4. Cotonnier des Indes.
Gossypivm Indicum , foliis fubtrilèbis fubtus
iglandulojîs , lobis cuneatis brevibus, fruciu Conico.
La M. Indes orientales.
5. Cotonnier en arbre.
G ossypivm atboreum. Linn.
6. C o t o n n i e r à f e u ille s d e v ig n e .
Gossypivm vitifolium , foliis palmatis quin-
quelobis acutis fubtus uniglandulojîs 5 calyee ex-
tpriore profunde laciniato. La M. Ifle de Célèbes.
y .
7. Cotonnier à trois pointes.
Gossypivm tricufpidatum foliis trilobis acutis,
fubtus unighndulofis,petiolis pcdunculifque villojîs ,
calyce extcriore profunde lacinato. La M. an Gof-
fypium religofum Linnei ? Amérique méridionale.
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8 . C o t o n n i e r g la b r e .
Gossypivm glabrum , ramus petio’ifque g1abris
punâis veto tuberculofis valde fcabris ; folùsprofunde
trilobis acutis fubtus triglandulojis. La A l.
Antilles.
Il y a peu de productions du règne végétal,
d’une utilité auffi généra'e que le coton , où la
bourre renfermée dans la capfule ou le fruit du
Cotonnier-, mais il s’en faut de beaucoup que nous
ayons des notions exaéles fur les différentes efpèces
actuellement cultivées dans plulieurs pays,
fur-tout fur celles dont la culture fait un des
principaux objets de commerce de^ poffeflicns
que les Européens fe font appropriés en Amérique.
Si nos connoiffances (ur les nombreufes
efpèces du Cotonnier font très-bornées , ce que
nous favons fur le pays natal où chaque efpèce
croît naturellement & fans culture, eft également
peu certain. On fait que cet Arbriffeau appartient
en général aux pays les plus chauds, mais
qu’on eft parvenu à l’acclimater peu-à-peuàdes
latitudes dont la température,quoiqu’affez chaude,
n’égale pas celle de la zone torride. En Amérique
, où la culture du Cotonnier eft actuellement
très-étendue , plufieurs efpèces originairement
de l’Afie , y ont été tranfportées par les
différentes Nations, elles s’y font actuellement fi
bien acclimatées, qu’il eft difficile d’y reconnoître
le ty pe originaire ; car,fans admettre avec M. Qua-
tremer d’isjonval , une dégradation que l'expérience
défavoue, d’après laquelle le Cotonnier
foi-difant herbacé & cultivé depuis long-tems
avec le plus grand fuccès , dans plulieurs pays
méridionaux de l’Europe , eût été dans fon pays
natal, un arbre de la plus haute taille, nous
croyons cependant que ,1e changement du fol
& du climat ont altéré conlidéiablement plufieurs
efpèces.
Le tableau précédent, comprend les efpèces
connues des Botaniftes,c’eft le même queM. Xtz-
marck a donné dans le Dictionnaire de Botanique
de l’Encyclopédie. Linnèe n’en connoilfoit
que fix efpèces, M. Lamarck y a ajouté deux nouvelles
qui lui avoient été communiquées par fes
amis»
Cependant les expériences de plufieurs Cultivateurs
éclairés en Amérique, auxquels la Botanique
n’eft point étrangère , prouvent que les
efpèces bien prononcées, actuellement cultivées
dans les Antilles , de même que dans les provinces
de terre ferme de l’Amérique , peuvent
être efiimées à phui de vingt, dont plufieurspa-
roiffent originairement d’Amérique , d’autres y
ont été apportées de l’Afie ou de l’Afrique. Nous
ferons connnoître à la fuite de cet article , le
travail mile de M. de Rohr, au fervice de S.
M. Danoife, établi depuis très-long-tems , à
l’Ifle Sainte-Croix, une des Antilles, & qui,depuis
plufieurs années, s’eft occupé de la culture
du Cotonnier -, nous regrettons de n’avoir pu profiter
de toutes les découvertes de ce Savant efti-
Imable, dont les connoiffances profondes, lui
onr, depuis iong-tem?, mérité l’eftime des Savans
d’Europe.
Hijlorique. Chez les anciens Auteurs Grecs &
Latins , les noms de Xylon , Xylum , & Gofly-
pium, fe trouvent fouvent employés indiftinc-
temenr, pour défigner, & le végétal qui produit
le Coton , & le Coton même. On rencontre
cependant le nom de Goffypium ou Xylon la-
nugo pour diftinguer le Coton. Il eft affez difficile
& même impoffibté de prononcer fur l’ef-
‘ pèce de Cotonnier que les Anciens çultivoient.
Il paroît cependant, qu’ils çultivoient deux ou
même plufieurs efpèces , dont l’une plus haute,
repréfentoit un petit arbre , qui paroît avoir été
particulière à l’Egypte, peut être la même qui,
depuis long - tems, eft cultivée en Efpagne;
l’autre plus baffe , pouffant beaucoup de «jets
herbacés, cultivée dans l’Afie mineure, la Perfe
& autres provinces du Levant. Cette dernière
efpèce , ou le Cotonnier herbacé fut probablement
introduit par les Grecs en Italie, depuis
ce tems fa culture paroît y avoirtou jours été fuivie
avec fuccès.
L ’Amérique poffédoit avant qu’elle fût découverte
par les Européens, plufieurs efpèces de
Cotonniers, mais toutes les notions que nous
avons à ce fujer, répandent peu de lumières fur
les efpèces qui lui ont été particulières -, actuellement,
c’eft en Amérique que l’on rencontre le
plus grand nombre d’efpèces & de variétés de
cet arbufte, que les différentes Nations Européennes
qui y poffèdent des établiffements, ont
toujours eu foin de multiplier , en y iutroduifenî
celles des grandes Indes, & de la côte de Guinée;
nous favons de fcience certaine, que le Cotonnier
herbacé ne croît pasnatuiellement en Ame'
rique.
Defcription du port des Efpèces.
La première efpèce , où le Cotonnier herbacé
s’élève à deux ou trois pieds , la tige eft ligneufe,
cilindrique , rougeâtre à fa partie inférieure ,
un peu velue & chargée de points noirs vers la
partie fupérieurc , les rameaux en font courts,
herbacés vers l’extrémité ; les feuilLs font divi-
fées en cinq lobes, peualongées, arrondies, avec
une pointe à peine fenfible ; elles tiennent à des
pétioles hifpides, ponctués, de deux ou trois pou-,
ces de longueur ; elles font de couleur v erte,
douces au toucher; la glande qui fe trouve fur
le dos de la feuille , eft fouvent entièrement ef- '
facée , elle occupe, quand elle s‘y trouve , la
nervure du milieu vers fa bafe. Sous chaque
pétiole fe trouvent deux stipules ordinairement
lancéolés , un peu arqués. Les fleurs naiffent dans
les aiffelles des feuilles , & toujours en plus
grande quantité vers l’extrémité des branches ,
elle reffemble un peu à la fleur des Quetmies.
Il eft douteux, fi la glande que l’on obferve
fur le dos des feuilles de ce Cotonnier , puiffe
fournir un caractère accefloire bien fûr ; fouvent
elle difparoîr en entier, & fur le même Arbrif-
feau, on obferve des feuilles fans cette glande,
tandis que d’autres la confervenr. Rien de plus
confus & de plus embrouillé dans les ouvrages
fyliématiques de Botanique , que le genre des
Cotonniers. Le fruit du Cotonnier qui renferme
le Coton , eft de la groffeur d’une noix , & à -
peu-près de la même forme , il eft divifé en
quatre comparrimens couverts de. valves , qui
s’ouvrent lorfque le Coton qui y eft renfermé, eft
parvenu à parfaite maturité.
Le Cotonnier velu acquiert plus de hauteur
que le précédent ; fa tige principale s’élève à
trois ou quatre pieds, & étale quand il n’eft point
éteté & qu’il a de la place, un très-grand nombre
de branches de cinq à fix pieds de long. Ces
branches font hériffées de poils, les feuilles font
compofées de trois ou de cinq lobes, & garnies
en-deffus de poils courts. Les fleurs paroiffent
latéralement vers les extrémités des branches ,
elles font larges, & d e couleur pourpre fale. Le
fruit ou la caboffe eft de forme ovale, à quatre
cellules, & fouvent de la groffeur d’une pomme .;
félon la liberté que l’on laiffe aux branches, elles
produifent plus ou moins de fruits, qui naiffent
toujours vers l’extrémité de la branche ; il paroît
que la méthode que l’on fuit par-tout d’éteter les
Cotonniers, a principalement pour b u t, d’augmenter
le nombre des branches, car plus il
pouffe de branches, plus le nombre des fruits
augmente. Le Coton que produit ce Cotonnier,
eft très-fin, foyeux , & fort efiimé dans le commerce.
La femence de ce Cotonnier eft verte. On
le dit annuel. Le Cotonnier des Barbades, que
l’on croit originaire d’Amérique , eft un Arbrif-
feau de cinq à fix pieds de hauteur. La tige &
les branches font unies; ces dernièrès qui pouffent
ordinairement furies côtés de la tige, font
des feuilles unies à trois lobes. Les fleurs
qui naiffent comme dans la plupart des Cotonniers,
aux extrémités des branches , reffemblent affez
à celles du Cotonnier herbacé ; elles font cependant
plus grandes & d’un jaune plus foncé , le
fruit eft également plus gros que celui du Cotonnier
herbacé, & renferme une plus grande quantité
de Coton. La femence en eft noire.
La quatrième efpèce, o u ïe Coton des Indes,
eft un Arbriffeau qui s’élève à dix ou douze
pieds. Les rameaux en font pubefeentes & un
peu lanugineux vers leur fommet. Les feuilles
font de grandeur médiocre & menues , petites,
fur-tout les Supérieures, ordinairement à trois lobes
ovales, un peu jpointus, fans glande apparente.
Les pétioles des feuilles font également
velus & parfemés des points obfcurs. Les fleurs
font affez grandes, de couleur jaune , ayant une
tache pourpre à leur bafe. Les capfulés ou fruits
font ovales, coniques, pointues, & s’ouvrent en
trois ou quatre valves; les graines de ce Cotonnier
font , félon 'Rumph, arrondies & noirâtre, enveloppées
d’un Coton très-blanc qui y eft fortement
adhérent.
Le Cotonnier en Arbre , qui fouvent arrive à
quinze ou vingt pieds de haut, fe difhngue fatalement
des efpèces précédentes » par fon port
plus élevé que celui des autres Cotonniers, par
la manière dont il étale fes branches, & plus encore
par fes feuilles qui font pétiolées, palmées,
à cinq lobes digités, à linus obtus, portant une
glande fur la nervure poftérieure ou moyenne ,
plus ou moins fenfible. Le pétiole > ainfi que les
nervures des feuilles font velus. Les fleurs d’un
pourpre brun , & dont les folioles du Calice extérieur
font le plus fouvent prefqu’enrières, ont
des pédoncules courts & foliraires ; le flyle fur-
paffe en longueur, celle des étamines. Le fruit eft
oval-pointu, s’ouvrant par trois ou quatre valves,
chaque loge contient trois ou qua:re femences,
enveloppées dans une grande quantité de Coton
d’un beau blanc, & d’une foupleffe qui le fait
rechercher dans le commerce.
Le Cotonnier à feuilles de vigne , eft un Ar—
briffeau de dix à douze pieds de hauteur ; fes
rameaux font parfaitement glabres, ainfi que les
pétioles des feuilles, & chargés .de points tuberculeux;
fes feuilles font très-grandes, palmées,
profondément déeoupées en cinq loke» ovales-
lancéoïés , très-pointus. Elles font glabres en-
deffus, un peu velues en-deffous, avec une glande
fur une des nervures. Les fleurs font grandes ,
jaunâtres , marquées inférieurement vers leur
bafe, de plufieurs taches pourpres; lecalicein-
térieur eft ample, lacinié & divifé par des découpures
longues & aigues. Plufieurs Bôtaniftes lui
ont trouvé beaucoup de reffemblance avec 1 efpev.e
fuivante.
I . Le.Cotonnier à trois pointes, a des feuilles
! beaucoup moins divifées que le piécédenr, & nul-
I lemenr palmées ; il eft moins haut que le pré-
» cèdent, au moins les individus qui ont été élevés