles. ( AL Re yn ier . )
CHASSE-PUNAISE. Nom.vulgaire de la Ci-
micifuga. feetida L. Voy. Cimicaire fétide. ( M.
Reynier. )
CHASSERON.Efila mêmechofe quechaffeou
édifie pour les fromages. ( M.. VAbbé T essier.. )
CHASSIS. Uftenfile de jardinage, propre au
développement, à la culture & à la fructification
; d’un grand nombre de plante? étrangères à l’Europe
, aufii utiles qu’agréables. C’efi un des abrits
artificiels, imaginés pour l’avantage & la per-
- fection de l’Agriculture. Voyt\ lë mot A br.it .
Les Chafiis font compofés de deux parties*,
fàvoir, de la- caiffe & des panneaux.
La caiffe efi un carré, long, dont les parois
font de différentes dimenfions & de différentes
matières , en raifondes ufages auxquels font
deftinés les.Çhafiis, Les panneaux font les parties
qui recouvrent les caiffes. Qn les conflruit en
bois & en fer, & on lés difpofe à recevoir des
carreaux de verre, de papier huilé ou de bois,
fuivant la nature de la culture à laquelle ils font
deftinés. La différence dans les dimenfions de ces
Çhafiis, dans la nature des matières dont ils font
compofés & leurs différera ufages, leur ont fait
donner différera noms, Nous allons, préfenterici
ces différentes fortes de Chafiis,, décrire leurs
dimenfions, & indiquer fucçinétementleur ufage,
en commençant par le Chafiis à melons, qui efi
le plus fîmpie & le plus en ufage. -. ,
Le Ç 'uiJJis a melons a , pour l’ordinaire , dix-
huit pieds de long , & quatre pieds de large.
La caiffe efi formée de quatre planches. Celle
du devant a huit pouces de large, tandis que celle
du derrière a ordinairement un pied de haut.
Les deux extrémités font coupées en triangle.
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& ont, par le bout auquel ils Te joignent à la
planche du fond, un pied, de haut ; qui vient
en diminuant , & Te réduit à huit pouces par
le bout qui s’unit à la planche du devant. Cette
caifle efi maintenue dans fa largeur par cinqtra-
Verfes, qui affujétiffent les deux côtés du Chafiis,
par fa partie fupérieure, & qui fervent enmême-
teins de fupports aux panneaux de verre , qui
doivent ieirecouvrir. Ces traverfes ont cinq pieds
de large, fur deux pieds d’épaiffeur, & font ùn
peu creuféesen gouttière, dans toute la longueur
de la partie fupérieure. Toüre's les pièces de ce
Chafiis font aflèmblées en queue d’aronde , &
font garnies d’équerres, pour plus de folidité.
Les panneaux qui foutienneur les verres ont
trois pieds de large, & a fiez de longueur pour i
s’appuyer -, par leurs extrémités, fur les deux
bords de la caiffe, & lés recouvrir exactement,
fans les excéder. Ils font formés d’un cadre, fait
en bois, de trois à quatre pouces de large , fur
quinze ou dix-huit lignes d’épaiffeur , &de deux
montans qui le traverfent dans fa longueur , &
partagent fa largeur. Ces montans également en
bois ont deux pouces de large, fur un pouce
ou quinze lignes d’épàifleur, & l'ont affemhlés dans
le cadre par des mortaifts & des chevilles. Les
montans & le cadre portent fur leurs bords une
rainure d'à - peu-près fix lignes de large, &
de trois ou cinq lignes de profondeur, dans
laquelle on place les carreaux: de verre , & le:
tnaftic qui doit les affujétir. Chaque panneau
porte, à fes extrémités, deux poignées enfer,
qui fe rabattent fur le cadre, pour donner les
moyens de les ouvrir & de les fermer avec ai-
fànce.
Le verre qu’on emploie pour vitrer ces panneaux
, efi de i’efpèce la plus ordinaire,, pourvu
qu’il ne loit pas trop coloré ; on le préfère au
verre trop épais, fur - tout au verre blanc,
qu’il efi très-dangereux d'employer,’ parce qu’il
brûle quelquefois les productions qu’il recouvre.
On place les carreaux à recouvrement les uns
fur les autres , de manière que le fupérieur récouvre
de douze à quinze, lignes le carreau inférieur
, de la même manière que les tuiles font
placées fur les toits. Pour cet effet, après avoir
coupé tous les carreaux de la même dimenfîon ,
on commence à placer le rang inférieur. Ce premier
rang doit déborder d’un pouce fur le cadre
du premier, & laiffer un vuide d’à-peu - près
une ligne , pour l’écoulement des vapeurs qui
fe réfohent en eau. Chacun des carreaux de cette
première ligne doit être affujéti par deux petites
pointes de fer, aux deux angles inférieurs, &
les côtéslatéraux doivent entrer jufte dans la rainure
des montans. Pour que les. carreaux du
fécond rang foient folidemeut fixés dans leur
feuillure , fans qu’il foit befoin d’y mettre dé
poirires de fer pour les retenir, on emploie un
moyen fort ingénieux , & qui remédie à plusieurs 1
Agriculture. Tome. JIJ,
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inconvéniefis. On prend de petits lizerets de
plomb'laminé, de l’épaiffeur d-’unedemi- ligne,
& de deux lignes de large. On en fait des fupports,
qui reffemblent à une S. Le bec fupérieur
de l’S s’accroche à la partie fupérieure
de la preriiière ligne des carreaux , qui viennent
d’être pofés, & lé bec inférieur reçoit le bas du
carreau de la fécondé rangée. De forte que la
première ligne du bas des panneaux foutient
toutes celles qui les furmontent. Ces SS doivent
être placées dans la partie des carreaux , qui por-
tentaans les rainüres des montans; & être cachées
par le maflîc qui remplit les feuillures, lorfque
tous les carreaux font pofési-* Cette manière de
pofer les carreaux laide néceffairement entr’eux
dés ouvertures à l’endroit où ils font eh recouvrement
les uns fur les autres ; mais c’eft un
avantage & non un inconvénient, & il faut bien
fe garder de les. mafiiquer , foit en-dedans,
foit en-dehors, füus prétexte de retenir la chaleur
; outre que cette opérarion feroit cafler un
grand nombre de carreaux, elle deviendroitnui-
fible aux plantes cultivées fous les Chafiis, par
l’humidité & la putréfaction de l’air qu’elle y
occafîonneroit. Seulement on peut diminuer ces
ouvertures, en n’employant que dés carreaux
bien droits. Mais il efi indifpenfable que la transpiration
des plantes, qui s’élève en vapeur , fe
condenfe & le réfôut en eau fur les vitres, puiffe
s’échapper dedcffous les Chafiis., Cette transpiration
efi fi confidérable qu’elle produit quelquefois
fix ou Rpt pintes d’eau dans l’efpace de dix heures,
fous un Chafiis de dix — huit pieds de long, lorsqu'il
eft garni de plantes en pleine végétation,
& qu’il gèle extérieurement de quelques degrés*
Alors fi les ouvertures étoient fermées, & que
cette eau ne pût s’écouler au - dehors, elle re-
tomberoit fur ies feuilles qu’elle feroit pourrir,
& bien - tôt les plantes privées des moyens d’af-
pirer l’air , périroient elles - mêmes. C’eft par
cette même raifon qu’on a fnpprimé les petits
bois qui formoient précédemment les cadres où
étoient renfermés chaque carreau de vitre.
Pour .recevoir les panneaux des Chalfis & les
empêcher de couler de haut en - bas, quelques
perfonnes fe contentent de fixer à la partiein—
férieure de la caiffe deux pitons, qui furmontent
le bord du cadre du panneau de huit ou dix lignes;
ce moyen très - fimple, remplit très - bien le but
que l’on fe çropofe. D’autres forment une feuillure
tout autour de la caiffe, que les cadres des
panneaux rempliffent exactement. Pour cet effet,
ils clouent, fur les bords fupérieurs de la caiffe
& en - dehors, des tringles debois qui débordent
Cette même caiffe de l’épaiffeur des cadres, des
pannear.x , & même de quelques lignes de plus;
& ils ont foin de ménager de difiance en diftance,
des ouvertures, pour faciliter J’écoulemeutdes
eaux, les faire tomber fur les Chafiis, & les empêcher
d-entrer dans l'intérieur .
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