
Produit d'une Jaime de urrtrnifetn Coton,
Un quintal de Cpton, ditLo/$j|, produit .ordinairement,
vingt-cinq* xrente;St,|nênj.e.trente-
cinq rotoli de Cotçir'net.. Si l’on prend le nombre
.ntoyen,, qu,i eft/rentq, S$ qu’on Je multiplie
par trente-cinq, qui eu le produit d’une falme
de terre, comme obvient de le voir, on aura
poux produit total dix , cantaros ,& d em i f e
vendant .à raifort de; onze onces le cantaro,
.'ci 215 onces’. 1 ç t a r i s « . ? 3,86 Uv- 51.
Ajoutez à'ce bénéfice je produit
delà- graine de Coton, qui fe vend
an Mahôjs.o.onces, 2 4 j a r i s . , , 11g , ,,...
Total du produit 225, oncesptaris ^
rdii/. ; .. A ; >.... . , ........ j ,503 r 1.5y.
La culrûré'du-Coton à Malte, a été depuis
long-tempsunedes branches les plus confidérables
: d.e1 f Agrkn lmrè idé ce; pays maisl comme Itou s
-lés.endroits de cette:île, qui ne:peut être; régardée
que comme un Rocher nud, fur lequel
on . a .ttajifporté,du terreau, oùiXux lequel l'Art
a fçu faire naître une couche très-mince de terre
..végétale, neiontpas propres à cette culture,,,pppc
voit; le Cotonnier, que d^ns lqs.endrqits lesnffeux
garnis en tèrre végétale.. On sème le' .Coton en
Avril, & la récolté'feXait en Août & Septembre.
Le CotonnieV •cii'ltiyé à: Maffè_, & Célui queff’on
connoît fous* le hôin de CÔtonhier herbacé','de
nomination fans doute fort impropre 7 parce
que les branches principales font véritablement
ligneufes, St que l’arbufte n’eft rien moins qu’annuel
, mais ibien; triîannuel j car ce n eft que
la fécondé année qui P produit un plus grand
nombre de coques que la première St la xroi-
fième *, après-la-troifième récolte, qui'.eft^toujours
moins abondante que la-fécondé,■ l’om arrache
les pieds pour en femer d’autre Cotoiinier, ou
pour employer le .champ, à un autre production
céréale. On cultive : actuellement à Malte
trois efpèces de Cotonnier ,jceluique l’on appelle
herbacé ou annuel, le Cotonnier de Siam . dont
le Coton eft de couleur chamois & d’une excellente
qualité, .St. dont les Maltois font plufieurs
étoffes d’un , bon ufage comme bafin rayés &
liftes, bas à côtes, blanches & champis tricottés
& autres. Üu-Coton nier qui leur .eft venu .dés
Antilles , qui pré,fente un arbufte d’une
plus haute taille que les deux autres, ne s’y
trouve que depuis peu d’années, & j’ignore s’il y eft cultivé, avec Yuccès.
Comme les Maltois font fort adroits dans
l ’Art de filer,le Coton St de l’employer en différent
genres de bonneterie, il paraît même qu’ils
achètent du Coton dans les îles de l’Archipel
«iur lequel -ils -gagnent ainfi la main-d’oeuvre.
Depuis huit à dix ans leur fijgture. a fait des
progrès étonnàns ; il paroît que les ouvriers Indiens
> que le Bailli de Suffire n a emmpné de
.la côte de Malabar k> Màltev ont contribué à
y perfectionner • ce genre d’raduftrie.
: En Calabre, dans les cantons qui avoifinent h
i'viile de LecCejà Otrantciv Gallipôli,.Si phis;âvant
•dans le pays,, les champs deftinés à la-culture du
Cotonnier, font labourés à; lacharrqe de.ux fois,
en Janvier & Avril; La graine fe sème au commencement
de Mai en filions affez rapprochés;
quand les jeunes plantes ont quelques pouces
de hauteur, on donne autour des pieds que l’on
veüt- conferver une • petite façon avec la • houe(,
& on a foin-d’arracher de. temps-en-temps lès
ma'üvaîfes herbes, qui pourraient nuire.'à l’ac-
croiffement des Cotonniers. La récolte a lieu en
Septembre & O&obre -, la plus grande partie
du Coton récolté en Calabre s’exporte ou filé
ou, -arrangé de différente manières à Lecce on
fabrique des: toiles. Ide Coton, des mouffelines
ordinaires, & dans plufieurs autres villes beaucoup
de bas St de couvertures. !.■ ; *
Culture du Cotonnier a Syrai île de VArchipel,
Avant de femer leur Coton, les Syriottes don~
nent une préparatk>n,à la graine. On fait que
celle du Cotonnier i, après avoir été. féparée de
la bourre par; loi moulinet ,..conferye toujours
une èfpèce:: de-xduver, qui le rend difficile à
femfer. Pôu-r remédier àîcet inconvénient y bn
la mêle* avec du fable des torrens ; on .verfe
de l’eau pardeffus -, 09 .la* .retpuehien, en Ja
frottant avec les ihains, fur une pierre plate,
jufqu’à ce que-tout le duvet foit détaché en-
fuite ion la-relève:poux la débarraffer du:■ fable,
& on la fème alors avec facilité.
^Le*Cbton;.fe sème; très-cl ait- Quand il a acquis
line? certaine hauteur, on Yétete pour lui
faire p o u f fé une Iplus grande quantité des branches
St plus fie-Coques ; Il arrive de-là y que ces
Cotonniers s'élèvent rarement à plus d’un, pied :
ils demandent un ternein fec, ceux.qui font dans
un terréin bien humide*, is’élè vent trop y St. jhe
produifent que. peu idé- coques : e’eft pour cette
raifon, que les .années piûvi.eufes. leur font contraires.
Quoique, les. *coques du Cotonnier de
Syrà'ne foiem pas. de la grofte efpèce, le Çotoa
en eft icçpendant, d’une très - bonne qualité; il
eft un peu rougeâtre,. comme le ..texrein,; mais
ley toiles que l’on en fait acquièrent, après
quelques: lelfives y beaucoup de blancheur.
( Voyt\ , Hiftoiregé’.iérale.des Abeilles, par l’Abbé
Délia Rocca. .Voh I. page ).-•
L a poifilnlitç dçt .pouvoir cuitiyt.r le Cotonnier
dans k«:!prb-vinces méridionale.1 delà France, ne
paroît.plus domeufe,d’après plufieurs effais qui ent
été faits erxgfand en Provence. M. tâourgues a cultivé
j ’ en 1790, dans--les- environs^d’A ix, plus- de
mille pieds du Cotonnier herbacé,, St l’année paf-
fée; on a répété la même ehofe -dans le'voifi-
nage de Toulon, i l parait même vraifçipblabie,
«ue cet arbufte pourrait s’aeclimatér dans ufie 1
partie du Dauphiné. M. Faujas dont le zèle pour
la profpérité de fa Patrie eft connu, m’a dit avoir
fait quelques effais dans une campagne qu’il
poflède près de Montelimar ; fes effais qui ont
eu le plus, grand fuecès , ont encouragé ce Cultivateur
intelligent à pouffer plus loin cette fpé-
culation , qu’avant lui perfonne ne paroît avoir
tenté dans cette Province.
M. de Gouffiera donné, il y a quelques années, ;
un Mémoire fur la culture du Cotonnier , dans <
les Départe mens méridionaux de la France , qui
fe trouve dans les Mémoires de la Société d’Agriculture
, .Trimejlre d}Automne , 1789. Cet Auteur
confeille de ne planter la graine du Cotonnier,
qu’après que. les gelées du Printems ne font plus
à craindre, St de, donner aux champs deftinés à
la culture de cet Arbufte , une expofitionoù les
vents,du. Nord; ne puiffent point porter préjudice
aux plantes encore tendres ; il'confeille de
femer les -graines pendant lé beau teins, car, dit-il,
u fi le tems étoit pluvieux, la plante leVeroit
aubout‘de deux ou trois jours, » j’ignore fi la méthode
que propofe M. de Goujjier eft fondée fur
l’expérience, car la graine de Coton , dont l’é-
çorçe eft très-dure, ne lève dans les pays chauds '
après avoir été amplement arrofée , que le quatrième.
ou cinquième jour.. Les Efpagnols
la font tremper dans l’eau, pendant 24, heures,
pour accélérer la germination. Peut-être vaudroit-
îl tiûeox de faire des Yemis de Cotonnier, fous ^
des chafîis dès le mois d’A v r il, St de tranfplan-
ter au mois de Mai les jeunes pieds dans la terre
qu’on leur deftine ; par ce moyen , leur accroif-
fement ne ferait point interrompu parles v i-
ciffitudes de la failbn. Les expériences répétées
doivent naturellement décider à quelle méthode
il faut donner la préférence ; le fujet eft encore
neuf en France , St mérite fans doute l’atten- •
lion des Cultivateurs.
Les effais que l’on a fait en Saxe avec les Co-
tonnierSjSt que-nous rapportons d’après la feuille
du Cultivateur, font bien propres à inviter les ;
habit-ans de la Provence -, du Languedoc St du
Dauphiné*, à redoubler de zèle pour cette in-
téreffantèiculture,d’autant plus que cette Province ‘
de rAHemagne où ces effais ont été entrepris, n’eft
pas comparable quant à ion climat, à celui de
nos Provinces méridionales.
Expériences fur la Culture du Cotonnier, faites en
Saxe} par M. Fleifchmann, Jardinier de la
Cour.
Le 16 Mars 1778 , la graine fut mife dans
des pots qui avoient été. placés dans une couche
jardin. Après quelques fe mai nés , lés petites
tiges .furent tran-fplamées dans d’autres pots de
nx pouces de large, St relièrent ainfi dans la couche
jufqu’à ce que devenues beaucoup trop grandes, .
elles n’euffent plus allez d’éfpace dans les pots
qui les contenoient. On les mit enfuite dans la
ferre, où leur végétation fit de grands'progrès.
A la fin de Mai , elles commencèrent à fleurir,
St pour leur donner plus de nourriture , les pots
furent mis dans, une caiffe , fur laquelle en cas
de froid , on pouvoir mettre une cloche. Les
plantes, crurent à merveille à l’air libre ; eüts
donnèrent beaucoup de fleurs, niais point de fruits.
Comme l’air fa is pou voit en être la caufe, on m
lés recouvrit avec-des cloches. Leurs fleurs fe
multiplièrent encore davantage , mais' elles ne
donnèrent pas plus de fruits; ce qu’on attribua
ah<rs avec raifon , à la furabondance des fucs,
St à la qualité de terre qui étoit trop graffe St
trop fublianticlie. Les tig s avoient juré beaucoup
dé branches, & elles avoient atteint trois
aunes de Saxe de hauteur.
La fécondé expérience commença le n Avril,
dans des pots, comme la précédente ; les tiges
furent de même tranfplantées St pofées dans des
pots de fix pouces de large , placés dans la ferre
près de la fenêtre, St fans antre foin que l’ar-
rofage ordinaire. Chaque tige donna de douze à
vingt capfules ou fruits, qui mûrirent fnccefli-
vement vers la fin de Septembre. Chacune* en
prenant un terme moyen dans le calcul, rapporta
la fixième partie' d’une-once dé Coton. Le
produit aurait été plus confidérablc, fi fon avô-it
femé dès le mois de Mars, enobfervant les mêmes'
procédés.• Quelques-uns de ces pots, reftèrentex-
pofés à l’air libre, St quoiqu’ils ne donnèrent
que rrês-peu de fruits, ces fruits mûrirent comme
ceux de la ferre.
Ces expériences pourraient, comme on voir ,
faire efpérer d’acclimater peù-à-peu, 8t^ par dés
générations fucceffivés , le Cotonnier au.’climat do
Saxe, plusjfroid que celui de la France, de manière
qu’il fut pofliblede le cultiver à l’air libre.
Auffi ; tût-on plus hardi l’année fuivante.
En 1779 , la femence fut également mifedans
des couches, St une partie des plantes qui en provinrent
, fut plantée environ vers la îru-Mai, fur
une couche à l’air libre. Quoique plufieurs nuits -
froides, fur-rout dans le mois de Juin, fuffent peu
favorables , leur végétation n’en parut cependant
pas retardée. A la fin d’Août, elles donnèrent
beaucoup de fleurs : mais comme à cerre époque
lé rems fut frais St humide , la plupart de ces
fleurs tombèrent. Les tiges auroient pu donner
des fruits, fi on les avoir couvertes ; mais on vouloir
voir combien de tems elles pourroient rt'fif-
ter à l’air libre , St on les laiffa en place, iufque
vers le milieu de Décembre. Elles éprouvèrent
des froids affez vifs , rSt-elles ne moururent pas ,
comme il ferait arrivé , fi leur première éducation
avoir éré La même que celles des tiges des
premières expériences. On les couvrit avec de
la moufle,; St quelques-unes donnèrent après le
fécond hiver, du véritable bois. Les plante* font