
rc fiant, fi les fruits paroi ffoient plus fou vont ;
mais il faut des années chaudes pour leur développement.
C’eft un arbrilfeau de dix à- douze
pieds de hauteur, à tige, qui ne fe divife que
vers fon foin met, & dont les ramifications peu
étendues font d’abord couvertes d’une écorce
grife & velue. Les feuilles des extrémités font
oppofées, les autres font placées alternativement,
elles font attachées par deux au même
noeud, l’une petite, l’autre grande ; celle-ci eft
de trois à quatre pouces, & de moitié moins
large; elles font toutes deux ovales, en lance,
pointues, en quelque forte ondulées, d’un vert
pâle en-deflus, encore plus pâle en-deffous &
légèrement cotonneufes. Les fruits font petits
& rouges, leur enveloppe véficuleufe en ovale
& d’un pourpre foncé : il fe trouve aux environs
de Campèche.
3. Le C oqüeret de Curaçao, eft une plante
à racine rempante, pouffant plusieurs tiges minces
qui n’excèdent pas la hauteur d’un pied,
qu’on pourroit appeller demi-ligneuies, qui ne
vont pas au troifième Hiver ; à feuilles placées
alternativement foutenues par des queues courtes;
elles font ondulées fur leurs bords & d’un
vert pâle : les fleurs infpirent d’autanr moins
d’intérêt qu’il eft rare de les voir remplacées
par des fruits. Elle croît dans l’Ifle de Curaçao.
4 . C o q ü e r e t de Penfylvanie. La racine e ft
vivace, les tiges périflent chaque année, elles
font longues de deux pieds médiocrement bran-
chues ; elles feroient toujours par terre, fi on
n e les afftijétifioit par un tuteur. Les feuilles
font placées alternativement, attachées par des
queues fort longues; elles font ovales; leur longueur
eft de trois pouces , leur largeur de moitié
moins; elles font à dents aigues fur leurs
bords, prefque liftes, vertes en-deflus, pâles
en-deffous : les fleurs font fufpendues à des queues
longues, elles font larges, jaunâtres, mais leurs
fruits font fans beauté & fort petits. Ils mû-
riflenr dans l’Automne fi elle n’eft point rrès^-
pluvieule. Çette efpèce fe trouve dans la Vir-'
ginie.
5. C o q ü e r e t vifqneux. Les fruits font remplis
d’un fuc vifqtieux; leur couleur eft orangée
, leur forme eft ovoïde ou en oeuf. Les vé-**
ficules calicines, font anguleufes & jaunâtres :
les tiges herbacées, munies d’angles fur la longueur,
branchues & avec écartement pyramidal,
font légèrement cotonneufes ainfi que les feuilles
en coeur, de tiois ponces de longueur fur deux
de largeur à leur bafe, fans dentelures, rudes
au toucher, d’un vert jaunâtre & foutenues par
des queues longues. On le trouve dans la Virginie
& à Buénos-Ayres.
6. C o q ü e r e t alkékenge, ou Coqüeret officinal.
Sa racine genouiileufe, grêle & fibreufe,
s’étend beaucoup, elle porte des tiges nombrëu-
fes, velues, branchiies, qui ne s’élèvent pas de
plus d’un pied & demi, garnies du même côté
â* chaque noeud de deux feuilles abfclument
fans dentelures, oblongues, pointues, attachées
par des queues longues; elles varient cependant
de forme; on en trouve d’anguleufes & obtufes.
La couleur eft" vert-foncé : en Juillet les fleurs-
naiflent au-dehors des aiflelles des feuilles; elles
font lufperidues & à un cerraih écartement
des tiges : en Septembre les fruits de la grofleur
d’une petite cerife, rougiflènt ainfi que les vë-
ficules qui s’entr’ouvent à leur extrémité; avant
l’Hiver les tiges font deffëchées, Il haïr te la France
dans les vignes,• l’Allemagne, l’Italie, le Japon
dans les lieux ombragés.
7. C o q ü e r e t du Pérou. Sa tige eft forte,
très-anguleufe, prefque purpurine, de quatre
ou cinq pieds de hauteur, demi-ligneufe d’un
port large par l’effet de fes branches, naiflant
par trois oppofées & s’étendant beaucoup; à
feuilles oblongues, à profondes finuofitéâ, 8c
d’un vert-foncé, munies d’ailleurs comme1 les
tiges d’un léger duvet. Les fleurs qui parodient
en Juillet fontbleùes, larges, en cloche, à queues
courtes, remplacées en Septembre par des fruits
de la grofleur d’une cerife. C(èft un des plus in-
téreflans du genre, il fe trouve aux environs de
Lima.
** Efpeces annuelles.
8. Coqüeret anguleux, tige d’un ou deux
pieds, droite, anguleufe, très-branchue; feuilles
lifles en lance à pointe aigue, à dentelure inégale,
aiguë, couleur fombre : fleurs petites * feul
à feul aux aiflelles; fruit de la grofleur de la
cerife, couleur jaunâtre : véficule calicine anguleufe,
fe terminant en pointe. 11 fe trouve
dans les deux Indes. La variété B lui eft préférable
en beauté, ies feuilles font abfolument
fans dentelure : le port eft plus piïtordque.
L’un & l’autre fe trouve dans’ les Indes Orientales.
9 . C o q ü e r e t pubëfcent. Un léger duvet &
dans la fleur d< s' tâche§ d’une couleur foncée,
établiiTent prefque toute la différence de celui-
ci au n.° 8. D’ailleurs les branches pouffent plus
près de terre, elles s’étendent & fbnvent elles
refient couchées fur la terre ; de plus les.feuilles :
font un peu en coeur, 11, le trouve dans les
deux Indes.
1 0 C o q ü e r e t , de Philadelphie. Une tige ha u te
d’un pied , lifle, à rameaux écartés : des' feu:jles
ovales, pointues, ondulées, à dentelure angn-
leufe, arrachées p;r des queues qui le-i égak-nt
en longueur, diftingueroient fnffifammcnt celui-
ci du n.° 4, quand même les fleurs ne feroient
pas les plus grandes qu’offrent toutes les espèces
du genre; elles font jaunes & marquées de cinq
taches de couleur de feuille morte, lalges de
huit à neuf lignes & fufpendues au moyen des
queues de quatre lignes de longueur. Il eft îu-*
c ° ,Q réreffant & préfumé de l’Amérique Septentrionale.
11. Le Coqüeret nain eft de la hauteur d’un
pied > à feuilles ovales., d’un vert foncé* à quelles
longues; les fleurs en ont de fort courtes^ elles
font fui vies par des fruits petits & verts même
à la maturité , & il a quelque reffemblance dans
le port avec le n.° 9.. Il fe trouve dans: les
Indes,
11. Sur le C oqüeret de Barbade, les feuilles
ont deux pouces de largeur, la forme en coeur,
pointues, elles font velues comme les tiges de
trois pieds de hauteur, rondes & branchues. Les
fleurs naiflent, feul à feul, aux aiflelles des
feuilles ; elles font jaunes avec des taches brunes
à leur évafement, & leurs queues font plus
courtes que celles des feuilles : La forme des
veflies qui font pendantes eft à cinq angles &
pointues. Il eft préfumé des Antilles:
13. Coqüeret à feuilles de ftramoine. Dans
celui-ci les feuilles ovales, pointues à membrane,
prolongée fur leurs queues & à finus obtus,
ont ordinairement quatre pouces de largeur,
elles font placées alternativement fur des
tiges hautes, de trois pieds, .portant vers leur
fommet des branches ouvertes. Les fleurs naïf-,
fent feul-à-feul à la bafe des feuilles; elles font
très-près des tiges; la fleur bleuâtre à fond-blanc,
porte cinq taches bleues difpofées en étoilé , fa
forme eft prefqu’en cloche & piiffée. Le fruit
eft comme dans les précédais, mais .fec, & la
vefîie a cinq angles. Il :eftoriginaire du Pérou.
14. CoQü'É.R et d’Inde. Dans cette efpèce,
les feuiMes ' tivaîés, 1 pointues ‘’ fans dentelure &
liftes, font attachées à des figés menues, en zig-
zag de près de deux pieds de hauteur. Cette
plante eft peu connue- les fruits font jaunâtres;
elle croît dans les Indes. ■
15- Coqüeret couché. La tige hériffée dé
poils, longue d’un pied , couchée' fur l a ‘ terre ;
Les feuilles placées alternativement, preqüe
ovales, verdâtres, molles; lifles & attachées par
des queues, âpres au toucher; les fleurs porté.
s lur le.s aiflelles dés feuilles auxquelles fuc-
cèdent des baies sèches à calice véficuleux; tels
font les caractères diflinèlifs du port de cette ef-
pèce qui a beaucoup de rapports avec les Bel-
ladonnes, mais que les caraélères- effentieis de
la fru&ifieation lient aux Coquérets. Elle fe
trouve au Pérou.
Culture. Le n.° 6 paffie en pleine terre les
Hivers les plus rigoureux fans la moindre: alté-
ratton, les foins, de Culture à fon égard,' font
uniquement de réduire à chaque Automne, les
racines qui s’étendent beaucoup, afin que lés
yeux fe multipliant dans un petit èfpace, les
uges foient rapprochées & plus en touffe. Il fe
uuilriplie par conféquent avec facilité, & l’on
ue prend point la peine de le femer ; il perd
les tiges.
Le n.* 4 eft aufli de pleine terre, il perd
aufli fes tiges, mais fi on ne les place en bonne
expofition, 8c fi il n’eft pas abrité par des feuilles
sèches, il ne réfifle pas aux Hivers rigoureux :
dans tout fonds frais & argilleux, on agira prudemment
fi l’on en met quelques pieds en orangerie.
Il fé multiplie par les racines éclatées.
Le n.* 5 fe cultivé eii pot* & fe multiplie
par la divifion des racines au Primems. Il fe
coiiferve pendant l’Hiver dans une bâche, ou
il faut le mettre de préférence à l’orangerie,
afin dè le faire-jouir d’une chaleur un peu plus
foutenue & de l’air doux lorfqu’il fera pofli-
bie. Les femis réuffiflent comme il fuir.
Le n.° '1 né doit point être traité délicatement,
mais néanmoins on ne le confervera en
Hiver qu’en orangerie. On feme Tes graines fur
un plateau de terre légère en bonne expofition
au commencement d’Avril. On arrofe modérément;
lorfque le plan a quatre pouces on le
met dans de petits pots remplis d’une bonne
terre potagère, qu’on place dans un autre plateau
non moins èxpofé au foleil, & qu’on arrofe
régulièrement & toujours avec modération,
il y refte jufqu aux approches des gelées qu’il
ne doit pas-efiuyer dehors. Nous ne parlons pas
du foin "dé changer les pots dont l’état de la
plante avertit affez, non plus que du travail des
racines hors les pots qu’il faut interrompre tant
que Ton peut. Les arrofemens d’Hiver doivent
être rares.
Le n.° 2. fe multiplie de même ( n.° 1 )• mais
il exige plus de chaleur en Hiver : fi on n’a pas
une ferre tempérée, bien tenue, on doit le mettre
dans la ferre-chaude ; & eh Eté, à la meilleure
expofition du plein air, où il ne doit refiler
que, pendant les chaleurs pour éviter l’étiolement
ou pour lui donner un peu d’embonpoint.
On le. multiplie par/boutures qui s’enracinent
àifémem fuivanr le procédé indiqué fous
elutellé( Voyei C lütelle. ) Le femis réuffiroit
probablement comme celui de la variété B n.*
1 ci-défions-
Le n.° 3 fe multiplie par les racines éclatées
& il fe gouverne comme le n.° 2. Si l'année
n’eft pas très-chaude^ on n’a pas de fruits, les
fecours de l'Art font prefque toujours infuf-
fifants.
La variété B n.° 1, fe multiplie par graines
que l’on s'èmê (tir couche & fous cloche, on
donne de l’air lorfqu’il efl doux, pour émpêcherie.
jeune plan de s éiiô'er ; on le traite comme
les plantes délicates^ dont la première éducation
eft exigeante: A quatre pouces rie hauteur, on
met chaque individu dans un petit pot rempli
d’une terre légère, qu’on place enfuite dans une
: bâche fans chaleur artificielle, com erte jufqu’A
: ce que lès jeunes plantes foient bien reprifes,
| &, les chaleurs venues, on les expofe à l’air
libre.: on leur fait paffer le premier Hiver près