
Pour donner au blé une déification, qu’il croit
plus complette.
La farine le conferve en deux états feulement,
«ou fans être blutée, telle quelle fort de
deifous les»meules, ou blutée & féparée du fon}
en ce dernier état on l’étend dans des magafins
carrelés où planchéiés > ou on la garde en facs
empilés & quelquefois ifolés, ce qui eft préférable.
Des expériences ont appris à M. Duhamel
que la farine deftinée à être transportée
par mer avoit befoin d’être defféchéepar 1 étuve,
av int d’être embarillée , & il paroit que fi ces
barils font doublés de plomb, fuivant le confeil
de Francklin, la farine s’y conferve mieux.
Indépendamment des graines céréales, beaucoup
d’objets fournis par l’Agriculture, méritent
d’être confervés ; tels que les graines potagères
des jardins fleuriftes & botaniques, les fruits ,
les racines, le beurrç, les oeuis, &c.Onexpo-
fera à chacun de leurs articles, la manière de
les eonferver. QM- l’Abbé Tessixr. )•
CONS1RE ou CONSYRE. Nom donné dans
quelques Diéfionnaires au Symphytum officinale.
L, mais il eft peu connu & encore moins employé.
Voye\ Coi\ sou d e officinale, n.° i . ÇAf.
T m ou ijt .')
CONSOL IDE, Symphytum officinale. L. Voy.
C o n s o u d e officinale, n,* i . ( i l ï T hqvivI)
C O N S O M M A T IO N D E P A R I S ,
En objets fournis par VAgriculture.
J ’avois d’abord formé le projet de faire le Tableau
détaillé de la Confommation de toute la
France, mais 'les. difficultés pour y parvenir ,
ont été fi grandes & fi nombreuses , que j’ai
été forcé d'y renoncer , & de me borner à celle
de la Capitale. On fentira même, qu’il m’a été
impofîiblede tout réunir , & que, dans ce que
j’ai pu recueillir, je n’ai pas eu toujours des données
complètes. Malgré les imperfections du Tableau
que je vais offrir, j’efpère qu’on me fau-
ra gré de m’en être occupé, & de l’avoir rendu
aufli fatisfaifant qu’il étoit en mon pouvoir de le
faire.
Sur la Confommation du Pain.
qui en t r en t annuellement dans Paris, d’en déduire
ce qu’il en fo r t , de fuivre cette opération
pendant plufieurs années, & de faire en fuite une
année commune. Cette méthode reft peu praticable.
Lorfque les droits des entréé's fubfiftoient,
on auroit pu à la-rigueur le bien conftater, parçe
que toutes les barrières étoient garnies de commis
-, mais cette efpèee de comeftible n’étoitkf.
fujetti à aucune vifite à fon arrivée, & c’eut été
augmenter la gêne du commerce, que de vérifier
tout ce qui fortoit de Paris. Cependant ,
on verra plus loin, qu’on eft parvenu à favoir
ce qui entre de pain dans Paris, & ce qui en
fort fans doute en employant une autre marche. •
La fécondé méthode confifte à évaluer la quantité
de pain que confomme chaque individu ou
chaque famille. Multipliant enfuiîe cette quantité
par le nombre des individus ou des familles,
on connoît la confommation totale.
Cette fécondé méthode préfente deux difficultés
, l’une eft de déterminer quelle eft la con-
lommation de chaque individu, & 1 autre dindiquer
quel eft le nombre des individus a nourrir
dans là Capitale,
Cette dernière difficulté eft très-confidérable ;
car les meilleurs calculateurs ne s accordent pas
fur le nombre des habitans de Paris, Je vais ex-
pofer les réfultats de ceux qui ont le plus de
réputation.
Evaluation de M, Malouin., ( I )
M . Malouin , dans l’Art du Boulanger, évalue
la confommation de Paris , en grains à 1800
mijle fetiers, ( 2 ) non compris ce qu’en emploient
la Pâtifferie & l’Amidonnerie, & comme
on penfoit que chaque fetier produit Pun dans
l’autre 240 livres de pain, la confommation dans
cettç fuppofition, feroit de 43 millions de
vres par an, 1 , ...
M. Malouin fuppute qu’il s’emploie 25 mil e,
fetiers de froment ou fix millions de livres de I
pain , pour la nourriture des chiens, chats, &c.
Ces fix millions font compris dans la confommation
totale, ( 3 )
La principale & la plus importante denrée,
étant le pi in , & les Auteurs' accrédités n’étant
pas d’accord fur la quantité qui s en confomme,
j’ai cru devoir foumettre l’article à une difetif-
fion devenue néceffaire pour l’éclaircir, on me
pardonnera fa longueur \ il n’eft pas pofiible d’ex-
pofer en peu de mots ce que chacun a dit ,
en quoi les uns diffèrent dès autres, & quelles*
bafes il faut préférablement adopter.
Il y a deux manières d’évaluer la confommation
du pain. La meilleure fans doute, & la
plus fùre, eft de connoître pofitivemen t la quantité
de grains ? de farines, & de pains tout faits,
f 1 ) V oy t\ l’Art du Boulanger, dans les Arts 3c
tiers de l’Academie , patr. 29l & Z9 2, .. f «
/ a j Le fetier de froment, qui eft prelque le .
grain dont on fait ufage à P a r is , pefe communément
2.40 liv res, poids de marc , M
( 3 )On ne conçoit pas d’apres quelle donnée * .
louin fait monter fi haut la Confommation de «
en blé pour les animaux domeftiques. Il eft PP.P® .
quelle ne foit pas exceffivement exagçrée. C eit »
doute en admettant cette fauffe fuppofition que des „
ont penfé qu'il falloir proferire Sc tuer tous les cnic
& les chats. Plufieurs çaifons soppofent à cette proie g
tion, à ces maffacres. . jcS
i .° Ces animaux vivent y en très - grande partie,
débris des tables & cuifines , qui feroient
: p Ils font »ései&iKSt, Iss ç ta s . font lH
Il compte; aufli que pour la pâtifferie , Tarni-
donnerie, la vermicellerie., les bouillies, les fauf-
fes de cuifine , &c. il faut ajouter un cj.e en
fus de la confommation totale,-,ou 2o.mille fetiers
de froment qui produiroient 48 millions
de livres de.pain. Dans ce calcul, la confom-
ination de Paris, feroit de 1820 mille fetiers,
ou 480millions de livres de pain, ci 480,000,0001.
Evaluation de M. Duvaucelles.
M. Duvaucelles, dans un Mémoire donné à
îa Municipalité de Paris, fur le fujet d’un prix
propofé relativement aux meilleurs moyens d’alimenter
la Capitale , dépofé au fecrétariat de
cette Municipalité, le 31 Oébobre 1791, & imprimé
par fon ordre , dans la même année , a fui-
vi les calculs de M. Malouin, qu’il a cité dans
une note. Il a iuppofé que dans les 1800 mille
fetiers de confommation , étoit compris ce qui
eft employé en pâtifierie, amidonnerie, &c. ce
qui eft une erreur de fa part, puifque l’art du
Boulanger de M. Malouin excepte nommément ces
objets, évalués par lui pour un neuvième. Comme
il eft pofiible cependant que M. Duvaucelles
ait voulu corriger une faute de M. Malouin, je
fuppoferai avec lui que la confommation de Paris
, tout compris , eft de 1800 mille fetiers,
formant 432 millions de livres de pain,
ci . . . 432,000,000.
Evaluation d'après les Relevés pris a la Halle aux
Grains & aux Farines, & che\ les Meuniers &
Boulangers des environs de Paris, ( 1 j)
Il réfulte dé ces relevés, que depuis 1785 ,
la Confommarion de Paris eft de 1706 fâcs de
farine par jour, ou de fix cent vingt mille cinq
cents lacs de farine par a n , produisant deux
cents cinquante - huit millions quatre cents
trente-huit mille deux cents cinquante livres
de pain, à raifon de 4 16 livres & démie parfac
de farine, ci . . . 258,438,250.
leurs Maîtres , en les averti fiant-du danger iis fervent
* la conferyation des propriétés des Citoyens de, toutes
les clafiês. Les chats détruife&t les rats & lés.: foiiris ,
qut dévoreroient nos alimens de nos vêtemëns.
■ 3-9. Dans un pays policé, il.n’eft pas propolabie"de priver
les habj^ans de la conlolation qu’ ils éprouvent' dans la
corapagfnië des animaux domeftiques. On fait que le chien
le meilleur ami de l’homme.
4*< Enfin fi l'on vouloit fupprimer tout ce qui n’ eft
pas de première néceflité, il faudroit renoncer aux
gautttes » ^ à la pâtifferie & à tout ce qui.; confomme
• ^ farine pour des objets de luxe. & de pure gour-
Wmdtfe. On fent combien une pareille proportion feroit
( 1 ) Ces relevés font cités brièvement par M. Duvau-
çcUcs» dans la note de ;fon< Mémoire.
Agriculture. Tome I I I .
Evaluation de M M . D u p r é de S a in t -M a u r ,
& Panâon.
M. Dupré de Saint-Maur, dont on connoît
I exaélitùde , & M. Panclon , Auteur également
exaél, ( 1 ) font partis d’après des relevés plus
anciens, faits fur de's certificats de gens employés
par la Police ( vers 1750 ; ) à prendre Fétat des
grains, propres à faire du pain pour la Confommation
dé Paris' -, fuivant ces relevés , que l’on
dit être appuyés du témoignage des perfonnesles
plus inftruites, on doit compter 82 mille raiiids
( 2) employés tous les ans à la fubfiftancé de la
ville de Paris, tant pour les hommes que pour
les animaux, 'tels que les chiens, les chats*, &
autres qui confoihment du pain. Suivant cette
fupputation, bien différente des trois précédentes,
la Confommation de Paris nes’élevoit vers 1756 ,
qu’à 984 mille fetiers , faifant 236 millions,
160 mille livres de pain , ci . . . 256,160,000.
Evaluation de M. Lavoi/ier.
M. Lavoifïer , dans un écrit, intitulé : Rcful-
tats extraits d'un ouvrage, fur la richeffe territoriale
du Royaume de France , a adopté des calculs'faits
par les ordres de M. Turgot, lorfqu’il
était Confrôieur-général des Finances. L ’écrit de
M. Lavoifïer, qui fuppofe beaucoup de recherches
, &. qui préfente un tableau très-intéreffanr j
à été imprimé en 1791, en même-tems que celui
de M. Duvaucelles. On fit, fous M. Turgot, des
vérifications fur les entrées de Paris.en froment
& feigle, pendant une année commune, prifé
fur dix ans , depuis 1764 , jufqu’à 1773. ïi paroi’t
d’après ces. vérifications , qu’il étoit êntré%
année commune, à Paris, pendant ces 1 o ; ans,
favoir :
Grain en nature.. . . . . . . ------- 143,51 Muids.
Farine.. . . . . . . . . . . . . . . ^ , 6 6 2 8 9
T o ta l.. ................ ( .-. 80640 Muids.
En calculant ces'quantités en livres de. pain,
M. Layçijier trouve que la confommation
j e Paris n’eft que ,de,. 296,788,224 livres.
Çi ••_ ......... ................... ... 206^788,224 livres i
• . f-î Jroy f{ lia Métrologie de M. Panâon , ou Traite
des Poids 5e Me Pures., in.- 4 . p, Ouvrage trèi - bien fait
3c très - curieux,
(2.) Le mtiid de farine eft de fix Tacs de 3a î livres ,
ce qui équivaut à en v iron douze fetiers de grain , qui
•font tin fniiîd. Autrefois, quand la mouture étort moins
pcrfeâionnéë , deux fetiers de blé rendôient cxaâement
un fac ou jz y livres de farine j mais .a'ftueilement deux
fetiers de blé rendent davantage. Les facs de farine font
reftés du même poids qu'i s étoient aMtrefois ; mais il*
ne repréfentent plus deux fetiers de blé. Voyc^ l’Art du
Boulanger , pag. 294 6c z$j.
O o o