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« Lorfqu’on recueille des grouppesouroo^rj
de Champignons, il faut fur-le-champ remplir
les creux ou vuides qu’ils laiflent fur la
meule , avec de la terre apportée ou ramafTée
au pied de fa meule. »
« Pour épargner tous ces foins & éviter les
accidcns contre lefquels fouvent ils font infuf-
tifans, on préfère d’établir les meules dans des
caves : elles s’y préparent comme en plein air •
mais , Jorfqu’elles font goptées de terres,, elles
n’ont befoin ni de chemife ni de couvertures,
ni d’aucun foin , pourvu qu’on ferme bien les
portes, & qu’on bouche .les foupiraux, pour
interdire l’entrée à l’air. Environ un mois après,,
elles commencent à donner. Lorfque la terre devient
trop sèche, on mouille légèrement après
avoir cueilli les Champignons. Dans des bâti—
mens couverts de ferres à légumes, & qui n’ont
pas la température des caves, & qui ne peuvent
le fermer aulfi exactement, les meules exigent
toutes les mêmes façons qu’en plein air j mais
elles y ccuretit moins de danger, n
« Une meule à Champignons celfant de produire
, on la détruit, on fépare le blanc que
l’on confêrve féçhemen t. Les débris de la meule,
peuvent s’employer aux mêmes ufages que ceux
des couches ordinaires.n
« J ’obferverai que. le fumier des chevaux qui
ne vivent que de paille & d’avoine eft très-
propre pour les couches & les meules à Champignons
; que celui des chevaux de labour &
autres qui ne mangent que du fom &. de l’avoine,
ou.du fon ou des fèveroles n’y vaut rien;
que celui des chevaux de fiacre y eft bon, quoiqu’ils
mangent du foin , parce qu’ils mangent
beaucoup d'avoine, & qu’on renouvelle rarement
leur litière; enfin que lorfqu’an entaffele
fumier defb’né aux couches eu aux meules , il
faut en rejetter tout le foin qui s’y trouve. »
La première obfervsticn que la nature de
eet excellent traité fait naître eft la différence
d’organifation des Champignons & des antres
végétaux. Le tonnerre & les éclairs, en général
les phénomènes de l’éleéîricité n’ont que peu ou
point d’influence fur les plantes , & s’il exifte
une influence , elle eft accélératrice de la végétation
: les Champignons au contraire en font
tellement affeélés qu’ils fe pourriffent comme
les fu bilan ces organifées , privées de la vie ; &
cette généalogie d-effets, qui en annonce une
dans les principesajoute encore,aux autres faits
r ui démontrent que les Champignons, font une
çriftailtfanon végétale , une agrégation fortuite
des parties d’un corps qui fe décompofe.
Outre les uf?ges; cul inaires , on emploie les
Champignons à d’autres objets. L’amadoue eft
la préparation d’une forte de Champignons,
foulée après fa déification , & dépouillée delà
partie dure qui l’enveloppe.
Le* oftiaques& plufieurs peuplades de la Sybé-
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ne, fe procurent une ivreffe avec Pagarîcus mufî
carius \ ils en mêlent la cendre à leur tabac pour
le rendre plus piquant, & après en avoir rempli
leur nez •> ils le bouchent, avec de la raclure
d’écorce de faute-, ec qui leur caufe une inflammation
qui les préferve d’être gelés, n Déc. des
Sav. Voy. T. 2. Si Gmelin n’a pas abufé du privilège
des Voyageurs, cet ufage eft très-fingulier*
( M. Re yN-'ER- )
. CHAMPIGNON de Malte. Plante parafite
d’une forme iingulière, femblable à celle d’un#
clavaire fimple.
Linnoeus le décrit fous le nom de Cynomotinrn
ccccmoeum VoyC{ Ç y n o m o i s . ECARLATE*.
(M . Reynier. )
CHAMPIGNON des couehes. Ceft I’Amà-
nite comeftifclë du Diél. de Bot. & I’àgariq
comeïîible de la Fl. Fr. Agaricus campefîris. X*
Voy-. 1 Amanite. N.° 51. ( M. Da v p k in o t . )
CHAMPIGNON d’eau. Sorte de jet d’eau fors
gros & très-court, accompagné d’une coupe en
plomb ou en marbre qui fait prendre à l’eau
en tombant en nappe, une figure fphérique.
Les Champignons .d’eau fe placent ordinaire»
ment dans des baffins-à la tête des cafcades dan#
les jardins fymmétriques ; ils fervent quelque-»
fois d’accotupapn emer.r aux grands jets d’eau ;
alors ©n les place dans les- angles des baflins*
(M. Tjioitin. y .
- CHAMP EURE. On donne ce nom dans que!-»
ques-ims des Départemens de la France à des
gelées blanches tardives, qui gèlent fouvent les
vignes St les autres plantes tendres. On dit des
végétaux qui en ont -bouffon qu’ils ont ét-$
Champlés.. ( Jf. Tu ou in . )
CHAMPÔNNIER ou CIIAPONNIER. O u
appelle airfi un cheval loog-jointé, c’eft- à -
dire qui a les paturons longs , effilés & trop
pleins. Ce terme eft vieux & conviendroit plu-»
tôt aux boeufs, qu’aux chevaux. Ancienne Encyclopédie.
{M. P Abbé Tessier. y
CHAMP-RICHE d’Italie; le fruit de ce Poi*
rier eft gros d’une forme allez ovale ; l’oeil eft -
enfoncé, la queue allez longue & fans enfoncement
à fa bafe. La peau eft vert-clair, tachéô
de gris, la chair eft blanche, caftante & bonne
en compotes ; il mûrit en Décembre & Janvier.
C’eft une des variétés dn P y rus corpmunis X.
Voy.ii Po ir ie r dans le Diéhionnaire des Arbres
& Arbnftes. ( JH. Re ynie r . )
CHANCEL1 ERE. Variéré du pêcher dont les
fruits loin d’une belle grofieur un peu alon-
gés, couverts d’une peau très-fine & rouges du
côté expofé-au foleil. La chair eft pleine d’un©
eau fucrée. Il mûrit en Septembre.
C’eft une des variétés de 1 'Amigdalus Perfîea.
X. Voyéi l’article Amandier dans le Dièlion-
naire des Arbres & Arbufles. (M Re ynie r .'}
CHANCELIERE à grandes fleurs. C’eft une
des nombreufçs variétés du pêcher. Perjïea flprg
tnagno fruSa minus aftivo , pauluîiim Verrucofo
dilude .r.ubente. Duham. Voyei Diél. de Bot. au
mot Amandier- N.° i . Var ie?. ( Af DAUPHIN
OP* y
CHANCI, CHANCIR, CHANCISSURE. En
Aigri culture, ce mot eft appliqué à différens
•objets.
On dit que le fumier fe Chancit lorfqu’îl
commence a blanchir & à produire de petits
filamens. Le fumier Chancit par trop de féche-
refleou par trop d'humidité. Ces deux extrêmes
font également à redouter pour la conservation
du fumier <& fa bonne qualité.
Les racines des végétaux Chanciffenr lorfque
la terre dans laquelle ils font plantés laifiè
•des vuides autour d’elles. C’eft une des raifons
pour iefquelle-s on choiiit, pour planter, un
-teins fiée, •& le moment où la terre, étant friable,
puiffe s’infinuer aifémenc entre toutes les
racines. Un excès d’humidité occaûonne auffi
Ja Chati ziffure des racines, & fi elle eft continuée
pendant long^tems, elle finit par les faire
périr. Dans ce cas, on defsèche la terre ou par des
-rigolles, Ou en buttant les arbres avec des matières
moins perméables à fieau que la terre. :
JVIais, li là maladie a fait des progrès, il eft plus
sûr pour conferver les arbres qui en font atteints,
de les changer de place. On les lève
.avec précaution dans la faifon convenable; après
avoir vifirté les racines & fupprimé toutes celles
•qui font Chancies on les lave à plufieurs reprises
& on replante les arbres dans une terre moins
compaéle .& à une pofition moins humide.
Les feuilles font attaquées de la Cbanciffure
îorfque les végétaux font placés dans des ferres
où l’air eft chaud,- humide & flagnant. C’eft en
général le défaut des caves, des orangeries enfoncées
en terre & de celles dont les trumeaux
Sont trop larges par comparai fon avec les fenêtres.
.Si l’on ne fe hâte' de Sortir les plantes
dont les . feuilles commencent à Se Chancir ,
bien-tôt cette maladie attaquera les jeunes rameaux,
pafiera aux branches & finira par faire
périr les plantes. Si le tems ne permet pas de
Sortir les arbres , alors on peut employer le
feu pour corriger l ’air vicié de la ferre ■ & il
faut couper avec foin toutes lés parties des
plantes qui feront Chancics afin d’arrêter les
progrès de 'la maladie. ;( M. Tj/okin.}
CHANCRE dans les animaux. Tumeur dans la
bouche ou fur la. langue du cheval, du boeuf
de l’âne 3 remplie d’une humeur roufte
<& fi tu de., qui fe fart jour d’elle-même .& creufe
la partie Sur laquelle elle fe trouve. Les aphtes0
pleins de férofité & quelquefois teiminés par
•une pointe noire, font de perits -Chatrcres.
Les remèdes de ce Chancre confiftent à ratifier
la partie avec un infiniment pour en
faire fortir le fâng, à laver fouvent la plaie
av.ee une infufion de rhuë & d’ail dans du vinaigre,
eti y ajoutant un peu d’eau-de-vic canv
phrée.
Cette maladie eft ordinairement épizootique.
On l’appelle alors Chancre volant, Pujlule maligne
y Charbon h la la iguc. Voyei Char bon.
Il furvient des Chancres dans le nez des ch»
vaux attaqués de la morve. V-yq; Morve &
les mots précédents dans le Dictionnaire de Médecine.
(M. VAbbc Tessier. )
CHANCRE dans les végétaux. Maladie également
horrible de mus les êtres organifés, dé-
compofiticn partielle de l’individu qui, par fon
extenfion graduelleattaque les principes de
la vie & caufe fa mort. Les végétaux comme
les animaux, y font fujets ; & . la cauSe de
cette maladie eft la même., c’eft une déforga—
nifation locale de la partie çù le Chancre fo
forme. Cette déforganîfation paroîr avoir deux
caufes diflinéles ou une plaie con tu fe qui, réparant,
froifiant beaucoup de molécules intégrantes
du corps,, oppofe un plus grand obft-
tacle à leur rapprochement, eu une obftruéHon
dés vaiffeaux d’une partie quelconque qui y
gêne la circulation des fluides, ils s’engorgent,
fo corrompent & détruifent lc-s parties en côn-
îacl\ Cette obftruélion peut venir, oit de la
màiivaife qualité des fu-cs, ou de leur furabon-
d an ce, ou enfin de leur dlfette qui produit l’ol>Ii-
tération des vaîfieàuX.
Une fi-ffure dans l’éçorc-e d’i-.n arbre, une sm-
putation wnl-parée & qui préfontc des cavités
où l’eau féjottme, une gciivare négligée, une
furabondance de fumier font toutes des caufes
génératrices du Chancre dans les .arbres. Voyej
le Diélicnnaire des Arbres & Arbufles. ’
Gn vient de reconnoltre, en Angleterre
près de Kenfington,, une nouvelle maladie qui
attaque exclufivemënt les jeunes branches des
pommiers. Elle eft caiifée par un Kermes velu
dont le fuc eft rouge., il produit une excref-
fénee par fa fuccion où le Chancre fe forme,
& 1 -arbre* périt. Les figuiers de la Dalmatie font
fujets à une maladie, de ce genre qui eft, dé
même, produite par un Kermès.
Les végétaux herbacés, quoique moins fujets
aux Chancres que les végëraux ligneux , .en font
qudquefc-is.attaqués. Les galles & autres ex—
croiffances qui font formées fur certaines .parties
de végétaux par la pîquure de -certains infectes
font fujettes, au bout de quelques teins, i
être attaquées d’ un Cliancre.qui fe propage =dâns
le refte de l’individu J ’en ai vu dés exemples
fur Tépervier des bois, for le glechome, fur
l’oeillet, &c. Voye\ C r ochet. On peut encore a f
fimiler. au Chancre, pui fqu’ell e a le même principe
une màlaclie des;végétaux qui eft confondue avec
la jaunifiè. Les parties charnues de la plante fo
décqmpofent tandis que les épidermes reftenc
intaéles, & ce mal fe propage dans tout rindî-
vidu & caufe fa mort. On ne peut attribuer