
la plupart des antres efpèces contribueroient à
l’ornement de tous jardins, & on diftingueroit
fur-tout les n.°* 7 & 8. Néanmoins ellesne font
recherchées que dans les jardins de Botanique,
& pour plantes d’Ecole.
La première efpèce le cultive dans le Levant
& aux Indes comme plante potagère ; on lui a
attribué les mômes vertus qu’à la guimauve. La
Corète capfulaire 6, eft d’utilité dans l’Inde , &
particulièrement à la Chine, par fon écorce dont
on tire une fîlafle par la macération de les tiges
dans l’eau , comme on procède en Europe à l’égard
du chanvre. ( F. A . Qvesné. )
CORI, CoRjvs+
Genre de plante qui, fuivant M. Lamarck,
paroît pouvoir être rapporté à la famille des
E-üphoiibes dans le voifinage des crotons. C’èft
un arbre très-peu connu, à écorce rouffeâtre
& laiteufe, à feuilles placées alternativement en
lance, pointues aux deux bouts, fans dentelure
& à queues couvertes d’un duvet cotonneux
roufltâtre. Les fleurs font en grappes, placées,
aux extrémités dans les aiflelles des feuilles. Elles
produifent des noix ovales renfermant trois
noyaux oblongs & à trois angles. Il croit dans
les Moîuques.
On rapporte que fon bois eft blanc, pefant,
dur, folide & employé dans l’Inde à divers
ufages.
Culture. Cet arbre n’étant point dans le commerce
& manquant dans les collections les plus
riches, ne parviendrait probablement à un Amateur
que par fes fruits qu’on pourrait femer de
fuite fous chaflis ou fous cloche, un feul noyau
au milieu d’un petit pot rempli de fable de
bruyère. Si la faifon ne le permettoit pas, on
uferoit d’un moyen indiqué par Miller, il nous
a réufli quelquefois. On lève un des pots les plus
avanrageufçment placés dans la tannée de la fer-
re-chaude, & on enfonce les noix à éçorce dure
on les noyaux à un pouce de profondeur; on
remet le pot à fa place & quelques mois après,
on remarque quelquefois un gonflement , un
commencement de germination, la noix fe met
enfuite dans un petit pot & fous chaflis. Si l’amande
étoit rance ou pourrie, c’efl un moyen
propre à manifefler le vice & à économifer des
foins & du tems. La fuite de la culture comme
à l’égard des plantes étrangères tendrçs & délicates.
( F. A . Q uesné. )
CORIACE. On dit que la fubflance d’une racine,
d’un fruit , d’une feuille eft Coriace lorf-
qu’elle eft ferme, filandreufe & difficilç à cafter.
( M. T hquiv. )
CORIANDRE, Cor^an drvm.
Oçnre dç plante dç la famille dçs Q mbe lu-?
pères , q u i com p re n d d e u x e fp è c e s . C e font
des plantes an n u e lle s , à feu ille s c om p o fé e s , fou.
v e n t d e u x fois a ilé e s , à fo lio le s d é cou pées menu;
à fleu rs d ifp o fé e s en om b e lle Am p le a v e c une
c o lle r e t te d’ u n e fe u le f o l io le , & plus fouvent
c om p o fé e , la c o lle r e t te a lo rs eft d e trois foliole
s ; elles fe t ro u v e n t dans les pa rtie s méridionales
de l ’E u r o p e , & elle s fe cu lt iv e n t dans notre
c lim a t en p le in e t e r r e , o ù e lle s fe multiplient
p a r graines. O n en v o it dans les jardins potagers
ot dans c e u x d e B o ta n iq u e . E lle s fo n t d une
o d e u r fo r t e & m êm e p u a n t e ; la fem en c e eft
d’u tilité dans la M éd e c in e , dans la cu ifine &
dans les prép a ra tio n s au fu c r e .
EJpèces.
1. Coriandre cultivée.
C o r i a v d r v m fa t i v um L . © Italie.
2. Coriandre didyme.
Coriardrvm tcfticulatum, L . © Europe,,
pa rtie s méridiona le s.
B . C o t ia n d i e des b o is trè s -fé t id e . Coriandrum J'ylveflre fcetidijjtmum B a u h ,
P in . © idem.
i . Cori andre cu ltiv é e . C ’eft u n e p lante d env
iro n tro is pieds de h a u t e u r , à ra c in e e n fufeau,
b la n c h e , r rès -fib ren fe, à tige, d r o i t e , cteufe,
v e r t e ; à feu ille s ra re s d on t la b a fe embraffe la
tig e & les b ran ch es q u i fo r te n t de leurs aiflelles.
E lle s fo n t fo rm é e s d’u n e g ro ffe c ô t e ; c e lle s d’en-
bas fou tien n e n t c in q autres cô te s chargées de folio
le s larges & d é cou p ées m en u : les autres feuilles
fo n t com p o fé e s de cô tes q u i r e ç o iv en t Amplem
en t trois o u c in q fo lio le s d e la m êm e largeur,
& des mêmes d é co u p u re s . D e l ’e x trém ité fupé-
r ie u r e des tiges p a r t e n t , com m e d’ u n c e n tr e > un
p e t it n om b re de ra y on s q u i s’é c a r ten t régulièrem
en t, & q u i im iten t les b ran ch es d’u n parafol :
c h a cu n d e Ces ra y on s eft le p o in t de réunion
d’un plu s gran d n om b re d’au tre s plus p e t its ,q u i
p o r te n t ch a cu n u n e fleu r de c o u le u r d e chair, a
c in q d iv ifio n s , ir ré gu liè re s dans les fleu rs qui form
en t le c o n to u r . O n o b fe rv e au p rem ie r point |
d e r éu n io n des ra y on s u n e co lle r e t te à u n e feule
f o l io l e , & au fé c o n d o n e n rem a rq u e une en
■ ro fe tr e à tro is fo lio le s , L e f ru it eft o b ro n d , «
c o n t ie n t d e u x fem en ca s . E l le fe t ro u v e en Italie
& dans les jardins de la France, \ 'oa-V,
i , La Coriandre didyme a une tige aitgn-
leufe , branchue, de moitié moins haute que celle
de .la précédente ; elle a les feuilles composes
; comine elle, mais les folioles font toutes parta- |
gées en découpures étroites & pointues: Ses tiges
fe terminent par un plus petit nombre ée rayon,
qui pour l’ordinaire ne fe fubdivifeht point ; e
femences qui font par deux font écartées oan
un point, réunies & un peu'comprimées d »
l’autre. C e t t e efpèce fe diftingueroit de la g g
piière par fop o d e u r qui eft plus pugnte;
la variété B efl très-fétide. Elles fe trouvent dans L parties méridionales de l’Europe.
Culture- N.” t. Les graines fe sèment en Automne
fur une terre bien préparée, au Primems
0n éclaircit les pieds, entre lcfquels on latfle
(titane pouces de diftance & après un léger binage
on les tient exempts de ntauvaifes herbes.
Sur le n.“ 2, on obferve que h on retardoit
jufqu’au Printems à le femer on courroit rifque
de n’en avoir qu’au Printems fuivant.
Ufages. L ’odeur de toute la plante, n.“ I , eft
forte & défagréable : quelques Nations de l’Europe
eu iifent ainft que de la graine dans les
alimens; nous, en France, n'employons dans
la cuilîne, que la graine defféchée. Fraîche elle
eft d’une odeur forte, mais quand elle a perdu
Ion humidité, elle eftfuave & aromatique. Elle
entre encore dans les préparations médicinales
& liquoreufes & dans eplles de l’art vétérinaire.
On la couvre de fucre comme l’anis. La C o - j
riandre eft un objet de commerce; on la cultive
en grand aux environs d'Aubervilliers, près Paris,
& dans d’autres lieux voifins. D’ailleurs on n'en
voit que dans quelques jardins potagers & dans
les jardins de Botanique, avec la fécondé efpèce
qui n’eft qu'une plante d'inftruélion. ( F. A .
Qu ES NÉ. )
Culture en grand de la Coriandre ,n.° I.
J ’ai vu cultiver la Coriandre à côté de l’anis, au
village de Reftigné, dans la vallée d’Anjou, fur
la rive droite de la Loire. Ce village eft fi tué
à quarante-fept degrés vingt minutes de latitude
& appuyé fur un coteau à 1 exposition du :
Midi. Son fol eft fabl’onneux, gras & de bonne
qualité, ayant beaucoup de fond. Pour y femer
la Coriandre, on le façonne comme pour y
mettre du froment, à la charrue ou à la pèle. •
On y jette peu d’engrais, communément on n y
en jette point-, la profondeur de la bonne terre
le rend inutile.
11 y a deux faifons pour femer la Coriandre,
le mois de Mars & le mois d’Août : on préfère
la dernière.
La graine qu’on emploie, eft celle qu’on récolte
dans le pays. On ne lui fait fubir aucune
préparation. On la mêle fouvent avec l’anis &
l’oignon.
Quand on a femé la graine à la volée on
peut l’enterrer à la charrue : le plus fouvent on
fe fert de la pèle ou du pic pour cet enfemen-
cetnent.
La Coriandre femée en Mars, lève dix ou douze
jours après. Si on la fème en Août, elle lève
en moins de tems.
On lui donne plufieurs farclages, pour détruire
les mauvaifes herbes : 11 efl important de
tenir le champ toujours en bon état. On éclaircit
les pieds de manière qu’ils foient à quatre
ou flx pouces les uns des autres.
Les brouillards du mois de Mai, font très-
nuifibles à la végétation de la Coriandre.
La Coriandre femée en Mars, fleurit au commencement
de Juin ; celle quil’efl en Août,fleurie
à la fin de Mai de l’année fuivante. C elle-c i,
plus belle que la Coriandre de Mars, s’élève de
quinze à dix-huit pouces de hauteur-, fa graine
efl mûre vers le lo Juillet, époque où on en
fait la récolte.
On la coupe près de terre avec la faucille,
en choififlam Je marin pour ce travail , afin que
la graine ne tombe pas. .11 faut éviter de la
laifler mouiller, parce qu’elle noircirait.
La graine de Coriandre fe fépare des tiges
fur le champ qui la produit. On pofe les pieds
entiers fur des draps- on les bat avec le fléau;
on vanne la graine & on l’expofe au foleil pendant
deux jours.
On brûle les tiges dans le-champ ou on en
fait de la litière.
Pour conferver la graine, on la met dans
dans de vieilles futailles : Si elle n’a pas été ferrée
bien sèche, elle diminue beaucoup de volume, .
& quelquefois perd de fa qualité.
La bonne Coriandre efl de couleur roufle,
elle fe vend fur les lieux. Des Marchands de
Normandie viennent l’enlever. En 1785 , on la
vendoit quinze ou dix-huit liv. le cent de livres.
Un arpent peut en rapporter dix-huit cens pefant,
il faut fur ce produit déduire trente liv.
pour les frais d’enfemencement & de labour;
fix livres p.our le prix de la femence & foixante
livres de loyer de terre. L’arpent dans ce pays ,,
eft de cent perclies à zç pieds pour perche.
On peut enfemencer en Coriandre dix années
de fuite, le même terrein qui ne s’en lafle pas.
La terre a tant de fond dans le village de Refti-
gné, qu’on efl moins obligé que dans d’autres à
varier les objets de culture.
Il paroît que quan l on a femé la Coriandre
au mois d’Août, l’année fuivante il s’en sème
affez d’eüe-même, pour qu’on ne foir pas obligé
de mettre dans le champ d’autre femence; mais-
fi on l’a femée en Mars, elle ne fe (ème pas
d’elle-même, parce qu’apparemmenr tous les
pieds mûrifîent à-fa-fois.Celle qu’on defline pour
femence efl la même que celle qu’on fait
paflêr dans le Commerce.
On cultive la Coriandre à Reftigné de tems
immémorial. Quelquefois elle tombe en difere-
dit pendant trois ou quarre ans, & enfuite elle
reprend faveur,- ce qui dépend de la confoin-
mation & de l’approvifionnemenr des gens qui
l’emploient.
Le feul village de Reftigné confacre tous les
ans à la culture de la Coriandre dix à douze