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lv! 11car , pour les fermiers qui fe proposent
tl'c !c’1 er• beatïcoup de Cochons, lt.*nr profit fera
i l ÏS i;lîuro , ayant une coar fé_arée de celle à
ni (: r , F° ur les contenir-, forfqu ’ils ne' feront
lîn-; à là porchei ie ou aux champs : ;I eft néceflaiire
qu!C O.tre cour ait une marc. 11 cft eflcnriêl,
nins ’on ne perde', de mettre ci aos les toits à
po ; c;; un poteau contre lequel ccs animaux
pu ifü:r.i: fe U or ter. Ayant eiroccafion de changer
deiIX C ocl#>ns d un lieu où il n’y avoir pas de
po rerni , d;ans un autre où, par h:izr.rd, il -sVn
rrouv■ oi;c uni dc-fiiné à étayer le toit., M. Marshall
on a rccon nu l’utilité; lorfque je plaçai ces animaux
dans ce lieu , dit - i l , ifs étoienr fales, hé-
rifies, & ils.avoient l’air lourd & trifle. Dans
peu de jours , ils fe nétoyèrcnt parfaitement ,
leur poil parut luifant & bien couché. On s’àp-
percevôit de leur bien - être ; ils avoienr Pair
v if & content. 11 n’efl pas douteux que les animaux
qui font dans le malaife ne doivent pas
profiter. Les Herbagers n’oublient jamais de planter
des arbres ifolés, ou de placer de poteaux
dans les lieux où ils mettent leurs animaux, pour
qu’ils puiffent s’y frotter ; & 'cependant on n’a
peut-être jamais penfé de placer un poteau dans
le même deflein, dans une étable à porcs , quoique
ces animaux aient autant befoin que les autres
de fe frotter fou vent pour être en fan té.
Quelques .Auteurs ontavancé que les Cochons
fe plaifoietit dans l’ordure , parce que ce animaux,
à la vérité, font fort fales, & paroiffent
fe vautrer avec plaiftr dans la fange : c’eft peut-
être là une des eau (es du peu. d’attention que
l'on donne à la propreté des porcs , & àrenou-
veller leur litière , quoique des expériences
faites en grand avec beaucoup de foin, par
M. Hervieu , de la Société Royale d’Agriculture,’
aient bien démontré qu’ils n’engraifienr jamais
bien dans la malpropreté. D’ailleurs il fuffitd’avoir
vu naître des Cochons, pour être convaincu
de leur averfion pour la malpropreté : à un âge
où ils n’ont encore reçu que les leçons delà Nature
, dès les premiers inflans de leur exiflence,
iis vont dépofer leurs excrémens dans un coin
du toit , éloigné dû lieu qui leur fert de gîté.
Cette attention , qui ne fait que fe fortifier avec
l ’âge, fournit un nouvel argument .en faveur de
Finftinél de ces animaux, d’un goût pour la propreté
, tel qu’il n’en exifte pas dans aucun des
autres animaux de la baffe-cour. M. Hervieu a
encore recueilli fur cet objet des remarques très-
cnrieufes. Pendant l’E té, en 1789, il fit enchaîner
au pied de plufieurs jeunes pommiers
qu’il vouloir amender, des Cochons deflinés à
l’engrais ! pendant tout le tems qu’ils y demeurèrent,
ces animaux dépofèrent confiamment
leurs ordures dans L’endroit le plus éloigné ou
leur chaîne leur permertoit d’atteindre. Ces faits
appuyés d’obfervàtions nombreufes du même
gr ûre , portent à cpgelure que:, fi le Cochon fe
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vautré quelquefois dans fa fange, c’efi moins
par gcûr que par néceÜifê : la chaleurtide ton
tempérame nt eft la eau le qui le porte à fe baigner
fréquemment pendant l’Eté ; or, comme
dans une balle - cour, les eaux en petite malle
font ordinairement malpropres , le Cochon recherche
un bourbier ou un grand volume d’eau,
félon lé befoin plus ou moins grand qu’il éprouve
de le rafraîchir. La fcnfùalité des Cochons eft
une autre railon qui leur fait rechercher le bourbier.
On fait combien ccs animaux (quoiqu’on
dilè de Vinfenfibilité de leur cpean ) reffentent
de plaifir, lorfqu’on les chatouille, fur diverfes
parties du corps, & particulièrement fous le:
ventre. Us trouvent dans la fange une efpèce de
Couffin mollet dont le contaél leur fait éprouver
des fenfations agréables. La terre fraîchement
remuée produit à-peu - près le même effet; c’efi
pourquoi ces animaux la fouillent ponrfefor-
nier un M j dans -les lieux où ils veulent fe
coucher.
Il faut donc nétoyer (ouvent leur demeure,
& la fournir d’une bonne litière ; ces foins contribuent
infiniment à les faire devenir gras &
forts en peu de tems, à rendre leur chair p|us
fine, plus ferme, & à les conferver dans un état
de famé parfait: d’-ailleurs il en réfuite plus de
fuuiier, qui dédommage de la paille employée
au renouvellement fréquent de leur litière :
c ’efi un engrais qui n’eft pas moins aèhf ql]e
celui des autres animaux de la baffe - conr. Les
Auteurs qui croient qu’il efl dangereux & brûle
les plantes, l’auront employé frais & fans mélange
; car, fi pour s’en fervir, on attend
ait fermenté, & qu’on l’affocieavec unâufre fumier
, il produit un très - bon effet fur lés terres
compactés, argilleufes, qu’on appelle affez improprement
terres froides. On fait qu’en Angleterre
les Cochons mis aux parcs dans des clos
feraés de trèfle , le terrein fe trouve bien amendé,
& en état de rapporter de beau froment.
La truie efl , pour ainfi dire , en chaleur pendant
tonte l’année , & elle ne fuit point l’approché
du mâle quoiqu’elle foit pleine , ce qui
la diftingue généralement des autres femelles de
la baffe-cour : cet état de chaleur efl caraélé-
rifé par des accès, & par des mouvemens im->
modérés , qui ne ceffent que quand elle s’ell
vautrée dans la boue. Quand elle n’a point de
penchant à prendre le verrat dans le tems qui
convient le mieux, on |*y excite, en mêlant à
la nourriture du matin & du foir, un peu d’avoine
grillée, qui fait pour elle l’office d’un aliment
échauffant ; on emploie, avec un égal fue-
cè s , de la vefee , gui a féjonrné pendant vingt-'
quatre heures fous les pieds des chevaux, & s’en
imprégnée de leur urine. Lorfque la truie eft
dans le cas contraire , c’eft - à - dire, quand elle
efl trop .en ru t, on la tempère, en ajoutant a
fon manger quelques herbes relâchantes, telles
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çlle la laitue, la poirée, lapimprenelle , &c. 1
J)e la Truie pkine , & après qu'elle a,-cochonne,
Lorfqu’on veut que la truie en chaleur foit
! féconde , il faut l’enfermer avec le verrat ; car,
haiffée avec.les autres Cochonsv elle les tour-
I menteroit & les fatigueroit. Elle porte cent treize.
; i0llrs, & met bas le cent quatorzième, ou, comme
| on dit vulgairement, trois mois, trois femaines
& trois jours.; • H r
L’époque la plus avantageule pour faire faillir
la truie, quand onfe propofed’élever les petits,
eft depuis la fin d e . Novembre jufqu’au mois
de Mai ; fes petits alors ont le tems de fe déve-
l lopper , de grandir, de fe fortifier avant l’Hiver,
& louvent de réfiller aux rigueurs de la faifon.
| Si au contraire , les cochonnets font deflinés
[pour la boucherie, on doit s’attacher à les faire
naître dans toutes les faifons où ils fe vendent
I le mieux. * ;
On fait qu’abandonnée à fa fécondité naturelle,
une truie auroit jufqu’à trois portées dans le
K cercle de quatorze mois. Mais quel en ferait
I le réfultat? Je ne faurois affez blâmer cette cupidité
infatiable qui rapprochant ainfi les por-
I iées | fatigue & épuife les mères ; en ne leur don-
I nant le mâle que deux fois l’année , les.petits
I alors auront le triple avantage de naître plus forts,
| & de téter plus long - tems une mère plus, ro-
I bulle. Une truie conçoit prefque toujours dès
[ la première fois qu’elle a pris le verrat ; il eft
K bon cependant de les laiffer enfemble pendant
I quelque tems.
Auffi - tôt qu’on eft affuré que la femelle eft
I pleine , ilfaut en léparer le verrat, dans la crainte
I qu’il ne la morde &. ne la faffe avorter : on doit
I empêcher fur-tout qu’il ,n’en approche quand
I elle met bas, par la raifon qu’il pourroit fe
I jetter fur fa progéniture , & .manger queiqueS-
! uns des nouveaux - nés , efpèce de : brutalité
| qu’ils partagent avec beaucoup de mâles d’autres
B efpèces d’animaux ; ceux fur-tout qui.ne vivant
1 jamais enfociété, n’approchent de leurs femelles,
r que dans les cas dés befoins impérieux de la Na-
I ture. Dans cet état, elle exige, encore d’autres
i foins particuliers, une nourriture plus fouvent
I répétée qu’aux autres , fans.néanmoins trop l’en-
! graiffer car alors elle feroit expo fée à perdre
I la vie en Cochonnant , ou à n’avoir pas allez de
K lait; mais l’inconvénient le plus ordinaire , c’eft
I quelle devient lâche & pefanre, & que lorf-
I qu elle fe couche fur fes petits, elle les étouffe
| plutôt que de fe relever. On renouvelle fouvent la
I litière qu’on tien t peu épaiffe; fon toit refte ouvert
I pour lui donner du repos à fon gré ; . il fuffit
I feulement de l’ y tenir renfermée deux ou trois
I jours avant de mettre bas, de lui donner une
| bonne litière; de paille douce & fine. On recon-
I nojt d’avance, cette époque, pav le lait qui.com'
•Agriculture. Tome I I I .
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mence à arriver aux mamelles ; & , fi la truie
eft en liberté, elle l’annonce immédiatement, en
transportant dans fon toit des pailles avec lesquelles
elle fe préparé une litière commode; autre
efpèce d’inftinôt, qui appartient aux femelles-
ifolées, & qui prouve l’origine fauvage de tout
ce genre d’animaux à bou toir. La portée ordinaire
eft de dix à douze petits; lorsque la truie en
fournit moins, il faut s’en défaire, foit par la
vente , foit par l’engrais.
Au moment de la délivrance, on fortifie la
m è r e e n lui donnant un mélange d’eau tiède,
de lait & d’orge ramolli par la cuiffon dans l’eau.
On lui donne enfuite tout ce qui fort de la
çuifine & de là laiterie : ii eft même pofîible d’imiter
les Anglais, qui pratiquent, de la laiterie
dans la cour des Cochons, un conduit dé communication
en briques, qui porte le lait de beurre,
le petit lait des fromages dans une grande auge,
où les fluides fe confervent pour le tems où la
laiterie fournit le moins. Cette excellente pratique
n’eft point ignorée des Fermiers intelli-
gens de la Normandie : ils ajoutent même dans
leurs.réfervoirs, un peu de levain, qui communique
à cette boiffon une acidité dont les Cov
chons font très-avides, fans compter quelle
devient, dans cet état-, un préfervatif contre
nombre de maladies auxquelles , malgré la pro-
penfion pour les corps fermentés, cet animal n’eft
quq trop fujet.
_ Mais la nourriture la plus ordinaire, après
que la truie a mis bas, eonfifte, matin & foir,
en un picotin d’orge cuit ou àdemi-mQulu , auquel
fuçcède une eau blanche compoféé de deux
bonnes poignées de fo n , fur un fcéaü d’eau
tiède. Au bout de . quinze jours, fi la faifon le
permet, on envoie la truie aux champs.
Lorfqu’on craint que la truie,, qui vient de
epehonner pour la première fois, ne mange fes
petits, on peut prévenir cet accident, par deux
moyens : le premier , c.’eft de lui fournir une
nourriture furabondante les deux, ou trois jours
qui; précèdent., celui du part ; le fécond, de leur
frotter le dos , auffi - tôt qu’ils font venus, aveç
une éponge, trempée dans une décoélion d’aloës
& de colloquinte. On fait encore , comme nous
l’avons déjà.obfervé, que la plupart des femelles
des quadrupèdes ont unedifpôfition très-marquée
à dévorer ' leur arrière-faix ; mais il paroît que
cet effet dépend moins de leur voracité que de
leur propreté pour la nouvelle famille , puifquç
la brebis, aflurémenr bien éloignée d’avoir , en
aucun tems, un caractère vorace , mange auffi
fon arrièrç-faix. 11 faut néanmoins l’en empêcher,
parce qu’indépendamment de cet inconvénient,
cela pourroit la difpofer à manger fes petits.
Ici,-on ne peut s’empêçher d’ob fer ver que cet
inftinél eft cejui de toutes les fçmelles, çlifons -
le avec vérité, feroit celui de nos femmes, ft
i l’Art ne venoit ^ leur fecours; que faire en effet
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