
plantentj & en cela, ils ont prefcjne toujours
raifon, fans s’en douter, .puifque n’ayanr pris \
aucun foin de le conferver, il eft rare qu’il ne
l'oit pas entièrement de fléché. Mais ceux qui,
plus infiruits , font jaloux cle faire réuflirleurs
plantations, ont grand foin de le conferver., &
de le planter avec précaution;. à la vérité,- ils -
font beaucoup moins d’ouvrage, mais ils allu-
rent la reprife de; leurs arbres, diminuent les
dépends , & accélèrent leur joiiiffance.
( M. Tu ou in . )
CHEVELURE. On donne ce. nom aux touffes
de feuilles ou braciées qui lurmontenr les fleurs
raffemblécs en tète comme dans l’ananas, la
couronne impériale, la couronne royaie,- &c.
Ce mot.efl peu ufiré parmi les cultivateurs-, ils
employeur communément le mot couronne,
pour défigner ces. touffes de feuilles..( M. T ho v in .}
CHEVELURE (blonde) des Allemands. Ckry-
f .coma lynofyris L. Voye% C risOCOME: LiNiEitE,
n.° S.. ( M. T ho.vin. .). ; ,
CHEVELURE dorée, flocon ou touffe d’or.
Noms donnés dans quelques pays aux efpèces
du genre du Chyfocoma. L. Voye\ Crisocome.
( M. T H G VIN.. ).
CHEVEUX de Vénus , Nigella Damafcella.
L. Voyei Nigelle de Damas. (-M. Thovin.)
CHEVEUX de Vénus. On donne.aufli ce nom
à . différentes j. éfpèces. d'.Adianthum , ou de
capillaires. Voye\ Adiante. {M. T houin. ) - ■
CHEVEUX d’Evèque. Nom fous lequel ondéfi-
gn.e quelquefois le Phiteumaorbicularis. L. Voye£
RaPONCUJdE ORBieüLAlRE..(.M.. ThOVIN.)
CHEVALON. C’eff le nom que l’on donne
au blnet Cent aureacy anus Lin., dans les Paroiffes
de Brugnv, S. Martin d’Abloy ,,Monrmort &
Orbais en Champagne , entre Epernay St Mont-
mirail. (ihf. l'Abbé T e s s i e r . ) -
CHEVAUCHÉES, (herbes ) On appelle ainfi
à Tarafcon , Comté de F o ix , plufieurs plantes
nuifibles aux moiflons , telles que lacufctite,
le liferon, les pois quarrés, l’y vraie, les gramens,
la fougère , la nelle ou nielle des bleds. (M. l'Abbé
T es sier.}
CHEVÊTRE. On donne dans quelques pays
ce nom au licold’un Che\a\.(M.l’AbbéTessier.)
CHEVILLE. ( Cheval de ) Cheval qu’on ne
peut mettre qu’en Cheville ; Cheval qui n’eff
propre qu’à tirer & à être mis devant un li-
monnier. ÇM. TAbbéTESSiER.)
C H E V R E . .
Quadrupède domefliqne , qui a beaucoup
de rapport avec la brebis.. L ’organifation
intérieure de ces deux efpèces d’animaux efl
prefque entièrement fèmblnblc. Ils fe nourrif-
fpnt , croiflent & fe multiplient de là même
manière. Us fe reffemblent encore par le caractère
de la plupart de leurs mabdies. Cependant
feurs goûts St leurs inclinations né font pas lés
mêmes. La Chèvre aime à gravir, -fur les rochers,
elle ne fe plaît que dans les montagnes;
la brebis vit plus volontiers dans les plaines. La
Chèvre eft fèniible , familière, agile St capri-
cieufe ; la brebis eff fro id e tim id e , & toujours
paiftble. . . ; ; :
Sous le nom de Chèvre on comprend le bouc,
cfeft-à-dire , le mâ!e , la-Chèvre , qui eft la femelle,
le bouc, châtré St le chevreau mâle &
femelle. Dans beaucoup d’endroits on appelle la
Chèvre Bigue ou Bique, & lé Chevreau Biquet ;
dans d’autres les Chèvres font nommées Cabres
St leurs petits Cabrits\
Les Naturaliftes diflinguent 'plufieurs efpèces
de Chèvre?, favoif, celle du Be\oard, parce qu’on
a cru que les bézoards orientaux venoient d’une
Chèvre.; celle du Mufc qui , dit-on , produit ce
parfum ; la Chèvre fauvage d’Afrique qui, dans
une cavité entre le nez & les yeux, porte une
liqueur analogue au Cafloreum ; la Chèvre de
Syrie.; qu’on trouve- particuliérement fur la
montagne Membre', aux enviions d’Hébron &
autour de la ville -d’Alep. Les oreilles de ’cette
dernière, dont i’exiltencè eft mieux prouvée que
celle des précédentes, font pendantes jufqu’à
terre. Ses cornes, qui n’ont pas plus de deux
pouces & demi de longueur , font un peu courbées
en arrière. On en a vu une à Londres ; elle
étoit piushaute que la Chèvre commune,elle avoit
le poil de couleur de celui du renard, & man-
geoit du foin & dé l’orge. À ces efpèces de Chèvres
en doit ajouter , comme cinquième efpèce,
les trois variétés que nous connôiflbns, la commune
de France, la Chèvre de Barbarie 'ou de
l’ Inde/ importée en Angleterre St'en Hollande,
& même aéhiellemenr en Provence, &>laChèvre
d’Angora, qui commence à le répandre parmi
nous. Ces trois variétés diffèrent par la taille,
l’abondance de lait & la finefîe du poil,
Chèvres com&iunes.
La Chèvre commune de France fe trouve dans
plufieurs parties du monde. Elle eft, dit-on, plus
petite dans les pays chauds que dans les pays
froids ; cependant M. Macquare , qui a voyagé
en Ruflie, me marque dans-fes notes que les
boucs n’y font pas de haute taille. La fenfibi-
lité des Chèvres pour le froid paroîtroit prouver
que les climats glacés ne leur conviennent pas.
Au refte, la petiteffe de la taille des animaux
n’eft pas toujours l’indice d’une mauvaife conf-
titution. Ce qui eft plus vraifemb! able, c’eftque les
Chèvres foient petites dans les climat? très-chauds
& les .climats très-froids, & qu’elles-ne foient de
grande taille que dans.ceux qui font tempérés.
Le bouc, mâle de la Chèvre commune , a
une odeur forte, qui dépend de fa peau & non
de fa chair. Cette odeur,a fait croire, que cet
animal/élevé dans une écurie, en prenoit tout
' le mauvais air. Il a de grandes cornes , une barbé
longue, les jambes courtes & en-dedans. A un j
an il peur engendrer; mais il vaut mieux attendre
qu’il en ait deux, pour ne pas donner des :
fruit? trop fdibles -, par leur précocité. Le j
bouc efl bfcif, & en .état de couvrir 150 Chc- ,
vresen deux ou,trois mois ( i l ne faut pas lui en j
laifler couvrir autant, pour le conferver plus long- j
teins - Sa lafeivité l’énerve b ien tô t, .de manière J
qu’il eft déjà vieux à cinq ouiix ans. Un bouc eft
beau dans lbn efpèce., • quand il a,la taille éle- .
vée, ? lé cou court & charnu, la tète légère, .les
oreilles pendantes, les cuiffes gfoffes,. les. jambes
fermes le* poil épais & doux , la barbe bien .j
garnie. On préfère le bouc noir. ... j
Toutes les Chèvres n’ont pas de cornes. On
eftime celles, qui n’en ont point , parce qu’on j
prétend quelles ont plus de lait; prétention dont |
la raifon fait apprécier la valeur. Çelles.quien ont, \
les ont,comme le bpuc,creufes,reffqrréesen arrière j
& noueufes. On afùire. qu’à fept mois elles pour- |
roient concevoir , ce; qui me paroît bien .-pré- 1
maturé. Mais elles porteroicnt des chevreaux bien
plusjgros (fi pn ne.leur donnoit pas le mâle avant
l’âge de 18 mois. Ce qu’on defire dans une
Chèvre, é’eft qu’elle ait le corps grand, la croupe
large, les cuiffes fournies, la démarche lefte,
le pis.gros & pendant, les,mammelops longs.
La Chèvre fe laifle tetrer facilement ,■ elle eft ca-
pablé-d’attachemenr; car .on en a vu venir de
plus d’unp lie u e p o u r allaiter les en fa ns dé leurs
maîtres, fé placer fur leur berceau, & préfenter
le bout de leurs mammelfes.
La couleur la .plus ordinaire du bouc & de la
Chèvre cbmmune , eft le noir St le blanc. Il y
en a qui font pies de blanc & dé noir :, Ou de
brun & de fauve. Leur poil n’eft pas également
long fur toutes les parties dû Corps; il eft ferme,
mais .moins dur. que. du crin.
On connoît l’âge'clés Chèvres A des boucs à
leurs dents & aux anneaux de leurs cornes. Elles’
n’ont point de dents incifives ’ à la mâchoire fu-
périeure ; celles de la mâchoire inférieure tombent
& fe renouvellent, comme dans les brebis.
Voye1 Age des Animaux. La Chèvre vit de
10 à 12 ans, St peut aller jûiqu’à 18 8t 20...
La faifon marquée par la nature pour la chaleur
des Chèvres eft l’Automne. Si elles font ha-
Bituellemerit avec les boucs', elles peuvent y en -
trer toute l’ année, St faire dèspetits en toute faifon.
Elles retiennent plus sûrement quààid elles font
.couvertes en Automne. Les mois les plus favora^r
blesfontOéfobreSt Novembre, parce qu’elles mettent
bas au P rîn fera s ; les Chèvres couvertes à cette
époque, en ont plusfle lait; St les chevreaux trouvent,
quand i|s'font févrés; à brouter une herbe
tendre , qui leur convient. Les Chèvres portent
cinq mois / '"& cheVro’teht au commencement
du fixième. On recommande'dé ne point les
laifler fouffrir de la foif pendant leur geflaiion.
On n’eft sûr quelles ont conçu que quand elles
ont reçu le mâle trois ou quatre fois. Si elles
ne vont pas au pâturage , on leur donne de bon
foin quelques jours,. avant St après le chevrotage.
11 efl - eftèntiel de'les aider, quand elles mettent
bas , parce qu’elles ont toujours • beaucoup
de peine. Plufieurs même en périlfcnt, fi
on ne les fecoure pas. Dans ces animaux la
■ matrice eft très-irritable. On leur fait avaler du
fon , on les tient chaudement, 8c on baffme
la vulve avec du beurre ou une décoélion d’herbes
émollientes.
Elles allaitent pendant un mois on fix femai-
1 nés; félon l’état de leurs chevreaux. On ne fèvre
ces jeunes -- animaux que par degrés, c’eft-à-
dirë qu’on leur iâiffe prendre moins de lait, à
mefure qu’ils mangent. Dans cette circonftance
; il faut leur procurer des bourgeons d’arbres ,
de bonne herbe oü de bon- foin. On commence
: à traire le^Chèvres 15 jours ou 3 lemaines après
; le èhevïotaget - *
A'fix ou fept mois lés mâles commencent quel-
. quefois à entrer en rut'; on les châtre alors ,
à moins qu’ils ne foient déftinés à la propagation
de l’efpèce ; on les châtre comme les jeûnes
béliers. On ne laiffe ■ de boucs entiers dans lés
troupeaux que ce qu’il en faut ; on châtre fous
lés anirés, étant châtrés /ils groftiflènt bien da-
vanragé. Voye\ Gasu'EatioN.
Une Chèvre- n’a ordinairement qifun éhe-
vre-au v quelqtiêfoisd'éuX, rarement trois • jamais
plus de quatre. M. Vaillant dit avoir vu "dans
Ion voyage en Afrique' des ' Chèvres qui mét—
toient bas deux fois par an. La Chèvre eft fé?
conde fufqu’à fept ans. Le bouc produiroit juf~
qii’-à cet âge 5 fi on le lui permertoif'. A cinq
ans on' lé réforme/ pour l’engfaiffer avec les;
vieilles Chèvres St lés chevreaux mâles coupés.-
Quelque foin que l’on prenne , leur chair eft:
i rouj^irts fade^St de mauvais'goût.'
Lésr Chèvrës/font incommodées de la très-
grande chaleur St du froid. Les brebis fouffrent
beaucoup du chaud , St point du froid ; le tempérament
de celles-ci étant lâche St difpbfé à
j l’épanchement, on doit leur évirer toute nour--
rifure aqueufe. Voilà pourquoi on ne les inene;'
pas/paître par la rofée.* Au contraire ; l’herbe,
chargée de, rofé'e eft très-bonne pour lés Chë—
vres, qui ont la; fibre tendue *Sc sèche. Nëàr.-'
j moins des pays marécageux ne leur-conviènnènr
j pas, parce qu’elles aiment à :monter fur dés-
lieux élevés", même les plus efearpés-, où fe
, trouvent les ali mens que'la nature leur iridi-
: qu'e/ c’eft-à-dire des feuilles* 0.11' des herbes
| fines , qui ne eroiflènr pas' dans les marais'.
Elles préfèrent à tour les fèirilles des arbres
8t des arbnftcï'-J' c’eft par cétte raifon qu’elles fe
plaifent'aûffi daùsiés bmyerës , les'friches 8c
les terres , de peu dé rapport, an milieu- des ronces/
des épines 6e-des' bûiffdnsv II arrive quelquefois
que leur grande avidité pour les feuille*