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taux ne pourroient fubfifter. La divifion des
liéliamlit-mes fur-icut efl plus'propre à cetufage
que les autres i & lorfqu’on a foin de diftrihuer
avec intelligence & de mêler les èfpèces à fleurs
jaunes avec celles qui produifeiit des fleurs
blanches & couleur de rôle', cri obtient un
tapis émaillé de ces différentes couleurs, qui
produit un très-bon effet. Les efpèces plus élevées
, & qui forment la divifion des "Cilles proprement
dits, figurent avantageufemem foiten
pleine terre , garanties par des abris naturels ou .
artificiels , foit ifolées ou en malle dans des
plates-bandes^ parmi des arbriffeaux étrangers,
& fur la iifière des bofquets, au fécond rang.
Les plus délicates qu’on cultive dans des vafes,
jetent de la variété dans les ferres pendant
l’Hiver , & l’Eté, l’éclat de leurs fleurs , dont
quelques-unes ont la grandeur de celles de. la
ro fe , & foin maculées de taches d’un pourpre
foncé, produifenr un bel effet dans les jardins
de plantes tares & curieufes.
Quant aux ufages économiques, le genre des
Cilles fournit plufieurs pjantes médicinales, regardées
comme de bons vulnéraires, Quelques
efpèces donnent, dans les Mes de l’Archipel,
une gomme réfine nommée Ladanum ou Lab-
danum. Cette fübftan'ce s’emploie quelquefois à
l’intérieur comme nervine, fortifiante, & céphalique.
On en fait un ufàge plus fréquent à
l ’extérieur, dans les emplâtres toniques, nervins
& céphaliques ; elle entre comme principal ingrédient
dans la. fameufe emplâtre contre les
Hernies, du Prieur de Camberleres.
Les efpèces, qui fourniffent le Ladanumy plus
ou moins abondamment, font celles des n.os 2,
23 , 14, i ç , 16. Belloniùs qui a vu ramaffer le
Ladanum dans le Levant, fur îefpèce n.° 1 ,
dit que les Grecs font üfage d’un infiniment
en forme de rateau fans dents, qu’ils nomment
'Ergafiiri, auquel font attachées plufieurs bandes
de cuir crud , & non tanné , qu’ils paffent
doucement fur les buiffons qui produifenr. le
Ladanum ; cette fubffaace gluante s’ attache à ces
lanières , & ils l'enlèvent enfuite , en les- ratifiant
avec des couteaux', comme cette operation
fe fait pendant la plus grande chaleur, & que.
les perfonnes qui y font employées, font obligées
de refier fur les montagnesdes joursèntjers pendant
là canicule • les Moines grecs"fontIës’féüis
qui ofent entreprendre ce rude travail. Tour^
nefort dit auffi , dans fon voyage au- Levant',
que les arbrifleaux, qui produiferit le ladanum,
Croiffent fur les collines sèches & fablonneufes ,
& qu’il a vu plufieurs payfans en chemife & en
caleçon, fouettant les arbrifl'eaux ayeç des lanières
, au moyen defquelles ils ramaffpient fur
les feuilles une: efpèce de fcaitme 'odoriférant &
gluant, qu’il croit être la sève de la plante qui.
franffude à travers fes pores en gouttes luisantes 1
Mt auffi claires que la térébenthine. Lorfque.les g
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-fouetsjont'affez chargés--de cette fubflance fi.
l’enlèvent en ratifiant exactement les lanières
avec un couteau , & ils en forment des gateaux
de différentes grofleurs. Ce font ces maflesainfi
apprêtées, qui entrent dans le commerce fous
le nom deLabdanum. Un hoinmequi travaille alii.
dûment, peut en ramaffer par jour, trois livres
deux onces & même davantage, & la livre IV
vend lur les lieux, à raifqn d’un écu.
On pourroit établir des cultures dp Cifies Ia-
danifères dans les Départemens méridionaux de
la France , particulièrement aux environs de..
Marfeille & de Toulon, fur les collines, prefque
nues., &. qui ne peuvent être employées à la
culture des oliviers. Ces cultures, en mettant à
profit un terrein de peu de v aleur , fourniroient
du travail à des bras trop foibles pour des travaux
plus pénibles, & feroient refier dans le Royaume
les Tommes qui paffent à l'étranger, pour l’ac-
quifition de cette utile fubflance. (M. T h ouiw)..
CISTES ( Jes ) Cifii. Les opinions des Bota-
nifies font partagées fur Je nombre des genres de!
plantes qui doivent compofer cette famille: M.de
laMarckparoîtl’ctendrebeaucoup; M. de Jufiicu,
au contraire, le reftreint à deux feulement, &
place dans la famille des Millepertuis & des
G uttiers les autres genres rangés, par M. de
la Marck, dans la famille des C istes. De cette
différence d’opinions, i f ré fuite que les caractères
qui conftituent ce grouppe de végétaux , ne
font pas encore bien circbnfcrits, & qu’il efl
pofiîble de le divifer en trois fe&ions diflinries
auxquelles on peut donner le nom de famille,
fans inconvénient. Ce parti, qui, en divifant les
genres, donne plus de facilité pour les connoître,
offre encore un autre avantage ; il rapproche de
plus ; près les plantes qui exigent à-peu-près la
même culture ; ce qui nous détermine à l’adopter.
Ainfi, nous ne placerons dans,cetje* famille que
le genre du Cifîe & celui éeVHelianthême ; qui
n’en peut être fépàré ; & nous renvoyons aux
mors Millepertuis & G uttiers,- pour traiter
les au très genres indiqués par M. de la Marck, dans
fa famille des Cifies. Les végétaux qui coinpofent
C£tte famille, font prefque tous originaires des
parties les plus méridionales de l'Europe y on en
rencontre feulement quelques-uns dans les cli--
mats tempér^;de;,1’Afnque & de l’Afie. Parmi
tous ces végétaux, il ne fe trouve aucun arbre;
cq font des fous-arbrifieaux , des arbuftes & des
plantes annuelles. Les efpèces ligneufes confer-
vent leurs feuilles toute l’année ; leur verdure efl
ordinairement cendrée ou blanche , rarement
d’un verd gai. Les- fleurs de ces arbuftes ont la
forme d’une rofe Ample; elles font blanches,'
couleur de chair,. quelquefois- ronges ; & , dans
certaines efpèces, elles font maculées de taches
couleur de pourpre. En général, ces fleurs ont
de l’apparence, & font très-agréables} mais elles
durent à-peine une demi - journée.
c 1 :s
| Les plantes de cette famille exigent un .climat
J ehaud & un terrein léger, maigre & de nature
I sèche. Dans les parties feptentrionales de l’E u-
Irope, on lés cultive dans des vafes, & on leur
[fait pafler les Hivers dans l'Orangerie.; Elles fe I multiplient abondamment dp femences, quelque- I fois de marcottes, mais rarement de boutures.
|Les Cifies font recherchés dans les jardins d’agfé-
Iment, & il s’en trouve un allez grand nombre I d’efpèces dans les écoles de Botanique de l’Eu-
I rope. ( M. T houin. )
i CISSUDON. Nom que l’on donné à un petit
| infiniment dont on fe fert, à Brignole , en Pro-
■ vence, pour farder les bleds. Je n’ai pu Lavoir
[comment efi fait cet infiniment.: (M . l ’Abbé
| T e s s ie r . )
| CITADELLE. Tulipe pourpre, gris de lin &
[ blanc. Traité des Tulipes, par P. Morin.
[ C’eft une des nombreuses variétés du Tulipa
I Gefneriana. L. V. T ulipe des Jardins. (M. R e y -
| y ier . )
| CITRON, fruit du Citronnier, Citrus medica,
g L. Voyei l’article Oranger. ( M. T h o u in ^
| CITRON DES CARMES. Poirier dont le fruit
| efi de moyenne groffeur, en forme de toupie ,
| porté par une queue longue & bien nourrie. La
|peau efi verte, jaunâtre dans la maturité, quel-
I quefois un peu rouffe du côté du foleil ; la chair
| efi blanche, fine, très-fondante y mais elle mollit
I très-vîte, mûrit en Juillet. On la nomme aufli
| Magdelène.
| La Quintinie donne aufli le nom de Citron■ àî
[une poire d’Hiver, qu’il dît être dure, pierreufe ,
[mais pleine d’une eau parfumée. Il lui donne ce
[nom, dit-il, parce quelle reffemble à un Citron,
| Ce font des variétés du R y rus commitnis. L.
| Voyt\ Poirier, dans le Didionnaire des Arbres
|& Arbuftes. ( M. R e y n i e r . ").
CITRONELLÉ. On donnç ce nom, dans
[beaucoup de jardins, à la MeliJJa officinali$. L.
I Voye\ Melisse officinale.
I On donne aufli ce’ nom à Pefpèce d’Armoife
[nommée ArteijvJia abrotanum. L, Voye\ Armoise
[citronelle.
| Dans le pays de Vand, on donne ce nom au
I rhyladelpjLus coronarius. L ., à çaufe de l’odeur
■ de les fleurs. V°ye^ Ser ing a t. I r D*Kres. perfonnes enfin donnent ce nom au
I Thymus yulgans , L. Voye[ T hym vulgaire.
I B paroît , en général, qu,e chacun , au gréjdp
Ifon caprice, a donné le nom de Citronelle aux
[plantes qu’il jugeoit ayoir une odeur analogue à
Icelle du Citron, ( Af. R e y n i e r . )
CITRONNIER. Arbre: qui porte les Citrons p
11 y en19 un grand nonabrq de variétés, toutes!
I comprifes fous la dénomination de Citrus medica y
L. Foyq l'article Oranger, ( M. Thouin. )
B. CITRONNIERS ( les ) Çi t r i , Cette.famille,
|à laquelle on donne auffi le nom de famille des
J Orangers, parce que ces arbres font partie du
Agriculture.' Tome I I I .
C I T tfe
genre du Citronnier, qui a donné fon' nom à ce
grouppe, n’eft compoféeque de végétaux ligneux,
tous étrangers à l’Europe. Ce font des arbriffeaux,
I & , pour la plupart, de grands arbres qui ne
I croiffent que. dans les climats les:plûg chauds. En
î général, leur port a de la majefté; tantôt ils
forment.des.maffesarrondies, touffues & pi%fque
fphériques ; tantôt leur cîme efi pyramidale &
légère; leur verdure perpétuelle, fouyent; foncé»
& luifante, efi un fond) qui fait valoir davantage
les fleurs blanches dont ces arbres fe, couvrent
pour l’ordinaire. Quoiqu’elles ne foient pas
grandes, leur quantité,^ fur-tout l’odeurTuave
que beauepup d’enrr’elles répandent aufioin, les
rendent très - intéreffaiîtes. A ces ;qualiïés déjà
très - recommandables, ils réunifient plufieurs
-autres avantages encore plus précieux. Les fruits
de quelques efpèces.font d’une groffeur confidé-
rable, d’une belle forme & d’une faveur excellente.
lis fervent de rafraîchiffement, & prefque
de nourriture aux habitans deslieux où ils croiffent.
C ’eft un véritable préfent que la nature a fait aux
hommes qui habitent 4_.es climats brûlans .de la
Zône Torride. Ces arbres", foit par les.xabris
qu’jls leur offrent contre l’arcleur exceflîve du
foleil, foit par le-fuc acide & rafraîchiflantMe
leurs fruits, foit enfin par l’odeur fuave dont
leurs fleurs parfument l’atmofphère, font, infiniment
précieux, & méritent toute leur rgeon-
noiiTapce.' Les bois de. plufieurs de : ces àrbüres
fervent aux confiruâions navales & civiles^
quelques-uns à faire des meubles précieux 3c
d’autres aux ufages. lés plus journaliers.. *
Qn pe -peur pultiver ces végétaux, dans la plus
grande, partie de l’Europe, que. dans des ferres
de différentes efpèces. Iis Te multiplient afiez
aiférpent de marcottes, quelqqefpis de boutures
& de graines,.lorfqu’ellçs font- friches, & qu’elles
fpmt leméeSjpeu.. de tems après lepr niatprité car
eilès vièiilifient très-promptement, & perdent
dans.une, annéèr, leurs propriétés .germinatives!
Comme ÎÆ. déjà Marçk réunit dans cette famille
les genres dont M. de Juffi'eu conipofe fa famille
des A zedar achs, & que cette dernière n’eft pas
diftinguée par M. de la Mark , nous fuivrons la
mctjipde,de M. ,de Jiiflieu, qui nous paroît réunir
pluiiéurs1 avantages.
Famille des Orangers ou Citronniers.
Le XlMEft, XÏMENJA.
L ’Heister,, H e i s t e r i a .
Le F issilier , F i s s i l i a . C o m m e i s .
Le Ciialcas, C h a l c a s .
!Le B e r g i e , . B e r g e r a .
L eM pR R A i, M u r r a y A .
Le V am pi’, ~ COOKIA.
L ’O r an .g k r , C i t r u s .
Le L imonellier, L im o n i a .
Le Tjernstrome, Ter n st rom ia . Mut*
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