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au moins de .profondeur, fur un pied de large,
lequel ne doit point être percé , afin de con- j
ferver l’eau néceffaire aux plantes. On met clans ;
le fond un lit de terre franche d’environ quatre !
pouces d’épaifièur, & l’on remplit le refie jufqu’à
deux Ou trois doigts du hórd, d’une terre coin- ;
pofée par égales parties, de terreau de feuilles,
de terreau de bruyère & de terre de jardin , bien
mêlées enfemble. On plante enfuite un petit
nombre de racines de ces végétaux, & l’on entretient
le vafe plein d’eau. Ces plantes ne tardent
pas à croître avec vigueur • elles pouffent
un grand nombre d’oeilletons, qui forment, avant J
la lin de l’année , une touffe très-forte. Au
Printcms de chaque année, il efi bonde vuider j
ces vafes, de les remplir de nouvelle terre fem- j
b labié à celle que nous avons indiqué ci-deffus, |
& de replanter une petite portion de chacune j
de ces touffes. Sans cette précaution ces plantes {
ne poufféroicm que foiblement, s’apauvriroient
& finiraient p'ar périr. Comme les pots de cette
taille ne laiffent pas que d’être chers , & que
les gelées en caffent fouvent, il efl plus économique
de les remplacer par de petites tinettes
de bois cerclées de fer. Ces uftenfiles étant enterrés
durent beaucoup plus loflg-tems, & con-
fervent mieux l’eau. Mais il faut que ces tinettes
ou petits barils foi,ent plus ouverts par le haut,
& aillent en diminuant jufqu’au bas-, afin qu’on
air la facilité de tirer les mottes de ces plantes, -5
toutes les fois qu’elles ont befoin d’être renouvelées.
Les efpèces de la fécondé feélion ou les 1
Ch oins des pays chauds, exigent une. culture
différente. Celles-ci ont befoin d’être abrirées
des gelées pendant l’Hiver. On les eu 1 rive dans
des pots percés de trous ou de fenres par le fonds.
L ’Eté, on place ces pots dans des terrines qu’on
entretient toujours remplies d’eau. A l’Automne,
lorfque la végétation de çes plantes elf ceffée ,
on les retire des terrines-, on les place dans des ;
ferres tempérées.. fur les appuis des croifées, &
on les arrofe 'de tems-en-iems pour entretenir
la terre un peu humide. Vers ia fin du Prin-
tems ces plantes doivent être rempottées dans
des vafes plus, grands* & , dès qu’elles commencent
à repouffer, on les remet dans leurs terrines
avec de l’eau pour y refter toute la belle faifon.
De cette manière, & quand on a foin d’entre^-,
tenir les terrines toujours pleines d’eau , ces
plantes végètent avec vigueur, fleuriflent &
perfectionnent leurs femences dans notre
çlimat.
On multiplie encore les Choins au moyen
de leurs femences ; mais il faut qu’elles Soient
de la dernière récolte ou quelles n’aient pas
plus de deux ans. Ces femis fe font à l’Automne
dans des pots remplis de terre meuble & légère.
On place ceux de la première divifion dans une
plate-bande humide à l’expofitiotj du nord. Cens
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de la fécondé divifion doivent être mis fous un
chaflîs fans chaleur, pour y paffer l’Hiver. Au
Printems, les uns & les autres doivent être placés
dans des terrines pkir.es d’eau, ceux de la première
divifion, à l’expofition du levant, & ceux
de la fécondé fur une vieille couche: air midi.
Lorfque les jeunes plants ont acquis la hauteur
de trois à quatre pouces, on les fépare & on
les plante dans dés pots ou dans des tinettes ,
comme nous, l’avons dit ci-deffus. jw
Ufagcs. Le fannage des Choins étant d’une
fubftance lèche, roide & peu fu c cu len ten ’eil
pas propre à la nourriture des hefiiaux. Ils le
mangent cependant, à défaut d’autres àlimens,
lorfqu’il efi vert; mais,quand ilefi fec, il efi trop
dur & trop coupant pour qu’ils puiffem le manger.
Aufii les prairies dans Iefqueiks ce.s plantes
abondent, font-elles de peu de valeur, & le
foin qu’elles produisent dei mauvaife qualité.
La fécondé efpèc.e, qui croît naturellement fur
les'bords de la mer peut être employée -avec
fuccès pour fixer les fables mouvans, & les empêcher
d’èrre tranfportés par les vents fur lés
terres fertiles qui les environnent. Cette propriété
efi très-précieufe, & mérite que ces plantes
foient employées, conjointement avec celles qui
la partagent , telles que les Elymus arenarius,
ArunJo , Eryngium Maruimum , Rhatnnoides ,
Salix arenana, Tamarijcus, &c. En plantant ces
végétaux fur les bords de la mer, non-fpulement
on empêche que les vents ne transportent les
fables fur les bonnes terres de l'intérieur & ne
lesrendent ftériles ; mais même on donne lieu
à la formation de digues naturelles qui s’àgran-
diffent aux dépens du lit de la mer , & l’on augmente
ainfi fes pofieftions en les bonifiant. (Af.
Th o um. )
CHONDRTLLE , Çhondnlïa. Voyei Con-
DRrirLE, ( M. TnQVIVy)
CHOP1NE. Petite mefure de liqueurs qui.
contient la moitié d’une pinte. La Chopine de
Paris efi prefque égale à la pinte d’Angleterre.
Une Chopine d’eau commune pèfe une livre de
Paris.
La Chopine de Paris fe divife en deux-d'emi-
feptiers On l’appelle quelquefois feptier.
Chaque demi-feptier contient deux poiffons,
& le poiffori efi de fix -pouces cubes. (M. l'Abbé
T essier. )
CHOTTE. ( terres de ) Nom que l’on donne
à la Châtre , en Berry, aux terres à froment
de deuxième qualité. ( M. l’Abbé T essier■ )
CHOTTÉ , feditdubledquia été pafl'é à l’eau
de chaux, pour être femé enfuite. Voyei Carie*
( M. l'Abbé T essier. )
CHOU, Bras sica.
Genre, dé planté de la famille des crucifère*,
çompofê
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d'utilité, d’entrer ici dans des détails minutieux
fur fes nombreufes variétés des Choux qui fe
multiplient tous les jours, dont la différence
d’un individu à l’autre efi fouvent infenfîble,
fouvent l’effet d une culture forcée, & qui né
fe propagé en aucune manière, & plus fouvent
encor^'elFet de la mauvaife foi. Quelques Jar-
di nié rs H oi 1 a n dois & Anglais ont fu r - toutpro—
fi té de la crédulité de beaucoup de Cultivateurs
étrangers, pour leur vendre fous des noms emphatiques
& fpécieux , des graines que chaque
pays pourrait produire, fi l’on jugeoit à propos
de s’en occuper. Il faut cependant convenir que
le grand crédit dans lequel fe font maintenus,
pendant aftezlong-tems les JardiniersHollandois,
relativement à la culture des plantes potagères *
fur—tout de certaines variétés de Choux , n’efi
pas fans-fondement; car nous leur devons beaucoup
de détails fur la culture de cette plante en
général ; leur fol étant naturellement ingrat'1 &
peu propre à une culture raffinée , ils fe font vu
forcés d’améliorer & de changer Me terrein de
d’ifféréntès maniérés, par des engraisfouvent très-
compliqués amenés de loin. Leurs expériences;
ont donc fervide modèle-aux perfonnes qui ont
été à même de s’iaftruire de leurs propres yeux
fur ce genre de culture, & ils ont par conféquent
épargné beaucoup d’effais & d’expériences inutiles
à tous ceux qui fuivent leur exemple &
s’occupent du jardinage comme d’urt branche,
dé commercé très-lucrative. Pèrfonné n’ignord
que lès Hollan.dois, jufqu’au milieu- du fièclé
préfent, po.uvoient être regardés comme les Jardiniers
de l’Eiiropè : eux feuls véndôient aqx
autres Nations Jes graines de prefque toutes le*
pTantcs potagères qu’ils cultivoient chez eux, ouf*
qu’ils favoient tirer de la première main , de?
manière à ne point craindre- de concurrence*
Depuis environ cinquante ans ,* les Allemands &
les Anglais ont commencé à cultiv.eben grand,-
à la manière'des Hollandoîs, beaucoup de planter
potagères ; le commerce !dé piuficurs. efpèces-
de graines fur — tout, que l’.on cultivôit autrefois
exclufiveinent eh Hollande, efi: en ce moment
entre les . mains, des Allemands, q u i , avec .un fol
plus favorable & plus approprié à certaines efi*
pèces, font parvenus àdilputer le prix aux Hol—
landoiSvC#\à- Ér f o r t ( Erfurth ) , ville d’Allemagne
rrès-ycommerçan.te , fitu'ée, dans: là Thu^
ring,uè' fur. les confins.de fa Saxe, appartenant
à l ’Eleveur de Mayencè', que fe fait le plus fort
commerce de.,graines potagères, fu r—tout de
Choux & de plantes analogues, cultivées dans
les environs de cette ville. Cependant les Allemands
ne. font point. en'çore parvenus à recueillir
en grand & avec avantage, la grainejii des Choux-
fleurs ni des -brocolis ; ils tirent ces graines encore
d’Hollande d’ItaUe. Les Anglais.culti-
voient' autrefois peu de plantes potagères| cette
Nation confommant eq général peu de végétaux