
être imitée, fans introduire également M ag e
général liés Clôturés. y ?
La formation ni l’entretien des prairies .artificielles
qu'on a tant recommandé, devient très-
difficile, & même impoflible dans plufieurs endroits
, fans des Clôtures bien entretenues *, car
avec quel courage un Propriétaire peut— il entreprendre
des établifl'emens de cette naturé, fi,
en u-.ême-tems , il ne trouve les moyens de
s’afiurer fa propriété, par drs Clôtures, qui.la
gat aurifient d’être ravagée , ou par des hommes
ou par des befiiaux.
L'exemple des Anglois & les progrès étonnans
que leur Agriculture a fait par l’éiabliflemcnt
des Clôtures pourroient feuls nous encourager
à les Cuivre; car ce qui efi poffible dansuh climat
au fit humide que celui de 1 Angleterre , doit
l’être à plus forte raifon en France, dont le climat
plus favorable fous tous les rapports, récom-
penferoit bien mieux encore une entreprit
aufli utile.
Les grands arbres que l’on plante fouvent
au lien de haies, pour fiervir de Clôture, fon t,
à mon avis, plus nuifibles qu avantageux ; une
fois ébranlés par lé venty ils entraînent bientôt
le dépèriffement de la haie ; ils dérobent
le foleil à l’herbe , fans lequel il n’y a.pointde
fécondité , & ne procurent que peu d’abris
contre les vents froids, à moins quils ne forment
une haie dans le bas.
La perte du terrein qu’occafionnent, en apparence
, les Clôtures, n’en doit point empêcher
l’ufage. La culture des jachères en pâturages, &
la réduction des labours auxquels l’abondance
des engrais peut fuppléer ., nous rend cent fois
plus de terrein que les* Clôtures ne pourroient
en prendre. D’ailleurs,' n’éft - il pas- préférable
de tirer le petit bois de chauffage des Clôtures,
qui ont de fi grands avantages, que de les tirer
dès.taillis, qui n’en ont aucun, qui font plus
éloignées des çonfom mations a & qu’on ne peut
également foigner,
Inconveniens des Clôtures.
Je fuis bien éloigné de croire avec M. Def-
pommières, que toutes les Clôtures foi en t dan-
gereufes, & les haies fur - tour meurtrières. Cette
aflerrion fouffre fans doute de grandes exceptions,
félon le local & les circonftances. Je crois
cependant que les Clôtures ne font point à recommander.
i.° Lorfque les frais de Clôtures ni
la perte de terrein ne font point compenfés par
le bénéfice que l’on a droit d’en attendre. 2. Lorfque
le terrein que l’on veut enclore en trop
irrégulier, trop éparpillé, & d’une forme trop
éloignée du carré.,, cette dernière étant la^plus
favorable à toute forte de Clôture. Lorfqu elles
i ’appofent à la falubrité du pays : ceft le cas.
daus le.^ endroits bas & humides 1 ou
latioti deJ’air n’éft déjà que trop gênée, gt où
elle le devient encore davantage, lorfque des
Clôtures foit en haie?, foit en murailles, fur -
tout quand elles font trop hautes, s-’oppofentde
tous les côtés au païfage de l’air & des vents.Dej
pâli (fades à claire-voie , ou des foffés, font peut,
être;]es feules Clôtures que l’on puiffe -permettra
dans de pareils- endroits , toute fois que dcsiai-
fons 'd’économie ne s’y oppofem pas. -4.° Lorfr
qu’elles compromettent la îureté publique :àcet
égard , il ne faut point fpuffrir de 'Clôtures le
long des grandes routé? ou des chemins très - fréquentés
les Clôtures, fur - tout les haies vives ,
offrent un àfyle aux voleurs & aux’brigan.is, &
rendent par conféquent un tel pays non-feulement
dangereux aux voyageurs, mais encore aux
habirans même. 5.0 Lorlqu’ellés contribuent au
dépériffement des chauffées & des grandes routes
en général ; le paffage des vents étant intercepté
par les Clôtures ,les routes confervent trop long,
rems l’humidité', qui accélère le dépérifiement
du pavé. 6* Dans les-environs des Villes-de guerre
ou des fortifications , les Clôtures ne doivent point
être fouffertes , parties raifonsque tout le monde
fent; £ M G x y v E L .f* ''- '
. CLOVER. Nom que l’on donne au Trèfle, en
Flandres. Voye\ T r efle. (M. l'Abbé T e s si e u . )
CLOU. C’eft une tumeur dure , arrondie , de
la groffeur d’une noix, accompagnée clé chaleur
& de douleurqui paroît fur la peau des animaux,
Sl groffit jufqu’à ce que.le pus foit formé.
Le Clou eft une maladie qui n eft point dan-
gereufe. ' ■ ' •
Il n’y a d’autre indication à remplir , que de
le conduire à fuppuratiori : le plus fouvent, il
y parvient fans qu’on emploie aucun remède ;
mais il vaut mieux couper la laine ou le poil de
la partie où eft le Clou , y appliquer un pluma-
ceau chargé d’onguent bajilicum , & ^ouvrir 1 abcès,
quand le pus eft formé ; en faire fortir le
bourbillon , & pànfer enfuite feulement avec de
l’étoup'e cardée. , T, . ,
' Ce traitement eft préférable à celui des Maréchaux,
qui , aufli-tôt qu’ils voient une tumeur
fur le corps d’un animal, y appliquent de puif-
fans aftrir-gens, tels que lé vitriol, les acides minéraux
& végétaux , &c. C’eft contrarier la
nature, qui cherche à débarralfer, par cette éruption
locale, le corps d'une portion d’humeur qui
feroit funefte, fi elle refluoit intérieurement.
Çlou de rué : c’efl une maladie plus importante
, ' quoiqu’elle • ne foit pas mortelle. 0°
donne ici te nom de la caufe à 1 effet j, car on
appelle Clou de rue lé mal-que caufe au: pied
d’un cheval ou d’un boeuf , un Clou qum
prennent dans les étables comme, dans les rues,
& à la campagne. Ce Clou peut être dans la
foie de corne , dans la foie charnue, & quelquefois
jufqu à l’os du .pied. . . ,
M. Délafoffe en diflingue trois fortes , araim»
leur degré d’intenfité : le /impie > le grave &
Y'mcurable.
Le premier ne perce que la lole & la fourchette
charnue. On le reconnoît quand il ne
fort p-s de fang.de l’endroit percé-, le plus fou-
vent, la guérifon s’opère . d’elle - même. Il eft
cependant prudent de faire ouverture,. & d’y
jntrpd ire de petits phunaceaux imbibés deflence
de térébenthine , & même de mettre des cataplasmes
émollicns fur la foie, dans la vue de
J’hiimeéler.Si le Clou atteint l’os, l’ouverture &
l’application de 1 efience de térébenthine font
encore plus néceffaires. Le.premier appareil doit
relier cinq ou fix jours ; enfuite, on renouvelle
le panfemenr de deux jours l’un , jufquà ce que
i’exfoliation foit faite.
Le Clou grave eft celui dans lequel les tendons
fléchifieurs du pied font percés. On s’en allure
avec une fonde, qui, dans ce cas, peut être jufqu’à
l’os. Alors il faut deffoler l’animal , emporter,
avec le biftouri, tout ce.qui a été piqué
dans la fourchette , & débrider le tendon dans
i une direèlion longitudinale. On garnit la lole &
I la plaie de plumaceaux trempés dans l’effence de
térébenthine *, le tendon s’exfolie, & felcarre
! tombe, &c-.
Le Clou de rue eft incurable : i.° lorfque le
tendon fléchiffèur du pied a été piqué, & que la
matière , par fon féjour, a rongé le cartilage de
los de la noix; i.° lorfqu’on a appliqué des
cauftiques & corrofifs qui font, fur ce cartilage ,
le même effet que la matière qui a féjourné |
3.0, lorfque le Clou a touché l’os de la noix.ou
i de la couronne. M. Delafoffe a guéri quelques
vieux chevaux dé cette maladie , mais ces cas (ont
rares, & on ne peut l’efpérer. On trouvera plus
de détails dans le Dièlionnaire de Médecine.
(M. F Abbé T e s s i e r . )
[ C LOU D E G IR O F L E . Ceft ainfi qu’on
appelle , dans le commerce , la fleur non épanouie,
avec fon calyce & fon pédoncule, du
Caryophillus aramadous. L . , à caufe de fa reffern-
blance avec un petit clou. Voye{ Gir 0 plier.
( M,. Tn o u in . )
CLOUSEAU. Sorte de clos ou de jardin agrefte.
V o y e i Clgs35.au. ( M . T h o u i n . )
CLUSIER , C iv s i a .
Ce genre, un des G uttiers de M. de Juflieu,
& de la famille des Gifles, -fui van t M. de la Marck,
renferme quatre efpèces. Ce font des arbres à
feuilles Amples, à fleurs de diverfes couleurs; ils
font remarquables par un certain caraélère para-
fue, puifqu’ils vivent, pour la plupart, en grande
partie , aux dépens des antres , & par les fucs
■ vifqueùx dont ils font remplis. Us font étrangers ;
& leur cultured ans notre climat, ne peut avoir
Heu que dans des ferres-çhaudes.
Efpèces.
1 . C l u s t e r , r o f e .
Czu siA r o f e a , L. ï> l ’I f l e d e Bahama, Saint-
Domingue , ks Antilles/
2. Ci .usier blanc.
C z v s i A alba, L. T) la Martinique.
3 . G l u s i e r . jaun e-.
Ci u s i A /lava > L. ï> la Jamaïque.,
4 . C l u s i è r . v e in e u x .
C l u s i A v e n o fa , L. L) les Antilles.’
1. Le Clufier rofe. eft un arbre d’environ vingt
pieds de hauteur, dont la tige eft liffe, & dont
les branches pouffent fur les côtés. Les feuilles,
avec une feule nervure , attachées par une queue
i fort courre , font ovales, en forme de coin ,
fuccuientes & fans dentelures.. Les fleurs font à
fix divifions, chacune d’une forme prefque ronde,
! re ço q u illé ed ’une couleur de rofe ou de violet,
i & très-agréables. Le-fruit eft en forme d’oe uf,
j avec des filions longitudinaux, qui s’ouvrent pour
1 laiffer échapper les graines, qu’on compar e à celles
i de la grenade. On l’appelle le Figuier Maudis
j M a r o n .
* Toutes les parties de cet arbre abondent e n '
. fuc gluiineux & laiteux qui en découlent; il croît
furies montagnes , & on le-trouve fouvent.fur
une branche, ou fur le tronc d'un antre arbre.
2. Clufier blanc. Celui-ci nous,eft dépeint
avec un port majeftueux. Il S’élève de trente
! pieds ; il porte, fpécialement à l’extrémité de fes
i rameaux nombreux , & formant un fommet
: étendu , des feuilles obtnfes , médiocrement
' longues, à bafe large , abfoluinênt fans dente-
i jures, liffes & coriaces. Les fleurs ont cinq divifions,
elles font d’une couhur blanchâtre. Il eft ,
comme le précédent, rempli de fucs vifqueux &
tendres ; on le trouve à la Martinique,, dans les
bois.. Nous voyons qu’il eft, comme le n.° 1 ,
parafite , & notamment des plus grands arbres.
3. °Lê Clufier jaune ne paroît pas beaucoup
différent du n.° 2, par le p o r t, non plus que
par les feuilles; mais il s’en éloigne par les fleurs,
qui ne font qu’à quatre divifions épaiflès, jaunâtres
, & d’ailleurs fans odeur ; le .fruit eft
arrondi ; il eft glutineux & parafite, comme les
précédentes-,
4. Clufier veineux. .C ’eft un arbre connu aux
Antilles , fous le nom de Palétuvier de mon-
tagne. 11 eft de la grandeur* de notre Noyer
commun, félon Plumier, qui-ne s’accorde pas
avec Miller, qui fait la deferiprion des feuilles
d’après, dit-il, des échantillons defféchés : fi on
l’en croit, elles font très - ïargev', ovales, en
forme de lance , terminées enjointes alternes,
& fraverfé'ês par plufieurs côtes alternes qui
partent de celle du milieu, & s’étendent vers le
haut & fur les côtés, & entre lefqueües on voit
un grand nombre de veines horizontales ; les
bords de ces feuilles font fciées, & leur furface