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planes, fe refferrant, & vers leur extrémité;,
s’inclinant un peu en arrière ; leurs bords font
légèrement veloutés St blanchâtres. Il leur füc-
cède des houppes argentées & foyeufes, formées
par les queues des femonces, qui mûriflènt
en Septembre. Les racines font vivaces.
Cette efpèce, une des plus agréables de ce
genre, fe trouve dans la Hongrie & dans la
Tartarie. Elle eft commune dans les jardins de
l’Europe.
16. L a Clématite du J apon moins connue
que la précédente , à fleurs purpurines, longues,
rondes, fe produisant, feul-à-feul, fur les bords
des articulations de la tige, très-menue & grimpante
, au milieu des feuilles qui y naiffent pin-
fleurs enfemble , & qui portent, fur des queues
communes, des petites feuilles ovales, oblongues ,
dentées dans leur moitié fupérieure , nous pa-
roît, ainfî que les fu'ivantes, trop intérefl’antes
pour que nous n’en faffions pas mention. Elle
fe trouve au Japon, & elle fleurit en Août &
Septembre.
17. Clématite a grandes p leu r s . Les
fleurs font eflèélivement grandes, belles, jaunâtres,
à divifions ouvertes, ovales, pointues,
naiflant feul-à-fcul aux articulations, qui portent
des feuilles, oppofées , à queues communes;
prefque rrois fois divifée en trois, en manière
d’aile, affifes & avec des petites feuilles ovales-
pointues , fans dentelure , rarement incifées,
velues , de la grandeur de l ’ongle , & à deux ou
trois enfemble a chaque divifion. Elle croît au
Japon.
18. C lématite a s ix pétales. Cette plante
grimpante a l’afpeél d’une Clématite ; les fleurs
jaunâtres & à flx diviflons ouvertes. Elle fe trouve
dans la nouvelle Zélande.
Culture.
Plaine terre, vivaces, 2 , 15. Ligneufes,
1 , 4 , 5 , 7 , ï ï , 12.,. 1 5 , 14 , 15.
Orangerie, 9, fa variété C. 10.
Serres tempérées qui fuffird.it probablement à
la i8.e , cl 18.
. Serre chaude. 6 , 8 , 1,6 , 17;
Cette difîinélion nous paroît convenir aux
Clématites. Nous indiquons l’orangerie pour les
n.os 9 , fa variété C . , & 10, feulement pour
conferver leur feuillage, & pour jouir de leurs
fleurs dans tous les jardins d’une pofition moins
méridionale que Paris.
LesCl 'inaîites n’exigent d’autres foins que d’être
fontenues- par de folides tuteurs & placées à une
grande diflance des arbrifleaux quelles étouffe-
roiênt- on qui leur, nnifsient. Leur .goût pour
l’air élevé, fe. manifèfte affez par leur port
& elles ne fleurirent beaucoup , que loifqu’elles
font en pleine jouiflance. Quoiqu’elles foient
en général peu difficiles fur la nature du terrein
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& fur l’expofition, on a foin néanmoins de ré-
ferver les places les plus, avantageuses au n.u ^
qui fleurit d’autant, plus tard, que le fonds-eft
plus frais & qu’il eft planté plus au Nord •; aux
n.® 9 & C. 10 C , E , D , E , du n.° n f
n.° 13. Elles font d’une culture très-facile, &
-tellement que les Hivers détruifent les tiges m
quelques-unes, altèrent fi peu leurs racines
qu’elles donnent au Printems fuivant des far-
| mens plus^ vigoureux. Dans les petits Jardins,
on rabat quelquefois les tiges du n/ 12 & de
la variété D , & li l’on veut avoir des fleurs en
Septembre & Oélobre, on fupprime, à la fin
d’A v r il, les pouffes du Printems-; elles font
bien-tôt remplacées. On débarrâflè, bn Automne,
de leurs tiges, les vivaces. Celles-ci fe^multiplient
ailément. Il ne s’agit que de partager
leurs racines avec un couteau bien tranchant
& d’avoir foin de laiflèr deux ou trois oeilletons
à chaque fragment. Ôn obferve feulement
que , fi le ;fond-de -terré-eft. humide t -'Cette opération
qui- fe fait ordinairement en Autoinné,
fedoit retarder jufqu’au commencement de Mars.
Mais cette même attention a lieu à l’égard de
toutes racines qui fe partagent. Jamais on n’cft
tenu de les féparer , hors le cas-d’eni communiquer
ou d’en garnir ailleurs pûifque ces
Plantes, ne pourriffent point au coeur , &. ne
■ s’altèrent point.
On retire quelquefois.des dragons de quelques
efpèces des hgneufes ; mais comme on ne peur*
pas compter fur cette reffource , on eft tenu de
les marcotter^ On ciioifit, non une branche boi-
, fée , car les raainesfe feroient attendre deux ans,
mais une de Pannée , qu’en Septembre , apiès
lui avoir fait une entailie , l’on couche & aft'u-
~jetât avec une fourchette dans un enfoncement
de trois à quatre pouces , qu’on a fait à portée,
qui fe recouvre de deux pouces de bonne rerie,
& qui fe comble avec du vieux tan ou du terreau
, afin que les gelées n’interrompent pas la
réparation du défordre que l’on vient d’ô'cca-
fionner , d’où réfulrera la forti’e des racines au
pied de la branche, que l'on fèvera én Sep-'
tembre fuivant, en la coupant am-deffus de tene,
près du fujet auquel elle a été.empruntée. INous
eflimons qu il vaut mieux la laiflèr paffer le fécond
hiver au même endroit que de l ’enlever, pull-
quelle ne peut encore figurer en place, ainft
qu’elle ièia en état de faire à l’Automne fui-
vant ; on évite une tranfplantation, & l’on gagne
prefque le produit d’ u n e fève. Ce p ro c éd é toui
fiuiple & d u n fuccès afiuré , s’applique1 à toutes
les Clématites ligneufes -, efpèces & variétés.:
Les 2, 3, 15 exceptées, toutesife multiplient
par boutures au mois.de Mars; on; place, les boutures
dans de petits pots remplie de terre coni-
poféede moirié terreau & moitié iâble de bruyère.’
Qn les enfonce dans une couche de tan chaucc,
recouverte d.’un chaflis. Qn les arrofe trois fri*
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Jafetnaine *, on donne d e i ’airtous les jours, en
entr’ouvrant le chaffis^^fe l’on fient, au moyen
d’un pailla (Ton à l’abri du Soleil , & trois mois
après les boutures font enracinées. On les fami-
liarife peu^à-peu à l’air extérieur : celles de ferre
chaude s’y placent fur des tablettes, les autres
fe mettent en' pépinière à (ix pouces de diftance.
La manière de faire des boutures qne nous
avons indiquée fans culture; ( Voye\ f>n article)
convient encore à merveille aux Clémathes de
pleine terre.
Le troifièiné moyen de multiplication pour
les Clématites','fans diftinélîon , éfl le fernis :
mais il n’a prefque rien en fa faveur. Si on ne
lème pas dès la maturité des graines, ôn n’en
doit rien attendre avant la fecônde année. Il eft
vrai que feméès aufti-tôt que mûres, les-graines
lèvent à la fin du Printems fuivant, fi les pots
ont été mis'fur douche & fous chàffis ( Voye[
Jon Article. ) ; mais combien d’années faut - il
attendre,. pour que les pieds fbient es état de
le produire & de donner des fleurs, fèul agrément
à-peu-près qu’ils-peuvent procurer. On
fent bien que nous diftinguons, dans ce c a s ,
les travaux dè ceux qui vileroient à obtenir des
variétés-nouvelles*
Les • Clématites de ferre chaude s’y "cultivent
à-peu-près avec la même facilité que les autres
en pleine terre ; elles y caufent beaucoup d’ombrage
, & la ferre chaude n’auroit5 probablement
pas été‘imaginée pour elles'; mais les n.oS 16,
17& 18, y: doivent dédommager, parieurs fleurs,
de la place qu’elles y occuperont : fur la i8.e,
nous obferverons que laferre tempérée fuffirôit,
& fi nous la plaçons en ferre, ce n’eft que par
prudence, & , en quelque forte , pour linter-
Ces Clématites font d’une très-grande reffource
pour l'ornement des Jardins. Elles couvrent élé--
gamment des berceaux, des tonnelles ; elles font
propres à déroger à la vue des endroits qui-ne
font qu’utiles ou néceffairement faits pour né
la point arrêter agréablement : mais le goût doit
préfider à leur diflributîon. On ne doit pas oublier
que l’Art eft de tacher l’A r t , & qu’il ne
plaît jamais davantage qne lorfqu’il fe fait un
peu deviner, ou quand il fe montre fans prétention.
Les 2, 3 & 1 5 , font des plantes de
grands parterres, de parterres de bofquets qui
figurent encore à merveille fur les devants dans
frs jardins pavfagiftes ; ’ la 15.e fu r - to u t, qui a
reçu il y a long-teins tous les fuffrages,- en
feraencorel’ornement.A l’égard des autres, elles
& placeront dans les ruines , dans les bofquets,
dans les lieux, trop éclaircis, où leur port ar-
rondi ou étendu fe pliera aux commodités lo -
calës', fuiv'ra en quelque forte le defir pour
contenterl ’oeil par-tout où l’air libre pèrmettri
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Je développement & i’érendue d'une belle guirlande.
Hiftorique, vertus & propriétés.
On doit à M. Tournefortla 5e. efpèce qu’il
apporta du Levant; on prétend que la 10e. a
été dépofée au 'Jardin National par M. Richard.
Toutlc mondeeonnoîtla propriété efearotiqué
de la Clématite n.® 1, & l’abus qu il faut peut-
être d’abord reprocher à la richefle infenfible
qu’en fait l’humanité indigenre & avilie , pour
exciter la commifération ; mais on ne fait pas
généralement que la fixième/efpèce paroît avoir
la propriété efearotique plus exaltée,, puifque
les feuilles pilées & appliquées tiennent lieu ,
à Madagafcar de mouches cantharides. Puïflè
cette plante tranfportée dans le continent Européen
s’y acclimater, & faire bannir de la Pharmacie
une poudre, utile àla^bonne heure, mais
dont l’emploi eft fi dangereux pour certains v if-
çères. Cette efpèce eft tellement propre à combattre
les maladies qui reconnoiflen.t pour çaufe
les férofités que les feuilles pilées, & entre fçpt
à huit doubles de linges, pofées légèrement fut;
la joue , enlèvent le mal de dents, en amenant
les férofités.
M. Dambourney ( Voyei art. Cône ) dit que
les farmàns du n.° 1 , hachés & cuits pendant
deux heurès,, .donnent un jaune à - peu - près
comme celui des racineè de Bourdaine.
Les farmens de la même efpèce fervent à
faire des ruches, &c. Si on les dépouille de leur
écorce, ils font propres à faire de jolis paniers.
( M. Q uesne. )
On emploie., dans quelques cantons du
Bas - Languedoc , la Clématite comme fourrage.
C’eft l’efpèce appellée , par Linné , ÇU-
matis fiammula , quatrième efpècë. Les farmens
de cette planta rampent & !s’étendenf beaucoup :
fraîche,' elle enflamme la bouche ; sèche, elle à
feulement le goût herbacé. Elle croît dans les
lieux inculres, dans les dépôts fablonneux de la
Méditerrannée , tels que ja vafie plaine entre
Maiiguio & Aigues-mortes, les Pinades de Saint-
Jean & de Labié, Syvereal, & c . , fuivant M.
Dorthes , qui a adrefle à la Société d’Agriculrure
quelques notes fur cet objet. On a foin de ra-
mafler la Clématite dans ces endroits, en coupant
les farmens près dé la tige principale; on en forme
de petites bottes, qu’on fait fécher, & qui pèfent
un peu plus d’une livre. On en donne aux bef-
tiaux dans toutes les occaflons où on leur donne—
roitde l’avoine; ils la mangent avec plus d’appétit.
Les perfonnes qui en ramaflent au-delà de la
confoinmation de leurs befiiaux, en vendent fur
le pied de cent fols le cent. Il y a des Fermiers
qui en recueillent1 jufqu’à onze mille bottes
par an.
( L e s d é t a i l s , d o n n é s p a r M . D o r th e s - , f u p p o f e n t
M m i j