
cette maladie qu’à un engorgement local puis
univerfel qui occafionne la déforganifation uni-
verfelle de l’individu;
Afoycns curatifs. On ne connoît aucun moyen
curatif, des Chancres dans les végétaux fi ce n’eft
f amputation au v if de la partie endommagée-, i
ce remède cfi affuré lorfque le mal n’a pas fait
des progrès trop confidérables. Voye\ , pour
de plus grands détails, le Traité des Arbres & ;
Arbuftes, article Chancre.'
CHANDELIER de la Vierge. Verbafeum tkaf- :
fus L. Voyei MolÈNE. ( M-Dauphinot. )
CHANDELIER, faire le Chandelier , c’eft
nétoyer avec la ferpette toutes les branches qui
fortent d’une autre plus grande afin de la laif-
fer dégarnie. Cette expreflion, qui n’eft prefque
plus ufirée le trouve dans le Traité des Jardins
de Laquir.tmie. ( M. Re yn ie r . ),
CHANDELIER du Pérou, CaSus peruvianus.
L. Voyez C a c t i e r ou Cierge du Pérou.
(M T flou IN. )
CHANDELIER d’EÀU. C’eft un petit baflin
rond ou carré au milieu duquel fe trouve un
jet plus élevé que celui du bouillon d’eau.;, &
moins élevé qu’un jet d’eau ordinaire. -
Ce jet diffère du champignon en ce qu’il ne
fait point nappe & que fon eau va former un
autre Chandelier plus bas.
On place ordinairement les Chandeliers, d’eau
le long des cafcades ccmpofées dans les jardins
fymmétriques - il convient qu’ils (oient difpofés
des deux côtés des nappes d’eau, & que leurs jets
s’allignent parfaitement entre eux. (M .T tiovin.)
CHANTEFLEURE. Qn nomme ainfi des ouvertures
longues, étroites & profondes pratiquées.
dans les murs' de terrafle pour laifler
échapper les eaux fupérieures.
. On peut tirer un parti avantageux de ces efpèces
de barbaçanes , en y plantant des câpriers
ou en y faifant palier des rameaux de
vigne qui garnirent & tapifteront avec avantage
le côté du mur oppofé à celui où elles
feront plantées. ( M. T houin. )
CHANTERELLE. Çan tharrllvs.
Genre de la famille des champignons diftingué
des agarics, en çe . qu’il n’a pas de véritables
feuillets, mais bien des' plis ramifiés à fa face
inférieure. On n’en connoît qu’une feule forte.
Vaillanten diftinguoit plufieurs.
Chanterelle jaunâtre.
Can tharezz us flavefcens. La MAgarius
Çantliar-ellus X. dans les bois & les
prés fecs.
Ce champignon eft d’une couleur jaune agréable,
fa forme eft aflez irrégulière quoique dans
fon enfemble il fafle le parafol ; mais il eft prefque
toujours découpé fur les contours. Çe champignon
eft mis au nombre des efpèces innocentes
& eft réputé l’un des plus agréables ; mais
c*n ne ]e çonfomme que dans les pays où i l
fe forme fauvage étant impoflible de le cultiver.
( M. R e y n ie r . )
CHANVRE, Cannabis. L.
Genre de plantes à fleurs incomplettes, &
voifin des orties. Toutes les efpèces connues
ont leurs feuilles végétées & leurs fleurs en pa-
nicule. Ce font des plantes herbacées , qui fournirent
, dans l’année, une végétation fnrprenante,
puifqu’on en voit qui ont jufqu’à douze pieds,
Efpèces.
i . Chanvre cultivé.
Canabis fativa. L. © naturalifée en Eu-«
rope.
Æ. Ch a n v r e . 0 de la Chine,
z. Chanvre des Indes , le Dakka ou Bangua.
Ca n n a b i s indica. La M. des Indes orientales.
‘ ^
La première efpèce eft trop connue pour s’étendre
fur fa defcription, & fa culture en grand
fera traitée par M. l’Abbé Tcflier. On ne l’emploie
point habituellement dans les jardins |
elle pourroit néanmoins, jettée dans les maififs
des bofquets, produire un effet agréable ; fa
trop grande élévation la bannit des parterres
où fa forme élancée , n’étant accompagnée par
aucune autre plante, formeroit un difparate.
La variété avoit d’abord été apportée de la
Chine comme efpèce ; elle s’élève beaucoup
plus haut que la plante d’Europe-, fa filafle
eft plus dure & plus grofiière ; mais ces différences
paroiftent un effet du climat. Les Anglois
ont eflayë de la cultiver en grand à Paris-, on
ne la poffède que dans les jardins de Botanique.;
mais il eft probable que la culture ne fera jamais
préférée à celle du Chanvre commun. On
trouvera quelques détails fur ce Chanvre dans
les Mémoires de la Société d’ encouragement de
Londres., T. 4.
Le Chanvre , n.° 2, n’ayant jamais été cultivé '
en Europe , nous ignorons les foins qu’il pourroit
exiger. Les Voyageurs difent qu’on le cultive
aux Indes pour fe procurer, par fon moyen,
une efpèce d’ivreflë. Doit-on attribuer ce befoin.
qu’ont les habitans des Tropiques de fe procurer
un étourdiffement femblable, à la chaleur du
climat qui relâche leur tiftiv & les prive d©
leur énergie, ou faut - il en rendre refponfable
le defpotifme de leur Gouvernement & la torpeur
dans laquelle ils vivent ? Mais c’eft un fait
certain que les peuples dç ces climats ont une
multitude de compofitîons qui les ennivrent, &
qu’ils ont un penchant invincible pour cet
état. ( M. R e y n i e r .)
Culture en grand du Chanvre.
CHANVRE. Dans l’ordre des plantes cultivées,
celle* qui nourriffeut Jes hommes & les animaux
domeftiques
dimeftiques mériterr le premier rang. On ne !
doit que le fécond à celles dont les produits j
fervent à entretenir les Arts. Parmi ces dernières, ;
il y en a qui font plus intéreflàntes que les autres ;
parce qu’elles fourniiTent à des befoins plus :
grands & plus réels ; tel eft le lin , tel eft
plus particulièrement encore le Chanvre.'Les
peuples, qui ne connoiflent.pas cette plante, y
liippléent en préparant des écorces d’arbres ou
des 'feuilles' de quelques végétaux , moins durs.
On retire de l’écorce des palmiers ou des feuilles
d'agave, des fils qui ont de la force & de la ré-
fiftance; mais leur préparation n’eft pas auftî facile
que celle du Chanvre, & leur emploi n’eft
ni aufli varié ni aufli étendu.
Pour connoître l’utilité du Chanvre, il fuflït
de jetter les yeux fur ce qui nous environne.
Nous devons à cette plante le linge qui nous
vêtit & celui qui couvre nos tables & nous enveloppe
pendant la nuit;l’art de guérir lui doit fes
bandes, fes compreffes, fes charpies; l’imprimerie,
fon papier; la marine , fes cordages &fes
voilés ; la tneûnerie, une partie des ailes de moulins
; une fouled’Arts, moins imporrans, lui doivent
la fabrication d’objets , plus propres à indiquer
une honnête aifance que les fuperfluités
du luxe.
Après les plantes de première nécefliré aucune
n’eft plus multipliée, plus cultivée que
4e Chanvre. Suivanr Linné, il croît naturellement
dans laPerfe. Il eft in traduit.depuis fi long-:
tems en Europe qu’on peut l’y.regarder comme!
indigène. On en trouve quelquefois des pieds
qui fe font refemés d’eux-mêmes; maison ne
peut en efpérer d’abondantes productions qu’en
le cultivant convenablement. Des Voyageurs,
qui ont vu du Chanvre dans différentes parties
de l’Afie , rapportent qu’il y acquiert la force &
la groffeur d’un arbrifleau.'Si on étoit fur qu’ils
enflent bien obfervé, on croiroit que c'eft une
autre efpèce, ou que ces contrées de l’Afie font
fa véritable Patrie ; mais ôn doit craindre en
leur donnant confiance qu’ils liaient vu des tiges
ifolées, & dans d’excellentes Erres, comme le
hazard en fait croître dans nos jardins, où ils
parviennent à une grande hauteur , & où ils
groflîflenr pn'digieufement.
Les Romains ne culrivoient le Chanvre dans
les Gaulés que près de Vienne en Dauphiné ,
& à Ra venne en Italie.
Il eft cultivé en Perfe , en Chine , en Egypte ,
dans le continenr d.e l’Amérique & dans l’Europe.
On verra plus loin que les Egyptiens ne
le cultivent pas pour, en extraire la filafte.
Les Etats d Europe, qui cultivent le Chanvre
font 1 Angleterre dans la Province de Lincoln,
& dans les marais de l’Ifle d’Ëly ; la Hollande,
la Pologne , la Ruflie , la Livonie, toutes les
parties de l’Alletrasue, les Pays - Bas, la Suiffe,
Agriculture. Tome IJI.
la France, le Piémont, l’Italie, l’Efpagne , lé
Portugal, les (des de l’Archipel.
Les plus grandes cultures de France fe font
en Flandre , en Al face, en Picardie, en Bretagne
, dans un efpace de vingt-'cinq lieues
fur douze, qui comprend les Evêchés de Rennes,
de Dol, de Saint-Malo , dansla partie du Haut-
Languedoc, où fe trouvent des pays dépendant
de Caftres, de Lavaur & du p i jcèle d’A lb y ,
en Auvergne, dansl’Eleoiion de Briou.’e &.,d3r.*.
la Limagne (on eftime quatre millionsou environ
le commerce de l’Auvergne en toileries & en
Chanvre) ; en Breffe, en Dauphiné , dans la
vallée de Grenoble, dans le Gréfivaudan, aux
environs de Vizile & dans la plaine de Saim-Màr-
ceilin, dans les deux Bourgognes, en Champagne,
en Gafcogne, dans le Bordelois, le Berry,
le Bearn & la Bigorre.
Les Chanvres de France le plus à portée de
nos ports, Toit de l’Océan , foir de la Médirer-
rannée fourni/lént en partie la marine Royale
& la marine marchande. Le furptuseft tiré pour
les ports de l’Océan , dé Konisberg, Pétersbourg
& Riga, & pour les ports de la Méditerrannée, du
Boulonnois& du Ferrarois, par la voie d’Ancône.
La majeure partie des Chanvres, qui paftént
dans le commerce, eft produire dans les Etats
du nord de l’Europe , foit parce que la confom-
mation de ces Etats, peu peuplés, eft trés-boj née,
foit parce que leur fol, étant plus propre qu’un
autre à la multiplication de cette plante, on en
fait un objet principal d’exportation. Tous-les
ans, il en part des ports de R.uüic pour des fommes
confidérables. On aflure que la France qui, en
1783 , en a employé plus de 400*000,000 de
livres pefant, en a tiré beaucoup plus du tiers
de Rufüe & d’Italie. On a peine à concevoir
comment un Royaume auftî fertile que la France
ne récolte pas ce qu’il lui faut de Chanvre pour
fa confommation. D o it -o n croire que la culture
y éprouve des entraves? F au t- il artribuer
plus de qualité aux Chanvres du Nord, malgré
des expériences, faites en Bretagne, & plus favorables
au Chanvre de Lanion qu’à celui de Riga?
Ou bien auroit-on la douleur de penfer que
les Commerçans François, moins patriotes-qu’attachés
à leur intérêt, fontméprifer nos Chanvres,
pour être àutorifésà en importer? Ou enfin, dans
un Royaume auftî peuplé que la France, où la
confommation de Chanvre eft énorme pour les
befoins domeftiques, feroit -r il dangereux d’employer
à fa culture aflez de :tefrein pour fuffire
aux fournitures de toute la marine , aux dépens
des autres productions ? Pour réfoudre ces quef-
tions , il faudroir être dans les fecrets du commerce
& de l’Admimflration ; il faudroit connoître
, par des relevés faits dans les ports., tou>
ce que la Marine exige de Chanvre annuellement
& pendant les guerres , tout ce qi-ie jes
befoins domeftiques en emploient, & tout es