
êt C t A
J ’ai donné, dans le Journal de Phyfique,
an n é e '1787, la defcription d’une Clavaire avec
-des preuves évidentes qu’elle tiroit fon origine
comme fa nutrition , d’une larve entrée en dé-
compofition. Depuis cette époque, j ’ai vu une
obfervation femblable dans les papillons d’Europe
, par Gigot d’Ony. Ces deux faits devroient
être réfléchis & non rejetés d o c to ra lement, comme
le font des ignorans, fiers de leurs c h a r n ie r s ,
qu’ils nomment c o lle c t io n s , & qui n’ont jamais
vu la Nature vivante, V o y e \ C h a m p i g n o n .
(Af. R e y n i b s ).
C LA V ALIER, Z an t k o x y i vm.
Ge: genre fe range naturellement dans
b famille des P i s t a c h i e r s , autre -
ment dite des T e r e - b i n t à c é e s . Ileft com-
pofé de quatre efpèces différentes & de quelques
variétés. Ce font dés vé'gétaux ligneux, formant
des arbufies ou des arbriffeaux qui croiffent en
Amérique & à la Chine. Leur feuillage efl com-
pofé de pinnules ; il efl annuel & d’une verdure
foncée. Les fleurs, qui font de deux fexes, &
qui viennent fur des pieds différens, font petites
& de nulle apparence.
En Europe, ces arbriffeaux fe cultivent en
pleine terre m dans les ferrés. On les y multiplie
„ de graines, de marcottes & de drageons enracinés;
lis font, peu délicats.
Efpèees.
i .Cl A v Ai.iER à feuilles de frêne,ou frêne épineux.
Z an th o x y l vm clavaherculis..b. Zanthoxy-
liim Americanum. Mil. Diél. n.° 2.
B . C l a v a l i e r à p e t it« s f e u i l l e s d e f r ê n e ,
Z a v t kqxylcm clava. kercalis. minor. ï) de
Penfylvanie & de Maryland.
2 . C l a v a l i e r ï f e u i l le s de. f u m a c .
Z an tkox y i vm rhuifohum. La M. Diét. n.# 2,
de« Indes orientales.
3. C l a v a l i e r des Antilles..
Z an th ox ylum Caribceum. La M. Diélion.
n.° 3. ï)de Saint-Domingue & autres Ifles An tilles.
4 . C l a v a l i e r de Caroline.
Z An r no x y l vm Çarolin'anum. La M. Diél.
n*° 4. Zanthoxylum clavaherculïs. Mîll. Diél.
n»° 1. de la Caroline méridionale.
Nota. Le Clavalier à trois fouilles de M. la
Maiek , nommé par Linneus Zanthoxylum iri-
foliatum , ayant été reconnu & nommé par
M. l’Héritier Panax aculeatum,St\rp. Noy. tom. 2,
fab. 92, nous renvoyons pour cette efpèce , à
l’article G i n s e n ,
Defc/iption du port des Efpèces.
!. Le Clavalier à feuilles de Frêne efl un arbriffeau
de dix à douze pieds de haut, dont racine
traçante efl garnie d’un chevelu n o i r d é lié , &
très-abondant. U pouffe de fa fouche plufiçuri
G L A
■ liges qui forment un buiffon arrondi dans fa cîr.
conférence, touffu , ■ & terminé en pyramide
aigue. Ces tiges, ainli que leurs branches, font
munies d’épines courtes., fortes ï t acerées. Leur
feuillage efl léger, & d’une verdure d’abord gaie
enfuite luifante , & enfin un peu noire. Ses
fleurs , qui font petites, verdâtres , & n’ont
aucune apparence, viennent, par paquets, fur lej
groffes branches, & même fur le tronc. Les
fleurs femelles, lorfqu’elles ont été fécondées, font
fui vies de petites capfules d’un, beau rouge, êul
renferment chaçune une femence. noire & lui-
fan te. Ces fruits viennen t dans le courant dç
l’Automne, & produifent un effet agréable.
La variété B , qui ponrr.oit bien être uqe-efpèce
différente , fe diftingue par la pofition de fe$
folioles qui font alternes, & par leur formes
celles-ci font plus étroites que celles de la précédente
, & en plus grand nombre. Ses fleurs
font portées fur des pédoncules rameux, en manière
de petits panicules.
2. Clavalier à feuilles.de Sumac* Cette efpèce,
qui n’efi encore connue en Europe que par les
échantillons fecs qui fe rencontrent dans quelques
herbiers, paroît former un arbre plus épineux
& beaucoup plus élevé. Ses feuilles font
compofées d’environ trente-trois folioles oblon-
gues, finement crenelées fur les bords, lefquelles
• ont à-peu-près deux pouces & demi de longueur,
fur une largeur de fix à huit lignes. Elles font
munies, la plupart, d’une épine fur leur ner-
! v.ure dqrfale, & en;outre , il en vient encore fur
les pétioles communs* iefquelles font droites, très-
aigues & affez fortes.
3. Le Clavalier dès Antilles , vulgairement
nommé, à Saint-Domingue, le bois épineux
jaune, paroît faire un arbre de moyenne grandeur,
dont le. tronc efl couvert d’une quantité
d’épines affez petites & très-aigu es, & dont le
bois efl intérieurement jaunâtre. Ses feuilles font
compofées ordinairement de cinq paires de fo?
l i o l e s & terminées par une impaire. Elles font
©blongues, pointues, minces, & parfemées de
points tranfparens, & creneiées fur leurs bords.
Les pétioles font garnis de petites épines aigues,
& dont la pointe efl dirigée en haut. Les fleurs
viennent fur des pédoncules rameux & paniculés ;
les fruits font compofés de cinq capfules pédi-
culées, & qui ne renferment chacune qu’une
femence.
4. Clavalier de Caroline. Cet arbriffeau, dont ,
Linneus fait une fimple variété de notre N.° I , !
avec laquelle il le confond, efl non-feulement j
une efpèce très-diftinéle ; mais même peut-être
troüvera-t-on , lorfqu’on aura été plus à portée
d’examiner fa fruélification, qu’il doit appartenir
à un genre & à une famille différente. Quoiqu’il ;
en foit, la hauteur do cet arbriffean n’excède pas
feize pieds, & fon tronc n’a guères plus de dix
pouces: de diamètre. L’écçrçe en efl. blanche,
c l a
& très-remarquable en ce qu elle
eft prefque couverre de protubérances pyramidales,
terminées par une pointe très-aigue.
C'eft probablement la figure de cette tige qui
paroît couverte, de clous, & qui reffemble afiez
aux maffues des Anciens, qui a fait donner l’épi—
thète de Cia»a Herculis à l’efpèce. dont Linneus
croyoit que cet arbriffeau n’étoit qu’une variété.
Ainli, il faudroit rapporter cette épithète à l’ef-
pèce que nous décrivons, & en donner une autre
i la première. Les-jeunes branches font garnies
d’épines fimples, ainfi que le deffous des pétioles
les feuilles font compofées de trois, quatre ou
cinq paires de folioles lancéolées, & terminées
par une impaire. Elles font d’un verd foncé en-
deffus, d’un verd jaunâtre en-deffous, & légèrement
dentées fur leurs bords. Les fleurs lont
petites, blanches-, & difpofées en panicules à
fexrrémité des rameaux. Il leur fuccède des capfules
rondes qui contiennent chacune une femence
noire & luifante.
Culture.
Le Clavalier,.N.° I , fe cultive en pleine terre
dans notre climat, & réfifie aux- plus grands
froids, pourvu qu’il ne foit pas dans une fitua-
tion trop humide. Ilfe plaît,.de préférence, dans
an terrein fablonueux, fubflantiel & un peu frais ;
il pouffe plus vigoureufement, éiant planté en
maffif, qu’à des polit ions ifolées, ou il efl battu
des vents, & expofé à. toute l’ardeur des rayons
du foleil. Il- ne faut pas cependant qu’il l'oit-
trop près de grands arbres dont les racines voraces
lui enlèveroient fa tubflance ,. Ôe dont les
branches, en le couvisant, le priveroient de
Pair, de la lumière & de. l’humidité dont il a
fcefoin.
On le multiplie aifément par les- drageons-qifil
/pouffe abondamment de fes racines, fu r -to u t
îorfqu’elles ont été bleffées par la bêche,, èn
labourant dans fon voifmage,- Les drageons font
ordinairement affez pourvois de chevelu pour être
féparés la fécondé année. On les lève de terre
au Printems ou à l’Automne, & on les plante
en pépinière à douze ou quinze ponces de distance
les uns des autres.- Après y être reliés deux
©u trois ans, ils forment des fujers allez forts-
pour être placés à demeure à leur defiination..
La voie de multiplication par marcottes efl
plus longue moins sûre ; on ne la pratique
qu’à défaut de drageons. Veut-on multiplier
abondamment cet arbriffeau ? on coupe fa tige
principale dès la fin de Février, à quelques pouces-
au-deffus du niveau de la terre. Au Printems, il
«e manque pas dç pouffer de toute la circonférence
du collet de la racine , beaucoup de jeunes
branches, On les laiffe s’enforcir pendant le eou-
rant de cette année. Au Printems ftiivanr, on
*ueife toutes ces branches^ ^ manière des oeillets %
C L À
on les courbe-dans la terre environnanre, & Ton
forme, autour de la fouche marcottée, un auget
avec de la terre franche ; on le remplit de moufle,
& on l’arrofe de teros-en-tems, afin d’entretenir
une humidité favorable au développement des
racines. L ’année fnivante, au mois de Mars, les
marcottes font affez enracinées pour être féparées
& mifes en pépinière..
On peut encore multiplier cet arbriffeau par
le moyen des racines de la groffeur du doigt,
coupées par tronçons de fix pouces de long.
Cette forte de multiplication fe pratique vers la
fin de Mars, à l’époque où il commence à entrer
en végétation. On plante les tronçons dans
des pots ou terrines, en les laiffant déborder
d’environ trois lignes hors de terre. On les place
enlùite fur une couche tiède, à l’expofirion dm
Levant. Toute la précaution qu’exige leur reprife
conlifle à couvrir la terre qui contient ces ra*-
cines-, d’un lit de moufle, & à la baffmer de
teins à autre, pour l’entretenir fraîche. Ces racines
pouffent fouvert des bourgeons dès l’E*é $.
& , au Printems fuivaüt, les jeunes pieds-qu’on
a obtenus de cette manière,, peuvent être mise»
pépinière avec les autres.
On peut employer aarlfi Ja voie de multiplication
par femenees, mais elle efl plus longue ik
plus minutieufe 7 elle a lieu vers le mois d’O c -
tobre , quelques femaines après' la récolte des
graines. On les -fèine dans des terrines remplies
d’une terre légère &. fubftamtielle ,• que l’on enterre
dans une plate-bande au Levant. Pendant
les gelées au-deffus de trois degré-, ©n les couvre1
de litière ©u de feuilles sèches. Lorfqiie le Prin—
tems efl arrivé, on tranfporte ces terrines fur
une couche tiède, à la même expolition, & on
les y laiffe pendant toute la belle faifon,, en ayant
foin de les arrofer aulli fouvent qu’il- en efl be—
foin pour entretenir la furfaee de la terré un
peu humide.. Les graines lèvent dans le courant
de l’Eté; mais les-jeunes plantes font peu de-
progrès pendant cetre première année. A l’approche
de l’Hiver , on les place fous un ebaffis
fans chaleur, ou bien on les rentre dans l’orangerie,
pendant les gelées fenlemenr. Au Prin—
tems , on remet ces femis à la même pofiricfl où
ils étoient- ; on les- traite de la même manière que
l’année précédente , & on continue de leur
donner la même culture jufqu’au mois de Mars
fùivanr. A eette époque, les jeunes plants fcn tr
pour l’ordinaire, affez forts pour être mis- en* pépinière.
On les retire de leur terrine, & on le»
repique en planche, à douze ou quinze pouces-
de diftance les uns des autres „ comme nous
l’avons dit ci deffus.
Ufage. Le Clavalier à fouilles de frêne efl ne*
affez joli arbrifleau ;- fa- verdure foncée & fa forme
pittorefque le rendent propre à garnir la lifière
des bofquets. L ’individu femelle,, lorfqn-’il eff
chargé de fruits,, produit un effet- agréable : irai»