
aura fait infufer des feuilles de fau g cd on n e r I
plufieurs fois par jour des lavemens compofés-
d’une infufion de fauge, tenant en folution une
once de nitre fur un pot d’infùfion , faire au
poitrail un féton avec la racine d’hellébore,
nourrir l’animal d’eau blanche nitrée & fuc-
ceflivement de fon,. de paille & de foin lui
faire prendre les cinq premiers jours des bols,
compofés de deux onces de nitre, de demi-
once de camphre &. de fuffifante quantité de
miel pour deux bols l’un le matin, & l’autre
le foir ; enfin en avoir tous les fôins que la
propreté exige. Si, en emportant la tumeur, do
a coupé une veine, il faut y appliquer de l’agaric
, ou un bouton de vitriol, ou le feu, ou la
poudre de lycoperdon. „
Ce font les bêtes à laine que le feu Saint-An-
toine attaque. Cette maladie fe manifefle par un
bouton douloureux & enflammé qui s élève fur
la peau, dégénère bien-rôt en gangène & détruit les
parties-voifines. Il ne parôît pas qu’elle foir
eontagieufe. On emploie différens remèdes pour
la guérir ; mais M. Vitet, dont j’ai extrait ce
qui précède, ne confeille que l’infufion de feuil- ,
les de rhuë & la feule huilé de tabac , ou
l’infufion d’abfynthe faturée de fiel ammoniac, .
celle de- fabine & de fange dans du bon vin.
11 preferit intérieurement deux bols, compofés
chacun d’un gros de racine de gentiane^ pul-
vérifée & de demi-gros de nitre dans fiuffitante
quantité de miel, pendant tout le cours de la
maladie. Il faut, comme dans les cas précédons,
emporter le bouton inflammatoire dés qu’il eft
formé.
On s'appercevra facilement que je ,n e fais
qu’effleurer un genre de maladie., lufceptible
d’un grand développement. Je n’ai voulu qu’apprendre
à te diflinguer des autres & à ne pas
faire de faute dans le •traitement. On trouvera
dans le Dictionnaire de Médecine tout ce qui
3 rapport au Charbon dans les animaux'.
Charbon de bois, confidèré■ comme propre
à féconder les. terres
M Tatin., marchand Grainetier - fieu rifle à
Paris' dans un Catalogue itaifonné de tou.tes.-les
srainès. qu’il vend, traitant des principaux en-
®rai$ confeilte fur-tout l’ufage du Charbon de
bois.-Selon J u i, ce Charbon convient aux terres
sèches ', délaîffées faute d’humidiré. H eft propre
k les. féconder à diminuer les ravages des
vers blancs. D’après cette dernière propriété,
M Tuin fouoçonne qu’il pourroit bien nuire
à, d'autres efpèces. de vers: On l’emploie tout
ên’ier fans le. pulvérifer, ni le contaffer même.
On doit le répandre également., à la quantité
de douze facs , mefure .de Charbon, à Paris, ou
douze, poinçoijs d’Orléans ; 1 enterrer par un
labour profond & rouler après avoir herfé, pour
couvrir la femence.
M. Tatin ne cite aucune expérience pour prou*
ver les fuccès du Charbon, employé de cette manière,
quoiqu’il affure en avoir fait beaucoup. Je
ne préfente , pour cette raifon, ce qu’il dit à mes
leé'leurs que pour les engager à l’efîayèr. J’o b fer-
ver ai que dans les pays, où le bois eft cher &
par conféquent le Charbon , on fe dérermine-
roit difficilement à en faire ufage pour cet objet,
à moins qu’il ne fût conllaté que l ’eftet du Charbon
dure aufîi long-rtir.s que celui des marnes.
Mais, dans les pays où le bois. eft commun &
à bon marché, on auroit plus de facilité pour
s’en procurer. (
J’ai engagé des Charbonniers il confiruire leurs
fourneaux de Charbon dansées pièces de terre
que je çu hiv ois • en parcourant des bordures
de forêt», j’ai vu beaucoup d’emp'lacemens de
. fourneaux à Charbon -, dans tous ces endroits,
4a végétation des grains étoit de toute beauté,
&contraftoit, d’une manière fiappante, avec
celle des parties de champs qui les entouroienr.
Cet effet a duré plufieurs années. C’e’ft ordi -
' nairement dans ces places de fourneaux à Char
bon qu’il lève le plus de graines cf arbres dans
les forêts. M. Duffieux, en ayant fait enlemen-
cer plufieurs en orge, a récolté beaucoup de grain.
Avant que la culture du tabac fût libre en
France, les hommes, qui travaille!ent dans les
bois piantoient du tabac, dans, les places de
Charbon, où il devenoit très-beau. Ces faits,
attellent qu’il peut fervir à féconder les terres ,
vraifcmblabletnent parce que falkali qu’il
contient attire l’humidité de l’air. Mais il eft
très—clivifé dans tous ces cas,, tandis qu’au conr
traire dans la manière dont l’emploie M. Tarin,
il eft entier-, ce. qui peut établir des différences
que l’expérience, fans doute fera connoître ( M.
l ’Abbé T essier..')
CHARBON de Terre. Subfiance employée
dans beaucoup de pays, pour le chauffage
ferres chaudes.
Après-le bois, c’eff.^ fans contredit:, le meilleur;
fa chaleur a plus diiménlité & eft plus
durable.. Mais il a un grand inconvénient, c’eft
celui de s’allumer lentement.& de. ne fournir
fa..chaleur que trois quarts, d’heure ou une.heure
après .qu’il a. été allumé, Et comme fouvent if
eft difficile de. prévoir le tems qu'il fera d’une
heure à l’autre,il,arrive quelquefois que la gelée
pénètre clans les ferres avant, que la chaleur du
feu- foit. en. état, de s’y. oppoîer.. Si l’on veut
parer à cet inconvénient, en allumant le Charbon,
dè terre à. la moindre apparence.de gelée,
& que. le teins. devienne doux alors on donne
aux. ferres, un degré de. chaleur trop élevé qui
fait pouffer les plantes à contre-tems & leur eft
très-nuifible..
Quant à l’économie du Chauffage en Chatr
j bon de terre plutôt qu’en bois , tl eft bien dif-
[ ficile de la fixer d’une manière préciffi,puifqu elle
! dépend des locali tés. En Angleterre ,en Hollande &
S dans quelques parties de la France où les mines
i font abondantes, le Charbon de terre a très-
peu de valeur. A Paris, au contraire, il eft au
[ moins auffi difpendieux que le bois. C eft ce qui
I fait qu’on lui préfère ce dernier chauffage qui,
I au moyen d’une conftruétion parncu.iere dans
les fourneaux, donne une chaleur prompte &
I durable & plus économique que celle dû Char-
CHARBONNÉ. L’Ancienne Encyclopédie ,
confondant les maladies des grains, . donne le
nom de Charbonnéau froment carié. Le froment
Charbonné eft celui qui eft attaqué de cette maladie,
dans laquelle tous les organes de la fructification
font détruits & convertis en une matière
fine, d’un vert noir, inodore & que le vent
difperfe. L’orge, l’avoine & beaucoup d’autres
graminées fe Charbonnent. Voye^ les mots
Charbon & Carié. (Af. l’Abbé Tessier.)
CHARDON, Ca r d u u s .
Genre de plantes à fleurs, compofées d’herbes,
annuelles ou vivaces par leurs racines, dont les
fleurs, prefque toutes terminales, font renfermées
dans un calice compofé d’écailles embri-
quées. Les Chardons font voifins des centaurées,
ftont ils diffèrent par leurs fleurons qui font tous
hermaphrodites & fertiles ,& des farrettes, dont
aucun caractère bien tranché ne inarque la fé-
paration-, car plufiéurs Chardonsont leurs écailles
auffi molles que celles des farrettes ; mais celles
des dernières font généralement plus larges &
moins lâches. Les chardons diffèrent enfin dés
onopordes par leur réceptacle chargé de poils,
au lieu que,celui des onopordes eft ras & couvert
d’alvéoles : j’ai cependant vu un individu
d’onoporde aeanthin , dont le réceptacle étoit
femblable à ceux des Chardons; étoit—il un métis
ou un accident ? c’efb ce que j’ignore. Voye%
Onoporde.
La diftinéHon que plufieurs Botaniftes avoient
faite de deux genres, les Chardons & les Cirfes,
étant fondée fur la conformation des aigrettes
Amples ou plumeufes , n’eft plus admiffible,
comme toutes celles qui font fondées fur un
caraélère auffi fugitif.
Les Chardons ont la plupart un beau feuillage,
& un port qui les rendroit précieux , pour la
décoration des payfages, fans l’efpèce de défaveur
dont ils font atteints. Plufieurs d’entr’eux
produifent un très-grand effet dans les parterres^
& lés payfages gagnent beaucoup à des groupes
de ces plantes, également agreftes & décorantes.
J’indiquerai dans la fuite de l’article, les efpè-.
ces qui peuvent être cultivées avec le plus de
fuccès.
Efpèces & variétés.
Feuilles décorantes.
i. Chardon maculé. .
Ca rd u u s leucograpkus. L. du midi de
l’Europe.
i. Chardon lancéolé.
Ca rd u ü s lanceolatus. L. o*. fur les bords
des chemins.
ß. Variété h fleur blanche.
' tj. Chardon penché.
Ca r d u u s ■ nutcris. L. fur les bords des
chemins.
,ß. Var été a fleur blanche. |
». Variété h.-tige ramage à fleurs plus petites,
de la Suijfe „Carduos , &c. n.° 16 j. ß. Hall.
4-. Char don aeanthin.
Ca rd u u s acanthoides. La M. non Linn鮫
0. des villages, près des murs , & c.
ß. Variété cotonneufle.
$. Chardon -crépu.
Ca r d u u s crifpas. L. 0. dans les champs
incultes.
6 . Chardon des marais.
Card u u s paluflris. L. c] f . des prés humides
& des marécages.
ß. Variété à feuil les vertes en-deffous.
Ca r d u u s polyanthemus. L. çfl. des environs
de Rome.
ß. Variété a fleur blanche.
7. Chardon à crochets.
C arduus pycnocephalus. L. c2 f . de ITtalïc
& du midi de la France.
8. Chardon argenté.
Card u u s argentatas. L. 0. de l’Egypte^
9. Chardon cyanoide.
Ca r d u u s cyanoides. L. de la Tartarie.
10. Chardon blanchâtre,
Ca r d u u s canus. L. <2 f . de l’Autriche^
11. Chardon peéliné.
Carduu s peetmatus. L. a*- de la Penfyivanie.
ir . Chardon denté.-
Carduu s deflovatus. L> <2^. de« montagnes
de l’Europe.
Variétés a fleurs blanches•