
très-fabionneiwc, qui n’eft couvert que d’im gazon
peu épais,-formé par l'entrelacement-d'un très—
grand nombre ide petites racines d’herbes ; ;.ç’eft
fur ce gazon même qu’on établit ces-Clôtures,
en choififfant les endroits les .plus unis & les
moins ,£ra\ aillés par les taupes. Les pièces de
gazon que l’on coupé dans les forêts des environs
, •& .que l’on emploie aufti-tôt que l'éloignement
de l’endroit le permet, font arrangées
en ligne »droite., l’une à côté de l’autre, & aufli
exactement .-qivil .eft poiîible. On donne à un
amejhbauciphis de l a r g e à la bafe que vers le
lomtnct $ lorfqn’l n lui donne une hauteur de
quatre «pieds , comme ceil allez généralement
l ’uiage, ; il-aura cinq pieds de largeur à là bafe,
.& quatre au foinmet ; en lui donnant une, pente
plus considérable,, les brebis les iranchiffent ailé-
ment, «Si on perdroit alors le fruit de fes peines.
.Si l ’on: peut fe procurer un peu de bonne terre ,
„on la répandra entre les interftices qui naiffenr
îtint- endroits où lesgazonsfe touchent. La bonne
terre contribue beaucoup au prompt accroiffe-
ment des arbres, que l’on plante alors au fommet
de ce banc. Dansîe.pays dont je.parle, on n’emploie
à cet .ufage que le bouleau, arbre qui fe
contente d’un terrein maigre , ■ & dont, les raeinës
traçantes cherchent à trouver dans le lointain
d’humidité dont le :pied .principal a befoin. La
faifon la plus convenable pour établir une pareille
Clôture, éft depuis le commencement de l’Automne
jufqu’à la fin de l’Hiver -, l’humidité de
ces faifons eft non-feulement indiipen fable pour
donner la folidité néeeffaire à ce banc-, mais
Taccroiflement des jeunes bouleaux que l’on y
plante aufft-tôt que ce banc a la hauteur qu’on
veut lui donner, en dépend abfolument. Toute
•autre - faifon, quelque favorable qu’elle puiffe
d’ailleurs paroitre, ne lui conviendroit .pas. Les
jeunes bouleaux que Ton plante au fommet.de ce
banc, doivent être placés à deux pieds de dii-
tance l’ un de l’autre, & en deux rangs fur toute
la longueur du "banc. Ces arbres ne profpèrent
pas, quand i 1s fe trouvent trop près L’un de l’autre ;
ceft pourquoi il faut fuivre cette méthode à la
rigueur.
On choifit de préférence de jeunes bouleaux, dq
la groffeur d’un bon doigt -, loi fqu’.on les aura
plantés dans la faifon que nous .avons indiqué ,
on peut être alluré de leur accroiffement. Après 1
quelques années , lorfquau Printems ces arbres 1
commencent à pouffer, on coupe les troncs îles J
plus forts près de terre , :& on .entaille les autres ]
pour les coucher à plat fur la terre. L ’endroit .
.entaillé dqjr être couvert d’un morceau de gazon
ou de terre, pour empêcher que la >séve ne
s’échappe en trop grande quanriré par la plaie ,
eu bien les pieds . ainfi entaillés ;& couchés fe
deffécheroient, fi l’air ou le foleil frappoit immédiatement
l’endroit entaillé. Pour plus de fû-
reté, on fixe ces tiges affez fou vent .avec des c*ochefs
contre terre, comme on « ccomitrn
faire avec les-marcottes. M. de Mimchilien
alfure, que très-p .u d'années fuffifem pour
qu’une pareille Clôture acquiert la plus grande
folidité -, les racines des bouleaux, qui font très-
traçantes, couvrent -bien - tôt toute la fur face
fur les deux côtés , & en traverfent les gazons
même elles contribuent à les unir d’autant plus
Solidement-que le-gazon n\ori're qu'un tifin lâche
que ces racines traverfent ailemenr. Si l’on a
employé un peu de bonne terre pour remplir
les .interfaces entre les gazons, cette précaution
ne contribuera pas peu à toujours entretenir la
fraîcheur de la verdure qui, dans peu d'armées,
tapifiènt les côtés de ce banc. Ces bancs, une fois
,en bon état, & confolidés par L’accroiflèment
des bouleaux, ne demandent que peu de foins
pour fe conferver en bon état, pendant une
•longue fuite d’années,- il s’agit de remplir tous
les Automnes avec de nouveaux .gazons , les
trous- iq-ui peuvent fe former -, elle préviendra
des éboulemens & la dégradation qui , fans cette
précaution peu eoûteufe, feroit inévitable.
De pareilles Clôtures font d’ une très-grande
utilité dans les pays où-elles fonten ufage -, elles
procurent un abri «aux befiiaux, & ne feront
pas facilement' endommagées par ces derniers,
dorique la pente qu’on leur donnera fur les
deux côtés | fera telle que nous l’avons indiquée ;
avec un peu de foin, on les rendra mêmeinac-
ceffrbles aux chèvres, animal deflruéteur pour
-de pareils établiffemens, Les bouleaux plantés fur
•le haut du banc fcurnifient tous les trois ou
quatre ans, une coupe abondante de broflailles
que l’on emploie dans-le même pays, pour la
•Clôture en haies sèches. On font que de pareilles
«Clôtures ne peuvent convenir qu’à- des pays fa-
blonneux , & où le fol n’eft pas en grande valeur
; mais elles contribuent beaucoup à bonifier
4e fol ; elles fixent le fable , & conviennent par
conféquent .parfaitement à des femis de fapins
qui croifient dans un fol fablonneux ; mais qui
réufliffent fouvent affez mal, parce que Je fable
toujours agité par le vent , s’oppofe à l’accroif-
fement du jeune pied ; mais fi un tel femis eft
entouré d’une Clôture, les jeunes arbres fe rrou-
•veront abrités, & rien ne s’oppofera à leur ac-
.croiffement.
Clôture très - économique, propofée par VAuteur
du Voy age agronomique.
Cette efpèce de -Clôture confifieen un fimple
banc de terre recouvert de gazon, & furmomé
d une haie vive -, elle eft fimple & naturelle , &
devient fi folide, lorfqu’elleeft faite avec foin,
qu il faut employer la force pour la démolir.
La conftruélion de ee banc eft aifé. On tire
deux-lignes à'trois pieds ou trois pieds & demi
fi^ne de l’autre 3 -fur toute la longueur o»
-loir être conftruit. Entre ces denxlignes-, t
“outela fuperficie de la terre
A„,ès cette préparation, on ditpole If long
, (ittix bettes, des gazons coupés a un pied de
! „rnfondeur en quarté: Ces gazons dont on a
? in Je roiiper J'hierbe en - dehors, laiilent en-
I r.enx lin intervalle. On remplit cet elpace vmde
! avec de la terre,, qui doit être bien battue a mettre
qu’on l’enlève au niveau des côtés. Le ion-
ilément du banc étant ainfi établi folidement,
il eft facile de le continuer. Sur ce premier l i t ,
i on en fait un fécond de la même manière, ce
cu’on continue :, jutqu’à eeque le b.anc ait environ
cinq pieds de hauteur. A chaque- l i t , il
faut avoir l’attention de pofer les gazons un peu
‘ dedans . pour donner de la pente aux côtés
D Dès que le banc eft .élevé a la-hau teur de cinq
pieds, il faut, avant de métré la dernière couche,
placer deffus une quantité de houx & de genêts
épineux, de manière que les branches débordent
le banc au moins de dix pouces de chaque côté.
Cette précaution eft néceilairepour, empêcher les
moutons d’y monter.
La terre dont on remplit 1 intervalle de la
dernière couche,. doit être élevée en forme de
voûte ou d’anfe de.panier, .& recouverte dans
toute fa largeur de longues pièces'de .gazon. La
convexité du fommet empêche que le banc ne
foit endommagé par les pluies violentes. . -
Le banc ainli élevé, on plante entre, les jointures
des gazons, deux rangées de .plants d'épine
blanche , coupés ras de la furface du fommet.
11 ne faut jamais permettre aces plants de s’élever
plus haut .que douze pouces.
Si on a la précaution de pratiquer à cette efpèce
de Clôture des portes à claire - voies, éloignées
d’environ deux cens toifes les unes dés:
autres, pour laifter aux.chafleursj.in libre paf-
fage ,'on doit être affuré qu’elle .deviendra avec
le tems aufli ferme , aufli folide que le terrein
fur lequel elle eft confit uite.
Le Printems eft la faifon la plus favorable à
l’éreélion de cette Clôture. Les racines du gazon
confervent alors une humidité, qui les rend
propres à'pénétrer dans les terre-s du banc, &
a en .tiier en partie leur nourriture. Les pluies
fréquentes dans .cette faifon entretiennent cette
humidité, & la communiquent aux jeunes plants
d’épine. Ces plants pouflent avec vigueur ; leurs
racines- S’étendent en peu de tems à travers l’é-
paiffeur du banc , unilfent les gazons, en dérobent
les jointures à l’oeil, qui n’apperçoit plus
que la verdure qui les couvre.
Cette Clôturedevenue une feule &mème malle
que le tems ne fait que conlblider, exige néanmoins
qu'on répare foigneufement les dommages
qu’elle petit recevoir accidentellement, dans 'Çs
gazons ou jfiSlafliare. Dans les etuKéis où le
gazon feroit a.racl.é, h ta re s’é-:ru:d-re.t JJ*
Tes sécherefles, ou icioù entraînée pat i
D’aptès notre Auteur, la-perche de cetic Cloître
ne revient qu’à vingt-trois lois de France,
dans les endroits ( il parle du nord de l’Angleterre)
où les manoeuvres font au fait de cette
Clôture.
Une Clôture très-économique, & en ufage
dans une partie de l’Evêché d’Otnabrùçk, eft
décrite par M. de ’Münchaufen. •( Yoy<-{ Hauf-
vâter. Vol. J J L ) J’ai obier vé , dit cet Auteur,
dans une partie de l’Evêché d’Ofnabrück, une
manière de clorre les champs à peu de frais ; il eft
vrai que cette méthode ne peut être fuivie que
dans les endroits ou Ton aura les mêmes avantages
que Ton a dans ce pays, quant à la matière première,
c’eft de trouver une efpèce de grès ou
pierre fablonneufe, qui fe délire par coupes
droites .& horizontales', propriété qui allure à
.certe efpèce de Çlôture une très-longue durée.
Lorfqu’à l’aide d’un cordon , on a tracé une ligne
droite fur laquelle on veut établir cette Clôture,
on commence par déblayer lé rerrem , & par
| l'unir autant qu’il eft poifible. Alors il ne faut
autre chore que d’entader en forme de mur ces
pierres q u i, ayant toutes Une forme droite &
plate Vrempliflent parfaitement cet objet. La-hauteur
& Tépaifieur d’un pareil mur dépend de
la facilité que Ton a de fe procurer ces pierres ;
' on lui donne , p.opjr l’ordinaire , une épaifleur
d’un pied & demi , ’ fur deux ou trois pieds de
hauteur-, il n’entre ni mortier- ni terre glaife dans
■ Ja conftruélion de ce mur; car ces pierres, qui
préfentent'des-plaques à deux furfaces unies,
fe joignent & fe touchent allez exactement, pour
fe pafter de fes fubftances. Il eft nuiitb e à la
folidité d’une pareille Clôture de remplir avec de
la terre glaife dégelèe^les in-terfliçesqui pourroient
fe rencontrer entre les différentes plaques-, car
l’humidité qui s’introduit par ce moyen dansTé-
paiffeur de ce mur contribue beaucoup à Ton
dépériflèment, fur-tout pendant les fortes gelées ;
ordinairement les pierres font alors foulevées,
& il s’en fuit une prompte défunion , qui exige
une réparation & des frais nouveaux. Lorfqu’on
a entaffé un pareil mur à la hauteur convenable,
on le couvre en haut avec des pièces de gazon ,
en façon de chaperon -, le gazon qui empêche
que l’eau de la pluie ne s’introduire en trop
grande quantité entre les pierres, devient bientôt
impénétrable par l’accroiffement que ces racines
prennent, & affure alors à* ce mur une
folidité d’autant plus grande qu’il en écarte efficacement
l’humidité.
Clôture par desfojjes.
La Clôture par des foliés eft La moins couteufe;