
Ainfi , chair hourre'e , fondante > eaffante > duré >
fine , grumeleufeyfarineufe, pâtèufe, tendre j aigre ,
revêche, ou riche , cotonneufe, &c. Ces exprefiions
étant reçues dans le langage ordinaire ont ceffé
d’être tecniques; ainfi, il eft inutile de faire des
pages de leur définition.
II feroit à defirer qu’on épurât la langue à me-
ïiire que les connoiflances fe propagent, & que
l’on fubftituàt desmots vrais à cesexpreflions fauf-
fe s , qui ne peuvent donner que de fauffes notions.
( Af. Re ynier.)
CHAIR à dames, variété du Pyrus communie. L.
Voyez l’article Poirier., au Dièl. des Arbres.
( M T hovin.')
CHALCAS. Chalcas.
Genre de fleurs polypétalées, de la famille des Ci thoniers , qui paroît avoir des rapports avec
le Murray a , ou Buis de la Chine.
On n’en connoît qu’une feule efpèce.
CHALCAS paniculé.
Chalcas Paniculata. L. ï>. de l’Ifle de Java &
des Moluques.
O n n’eft pas fort d’accord fur le port & fur la hauteur
de cette plante peu commune en Europe. Les
uns en font un arbre de 15 pieds de hauteur. D’autres
difent que ce n’eft qu’un arbrilfeau farmen-
teux & peu droit.
Sa tige eft glabre & lifte.
Ses feuilles font alternes, prefqu’ovales & très-
légèrement crenelées.
Les fleurs naiflent en panicules terminales. Elles
font blanches, à 5 pétales & répandent une odeur
très-agréable.
Le fruit eft une baie ovale , ôblongue, qui devient
rouge dans fa maturité & qui contient deux
femences jointes enfemble, & un peu cotonneu—
fes à l'extérieur.
Hijlorique. Cette plante croît dans les Moluques
& dans l’îfle de Java.
Vfages. Les Indiens cultivent le Chalcas dans
leurs jardins à çaufe de la bonne odeur de fes
fleurs.
Ses feuilles & fon écorce font employées avec
fuccès contre l’afthme. On en faitaufti des cata-
plafmes, que l’on applique fur les membres pa-
ralyfés.
Son bois eft très-dur, très-beau, & élégamment
veiné, fur-tout près de la racine, de blanc, de
rouge & de jaune. Ces différentes nuances le rendent
propre à l’ébénifterie.Auffiles Indiens en font
différens meubles.
Culture. Cette plante doit être élevée en Europe
, fur une couche chaude, & tenue conftamment
dans le tan de la ferre. Le refie de fa culture nous
«ft inconue. D avph in ot.')
C H A
CHALEF, Ezæ a g n v s . L.
Genre d’arbre plus connu fous le nom d’Olivief
de Bohême que fous celui de Chalcf. Il n’eft com-
pofé que de deux efpèces, qui croiffent en pleine
terre dans notre climat, & dont il fera traité, par
cette raifon, dans le Diél. des Arbres & Arbuftes
auquel nous renvoyons. ( M T no v in .')
CHALEFS, (L e s ) Eloeagni.
Cette famille de végétaux peu nombreufe en
efpèces, l’eft encore moins en genres différens;
mais prefque tous font ligneux & forment des
arbuftes ou des arbres dont quelques-uns s’élèvent
à une grande hauteur. Etrangers à l’Europe,
ils fe trouvent tous dans les trois autres
parties du monde à l’exception de quatre efpèces
qui font les moins intérefiantes. Leurs fleurs
qui font très—petites, n’ont rien d’agréable ; mais
la beauté de leur port, la variété de leur feuillage
& fur-tout l’ufage avantageux que l’on fait
du bois de quelques-uns , de leur réfine & de
leurs fruits, les rendent très-intéreiïans.
En général, les arbres de cette famille exigent
une culture foignée dans nos jàrdins.
Leurs graines vieillifîent & ne font plus en
état de germer d’une année à 1 autre. Il en
eft même qui font vieilles beaucoup ■ plutôt. Si
l’on en excepte le genre du Tupelo qui, croifîant
dans les climats froids^ou tempérés de l’Amérique
, vit en pleine terre chez nous , les autres
, efpèces étrangères ont befoin d être cultivées
dans des vafes & rentrées pendant l’Hiver dans
les ferres. On le multiplie de marcottes, allez
fréquemment, & quelquefois d£ boutures.
Cette famille de végétaux ne peut être d’un
grand fecours à l’Europe ; elle eft plus propre
à orner les jardins qu’à fertilifer les campagnes.
Cependant les Tupelos méritent une •'attention
particulière. Ce font des arbres qui pourraient
être cultivés en grand , pour fournir des bois
de charpente & de charronnage. Voici les noms
des genres qui compofent cette famille :
Le B adamier,
Le T upelo.
Le Chalef.
Le Laget.
L e Grignon.
L’argoussier.
Le Rouvet.
T erminazia .
N yssa.
E zæagnvs.
L a g e t t a .
BuCIV A.
Hippophae.
Os y RIS.
M.~de Julfîéu fait entrer dans cette famille
les genres du Thefium, du Quinchamalium, du
Fufanus, du Conocarpus , du Chunefa , du Pâme
a & de Tamhvuça qn’il croit lui appartenir.
( M. TjioviN.') , ■ ir :
CHALET. C ’eft en Suiffe un bâtiment placé fur les
montagnes pour y traire les vaches & y fabriquer
les fromages ; il s’appelle Vacherie dans la Suiffe
Françoife ; on lui donne le nom Ae^Fruiterie
&ans la Franche-Comté; dan8 les Yofges, celui
crue Jean-Jacques Rouffeau qui laauvp«,,>.II
fait une defeription agréable dans fa nouvelle
Héloïfe. M’ayant point à peindre, comme lui,
des rendez - vous d’amans, je ne confidé -
rai les Châlets que comme un des objets d’économie
ruftique, & je n’offrirai que la deferi-
ption d’un local néceffaire pour fabriquer des
fromages. . I „
M. de Malesherbes ma communiqué celle
d’un Châlêt qu’il à vifité dans le pays de Gruyères.
II me paroît femblablc a un que j ai vu
dans les Vofges; je donnerai les dimenfions de
ce dernier, les ayant prifes fur les lieux.
Le Bâtiment étoit compofé de la vacherie,
du logement des vaches & des chambres pour
recevoir le la it, fabriquer les fromages & les
conferver. La vacherie avoit foixante-&-douze
pieds de longueur fur 18 de largeur & fept
pieds de hauteur du fol au bas du toit, fans
plancher en haut. Les vaches n’y venoient que
le matin & le foir, feulement pour fe faire
traire ; fans doute, on les y retirait aufti dans
les momens d’orage ou de neige. On les pla-1
çoit fur deux rangs attachées avec une chaîne
de fer. Il y en avoir 44 & 2 taureaux. Une
porte à une extrémité & une à l’autre étahlif-
foient une courant d’air, moins néceffaire que
dans une étable, qui auroit eu un plancher en
haut & ou les animaux auroient paffé une bonne
partie de la journée. Le fo l, fur lequel po-
loient les pieds des vaches, étoit de planches de
fapin. On avoit pratiqué, au milieu de l’étable, un
ruifleau de 20 pouces de large fur 5 de profondeur.
Il fe trouvoit placé de manière que la plus
grande partie des excrémens des vaches y tom-
boit ; on avoit foin d’y faire tomber le refte,
& d’y introduire deux fois par jour de l’eau
courante afin de le bien nétoyer en le balayant.
Le logement de la fromagerie, ayant toute
la longueur de l’étable, étoit diftribué en trois
parties. Dans l’une, fe plaçoit le lait du foir,
qu’on gardoit pour le réunir à celui du matin,
afin de ne faire qu’un feul fromage & toutes
les préparations du lait néceffaires à la nourriture
des vachers ; dans celle du milieu étoit la
cheminée, la prefte, la diffolution de préfure,
la chaudière & autres inftrumens utiles à la
fabrication du fromage. La cheminée étoit à
une des extrémités de cette pièce ; dans beaucoup
de Châlets elle eft au cen re , même fans tuyau,
parce que la fumée peut fe diffiper & p'affer
entre les planches mal jointes du toit. A l’extrémité
,du foyer s’élevoit une poutre mobile,
traverfée en haut par rne plus petite, à laquelle
on fufpendoit une chaudière pour faire
le fromage. Comme ce bras pouvoit être mû
en rond, on faifoit tourner facilement la chau?
dièfe, quoique remplie de lait; on Tappro-
choit & on l’éloignoit du feu à volonté. La
troifième partie étoit la chambre deftinée à la
déification « dufifcrvaiCB des fromages. Les
vachers paffoient la nuit dans de petites chambres
pratiquées au - deffus.
On voyait aux environs de petites cabanes,
qui logeoient 18 cochons. Les réfidus des fromages
nourriflent en partie ces animaux, qui
vont aufti , dans la montagne , chercher
des racines. U11 canal ou ruifleau conduifoit le
petit lait de la fromagerie dans leurs auges. Le
Châlet & toute la pâture des vaches étoient
loués, par le propriétaire, 900 liv. par année
pour la faifon de la montagne ; c ’étoit en
1780.
Les Châlets de Suiffe font conftruits plus ou
moins commodément, félon les bailliages & les
pays. Dans l’Emmenthal on les fait avec plus
de foin que dans l’Oberland. On y pratique
de bons caveaux & des lieux fraispour conlerver le
lait. Souvent il. s’y trouve un poêle que l’on
peut chauffer s’il lurvient du froid, ce qui fait
que des familles entières y paffent leur Eté. Dans
fOberland, au contraire, les parois des Châlets
font formés de pièces de bois mal jointes,
entre lefquelles le vent pafle librement ; on y
fait les toits comme ceux des maifons des villages
du pays avec de larges & épais copeaux
affujettis à la fablière par des chevilles de bois &
par-defîus tçut, on met de gros quartiers de pierre
pour les faire réfifter à la violence des vents.
Suivant le nombre des propriétaires d’une
Alpey on confirait plus ou moins de Châlets.
Voye[ ce que c’eft qu’une Alpey au mot Bêtes
a CORNES page 155 bfuiv antes du fécond Volume.
Si l’Alpe eft commune, mais cependant partagée
en deux portions , l’on a toujours l’attention
de conftruire ces bâtimens de la manière
laplus commode pour ceux qui font eux-mêmes
leurs fromages, de manière que fur chacune de
ces portions, il y ait un nombre convenable
de ces bâtimens ou féparés les uns des autres,
ou rapprochés comme les maifons des villages.
Sur T Alpe, qui appartient au village de Grion,
dans le gouvernement d’Aigle, ces bâtimens font
rangés au cordeau. Un large chemin pafîe au
milieu. C ’eft la même chofe fur le Rufchberg
dans la paroifîb de Gefieigy bailliage de GeJJc-
nay. .
Si l’Alpe n’appartient qu’à un feul maître,
fon étendue & fa fituation règlent le nombre
des Châlets. En général, il convient pour plu*
fieurs raifons qu’il y en ait deux fur une alpe.
Dans le Geftenay, ces bâtimens font partie
de bois, partie de pierre, fuivant leur defii-
nation. L ’étable généralement eft faite de manière
que les vaches puiffent entrer par une
porte & fortir par une autre après être traites.
Le furplus de la diftribution du logement rel?