
couvertes d'un duvet Heu verdâtre. Il diffère du
n." 1, par la couleur du duvet qui recouvre les
graines, qui font aufli plus petites.
N • 9 Cotonnier de Soie à fruit dtvife en cinq
loges. Il diffère des n.”‘ y & 9, en ce que fon
fruit eft au moins le plus grand nombre, eft
divifé en cinq loges, contenant chacune cinq
femences noires fans duvet adhérent deffus.
N ° 10 Cotonnier de Soie h fruit divtje en quatre
loges. 11 diffère des n.*’ 7 & 9 , en ce que fon
fruit s’ouvre en quatre loges, contenant chacune
cinq à fix femences fans duvet adhérent deffus :
Le Coton ell plus rude que «les précédens.
Culture du Cotonnier a Sainte-Lucie.
A S a in te -L u c ie , dit M. Caffan, plufieurs
nlanteurs avoient commencé à abandonner la
plantation des Cannes à Sucre pour employer
leurs terres entièrement à la culture du Coton,
cette denrée ayant été recherchée avec beaucoup
d’empreffement à 1 époque où le Mémoire
de M. Caffan fut écrit.
Le Cotonnier y eft produit de graines, que
l’on sème en Juin & Juillet ; on creufe de petits
trous à la diflance de quatre, cinq ou fix pieds,
fuivant la qualité de la terre, & on met dans
chaque trou, cinq ou fix grames de Coton, qui
au bout de huit jours, pouffent ordinairement
autant de jets; on laiffe monter les plus vigoureux
& on détruit lés autres. La cueillette a
laquelle on emploie jufqu’aux plus petits Nègres,
fe fait fix mois après la femence, c eff-a dire,
en Décembre & Janvier, & fix mois après on
en fait une fécondé. Le Cotonnier T
fort haut, fi on navoit foin de léteter a la
h a u t e u r d e q u a t r e ou cinq pieds, p o u r f a v o n f e r ,
f a r a m if ic a tio n & f a f r u f t ih c a t i o n .
fuivi. Cette opération fera principalement in-
difpenfable, lorfque les vers qui s’attachent au
Cotonnier auront infeété cet arbre, parce qu elle
fera un moyen fûr de les détruire.
Le carré de terre planté en Coton donne,
dans les excellens fonds, jufquà douze cents
livres pefant de Coton, qui, à raifon de 200 livres
tournois le cent, que cette denrée a valu en
1788, donnoient un revenu de 2400 livres tournois
Le Cotonnier fe plaît dans les terres sèches,
lé-ères & près des bords de la Mer; il ne dure
ordinairement que quatre ou cinq ans, au bout ,
defquels il faut le renouvellerg fans quoi 1 ar-
hriffeau ne produit qu’infimment peu. Cne Co-'
tonnière reffemble de loin à une plantation de
v'»ne & il y a de quoi s y méprendre. La plus
grande partie des planteurs de Coton ont 1 u-
ïaoe de tailler cesarbufies, après la fécondé cued-
leue quoiqu’on leur ait démontré combien çe
procédé eft nmfible. Les bons Agriculteurs , loin
de tailler l’arbriffeau, en enlèvent entièrement
toutes les branches & coupent le tronc a deux
0« trois pouces de terre. L'expénence a prouym
en effet, que les jets qui pouffent de ces chicot
donnent une récolte infiniment plus abondante
que celle que l’on obtient par 1 ancienne mé
diode- c’efit linfi qu’en agiffent les Colons de Saint-
Vincent& des Mes Anglaifes, &un fuccès^confiant
iuftifie leur conduite. Deux ou trois habitans de
Sainte-Lucie ont déjà travaillé d après cette méthode,
& il faut efférer que leur exemple .fera j
• par carré de terre, qu’un feul Nègre eft
en état de cultiver. Mais il s’ en faut de beau- |
coup qu’on doive fuivre cette efiimation pour
toutes les terres qui font en Coton, puilquon
évalue généralement leur produit dans les bonnes |
années, une terre portant l’autre, à 4^j? hvres
pefant, qui, à raifon de 90 & 90 livres te I
cent, que vaut dans ce moment le Coton dans^
nos Ifles, ne préfentem qu’un produit d environ
420 livres tournois par cairé de terre, ce pro- |
duit fuffit pour les dépenfes de l’habitation, pour
celles du Propriétaire, pour la nourriture des
Nègres, & le remplacement de ceux qui meurent; |
de manière qu’un coup de vent ou un autre accident
imprévu occafionnent au Colon Cotonnier I
des pertes irréparables, fans compter qu il ny
a pas de production plus délicate que celle-là:
un vent un peu fo r t , des pluies un peu abon- |
dames pendant la récolte, en font perdre la plus
grande quantité, & un vent du Nord tant ion
peu froid, lorfque le tems de la fenaiion ar
rive, ôte prefque toute efpoir de récolte.
L ’Ifle Sainte-Lucie a eu jufqu’à quatre cent
cotonnières, qui lui ont donné pendant quelques
années au de—là de deux millions pefant de Coton,
qui, à raifon de 174 livres tournois le cent qu’on
Tachetait fur les lieux, lui faifoient un revenu
d’environ 3,50c,c’oo liv. tournois, dont les deux
tiers au moins & prefque les trois* quarts étoient
enlevés par le Commerce interlope : aujourd’hui
ce revenu eft diminué de plus des deux tiers I
par la baiffe de cette denrée, & par l'abandon
qu’ont fait plufieurs habitans de cette efpèce de
culture, | , I , 1 , i>
La plus grande partie la plus pénible de 1 exploitation
de cette denrée, eft de la dépouiller
de la graine -, la machine dont on fait mage a
Sainte - L u c ie , eft la même aue celle que l’on
emploie par-tout*, elle confifte en deux cylindres
de bois fort dur, & qui font placés horizontalement
l’un fur l’autre au point de fe toucher
: chaque cylindre a un pouce de diamètre.
Une roue attachée à l’extrémité de chaque cylindre
& que Ton met en mouvement à laide
du pied, par une preflïon fort légère, facilite
le méchanifme. On vient de conflruire à Sainte-
Lucie un grand moulin à Coton , que 1 eau tait
mouvoir, l’eau tombe fur une grande roue perpendiculaire
à l’horizon, qui fait mouvoir un
grand cylindre de bois de quarante pieds de ton»
& de vingt pieds de diamètre. Ce cylindre dans
£, rotation, fait rouler fix, huit ou dix moulins,
tels que ceux que nous venons de décrire, &
qui fe trouvent placés de chaque côté, il le fait
mouvoir au moyen d’une corde dont il eft entrelacée,
& qui entrelace en même-tems, d’une
manière convenable, toutes les petites roues^ de
ces petits moulins. Cette machine dont l’invention
eftdûeaux Anglais ne coûte que 7 à 8,ooolivres,
lorfqu’on a un canal d’eau à fa difpofttion. (Mém.
deM- Caftan fur la culture de Tlfle Sainte-Lucie.
Voye[ les Mémoires de la Société d’Agriculture.
Trinïeftre d’Eté, année 1789).
Culture du Cotonnier a Cayenne & la Guiane Fran-
çaife 3 d'apres Bajon & Préfontaine.
« Le Coton, dit M. Bajon, eft fans doute la denrée
qui mérite le plus d’attention des habitans de
Cayenne, après le Sucre. Son prix avantageux
& plus ftable que celui des autres marchandées,
fa qualité fupérieure à celui que l’on tire des
autres Colonies, font des grands motifs pour
redoubler les attentions fur la culture de l’ar-
briffeau qui le produit. >5
et L’arbre connu fous le nom de Cotonnier eft
très-délicat*, & il exige beaucoup plus de foins qu’on
ne l’imagine. Il croît avec facilité dans prefque
toutes les terres*, mais, dans les unes, il périt,
lorfqu’on croit qu’il va entrer dans le meilleur
rapport *, dans d’autres, il vient avec beaucoup de
force, dure plufieurs années, mais fon fruit ne
peut point acquérir la maturité qui lui eft né-
ceflaire, & ne donne prefque pas de Coton;
enfin dans un petit nombre d’endroits il vient
très-bien, dure long-tems, & produit des récoltes
abondantes. Si Ton avoir examiné avec
attention la nature de cette plante, & les phénomènes
qu’offrent fa végétation & fon fruit dans
le rems des récoltes, on auroit pu en étendre
la culture bien au-delà de ce qu’on a fait. L ’expérience
a prouvé, depuis long-tems, que la plus
grande partie de celui qu’on a planté dans la
grande terre, & à quelques diftances de la Mer
( quoiqu’il y croifie bien) ne donne qu’un foible
produit-, les récoltes de celui qu’on a planté dans
les terres defféchées, où il devient très-bien, manquent
aufli prefque tous les ans. Ce n’eft donc
qu’à quelques endroits, fur les bords de la Mer,
qu’on le cultive avec un peu de fuccès. Il vient
avec afiez de facilité dans Tlfle, & fon produit
y eft prefque par-tout avantageux, mais la terre
la plus belle & la plus fertile, eft à celle de
la Montagne que nous avons dit s’appeller la
Côte. Nous avons indiqué les caufes qui ont
agi fur cette Montagne, & qui l’ont rendu fertile,
non-feulement par le Coton, mais encore pour
toutes les autres denrées. >>
î Le Cotonnier exige donc une terre cultivée ; il
*eut aufli être planté avec foin & avec méthode :
nous nous propofons d’examiner d’abord ces deux
points, & de montrer enfuite qu’il eft nécefiaira
de choifir la terre qui lui eft la plus propre. >>
« Les racines de cet arbrifieau font délicates &
ne s’étendent pas bien profondément. Sa végétation
eft très-prompte, & fix mois après fa fortie de
terre, il commence à donner du fruit. Planté
dans des terres neuves qui n’ont jamais été remuées,
& qui par conféquent font très-com-
paétes, il pompe très-promptement les fucs propres
à fa végétation, qui font répandus dans la
couche extérieure de cette terre ; ces fucs une
fois épuifés, l’arbre périt prefque tout d’un coup.
Il n’en feroit pas de même fi les terres avoient
été bien labourées & bien défrichées avant
de le planter, & qu’on eût continué enfuite à
donner un ou deux labours tous les ans , aux
environs & à quelque diftânee de tous les pieds
de ces arbres. Il faut cependant avoir foin de
ne point endommager les racines du Cotonnier,
ce qui eft d’autant plus facile, qu’elles ne pivotent
prefque point, mais s’étendent, ou tracent
latéralement; avec ces foins, iiscroîtroiem
beaucoup mieux, & dureraient plus long-tems.
Les champs employés à la culture ordinaire &
abandonnés, comme n’étant plus propres à rien,
feroient fans doute très-propres à la plantation
du Cotonnier en les défrichant comme cela fe
fait avec les terres plantées en canne à fucre.
« La méthode employée à Cayenne pour planter
le Coton me paroît vicieufe & contraire à fon
accroiffement; on eft dans Tufagé de le faire venir
de graine, & pour cet effet, on en met dans
un champ, par petits tas, fans~ordre & fans
apprêts; on les couvre légèrement avec un peu
de terre. Toutes ces graines naiftent les unes
fur les autres ; au bout de quelque tems on
farcie ce champ, pour couper toutes les herbes
qui y font venues, & on arrache* une partie
de plantespreffées & entaflees les unes contre les
autres, de forte qu’on n’en laiffe plus que deux
ou trois dans le même endroit ; on les chauffe légèrement
, & on les laifl® grandir. Ce champ ainfi
femé, fans aucune précaution, & fans aucun ordre,
au lieu de paraître difpofé par le Cultivateur, pour
produire du Coton, femble au contraire, n’être
qu’une pépinière, beaucoup plusépaifie& pluscon-
fufe que nos pépinières d’Europe. Les Cotonniers
grandi fient, fe bouchent de tous côtés, & s’étouffent
au point qu’ils ne peuvent prendre qu’un ac-
croiffement médiocre, le plus grand nornbrçs’élève
feulement en forme -de verges; & l’àrbre
ne peut prendre aucune confiflance, ni pouffer
aucune branche latérale. Cette manière de planter
le Coton, qui eft la plus générale à la Guyane,
eft très-mauvaife; & c’eft avec peine qu’on voit
des habitans très-anciéns, qui paroiflem ne pas
manquer d’intelligence, la fuivre avec opiniâtreté.
Si on veut la combattre 3 ils ne manquent pas