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heure par jour, pour les befoins, il aura par-
couru 6952 toiles par heure, ou 116 toiles par
minute; fi on lui donne une heure, ce qui
paroit indifpenfable, il aura couru, à raifon. des :
7093 toiles , par heure, compris le teins de
relais, ou 118 toifes par minute.
Les relais en Angleterre font évalués à. 12
milles, qui égalent 9914 toifes, lefquelles font
4 lieues communes. Ainfi, on peut eftimer cette
courfe à 76 relais, pour lefquels -3 heures , à
raifon de 1 y Par relais, relie .96 heures dé
courfe, ou 122 toifes par minute.
Par exemple, de cette courfe-, on peut conclure
que, quand une courfe en polie eft de plu-
fieurs jours, il eft difficile & fort rare qu’elle
fuit de trois lieues par heure, toutes pertes
comprifes.
Dans le voyage aux Mes MalOuines, en 1763
& 1764, par D. Pernetty , en 2 volumes in- 8.°
1770 T. I .p . 7 7 , on voit qii’un dome-ftique
de M. de Bougainville, partit de St-Malo, vers:
le 5, ou le 6 Septembre 1762, pour porter une;
lettre, de fon maître, à M. le Duc de Choifeul,;
Miniftre à Verfailles, & fut de retour à St-Malo,'
avec la réponfe,, la 59.e heure après fon départ.y
De St-Malo à Verfailles, par Rennes, il y
a 47 polies : mais, par Dol, C.àën, Lizieux,
Mante & Saint-Germain, il n’y a que 42 polies &
demie. Ainfi, cette courfè eli 170 lieues de}
polie, qui, à trois lieues par heure „toutes pertes}
comprifes, exigent 56 heures | & il y auroit;
eu 2 heures y pour avoir réponfe du Miniftre,:
& reprendre haleine.
Cette courfe eli croyable, & confirme la'
moyenne ci-delfu-.
Un Chevalde folie, au pas ordinaire, chargé
de fon homme, a parcouru un efpace de 70
toifes, en 80 fécondés.
Un autre, chargé de même, l’a fait au grand -
pas, en 50 fécondés.' Ce qui fait pour le premier,
cinq pieds trois pouces par fécondé, &
pour celui-ci, environ 8 pieds cinq pouces. Ce
premier Cheval, à la continue, auroit fait 3150
toifes par heure , ce qui effi lé train ordinaire
d’un Cheval de felle. Le deuxième auroit parcouru
environ 5050 toifes; il éft plus rare de
trouver des Chevaux de cette vîteffe au pas. On
rencontre affez fouvent des hommes de cette
dernièré •vîteffe, même pour voyager long-tems.
M. Macquart affiure qu’en Rufîie, il neft pas.
rare de voir dès Chevaux faire 20 lieues communes
de France, fans s'arrêter.
De la force des Chevaux'.
■. Prefque tout ce qui concerne la force des
Chevaux effi .tiré du Recueil de M. Fourcroy.
On voit à Londres des Chevaux en état de tirer
. feuls, fur un efpace uni & peu étendu, jufqu’à fix-
milliers pefant, & qui en tireroient la moitié
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avec facilité, pendant un tems alfez confidérable.
Mais ces exemples paroiflênt être le maximum de
la force des Chevaux.
11 n’eft pas rare de trouver des Rouliers qui
faffent tirer habituellement quinze cens pefant à
chacun de leurs vigoureux Chevaux entiers,fur
les grands chemins de Flandre où il fe trouve peu
à defeendre, ou à monter. On dit que des ordonnances
ont fixé leurs charges beaucoup au-def-
fous ; mais cela n’eft point vrai.
Dansi’ufagè ordinaire des Particuliers, une voiture
attelée de forts Chevaux, peut porter huit cens
pefant par chaque Cheval, & continuer à travailler
ainfi toute une année,, fauf le repos des dimanches.
Si Us Chevaux font médiocres, on ne leur donne
que cinq cens, & c’eftfur ce pied que Von doit généralement
calculer dans les entreprifes pbur'le R o i,
toujours fans compter le poids de la voiture.
Cette Charge de cinq cens livres eft cependant
forte pour de médiocres Chevaux dans les mauvais
chemins.
Une voiture a deux Chevaux, chargée d’unmillier,
peut faire un voyage de y 00 toifes par heure ;favoirt
20 pour aller , 10 pour revenir, & trente pour la
charge & la décharge. Cette voiture feroit donc
douze voyages en un jour d'Eté,, depuis cinq
heures du matin jufqu’à fept heures du fo ir ,
en donnant aux Chevaux depuis onze heures jufqu’à
une heure pour fe repofer & manger. A
io co toifes de diftance, il faut une heure & demie
pour chaque voyage; la voiture n’en fait
que huit dans la journée. A 1500 toifes, elle
n’en fait que 6. A 2000 & 2500, elle n-’en fait
que quatre, dont deux le matin & deux le foir.
Enfin à 3000 toifes, il faudra trois heures &
demie pour chaque1 voyage ; ainfi, cette voiture
ne peut en faire que trois , & bien incommodé-
ment, fi les Chevaux n’ont une fécondé écurie,
pour fe repofer , dans le milieu du jou r , ne
pouvant revenir à la leur.
Deux Chevaux attelés à une charrue , & par
conféquent n’allant qu’au petit pas, dans une
terre, ni trop aifée, ni trop difficile , ont été
eftimés faire chacun un effort de 150 livres. Ils
peuvent, avec la charrue à tourne-oreille, labourer
110 perches de terre de 22 pieds, en un
jour, depuis le mois de Mars jufqu’à la Touffaints,
& depuis ce tems jufqu’au mois de Mars environ
• 80 perches. Dans lés:pays à grandes charrues, ils
labourent un tiers de plus; quand les terresfont
en petites-pièces, ils labourent un dixième de
moins. Deux Chevaux pourroienr, en un jour,
conduire douze voitures de fumier aux champs,
pour engraiffer 150 perches, & ramener à la ferme
douze voitures de gerbes, chacune de 1^.4 gerbes
de trois pieds huit pouces de tour.
J ’ai rapporté au mot C har'retier le chemin
qu’avoient fa it, fous mes jeu x , deux Chevaux
entiers, de quatre pieds onze.pouces , 'âgés, 111 n
de cinq, l’autre de huit ans, attelés à une char"
’ * .yr~ rue
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rue le 22 Juillet, pendant rreize heures & demie,
déduction fairtxde leur dîner & du tems que le
charretier a employé pour fon déjeûner & fon
goûter ; ces Chèv.-.ux employés à un labour qui
étoit le fécond ou binage , en terrein médiocre ,
ont fait 16,588 toifes, ou environ fept lieues
& un quart, la lieue de 2,283 toifes.
Un Cheval tirant fur le pavé une charrette,
chargée d’environ quinze cens livres, a parcouru
un dpacedèloix'ante-dix toifes en infécondes.
On voir que chacun defes pieds ne faifoit qu’un
mouvement de trois pieds un pouce par fécondé:
Deux Chevaux , titantfurle pavé un carrofle
au train ordinaire , ont parcouru un efpace de
foixanre - dix toifes en 62 fecbndes : deux autres
ont fait le même chemin au trot en 45 fécondés'.
Les deux premiers parcouroient environ fix
pieds neuf pouces par fécondé, & les féconds neuf
pieds quatre pouces, allure des jeunes gens &
des gens mûres.*
En 1735 , un Cheval vigoureux fut chargé ;
par ordre de M. le Comte de Saxe, du poids de .
douze censiivres, & .tomba mon. On charge
ordinairement les bons Chevaux , pour faire
route, de trois cens, & les bons mulets de cinq
cens.:
La pofition dès traits la plus avantagèùfe au
tirage des Chevaux paroît être une inclinaifon de
quatorze à quinze pouces de l’horizontale , paf-
fant au poitrail. M. le Camus prétendoit qu’elle
devoit être horizontale; mais c’eft une erreur.
On compte ordinairement qu’un Cheval de
moyenne taille peut employer cent quatre-vingt
livres de fa force , pour mouvoir une machine
en travaillant quarre heures de fuite , & faifant
1,800 toifes de chemin par heure.
Les gens qui louent habituellement-leurs Chevaux
& voitures pour travailler * ne donnent ordinairement
à un Cheval que quinze cens pefant
à traîner dans un tombereau, fur-le pavé. C’eft
l’ufage pour le tranlport des matériaux à bâtir,
terres, décombres, &c. mais la règle générale eft
de dix-fept cens en beau chemin ou pavé, dans
une voiture légère , & douze cens dans»un chemin
montueux & difficile , en fuppo-fünt qûe le.
Cheval fafié moitié de fa journée à vuide.-
Six Chevaux dé cinq pieds deux pouces* tirent
fur de pavé un charriot ou voiture à quatre
roues, chargé de dix mille , non compris le poids
du charriot, qui eft de d ix -h uit cens; fur terre,,
ils ne peuvent tirer que la moitié; avec une voiture
à deux roues, qui peferoit vuide cinq cens,-
quatre Chevaux traînent cinq mille, cinq cens
de marchandife. Ce font les poids ordinaires des
rouliers, qui font dix liebes'par jour & des voyages
de fix fem aines de fuite.
M- le Duc de Choifeul ,. Miniftre .& Sur - innl
a.nt couriers & relais, allant de Paris, rue
de Richelieu, à Chanteloup. près Amboife, avec
Agriculture. Tome Ï I I .
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des Chevaux de pofte fur fa chaife , n’étoit, dit-
o n , jamais’ que treize heures en rente. Cette
diftance eft, fuivant les détails c.e la grande
carte, de quaranre-huit lieues communes. Ainfi1,
M. !e Duc de Choifeul faifoit trois licues neuf
treizièmes par heure, cûu rie qué l’on regarde
comme la plus vite en chaife.
Un courier en chaife , avec un domeftique en
avant, fa it , fans fe prefiér, deux lieues côm^-.
mu nos par heure, ou 4,566 toifes, fur toutes
les belles routes de France, ce qui, fur la r où te
d’Orléans, fait une pofte & demie , les feues n y
étant pas de plus de 1,720 toifes, ou les pofes
de 3,440 toifes, puifque les trente-quatre portes
& demie de Paris à Tours ne font pas plus de
118,63g à 118,790 toifes ou moins de trente-
deux lieues & demie communes.
On lit dans le Manuel du Dragon , ouvragede
M. Thiroux de Montddir, Officier de Cavalerie
de diftinélion , que le Cheval d’un cavalier porte
en route , le corps du cavalier compris, le poids
de trois cent quatorze livres. En outre, à la guerre
deux Chevaux de cavalier portent, alternativement
de deux jours l’un , le poids de trois cent
vingt livres, Ainfi, de deux jours l’un à la guerre,
un Cheval de cavalier eu chargé de fix cent
trente - quatre livrés.
Le Cheval d’un dragon , l'homme compris,
porte ,en routé deux cent quatre - vingt -douze
livres, & de deux jours l’un à la guerre cent
quatre - vingt - neuf livres, en tout quatre cent
quatre-vingt-une livres, On verra ci-deffous la
raille du Cheval de cavalier & de celui de dragon.
M. de Montdefir obfervp que, dans ce calcul, il
ne met pas ce que le cavalier & le dragon por-
toient feçrètement ; il étoit d’autant plus difficile
d’en apprécier le poids, qu’ à l’époque où il éeri-
vb.it' les foldats faifoient beaucoup la contrebande.
Nourriture des Chevaux.
Rien n’eft plus varié que la nourriture des
Chevaux. Elle diffère en qualité félon lés pays,
& en quantité félon la taille des Chevaux & les
circonfiances.. r_ ‘
Les jeunes Chevaux , .qui ne , font pas encore
employés, au ferviçe de l’homme ,: partent une
partie de l’année dans les pâturages, où ils ne
vivent que d’herbe. En Hiver, on les ramène ,
comme il a été d it, à l’écurie , pour les y nourrir
avec du foin fur - tout & un peu de fon. Ce n eft
que la troiftème année qu’on les accoutume aux
alimens fees.
On pourrait diftinguer la nourriture des Chevaux
en graines & tiges. Les graines font particulièrement
celles des graminées , & les tiges font
celles des graminées & des plantes des prairies
naturelles, où artificielles. I c i, on leur donne
pour graine de l’épéautre là, de forgé, ail