
On peut encore les multiplier par le moyen
-clés greffes en fentes, auPrintems, fur le frêne '
ordinaire {fraxinus exceljîor. L. ) o u , au mois.-de
Juillet, en écuffon. Mais il faut avoir foin de
greffer ces arbres très- près de terre , afin que
la greffe puiffeêtre enterrée lors de la tranfplan-
tation des fujets repris, & pouffer des racines
de leurs bourrelets, parce que les greffes péri-
roient en peu d’années, fi elles étoient hors dé
terre. En général, ces arbriffeaux aiment un
fol humide, mou & marneux. Quand ils font
placés dans une; fituation abritée, ils réfifient
très-bien aux froids de nos Hivers ; mais dans
dans une terre sèche, & dans les années chaudes,
ils font fort fujets à fe flétrir. ( M. D a v -
jPHIVOT»1)-
2 . C h i p n a n t e de Ceylan. Cette efpèce paroît
former un arbriffeau de huit àdix pieds de haut -,
fes branches fe divifent en un grand nombre de
ïameaux .chargés de; feuilles,, longues / étroites,
permanentes, & d’un verd gai. Ses: fleurs dif-
nofées en panicules, font d’un beau blanc & la-
ciniëes.Elles font remplacées par des baies molles,
noires à leur maturité, & qui renferment un
noyau très-dur.
Historique. Ce Chionante a été apporté en nature,
de l’Ifie - de - France, au Jardin de Botanique
de Paris, en 1788, par M. Martin.
Culturel \\ fe.multiplie par fes graines , qu’il
faut tirés'ide fon pays natal, & qu’il efi bon
de femer dans des caiffes, pour qu’elles ne s’altèrent
pas pendant leur traverfée en Europe.
A leur arrivée, il convient de les tirer des
caiffes, fi elles ne font point encore germées,
& de les mettre (dans des pots qu’on placera dans
la tannée des ferres chaudes , fous des bâches,
avec les ananas*, fi c’eft pendant PHives, ou l’Automne
,- quelles arrivent,, ou.fur une, couche
chaude, & fous chalfis, fi elles/arrivent pendant
les deux autres faifons^ Si les femences étoient
germées , il faudroit lés Jaifier dans .leur caiffe ,
& la placer, ou dans la ferre, ou fous chaffis, fui-
vant l’époque de fon arrivée, comme il a été dit
ci-deffus.
La terre de ces femis doit être meuble, mais
argilleufe & un peu forte. Jufqu’à la germination
des graines lès arrofemens ne doivent
pas "être épargnés, parce que . les noyaux qui
les renferment font fort durs., & ont befoin
de beaucoup d’humidité 8i de chaleur pour
être amollis. Lorfque le jeune plant a irois
pouces de haut, il peut être repiqué chaque
pied féparérhent, dans des pots à bafilic. On le
fait reprendre fous un chaffis, à l’aide d’une
chaleur un peu humide & de l’ombre -, enfuire on
l ’habitue par degré à l’air libre, & à l’Automne,
on le rentre dans les ferres, ^chaudes. Les jeunes
arbriffeaux doivent- palier les deux ou trois premiers
Hivers dans des , couches de tan, & à une
température de douze à quinzedegrés. Devenus
plus âgés & plus forts, ils n’ont pas befoin d’une
chaleur auffi considérable, & peuvent être mis
fur les tablettes des ferres chaudes.
Le Chionante de Ceylan fe multiplie de marcottes
& de boutures. Les marcottes doivent être
faites au Printems, avec de jeunes rameaux qu’on
incife à la manière des oeillets,' & auxquels on
fait des ligatures en fil de fer. Elles lonr une
année avant que de s’enraciner, quelquefois
même dix - huitmois. Lorfqu’elles font fuflifam-
ment pourvues de racines, on les fépafe, on les
leve en mottes, & on les traite comme les jeunes
plants. ,'p :.
Les Boutures fe font au Printems & jufques
versle milieu de l'Eté. On choifit clés petites branches
de l’avant-dernière fève. On les plante cinq
à c in q , dans de petits pots à bafilic, remplis de
terre franche très-douce, & on les. place fur
une couche tiède, avec une cloche par - defius.
Au moyen des précautions communes aux boutures
; dés arbres des pays chauds, on parvient
quelquefois à obtenir de jeunes* individus de cet
arbriffeau. A la vérité , cela efi rar.e -, mais ce
moyen ne coûte rien à tenter-, on peut l’employer
lorfqu’on en trouve l’occafion.
Ufage. Le Chionante de Ceylan peut être mis
au rang des jolis arbriffeaux de ferre-chaude ■ la
forme de fort feuillage & fa belle verdure perpétuelle
le rendent digne d’y figurer avec diflinc-
tion. (Af. T bovin. \
CHIPA des,Gaiibis. Nom Indien, adopté par
les Créoles de Cayenne, pour défigner l'Icica
Decandra, d’Aublet. Voye[ Iciquier Decandri;
que, n.° 6. (A f. T hovin.)
CHI R I M O I A ou CHERIMOLIA. Nom
que les- Voyageurs donnent à. une efpèce
de Coroffbl, particulière ,au Pérou. Voye[ Coït
ossoL du Pérou,, n.° 3. ( M. Re y n ie r . )
C H I R Ô N Ë , C h ï r o n i a .
Ce genre de plantes fait partie de là jolie famille
des Gentianes. Il eft compofé d’arbufles
ou d’herbes, dont les fleurs monopëtales. en roue,
font teintes des couleurs les plus grillantes. Fref-
que tous ces végétaux font originaires du Cap
de Bonne-Efpérance ; ils vivent peu dannées,
& fe cultivent en Europe, fous des chaffis. On
les multiplie de femences. & ..de marcottes. Ils
font encore rares dans lès jardins de France .
7 Efpèces.
j. Chip.one trinerve.
Chïronia trinervia, L. © De l’Ifie de Ce) lan.
2. Chirone à fleurs de jafmin.
• Chïronia jafminoides.,h. du Cap de Bonne-
Eipérancç..
... 3. Chirone lychnoïde.
Chïronia lycnoides.h. du CapdeBonne-El-
pérance.
4 . C h i r o n e c a m p a n u l é e ,
Chïronia campanulaia. L. d e C a n a d a ,
q . C h i r o n e a n g u l a i r e .
Chir on i-A angularis. L. de Virginie.
6. C hirone iinoïde.
Ch ïr o n ia lindides. L. ï) du Cap de Bonne-
Efpérance. ...
7 . C h i r o n e b a c c i f é r e .
Ch ïr o n ia baccifera. L. X) du Cap de Bonne -
Efpérance.
8 . C h i r o n e v e lu e .
Ch ïr o n ia frutefeens. L.
B. Chirone Velue, à grande fleur.
Ch ïr o n ia frutefeens grandi fora. l j du Cap
de Bonne - Efpérance. ^ c
9 . C h i r o n e u n i f lo r e .
Ch ïr o n ia ünijlora. La M. Diél. n.° 9 >
Cap de Bonne-Efpéranee.
ïo . Chirone à tige-nue.
Ch ïr o n ia nudicaulis. L. F. fupp. du Cap de
Bonne - Efpérance.
1 1 . C h i r o n e t é t r a g o n e .
Ch ïr o n ia tetràgona, L . F. fupp. ï> du Cap
de Bonne-Efpérance.
Defcription du port des Efpèce s.
Les Chirones font des végétaux herbacés peu
ligneux, dont les racines font garnies d’un grand
nombre de chevelu noir & délié- Leurs tiges
font droites, élevées depuis dix pouces, jufqu’à
deux pieds de haut. Le plus fouvent elles font
munies de branches qui fe divifent en rameaux,
ce qui leur donne une figure lphérique. Les
fleurs font terminales, blanches, couleur de cerife,
jaunes ou d’un beau rouge , toutes brillantes &
d’une forme agréable. Elles commencent à pa-
roître Vers le mois de Juin, & durent jufquen
Septembre. Les premières fleurs donnent fou-
vènt des fruits , dont les femences viennent à
parfaite maturité dans notre climat.
Culture.
Les Chirones font délicates, & d’une culture
minutieufe; les efpèces vivaces ne durent pas
plus de quatre ou cinq ans. Ces dernières veulent
être garanties des gelées, de la trop grande
chaleur, de l’humidité & de la féchereffe ^ elles
exigent une terre très-meuble, naturellement
fubftantiellé & fans aucune addition de fumier
animal-, & il leur faut à toutes un air fouvent
renouvelléj, mémo pendant l’Hiver.
On peut multiplier les Chirones, par le moyen
de leurs graines, pourvu qu’on les mette en
terre peu de teins après leur maturité. On les
fème donc à l’Automne j dans des pots remplis
de terreau de bruyère p ur ,.& , on place ces fe-
mis fous un chaflis fans chaleur, mais bù la gelée
fie puiffe pénétrer. Pendant l’Hiver, on ne les
arrofe qu’autant qu’il en eft befoin, pour entretenir
la terre légèrement humide.
Au premier Printems, ces femis doivent être
placés fur une couche chaude, & fous un chaflis
à i’expofition du Levant, excepté les efpèces
n.os 4 & 5 qui veulent être enterrées au Nord
dans une plate-bande humide & ombragée. Les
femis lèvent ordinairement vers le milieu, du
Printems. Alors, il faut avoir foin de donner
de l’air à ceux qui font fous les chaflis, toutes
les fois qu’il fait un tems doux & qu’il ne tombe
pas-des pluies abondantes, afin qu’ils prennent
de la force & ne s’étiolent pas. Lorfque le femis
des efpèces vivaces eft arrivé à la hauteur de
deux pouces, on peut le repiquer à racines nues,
& le planter en pépinière dans des pots à oeil-
lers. On le fait reprendre fiir une couche tiède ,
couverte d’un paillaffon, feulement pour le
garantir du foleil pendant les 12 ou 15 premiers
jours-, après quoi, on le laiffe à l’air libre. Si,
dans le mois d’Août, l’on s’apperçoit que les jeu»
nés plants repiqués en pépinière, ayambeaucoup
profité, commencent à fie gêner, on les fépare*
mais au-lieu de les repiquer, comme la première
fois à racines nues, on les lève en morte ,
& l ’on plante chaque pied féparément dans des
pots à bafilic, qui, quoique petits, conviennent
mieux que d'autres à l’âge des Arbufies.
On les enterre enfuite fur une vieille couche
on les ombrage pendant quelques jours, & on
les laiffe à l’air libre jufqu’aux premières petites
gelées. Dès qu’elles fe font fentir, il faut les
rentrer fous un chaflis bienexpofé au Midi, fous
lequel on aura fait une couche de fumier picf-
que fec, & les enterrer dans le terreau qui recouvre
la couche, en obfervant d’efpacer ces plantes
de manière qu’elles ne fe touchent pas»
que l’air circule aifément autour d’elles, &
qu’elles foient bien éclairées par le foleil. A défaut
de chaffis, on peut les placer dans une
ferre tempérée, fur les appuis des croifëes, Sc
dans le lieu le plus éloigné du fourneau. Pendant
tout le tems qu’elles font renfermées, il
: eft néceffaire de les vifiter fouvent, pour ôter
[ les feuilles mortes, & fur-tout, pour les arrofer
au befoin. Ces plantes n’indiquent point, comme
les autres , qu’elles foient altérées, auffi-tôt que
leurs feuilles fe fanhent elles font mortes. Il faut
donc s’attacher à 1 prévenir leurs befoins en le$
arrofant légèrement, mais plus fouvent.
Au Printems de la fécondé année, fi les
racines des jeunes Chirones remploient leurs
pots, il faut les• changer & les mettre dans des
vafes .proportionnés à leur force & à leur taille.
Il vaudroir mieux les tenir plus refferrés que trop
au large. On les-place enfuite fur une vieille
couche fans chaleur, ,fur des gradins ou même
dans des plate-bandes, parmi d’autres Arbuftes