
trnces , do changer quelque chofc à là régla ;
qu’on sied faite yla fagefte l’exige, la rai'fon le
commande. -
Il eft d’ufage d’attacher le; Chevaux à la charrue 1
le matin, an lever du loltril, & de les ramener à
onze heures à la ferme ou à la métairie. On les
reconduit aux champ- à une heure , julqu’après
le. coucher du foieil.-• .
Ceux qui charient avec-leurs Chevaux fur les
.grandes routes, partent de grand ritatin &| arrivent
à midi ou me 'heure à un’ lieu déligné ,
d’où ils repartent à trois heures ivif-’-u’à la tteic.
Dans la plus grande -partie de” l’année'cette
manière de régler lé travail des Chevaux ; n'eft
fuiette à aucun inconvénient; mais, dans l’Eté,
dans Us grandes chaleurs, on Uni à quoi on expofe
pes animaux; lorfqu’on les fait travailler p.ndant
les heures les plus chaudes 'de la journée. Les
Chevaux, il eft vrai ', font à l’abri depuis 'onze I
heures .jnlqu’à une heure.;Mais nc.lair-on pas
qtiecenains jours, des neuf heures du u atin , le
foieil eft très-vif; t& que depuis a tic-heure jufqu’à
quatre , on giille , de chaleur r Les. Chevaux
éprouvent cette chaleur pendant cinq heures', ,
deux avant & trois après midi. Les Chevaux de
voitures fur les toutes en éprouvent autant ,
mais plus le matin que le refte de là journée. ;
. [Quelque force qu’on leur füppofe , il eft im-
poflible qu’il n’y , en 'ait pas qui fuccoinbent.
Dans les ..heures de c h a leu r le s animaux font
plus, foibles, & fouvent on les frit aller du
même train que s’il -faifôit froid ; ils font tout«
nientés1 des infcèles, qui les piquent & augmentent
leur chaleur par l’impatience, qu’ils
leur caufent. La tête toujours baiffee-, ils. ref-
pirent & avalent 'unepouflière capable de les incommoder
beaucoup. La terre échauiFéc per les
rayons du foieil, eft comme ùnelmrrnàife , . en
forte-que-les Chevaux ’font; ; jroiir aihfi- 'dire,
entre deux feux. Aufli en voit - dtft fouvent
mourir aux champs' fons le . harnois, ou périr
brufquemént à l'écurie ou au pâturage,; d’autres
qui réftftent un peu plus,- gagnent des maladies
inflammatoires, prefque toujours mortelles, que
des ignorans ne favent à quoi attribuer , tandis
quelles font occafionnées par cette manière de
les conduire.’ , c 1 . .
,Qn prévièndroit ces incotivéniens fi,'dans les
jours de J u in ,’de Juillet où (TÂoût, félon le
climat v lorfqu'il fait de grandes chaleurs , fur-
tout lorfqne le teins eft difpofé à' l’orage, on
menoit ces animaux à la chamte*fte grand matin,
pour les ramener à neuf heures à l écérie , d où
ils netfortiroient qu’à quatre heures, qu’ilsQ’c -
tottrneroient aux champs, jufqu’â neuf ou dix
heures. 11 vaudroit mieux même,' en certains
jours , les laiffer totalement à l’écurie ^ que‘ de
les faire travaillera La conferyation des Chevaux
récompenferoit bien de la perte dii tems, & du
travail- Les jours oit on feroit qbligé‘ de‘ iie tes
pas faire fortir arriveroient rarement. Àinfi, la
pertè fèroit peu de chofe.
Les Conduéleurs dé voitures , par la chaleur,
doivent avoir les mêmes attentions*
Mais ceti eft pas tout-, car ii néfufib pas qu ils ne
foienc p^saux cbarnps pendant les meniens c e eha-
leur, ilfautencoreque, dans leurs écuries, l ia ie n t
aufli fraîchement qu’il eft pollible.Lesfenêtres & les
portes ou* ertes,exceptécelksuuiferoienr en plein
midi ou à I’expofirion du foled c-, ucnant,qu on doit
fermer .avec des canevas à caufe d s mouches;
de là litière hoüvellê J, de l ’eau jet e fur le plancher
&~le long dès murs, une boiflon abondante
| Lurs fourrages mouillés & un peu de ion
dans leur avoine, tels font les moyens qui peuvent
les rafraîchir dar-s leurs écuries & les empêcher
d’être au (ii fenfibles aux eff ts de la -grande
chaleur.
Dis Harnois.
L é s H a r n o i s f o n t 1 e t jù ip e n - .çm t d ’ u n C h e v a l
p o u r ê t r e m o n t é o u p o u r t i r e r . L è s C a v a l ie r s d e
f e r v e n t d e C h e v a u x e n n e m p l o y a n t q u e p e u ,de
h a r n o i s : u n e ( e l l e . îé g è : e , g a r n i e d e .le s ë t r . ie f s ,
fa n g le s & c r o u p i è r e , u n e b r i d e , u n b r i d o n &
u n e l o n g e , q u e lq u e fo i s u n c a p a r a ç o n , v o i la to u t
c e q u ’i l f a u t . L e lu x e d e s A m a t e u r s | a a jo u te
u n e h o u f f e p lu s o u . m o in s r i c h e , & a im a g in é le
r e f te d e l’ é q u ip e m e n t e n m a d è r e p lu s f in e p u p lu s
o r n é e . L e s G r a n d s d^ A fte o n t d e s C h e v a u x fu p e r -
b e in ë n f é n h a r n a c i ië s . .
P o u r é q u ip p e r u n C h e v a l d e c a r r o u e , o n a
d é ? h a r n o i s f f è s - è h â f g ë s & p lu s o ù m o in s c h e r s .
L e s h a r n o i s les .plus l in i p k s f o n t c e u x d es
C h e v a u x d e c h a r r u e , q u i t r a în e n t a u f l i l a v o i t
u r e , f o i t c h a r r e t t e , f o i t c h a r r i o t o u to m b e r e a u .
E n v o i c i l e d é t a i l 1 Ç ; l e p r i x e n 1 7 9 0 . ■— C e s
o b j e i s , à l ' é p o q u e . c ù j 'é ç r ï s ( e n 1 7 9 2 . ) , v a l e n t
p r è s d ’ t in t ie r s d e p lu s . . , . ; .
U n c o l l i e r d e c u i r r em p l i d e b o u r r e . 7'
U n e h o u f f e d e p e a u d e m o u t p n q u i
y eft" a t t a c h é e . .......................................................... ®
U n e c o u v e r t u r e e n t o i l e p e in t e , p o u r
g a r n i r l e d o s d u C h e v a l . 1
U n e r ê n e e n c u i r , q u i d u c o l l i e r v a a là
q u e u e , ................................................................................
U n e - b r i d e . ............. ..*■ p 4
U n e ,p a i r e d e b i l lo t s p o u r t e n i r te s
t r a i t s à l ’ a t t e le d u c o l l i e r .................. 1 I@
D e s . t r a i t s d e c h a r r u e e n c u i r d e
H o n g r i e . . . . . . ................................................. ... * * -5
D e s t r a i t s 4 ? c h a r r e t t e , en c o r d e ,
■ pelant 8 livres,*, :à 11 fols- la livre .. . . . 4 °
' Les fourreaux.de cuir pour empêcher
q u e l e s 't r a i t s n e p o r t e n t f u r l e f la n c s d u
C h e v a î C . . . . . . . . - v - ? • v - . • ■ • • • • • • • • 5
' U n j i c o ï . . . . . . . . . . . •-? • • • • • • • - • • ••• ’ * : 1 g
' ' Une longe, . 1 . .....................
I - -v c H B ' 1
1 U
Ve Vautre part.................. . , 17^
La retraite ou le cordeau pour diriger
les Chevaux à la voiture........................ 1
Il faut en outre au Cheval de limon
on brancard, un paneau garni de fa
felette. . ■ . .................. 8
L’avaloire ou mrre- cuines:.................. 24
La dofîière.............................................'• i °
La fouventriète......... ............................... 3
Les mancelles de fer pour entrer dans
les limons . - . . . • • «........................... * • • 5
Le berceau ouïe recuiement. ............ 4
Une peau de blérean pour couvrir la
Croupe...»......... ........................................ 5
On a quelquefois pour le Cheval de
limon, un collier à part, fa houfle &
une bride ...................................................... 15
Mais on peut s’en difpenfer. -
1 1 3tt 17*^
Les harnois de Chevaux de charrue ou de voiture,
dont je donne le détail , font ceux des environs
de Paris, de toute la Brie & la Beauce;
dans'les Provinces plus ou moins reculéis ces
harnois varient pour les formes , pour la matière
& par conféquent pour les prix.
Logement des Chevaux.
J’ai fait voir aux articles Bêtes a cornes & Bêtes
a lainey combien il étoit important de loger ces
befiiaux convenablement pour leurfantë, & combien
on avqit de peine à persuader aux hommes,
qui les foignent, qu’il falloir que les étables &
les bergeries fuflent très-aèréts., Le même degré
dhmportançe & les mêmes diflku’tés ont lieu à
Pég.’.rd du logement des Chevaux. En rapportant
les effets des conftruéfions vieieufes des étables
que j’ai été à portée de v oir , & des moyens-
employés pour y remédier ,. j’indiquerai quelles
attentions on doit avoir pour le logement des
Chevaux.
Les écuries de ferme , que j’ai examinées avec
le plus de foin , font celles de la Beauce. Leur
conftruéHon ne diffère de celles des étables , que
parce quon y a feulement pratiqué quelques
fenêtres de plus; mais elles font petites & rarement
ouvertes. La (impie analogie fuffiroit pour
faireconnoître que ces fortes d’écuries doivenrêtre
mal-fai ries, comme le fon f les étables, en raifon
de lichaLur que les chevaux y éprouvent, du
rems qu’ils y habitert } & de l’altération de l’air
qu’ils y refpirent. Mais l’expérience & i’obfer-
vation viennent à l’appui de l’analogie, en forte
que ce qui n’éto't que préfomption eft une vérité'
inconteftable.
J’ai vu des Chevaux périr du fang dans quelques
fermes de ia Beauce. L ’ouverture de leurs
corps préfentoit les mêmes phénomènes, que
Agriculture. Tome I I I .
celle des corps ces bêtes à cornes & des bêtes à
laines, qui mouroient de cette maladie. C’eft à
la difpofition des écuries qu’on doit, à ce qu’il
me femble, attribuer en partie cette mortalité >
puifqu’elle a ceffé ou diminué dans celles où
l’on a pris des précautions contre ia chaleur &
l’altération de l’air. A cette caufe il s’en joint
deux autres; favoir, la confiitution des Chevaux
.employés dans cette Province à la culture des
terres, & la manière dont ils font nourris &
conduits.
Tous les Chevaux qui fervent en Beauce à
l’exploitation des fermes, font entiers, vigou*-
reux , ayant les mufeies bien exprimés, , la
plupart, dans l’âge de la force. On leur donne
ordinairement à manger de l’avoine & du fain-
foin. Ce n’eft qu’en hiver, ttms où ils travaillent
pqu, qu’on fubftitue au (ainfoin de la paille de
froment; il eft rare qu’on les nourrifle de fon.
En Eté, ces animaux, après avoir été expofés prefque
pendant tout le jour à l’ardeur du foieil,
reviennent pour pafler la nuit dans leur écuries,
où la chaleur eft fi grande que la fueur leur
coule de toutes les parties du corps. Il fait quelquefois
fi chaud dans les écuries, que les Domef-
tiques, qui y couchent habituellement, préfèrent,
en Eté, de paffer les nuits à l’air ou fout
des hangards. 11 n’eft donc pas étonnant que les
Chevaux foient fujets à être attaqués du fang.
J’ofe efpérer que les Fermiers de'Beauce préviendront
cette maladie, s’ils procurent aux écuries
dè leurs Chevaux toute la fraîcheur & tout
■ le renouvellement d’air dont elles ont befoin,
en fe conformant aux principes établis dans le
plan que je tracerai au mot F erme.
La maladie du fang n’eft pas la feule qu’occa-
fionùent aux Chevaux de ferme les conftruélions
vieieufes des écuries. Le fait fuivant, qui mérite
d’être rapporté, en fournit une preuve
certaine. Un Fermier perdoit de tems- en - tems
des Chevaux. Je fais qu’en trois ans il lui en eft
mort huit. Ses Chevaux, au nombre de treize or—
' dinairement, étoient placés fur deux rangs, dan«
une écurie qui avoit quinze pieds de longueur,
dix- fept de largeur , fur une hauteur de treize
pieds. Par conféquent, en fuppofant la longueur
double, à caufe des deux rangs, & en retranchant
quatre pieds, largeur de la porte, l’efpace
entier pour les treize Chevaux n’étoit que de
vingt - fix pieds, & chaque Cheval n’avoit que
deux pieds de place ,. tandis que par - tout on en
donne trois, ce qui n’eft pas encore fuffifanr.
La hauteur de la porte étoit de fix pieds. EU»
fe trouvoit expofée au Levant, ainfi qu’une fenêtre
de deux pieds fur un , la feule qu’on eût
pratiquée à l’écurie. Celle-ci étoit abritée de trois
côtés; favoir, au couchant par l’habitation du
Fermier, au Midi par des granges, &au Nord
| par un hangard. Enfin il y avoit fous l’écuriè
1 une ancienne cave , où s’écouloient & fe confer-
T