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brique des étoffes grôflîères, & tfes cables pour
les navires qu’on calfeutre avec cette filaffe; la
leconde, qui eft fort dure , & marquée à fâ-
bafe de trois trous inégaux , fournit de petits
vafes&des uftcnûles de ménage : « l’intérieur de
cette coquille, dit M. l’Abbé Raynal, eft ta-
pilfé d’une pulpe blanche & épaiffe dont on
exprime au preffoir une huile, qui eft du plus
grand ufage aux Indes. Elle efl affez douce >
torlquelle efl récente ; mais elle comraéle de
l’amertume en viei.lifîant ; alors elle n’eft bonne
qu’à brûler. Le marc, qui refle dans le preffoir,7
f ort à nourrir les befliaux, la'volaille & même
le plus bas-peuple, dans les teins de difette.
La pulpe de Coco renferme de l’eau extrêmement
fraîche , qui fert à défaltérer le cultivateur
& le voyageur. Cette boiffon efl fort faine,
mais d’une douceur fade. En coupant la pointe
des bourgeons ( des fpathes) on en fait diftil 1er
une liqueur blanche, qui eft reçue dans un
val’e attaché à leur extrémité. Ceux qui ja recueille
avant le lever dü loleil, & qui la boivent
dans fa nouveauté, lui trouvent lé goût d’un
vin doux.. . . . Elle ne tarde pas à s’aigrir & à fe;
convertir en un vinaigre utile. Diftillée dans la
plus grande force, elle donne une e au -d e -v ie
très - fpiritueufe,; & , en la faifant bouillir ,
avec un peu de chaux - vive g on en tire du fucrç
de médiocre qualité. Les arbres dont on exprime
cette liqueur ne portent plus de fruits , parce
quelle eft le fuc dont les noix fe forment &
le nourriffent. » On exprime• dés-jeunes Cocotiers
une liqueur, qui efl d’une utilitéprefque
aufli grande , en in ci fan t la tige. Si on ne veut
pas attendre que la pulpe fok formée dans les
Cocos ■; on fe procure une plus grande quantité
d’eau ; elle efl" claire, odorante, agréable; il y
a des Cocos qui en rendent jufqu’à quatre livres.
La pulpe dont le goût approche de celui de
l’amande , efl d’une grande utilité dans les cui-
fines. I
On place aux Indes une noix où l’on- veut
avoir un arbre, parce que ie Cocotier fe refufe
à la tranfplamation ; elle-n’a jamais lieu que
pour des individus très - petits. C’eft auprès des
maifons, dans la boue, dans la pouflière qu’on
a fur-tout loin de les faire croître ; au refle ,
Ces Cocotiers font très-communs dans les Indes.
Ils fç plaifent dans les fables maritimes; iis vivent
trente ou quarante ans; ï s font fouvent
renverfés par les vents, M. Forfter, pere, rapporte
que les Iffes baffes de la Mer du Sud , entre
l’es deux tropiques, font remplies de Cocotiers
dont elles font orné;s. 11 y a une opinion fur
çe que la noix de Çoço eft originaire des Mal-
divés & des Ifles défertes des Indes orientales
d’où elle- a été tranfportée dans tous les lieux
habités des deux Indes , & dans toutes les contrées .
chaudes de l’Amérique'; car on ne là trouvé
d$ns aucun endroit éloigné des habitations. 3
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l . L e C ocotier duBréfil ne s’élève pas moins
que le précédent. Son tronc , qui eft un i, d’un
bois b lan c, eft d’une groffeu r, plus confidérable
que l’au tre , en proportion avec fa hauteur
Sa tête fe couronne encore d’une manière
plus majeftueufe par un plus grand nombre de
feu ille s , grandes, ailées, à folioles Amples ; leur
direction eft élevée & droite dans la plupart,St
prefque fans courbure dans les autres.
La fructification naît à la bâfe des feuilles'
elle efl enveloppée d’abord dans une fpatheou
voile cylindrique , rétrécie à fes extrémités
longue de quatre à fix pieds , iigneufe. Elle s’en-
tr’ouvre& tombe ; lés fleurs reftentà découvert-
elles font attachées à un régime ou une efpècé
de grappe formée de beaucoup de rameaux
longue d’un pied; les fleurs mâles fe détachent'
aux fleurs femelles fuccèdenr des fruits, qui font
de la groffeur & de.la fo:me d’un oeuf. Il yen
a ordinairement deux grappes fufpendues à chaque
palmier : chacune efl d’une' .centaine de
Cocos. Ils font enveloppés d’-tin broiu filandreux,
d’une chair jaune, qui n’a prefque nulle faveur.
Le Coco efl ovale, lifte , très-dur, fans être
percé ; il eft de la groffeur des noix ‘d’Europe,
& muni, à fon fomrnet , d’une petite pointe.
Il renferme une amande dure , & plus sèche
que celle du précédent, Sa coquille fert à divers
ufage? : fes feuilles fe convertiffent en nattes ,
paniers, &ç, mais quelque chofe pour les Indiens
d’un plus grand prix , c’eft le beurre que
ce bel. arbre fournit, & qui eft d’ un grand
ufage dans l’économie dotneftique & en Médecine.
Le procédé d’e-xtraélion du beurre , du fruit
de cç palmier dont Linnée fils donne la-narration,
d’après D. Mûris, fe réduit à ce qui;fuit.
Les noix broyées ou pilées fe jettent dans
l’eau , afin que, par une lente macération, &
fans le fecours du feu ou fans expreffion, elles
fe diffolvent. Le beurre fumage , la fece fe pré-*
cipite ; en renouvellant l’opération trois fois,
toute la partie butyracée eft féparée. Elle fe fait
lorfque le thermomètre de Réaumur n’qft pas à
plus de vingt degrés au *- defius de congellation ;
car, à vingt - trois | le beurre fe liquéfie comme
l’hnile. La pulpe fucculente (du brou) eft douce,
& très-mucilagineufe ; elle fert à engraiffer les
ebehons.
Ce palmier fe trouve- dens l’Amérique méridionale.
7,. Cocotier, de Guinée, appellé vulgairement
danslesifles occidentales, palmier huileux.
C’eft un petit palmier à racines traçantes dont
la tige de dix pieds de hauteur, n’a pas plus d’un
pouce de diamètre. Elle eft garnie d’épines dans
toute fa longueur. Les feuilles’ éloignées les unes
des autres, font formées d’une côte épineufe,
large à fa bâfe, embraffant la tige, garnie fur
Jés deux côtés de folioles en fprjns d’épée, fuf
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, fnrface defquelles fe .rencontrent quelques
inires Les fpathes ou voiles font épinçulès^,
3nfrt ’ «ne feule à l'infertion d’une feuille g &
S es perfiftem jufqm’à la maturité des fruits-.
! i fout d’une forme arrondie , de la groffeur
1 , „lives d’Efpagne , d’une couleur noirâtre,
■S, attachées en fort grand nombre à une grappe.
Ce palmier s’èfl lreauçoup multiplié rlansfes
Tnacs occidentales, par les foins qu’en ont pris
les Nègres. Us en apportèrent des fruits de la
côte"- de Guinée où il eft très - commun. Les
habitans tirent de. fon fruit une huile qui s exc
lu e de la même manière que celle des olives.
Si on incife la tige, elle fournit une liqueur qui,
dans la fermentation , a une qualité vineufe enivrante.
Les feuilles de cet arbre fervent pour ;
faire des narres fur lefquelles les Nègres couchent.
Sa tige dépouillée & laiffée quelque tems
macérer dans le vafe, & frotter enfuite for tement,
brend un beau poli fur une couleur noire :
on en fait des cannes connues en France fous
•le nom de cannes de Tabagot. Ce palmier, le ;
trouve dans la Guiane où il porte le nom d’a-
voira canne. Aubl. Méin. 9 7 - .
Culture. Ôn ne peut cultiver en Europe les .
Cocotiers que dans une ferre chaude ; on ne
©eut même guère fe procurer cette jouiffance
ou en recevant des noix ni rances ni avariées.
Pour cet effet, elles ne peuvent être .envoyées
que dans du fable. Si elles germent pendant
la traverfée, tant mieux : il ne s’agira plus, en
les recevant, que de les mettre en pots. A l arrivée
_des noix, on les. arrange à plat dans une
excellente tannée, & on les recouvre de fix
poncés du tan qui la compofe. Si le Printems -i
efl commencé-, elles germeront fix femaines ou
deux-mois, après. On aura de la terre compoféè
do moitié terre de prairie & de deux parties •
égales de terreau bien confbmmé & de fable
•de; bruyère & de tne.r, le tout remué exacte—
ment ou pafté à la claie. C'eft avec cette teire •
- qu’il conviendra d’empoter , plutôt a 1 etroit-que
laçgement , les noix germées , en prenant toutes
■ les précautions qu’exige la déücateffe d un premier
développement. On arrofera modérément
•& fouvent )ufqu’en Automne , très -peu dans
cette'faifon ,-& prefque point en Hiver. Ces
pots doivent être enfoncés dans la tannée , pour
tien for-tir que pour être remplacés par dé
plus .grands : on les changera tous les ans une
fois en Eté. On ne lai liera point Je chevelu qui
ertveloppe la motte, comme un réfeau; on le
Supprimera, en dégradant un peu la motte,
fans ôfferifer les racines. A la troifième année ,
■ elles commenceront à être gênées dans des pots.,
pour que le développement., qui en feroit
■ retardé, marche plus rapidement, on préférera
•des caiffes, qui feront .d’abord dune médiocre
grandeur. Alors les feuilles font larges, ôn a
“déjà -remarqué leur -admirable effet parmi les
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plantes étrangères,. Les Cocotiers s’élèvent promptement
dans les Indes.; la douce chaleur des
tannées de nos ferres, exaôlement foignëes &
chauffées pendant l’Hiver , ne nous laiffe prefque
rien à deftrer fur la végétation & le luxe
des plantes étrangères, même tendres ; les Co-,
côtiers y peuvent faire de grands progrès,. &
qui ne feront peut-être que trop rapides ; car
nous ne voyons point indifféremment l’inlr.fli-
fance de nos moyens, pour conduire ., auffi loin
qu’elle pourroit aller , cette production élevée
d'un fol toujours favorifé; des bienfaiiances
d’une atmosphère chaude.
Ce que nous venons d’expo fer regarde particulièrement
le Cocotier des Indes. : à . l’égard
de la culture, nous plaçons les deux autres
elpèces fur la même ligne. La troifième feulement
pourra obtenir fon entier -accroiffemenr,
& même parvenir , dans la ferre chaude, juf-
qu’au premier période de la fructification.
' Ufages. A confidérer les formes , la couleur ,
quel plus beau feurllage :? Quel port plus distingué.?
Et quelle plus belle acquifition pour
les ferres' d’Europe? Le Cocotier eft donc, à
beaucoup d’égards , digne de nos recherches &
de nos foins, & il les mérite comme objet d’utilité
-, parce qu’il augmente la colleétion des
végétaux rares, but contiimel de l’inftitution ,
au-défias de-tout éloge, des Jardiniers de Botanique.
( F. A, Qvjssné.)
CO CRÊTE, ’R h iv a u t 'hvs.
C’ eft up genre de plante de la divifion des
perfonnées de M. de la Marck , réuniftan-t les
; Baflia & les FkinanthusdeLinnée, & de la Econde
feétion des Pédiculaires de M. de Juflieu, qui
les a féparés. Les Bartjîa ont les feuilles alternes
& oppofées ; les fleurs alternes pourvues de
braétées, & en épi terminal; les Rhinanthus om
les fleurs •& les feuilles oppofées, les dernières
également en épi terminal & pourvues de bractées:
il comprend treize efpèces. Ce font des
plantes herbacées dont quelques-unes font bannies
des jardins ; les autres y font admifesà-caufe
de leur beauté ; d’ailleurs , fe cultivant dans
notre climat , le plus grand -nombre en pleine
terre affez difficilement, les autres en orangerie
ou dans une bâche, ou,en ferre chaude. Elles
font toutes accueillies dans les Jardins de Botanique.
Fjpèces-,
: Xièvre fupe'rUure de 'la corolle en cajquc*
., : ï . CopRÈTE des prés.
R hin An tu vs crijîa galli. ;L. Europe, les
î prés. ,
3.. Co crête ’maritime.
R hjnAnthus trixago. L - ( y)-.parties xnôricUo