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bes formant te demi-eeintre , doivent avoir fix
pieds, fur un Chailis de quatre de large -, leur
diamètre fera de quatre pouces quarrés, fur la
couronne du Chailis ; dans le milieu, il y a
quatre traverfes de même épaifl'ertr, qui fou-
tien ne nt rous les panneaux. Afin que le Clraffis
i’oit plus folide, on fait entrer les traverfes dans
les courbes ; & comme les courbes & les tra—
verfes n’empêchent pas de faire les couches, on
les afïujettir enfemble avec des bandes de fer
d’un pouce de. large, qu’on attache à demeure.
» Les panneaux de devant font fourenus par
des charnières à clef, afin qu’on puiffe les ôter
aifément, chaque fois qu’on fait une couche
nouvelle. Au bas de chaque panneau de devant,
il y a une verge de fer, avec des crans de douze
en douze pouces, pour donner de 1 air au Chailis
dans les grandes chaleurs.
« Quant à la caille, elle ne fauroit être trop
folide ; c’eft pourquoi je confeille d’employer
des planches de vingt pieds de longueur, de la
plus grande épaiffeur, en y joignant, en fus, des
barres à queue , diftames de quatre en quatre
pieds. Je conleille, en outre, déborder l’extrémité
de la.caiffeen-dedans, d’une barre de fer de
fix rgnes d’épai fleur, fur un pouce de large, afin
quelle ne fe déjette point par l’aèlion du Soleil.
On empêche l’écartement de la caiffe dans le milieu,
par trois bandes de fer d’un pouce quarré.
Le Chailis étant monté fur une petite muraille,
ou affife de pierre de taille, juiqu’au niveau de
la terre , creuféeeh gouttière large pour recevoir
les eaux, il faut avoir une grande jufieffe,afin
qu’il ne refie pas de paflage pour l’air, entre le
bois & la pierre qui doit le porter. 11 eff encore
cffentiel de faire peindre le bois & le fer , de
ce Chailis, à l’huile, en-declans & en-dchors, &
de leur donner une nouvelle couche chaque
année, au Printems, après qu’on en a enlevé les
réchauds.
rt Les perionnes qui veulent cultiver tout-a-
la-fois des figues, des ananas, des melons, des
fraifes, des petits pois, &c. doivent fe procurer
une certaine quantité de Chailis. Pour lors, mes
trois Chailis doivent être mis en ufage : chaque
efpèce de plante réuffu mieux, cultivée féparé-
ment dans un Chailis que dans un autre, par
rapport aux différens degrés de chaleur que chaque
forme de ceintre procure. Par exemple,
mon Chailis de vingt pieds eff excellent pour
faire des melons, des fraifes, des haricots, dçs
rofes, des lilas de Perfe, de hyacintes, & pour
y foutenir des. ananas pendant l’Hiver.
u Le ceintre aux deux tiers eff parfait pour
obtenir de beaux fruits d’ananas pendant l’Eté,
& pour y avoir beaucoup de petits pois.
«Le ceintre de huit pieds, fur un Chailis de
cinq pieds de large, eff fupérieur pour une figue-
rie , pour de grands lilas, & pour y faire paffer
fÛfférens feps Je raiûn mufcaî, qui y réuffu ad-
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mirablement bien. On pratique en-dedans un
treillage, à un pied du virrage. Le raifin qu’on
fait en ferre chaude eff beaucoup moins boa
que celui-ci.
» On fera peut-être étonné que la différence
de'ceintre , en fafl’e une de fix degrés entre le
petit & le grand : dans la même pofition , l’obliquité
des réflexions du Soleil fur les vitrages,
produit cet effet ; & comme le Chaffi» aux deux
tiers du ceintre, a fix pieds de hauteur , & que
le ceintre plein en a fept, la plus grande quantité
d’air peut encore y contribuer, a
Quoique ces Chaflis paroiffent offrir plufieurs
avantages, ils font encore peu répandus, foit ù
caufe de la difficulté de trouver des Ouvriers pour
les confiruire, foit à caufe de la dépenfe qu’ils
occafionnent. (M . Thovin. )
CHASSIS à ananas. Comme ces Chalfis font
de véritables ferres, nous en traiterons à l’article
Serre, qui doit les comprendre toutes. ( M„
T h ovin )
CHAT. Quadrupède domeflique. dont je ne dé—.
crirai ni la forme, ni les moeurs quifant connus*
On peut d’ailleurs les lire dans Ruffon & dans
le Dièlionnaire des Quadrupèdes.
Les chats font de la plus grande utilité dans
les mailons des. particuliers, & fur-tout dans
les fermes des pays à grains, où les rats, les
fouris, & les mulots qui en vivent, fe multiplient
avec une grande facilité; la patience des Chats,
leur foupleffe, leur inftinél les portent à détruire
ces animaux , nuilibles de plus d’une manière.
Car, non-feulement ils attaquent les grains,
dans les greniers, les granges & les gerbiers, mais
encore le lai'âge, les cuirs des harnois dès chevaux
% des boeufs. 11 eff donc important d’élever
des Chats & de les mettre en état de remplir,
en tout tems, le but qu’on fe propofe.
On remarque que les chats, trop familiers,
trop bien nourris. & trop foignés, fontjnoins
propres que les autres à chaffer les rats, les
fouris & les mulots , & la rallon en eff bien
fimple, c’eft qu’ils n’ont plus l’attrait du befoin
& qu’ils perdent, par une vie molle & oifive,
leur activité naturelle. Toutes les efpèces d animaux
fauvages font dans ce cas. Il en réfulte
qu’il faut que Içs fermiers, ou métayers laîffenr,
le plus poflïble,les Chats dans leur état primitif.
Ainfi ne les point carefler, leur donner une
nourriture convenable & jamais capable de les
raffhfier, feulement pour qu’ils relient attachés
à la maifon & afin que, n’étant pas trop preffés
par la failli, ils foient patiens & attendent le
moment le plus propre pour ne pas manquer
les- animaux , qu’ils doivent détruire , les renvoyer
enfin,.dèsqu’ils paroiffent, dans les greniers,
les granges & les étables ; telle eff la manière
dont on" doit traiter les Chats.
On remarque dans les fermes que les Chats
(b partagent, pour ainfi dite, tes bàtimens j
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î’un chaffe les fouris, ou les rats dans la vacherie
; un autre dans l’écurie , un autre dans la
bergerie. Les plus familiers fréquentent les granges
où ils fe font aimer des batteurs. Si un Chat
fe préfente dans l’empire d’un autre,ils fe battent,
fe querellent, jufqu’à ce que l’ un des deux cède
la place.
Une attention qu’il me femble qu’on devroit
avoir pour eux , ce feroit de leur mettre, dans
différens endroits, -des vafes remplis d’eau , qu’on
changeroir de tems-en-tems. Cet animal eff fùjet
à devenir enragé, quoique plus rarement que
le chien. On ne fait pas s’il contraéle fponta -
nément la rage, ou feulement par contagion.
Dans cette incertitude, on doit avoir foin que,
lors de grandes chaleurs, ou de gelée, les Chats
puiffent trouver de l’eau pour boire.
Quoique le Chat foit, pour ainfi dire, formé
pour la deflruétion des rats, des fouris & des
mulots, il aime beaucoup le gibier & les oifeaux.
Ce goût l’entraîne fouvent loin des fermes dans
la campagne, & fur-tout dans les bois. Dès qu’il
s’y livre, il devient nul pour fon maître. Il ne
revient chez lui qu’aux heures où l’on donne
à manger aux autres. Dans ce cas, il faut le
tuer,'pour ne pas nourrir un ferviteur inutile,
dont l’exemple peut débaucher fes compagnons.
Gn doit cependant s’affurer, fi fes exc u riions,
dans la campagne , n’ont pas pour objet la
chaffe aux mulots. Car, j’ai vu des Chats s’écarter
& rendre de très-grands fervices, en détruifant-
«n nombre confidérable de mulets. Il feroit
fâcheux alors de fe défaire d’un Chat aulfi utile.
Ce font lés plus hardis qui s’écartent de la
ferme, & ordinairement les mâles qu’on fixe
en les coupant. Il feroit à defirer qu'il s’établît
des Chats de campagne, comme il s’établit des
Chats domeftiques.
Il eff néceffaire que les chattes élèvent leurs
petits dans les endroirs où elles les mettent bas.
C’efl ordinairement dans les greniers à paille, ou
à foin , ou dans les granges. On ne doit pas les
. rapprocher de la maifon, parce qu’élevés loin
des hommes, ils conferveront plus long-rem s le
çaraélère fauvage qu'on a intérêt de leur laiffer.
Seulement, il faut donner un peu plus de nourriture
aux mères dès qu’on s'appercevra à
la longueur de leurs retines, quelles allaitent.
Les Chats, outre la rage, font fujets à plufieurs
maladies, & particulièrement à la gale,
qui les rend hideux, en leur enlevant tout le
poil & couvrant leur corps de pullules. Ils font
alors trilles, languiflàns, incapables de remplir
leurs fonctions. Pour les guérir de cette maladie,
on met ordinairement du foufre dans leur.boif-
fon. Je n’affure pas que ce remède foit infaillible
, parce que je n’ai aucune expérience en
la faveur. Mais j’engage les perforées, pour lef- I
quelles la guérifon d’un animal utile efi quel-
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quechofe, à chercher les moyens de remédier
à la gale des Chats.
Quand les Chats ne gagnent pas des maladies
contagieufes, ils vivent dans les fermes jufquà
quatorze & quinze ans, & même au - delà.
( M. VAbbé Tes si eh. )
CHAT, DOS de CHAT. Courber une branche
en dos de Chat , c'eff baiffer fon extrémité
de manière que le relie de fa longueur décrive
une courbe. C’eff un défaut qu’on doit éviter
autant que poffible ; il n’eft qu’un cas où on
peut l’employer, c’eff lorfqu’if eff néceffaire de
remplir un vuide dans un efpalier qu’on veut
rétablir. Dict. de Léger.. ( M . Reynier. )
CHAT, (langue de) On donne ce nom aux
feuilles-du Rubia tinâorum à caufe de leur afpé •
rité alfez lemblable à celle de la Langue du Chat.
V. Garance des Teinturiers. (Af. T hovin.)
CHATAIGNE. Fruit du châtaigner. Voye^ fes
ufages économiques au Diél. des Arbres & Ar-
buftes.
CHATAIGNE D’EAU. Nom vulgaire dn
Traja natans L. Voye[ Ma CR JE. ’
CHATAIGNE de terre. On donne ce nom
aux tubercules du Lathyrus tube refus L. Voye\
Gesse Tubereuse. ( M. Re yn ier . ')
CHATAIGNE. On appelle ainfi une corne
molle & fpongieufe, dénuée de poils, qui fe
trouve placée dans les extrémités antérieures du
cheval, au-deffùs de l'articulation du genou &
dans les extrémités poflërieures, au-deffous de
l’articulation du jarret. On confeille de la couper,
plutôt que de l’arracher. Voye% Diélien.
de Médecine. (M. VAbbé Tessier.)
CHATAIGNER. Variété du pommier dont on
faifoit peu de cas, iky a quelques années,& dont
le goût s’eft infiniment répandu depuis. C’eft
une pomme de moyenne groffeur d’une chair
caftante , pleine d’eau ; fa peau eff variée de taches
rouges fur un fond jaune pâle. Voye[ Pommier
dans le Dièlionnaire des Arbres & Arbufles.
{M. Reynier . )
CHATAIGNE de CHEVAL. On appelle ainfi
les fruits de / (Efculus hippocaftanum. X. Voye\
Makonier d’iNDE. (M . Thovin.)
CHATAIGNE de MER. Nom que l’on donne
dans les Antilles aux femences du Minofa fean-
dens. L. parce que la liane qui les produit, croif-
fant dans le voifinage des fleuves, fes gouffes,
en s’ouvrant, laiffent tomber à terre fes groffes
femences q u i, étant tranfportées dans la mer,
y furnagent & font chaffées fur les côtes. Leur
couleur,.plutôt que leur forme, reffemble un
peu à la Châtaigne. Voye\ Açacie à grandes
Gousses, ( M. Thovin )
CHATAIGNERAIE. Terrein planté en Châtaigniers.
Voyc[ h Diâionnaire des Arbres & Ar-
b u j îe s . ( M . T h o v i n . )
CHATAIGNER, genre compofé de trois efpèces
d’arbres de pleine terre, dont pour cette