2 0 .3 C H O
-Couvent aîlô^s, terminées en poi'Se , & froncées
à grands plis , qui le font paraître découpées.
Elle produit à Con extrémité un Cailceau plus
ferré , de drageons plus gros; plus courts, plus
tendres que le brocoli commun, & terminés par
un groupe de boutons à fleurs plus nombreux,
petit , d un beau violet. Il fort de pareils drageons
de l’aiflelle des feuilles fupërieures de la.
tige. Le culture de ce brocoli cft la même que
celle du brocoli commun ; mais comme il efl
un peu plus délicat que le commun , il faut en
avoir grand foin pendant l’Hiver , fur-tout
quand on vent en jouir pendant cette faifon.
Le procédé des Jardiniers Anglais pour la culture
des biocolis, que nous avons allégués d’après
Miller, convient particulièrement à cette
variété, aufli c’eft celle qui efl la plus cultivée'
en Angleterre.
Le Chou - brocoli blanc. Cette variété ne
diffère de la précédente que par la couleur; elle fe
rapproche en cela des. Choux-fleurs, & il efl
très -vraifemblable qu'elle n’en efl qu’une production
métifle Elle efl d’un goût plus délicat
que le Chou - fleur , & beaucoup de perfonnës :
la préfèrent à ce dernier. On le cultive comme
le .précédent.
Le Chou- rave ouïe Chou de Siam. Tumep
cabhage with the tumep àbove ground, en Anglais ;
La tige de ce Chou ne s’élève point de terre
comme celle des autres Choux ; on peut dire
qu’elle reflefous terre , ou à fleur de terre , où
elle s’enfle & forme une mafle tubèreufe, fuc-
culente & bonne à manger , qui fouvent arrive -
à une grolTeur de trois jufqu’à huit pouces. Nous
connoflfons deux fous - variétés de ce Chou , qui
font le Chou - rave commun Si le Chou - rave violet.
Beaucoup de perfonnes penfent que le Chou -
rave & le Chou - navet ne font que des variétés
hybrides. • %
Le C hou - r a v e commun. Les feuilles qui
partent du centre de la fouche ou faufle tige
de ce Chou , font de grandeur médiocre , froncées
& dentelées finement ; elles font ailées &
fouvent découpées près du pétiole. Lorfque cette
tige efl parvenue à cinq ou fix pouces de longueur,
les feuilles tombent fucceflivemenr ; la
tige s’enfle & préfente alors une tubérofité ronde,
un peu applaùe, dont le diamètre efl plus ou
moins gros. Intérieurement cette tubérofité renferme
une pulpe blanche, unie, ferme à l'extérieur
; elle efl couverte d’une écorce verte,
fouvent tachetée de rouge, dure & épaiffe. Lorfque
ce Chou efl prêt à fleurir, on voit forrir de
la tubérofité, ungrouppe de feuilles moinsgroffes
que celles que la plante pouffe avant la formation
de la tubérofité; la tige rameufe qui porte
la fleur fort du centre de ces feuilles, & reflèmble
exactement à celles de tous les autres Choux.
Le Chou - rave fe fème fur terre; au mois ,
d’A v r il, & on le replante vers la Saint- Jean;
C H Ch
planté avant, la'pomme ou ht tubérofité cil foi
I jette à fe durcir & à fe corder ; en le mou il ht#
I beaucoup , on l’attendrit, & l’on empêche cet
inconvénient. On peut commencer à couper ce
Chou au mois de Septembre ; mais , pour en
jouir en Hiver, il faut le laifîèr fur pied jufqu’à
l’entrée de fortes gelées. Alors on en coupe toutes
les pommes, on éclate les feuilles qui y tiennent,
on les met Amplement en tas fans les enterrer.
Mais, lorCqu’on vent en recueillir de la
graine, il faut en enfermer quelques-uns avec
leurs racines, qu’on remet en terré au mois de
Mars. Dans les Provinces méridionales de la
France, ce Chou fe feme en Janvier & Février.
M. Luéder, que nous cirerons plus fouvent
pour la culture des plantes potagères, à également
rëufii à conCerver, pendant l’Hiver , les
jeunes plants du C h o u - ra v e , femés au mois
' d’Àoùt. Le Chou rave femé avant l’Hiver, a
plufieurs avantages fur celui que l’on feme communément
en Allemagne & en France, aux mois
de Mars & d’Avril ; il fournit fes tubérofités de
très - bonne heure, fouvent à la fin d’Avril &
au commencement de Mai ; les feuilles qu’il
pouffe font plus vigoureufes & deux fois plus
larges que les feuilles du Chou - rave ordinaire.
En Siléfie où te Chou-rave fe cultive en plus
grande quantité que le Chou-navet, tes feuillu
s’emploient très—communément à la nourriture
des beftiaux, principalement des .vaches. On emploie
bien moins à cet nfage les tubérofités ou
pommes de Chou - rave , fu r - tout pour les bel*
tiaux que l’on nourrit dans, les étables ; on prétend
que la pomme du Chou-rave, quoique
plus douce & plus agréable que le Chou - navet,,
efl moins nourriflante, & fe conferve moins
que ce dernier.
En Autriche , de même qu’en Bavière, on prépare
Tes pommes ou tubérofités-du Chou - rave
comme te Chou-croûte ou le Sauer -, kraut. Après
en avoir coupé l’écorce, on les hache fur une
planche, ou dans, une.efpèce. d’auge , delbné à.
cet uCage; on exprime la trop grande quantité
de fuc de cet hachi, & on l’entaffe dans des tonneaux
, après y avoir ajouté une certaine quantité
defel; on laiffe fermenter ce mélange comme
le Sauer - kraut, & on le traite de la môme ma-r
nière, pour le conferver pendant l’Hiver.
Dans d’autres cantons de ees>pays, on fe contente
de couper les tubérofités de ce Chou-rave
en petits cubes que l’on preffe dans un: tonneau,
après y avoir ajouté la quantité de felfcque 1 on
juge nécelfaire pour les conferver après la fermentation.
■. ‘ 1 ■ . .
Le Chou- rave violet. Il Cediftingue du Chou-
rave commun par l’écorce rougeâtre oit violette
qui couvre la tubérofité ou la pomme. Souvent
cette tubérofité acquiert plus de volume, & devient
plus tendre que la variété commune. Q11" '
ques traita viole« que l’ondiflinguefur les jré-*
C H O
fioles des fleurs, peuvent également être regardés
comme des caraélères propres à cotte variété.
La cultufe efl la même que celle de la variété
commune ; beaucoup de Jardiniers prétendent
crue cette dernière variété s’élève fouvent des
graines que l’on a recueillies fur la variété commune.
Pour s’en aflurer, il faudroit, d’après
le confeil de Miller, n’élever qu’une feule variété
fur la même planche , & de .tenir éloignées
& féparées toutes les variétés ou plantes amn
loques,'dont la poulfière féminaio pourroitétre
portée ou par les infectes ou par le vent, lûr
les fleurs que l’on deliine pour graines.'. .
Les Chou de Laponie, ou Cho u - T urnép ,
efl regardé comme une variété du .Chou - rave
violet * on commence à le cultiver en grand en
p itfieurs Provinces ; & , comme il réfilie afiez
bien aufroic), & qu’il produit beaucoup de.fertilles,
il fournit une bonne nourriture pour les bef-
tiâux.
Le C hou - nave t. Ce Chou s’approche de
beaucoup de la nature de navet ; il produit des
feuilles près de terre ; elles font plus ailées &
plus découpées que celles du Chou - rave, mais
douces au toucher comme les feuilles des Choux
communs. La racine s’enfle & forme une tubérofité
prefque ronde, de trois ou quatre pouces
de diamètre, contenant une pulpe coin-ftible,
plus ferme que celle des navets, couverte d une
peau dure & èpailîe. Du milieu des feuilles radicales,
il s’élève à trois ou quatre pieds une
ttee rameufe , qui donne des fleurs & des graines,
comme les aurfes Choux. 11 faut cependant remarquer
à cet égard que, dans cette elpèce &
dans la précédente, la graine efl communément
fort grade .tandis qu'elle efl fort petite dans les
Choux. Vofe^ Dictionnaire de Botanique a 1 article
Chou- navet. )'■
L’emploi de la culture du Chou-navet efl
comme celle du Chou - rave. 11 le cuit un peu
plus difficilement que le Chou-rave. En Allemagne,
où ce Chou efl planté en grand, on
s’en fert beaucoup pour la nourriture des bel- .
tiaux. En France , dit M. Délcombes, il vaut
peut - être mieux d’employer à cet ulage les
raves ordinaires ; car elles font lans contredit
d’un plus grand profit; le Chou-navet occupe
beaucoup de terreiri; car, dans l elpacede terrein
qu’un feul de ce Chou occupe , il croît au
moins fix de nos raves , qui en outre ne demandent
aucuns foins.
Il paroît que plufieurs Cultivateurs François
ne font pas de l’opinion de M. Dcfcombes fur
le Chou-navet. Les Allerpands & les Anglois pré-,
fèrent également le Chou - navet aux raves, pour
la nourriture des beftiaux; il fournit une double
récolte , de feuilles & de racines , & n’exige
pas une culture aufli foignée & minutieufe que
M. Defcombes le prétend. Dans plufieurs Provinces
de l’Allemagne ,. on sème le. Chou- navet
dgriculture. Tome 111.
C H O . 1 0?
dans des ferres qui ont fervi l ’année précédeme,
fans qu’on les engraiflè de nouveau. On prétend
même que ce Chou réuflit beaucoup mieux
dans de pareilles terres, principalement quand
le fumier cft entièrement confumé. Dans une terre
fraîchement fumée , le Chou - navet poulie à
là vérité dé grandes & belles feuilles; mais la
racine ne profite pas à proportion ; au lieu de
pivoter, elle fedivifie ordinairement en beaucoup
de petites racines.
Le Mémoire que M. A. Younga donné fur
la culture en grand du Chou - navet , renferme
les meilleurs1 préceptesque l’on puifle, décrire
fur la culture de cette plante. Nous allons! inférer
en entier , tel qu’il fe trouve dans les
Mémoires de là Société Royale d’Agriculture.
Culture du Navet.
« On cultive , dit M. Young,les turneps ou
gros navets, prefque dans toute l’Angleterre,
fur-tout dans les provinces de Suffolok & Nor-
falrk, dans la vue de procurer, pendant l’Hiver,'
une nourriture fraîche aux beftiaux. Ces racines
peuvent, dans bien des cas, être fnpplëés par
les Choux-navets, qui méritent même de leur
être préférés^dans quelques circonflances.
Le Chou-navet appartient au genre de B r a s -
s i c à ou Chou ; il fe diflingtte , de toutes les
variétés de cette plante, par fa racine, qui ref-
fembie aflèz au turnep. Il diffère du Chou-rave,
en ce que la tige de celui-ci éfl renflée, & forme
une protubérance au-delTus de la terre, tandis
que le Chou-navet, &. qui a une forme irrègii,
iièrè à peu-près orbiculaire, efl enfoncé dans la
terré. ’
Terrain'. J ’ai cultivé, moi-même, cette plante
dans toutes fortes de terrain, excepté dans un.
fol entièrement coinpofé .de fable, de craie ou
de tourbe : je l’ai cependant vu réuflir dans uh
terrein fablonnenx 8c tourbeux ; & , quoique je
ne connoiffe point d’expériences faites dans un
fol argilleux ou crayeux, je ne doute point qu’elle
ne réuflit dans le premier, s’il étoit bien divif^,
dofTéché & fumé; & dans le fécond, fi l’on y
apportoit une grande quantité d’engrais .compofé
de terré & de fumier, ou mieux encore, fi l’on
répandoit, fur-le-champ, ces deux engrais chacun
féparément.
Le terrain doit être labouré à la Saint-Michel,,
jufqu’à huit pouces de profondeur; mais il n©
demande que fix pouces de profondeur dès qu’on
a fini de Cerner l’orge, ce qui a ordinairement
lieu vers la fin d’Avril. On donne encore un
labour en Mai, & on p.affe la herfe après chacun
de deux verfures de labours. Vers la fin de
Mai, on répand depuis vingt jufqu’à trente tonnes
de fumier par arpent, fuivant la qualité du
.furpier, & la pauvreté du fol. Le fumier doit