
fort agréable * mais la pulpe en efl molle & d’un
goût fade.
Concombre du Japon. Nous ne faurions donr-
ner de détails fur.la culture de cetre plante que
nous ne connoiffons que d'après lés rènfeigne-
mens que Koëmpffer & Thunberg nous en ont
donné. On la cultive en très |§grande quantité
au Japon , & il paroît que les habitans & les
Européens qui y font établis, font quelque cas
du fruit qu'ils font cuire dans la lavure de biérre,,
à laquelle iis ajoutent du ris. La tige du Concombre
de Japon pouiTe des tiges ftriées & hé-
riffées de quelques poils, & qui fe couchent
fur la terre. Les feuilles font pétiolées, en coeur,
à lobes anguleux , dentelées & nerveufes,, par-
femées de poils rudes de chaque côté ; la
’ feuille eft verte en - deffus & plus pâle en-
deffous. Les fleurs font jaunes axillaires & agré- 1
gées. Les fruits furpaffent en groffeurla tête d’un
homme -, .elles font glabres & à dix filions.
Concombre à angles tranchons. Cette plante,
qui croît naturellement en Chine, dans laTar-
tarie & dans plufieurs Provinces des Indes orientales
» fe voit quelquefois dans nos jardins botaniques,
mais nous ignorons fi elle produit en
Europe des fruits comembles. Sa culture ne paroît
pas exiger des foins particuliers -, au moins celles
que nous avons vu à Vienne étoient traitées
cemme les cucurhitacées des pays chauds. L ’odeur
de la plante eft forte & défagréable ; fes tiges font
très-rameufes, fort longues, rudes, à cinq angles
aigus, couchées ou grimpantes à l’aide de vrilles
Amples ou compofées'dont elles font garnies.
Les fleurs font en coeur & prefqu’arrondies, à
fept angles , légèrement dentelées, vertes en-
deflus , pâtes en - deffous, garnies de poils ■
courts, qui les rendent rudes au toucher. Les
fleurs mâles font grandes, jaunes, très-ouvertes,
formant des grappes axillaires ; elles s’épanouif-
fent füccefiïvement à mefure que la grappe fe
développe. Cette grappe eft tortueufe , rude,
anguleufe & longue d’un pied. Ses pédoncules
font munis d*une braétée lancéolée, feflile &
un peu courante jufqu’au pédoncule commun ;
le calice eft à demi-divifé en cinq fegmens} fon
tube eft à cinq angles obtus, & , dans fon centre,
eft placée une petite glande de couleur pâle,
applatie , triangulaire, & de laquelle découle un
fuc doux & abondant. La fleur femelle, fem-
blable à la fleur mâle, eft pédonculée, folitaire,
& paroît avec la grappe des mâles aux mêmes
ailes des feuilles ou à d’autres endroits: lefruit
qui la remplace eft oblong, de fept à huit pouces
de longueur, rétréci vers le pédoncule, terminé
au fommet par un opercule court, qui fe détache
aifément dans les fruits fées, à dix angles aigus
faillans, & divifé intérieurement en trois loges -,
il commencé par être verd, & alors fa pulpe
charnue renferme plufieurs femences blanches,
ovoïdes, planes, ridées, ponctuées Ôtéchancrées
a leur bafe ; enfuite fon écorce fe durcit & devient
ligneufe , d’une couleur rouffeâtre •, fa
chair, en fe defféchant , devient fpongieufe&
fibreufe. Cette plante fleurit pendant tout l’Eté;
mais le fruit mûrit tard , quelqufois à la fin
d’Octobre. On mange les fruits dans leur pays
natal, lorfqu’ilsfont à moitié mûrs & tendres;
étant mûrs , ils’ ne font plus bons. Des Indiens
du pays du Grand - Mogol ’ & de la
Religon des Brames, établis depuis très - long-
tems à Afof près la Mer noire , prefque tous
Négocians, ont apporté ce Concombre dans
le pays qu’ils habitent aéluellement. Ces Indiens
font beaucoup de cas de notre Concombre dont ils
confomment une grande quantité; ils le font
cuire fur la braife, & l’aflaifonnent alors avec
de l’huile & du vinaigre ; ils l’emploient également
à le manger avec le ris. ( Voye[ Pallas,
collection feptenirionale. Vol. I ) .
La Coloquinthe ou le Concombre amer.
Cette plante annuelle fe cultive quelquefois dans
les jardins botaniques où elle ne demande que
les foins qu exigent en général les plantes élevées
dans des couches chaudes. Elle croît na:urelle^
ment dans le Levant, en Egypte, aux Indes &
dans quelques Ifles de l'Archipel , où un fol
maigre & fablonneux paroît lui convenir de préférence
; car on la rencontre foüvent le long
de la mer. Sa racine fufiforme pouffe plufieurs
tiges rudes , foibles, anguleufes, rampantes, ra-
meufes & garnies de feuilles pétiolées, hériffées,
multifides, profondément découpées, vertes en-
deffus & blanchâtres en-deffous, munies de vrilles
à leurs ailes. Les fleurs font axillaires, petites
& jaunâtres. Les fruits de forme fphérique font
de la groffeur du poing, glabres & couverts
d’une écorce mince, coriace & jaunâtre ; la
pulpe qu’ ils renferment eft blanche, fpongieufe,
très - amère & divifée en trois parties, dans chacune
defquelles fe trouvent plufieurs graines
oblongues & applaties. C’eft un des plus forts
draftiques; mais qui préfentement n’eft guère
plus en ufage. La pulpe que l’on obtient
des fruits cultivés en France n’a pas la même
qualité purgative que celle que l’on trouve chez
les Droguiltes, qui les reçoivent d’Alep.
Feû M. Guettard a fait des obfervaffons très*
curieufés fur le defféchement de la coloquinthe,
qui fe trouvent inférées dans les Mémoires de
ce Savant, Vol. II. Une coloquinthe cultivée en
France fut pefée le 14 Octobre 1748; fon poids
étoit de deux livres neuf onces & trois quarts;
on la tenoit fufpendue dans urt'endroit aéré,
& on ia pefoit tous les mois, depuis le 14 Octobre
jufqu’au 20 Septembre de l’année d’après
où elle étoit parfaitement sèche. De deux livres
neuf onces & trois quarts, elle pefoit alors quatre
onces- & demie dix - huit grains.
Le Concombre d’Arabie. Cette plante dont
la Patrie eft l’Arabie,, fe cultive quelquefois dans
les jardins des Curieux, où elle demandé'à -
peu-près les mêmes foins que la coloquinthe.
Ses tiges rempantes, grêles, rudes & anguleufes,
font garnies de feuilles pétiolées, en coeur, rudes
en - deffus, dentelées & découpées en cinq Lobés,
& dond’entremëdiaire eft une fois plus long que
les autres. Des pédoncules axillaires & uniflores
foutiennent des fleurs petites & verdâtres, qui
font remplacéespar des fruits globuleuxglabres/
liériffés d-un grand nombre d’épines molles, de
la groffeur d’une prune moyenne, ftri.és & panachés
alternativement de verd & de jaune :
fa pulpe molle, aqneufe &. aufli amère que la
coloquinthe, contient un grand nombre de fe-
niences petites, oblongues & blanchâtres. Nous
ne lui connoiffons aucune propriété utile qui
puiffe compenfer la peine que fa culturé exige.
Concombre d'Afrique. Cette plante qui croît
naturellement au Cap de Bonne Efpérance, a été
apportée par M. Sonnerat, qui l’a communiquée
à M. Lamarck. Comme elle nous vient d’un
pays dont nous cultivons avec fuccès beaucoup
de plantes, il eft probable que fa culture pourront
également réuftir, fi quelque propriété éminente
la faifoit rechercher; noiis ignorons fi,
dans fon pays natal, elle eft de quelqu’ufage,
La plante, qui produit le Concombre d’Afrique,
a beaucoup de rapport avec celle du Concombre
d’Arabie; les talus pointus des feuilles, diftingue
cependant celle dont nous parlons,d.u Concombre
d’Arabie. Les feuiiles font en outre pétiolées,
palmées/.quihqüefides à découpures un peu fin-
nuées & pointues.; Les fleurs-font jaunâtres ; les
fruits font portés fur des pédoncules filiformes
un peu velus. Les fruits font ovoïdes, légèrement
alongés & hériffés de toute part.
Concombre d’Amérique. D'après Sloane , cette
plante annuelle croît naturellement à la Jamaïque,
où on fait beaucoup de cas du fruit ; nous ignorons
fi elle a jamais été cultivée en Europe ; mais comme
aucun des Auteurs,que nous avons confulté,n’en a
fainnention, il eft à préfumer que cette efpèce manque
encore à nos jardins de Botanique. Sloanedit
que les tiges anguleufes & hifpides de cette plante
acquièrent cinq ou fix pieds de longueur. Les
feuilles tiennent à des pétioles médiocres, elles
font palmées, profondément finuées et rudes au;
toucher. Les fleurs femblables à celles de laBrypng
font petites, axillaires & de couleur jaune. Les
fruits font ovoïdes,blanchâtres et par-tout hériffés
de petites pointes fpinulifornies.
Maladies des Concombres,
Les Concombres font fujets à une maladie ,
que l’on cônrioît fous le nom le meûnierou
le blanc 1 g lie confïfte dans ..la.ftagnation fùbite
de la sève, oçcafibnnée par le froid. Linnée lui
donne le nom d’Eryfiphe. On obferve cette
maladie ordinairement au commencement de
l’Automne, tantôj plutôt, tantôt plus tard. Les
feuilles font alors couvertes d’une efpèce de
pouflière blanche; les unes fe crifpent, d’autres
përiflent, de même que le fruit. Le meilleur
remède eft dé couper les feuilles meunières, quelquefois
la plante fe conferve , quand lés feuilles
font entièrement defféchées. On prévient cette
maladie-, en couvrant avec.de la paille pu avec
des paillaffons, les plantes, aufli-tôt que l’on
craint des matinées ou des nuits froides, au commencement
do l’Automne.
Ennemi des Concombres.
Les melons & les Concombres font fouvent
attaqués par les pucerons ; les Jardiniers n’oiic
pas manqué d’employer plufieurs’.nioyens pour
attaquer cet ennemi ; mais il paroît qu’on n’a
point encore découvert de fpécifique pour s’en
débarraffer efficacement. On affure que la cendre
tamifée, & répandue fur les pieds de melons
& de Concombres , qui font couverts de pucerons,
tue dés.infééles & fauve ainfi les plantes.
D ’aurreÿ ont recommandé le tabac en poudre ■
employé d e . la même manière que la cendre.
Un Jardinier Anglois, nommé Green, a pror
pofé-une,,machine fumjgatoire , confiftant en
une efpèce. de foufilet, à. l’aide duquel on fait
paffer de la fumée de. tabac fur les pieds de
melons ou Concombres qui. font infe6lé.s de pucerons
, ou de toute autre efpèce .d’infèéle ; l’i n-
j venteur dit que, par ce moyen, il a toujours
fauvé les plantes qui fe trou voient attaquées par
les, infeôtes. On nous affure que cette machine
dont on peut aifément concevoir la çonftruc-
tion , quoique l’Autëur n’en ait point donné to
deffein , eft.employé avec avantage en Angleterre
& en Allemagne.
Methode de préparer les- cornichons.
On choifit lés plus petits cornichons ; on les
met dans un linge blanc ; ori les y frotte je$, uns
contre les au très, où bien bti fe fert pour Iç
même ufage d’une petite bjrqffe , pour leur ôter
; lès piquans & le duvet dont ils font couverts ;
on les jette dans: l’eautbouillante ; on.lès y laiffç
environ quatre minutes /. on les retire pour les
mettre d a n s e a u fraîche,, & on .laiffe refroidir.
On les fait: égout ter fur Un linge blanc,; et quand
ils onr perdu leur eau on les placé dans nri pot
i ou bn lés arrange les uns fiir les au:res , en plaçant
de diflance en diftance quelques feuilles de laurier
& quelques grains de poivre ; après quoi , on
verfe pardemis du vinaigre blâne, en ajoutant
une orite de fel par pinte de vingigre' cette
, méthode eft préférable à plufieurs autres, la cuite
légère darif l’eau dépouille réçorçç flç. çe fruit
d’une certaine' àcrèté défagréable.
V Une manière plus fimp lç eft, après àyolf lavé
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