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inferieure eft d'un brun lui fan r ; les branches de
ecrt .• elpèce font couvertes c!e poils ; & les fleurs,
qui font plus petites que celles de la précédente,
6 de couleur rofe, ferrent, en épis clairs, des
extrémités des rejertons.
Çult.irc. On ne peut l'entreprendre qu'en
ferre-chaude-. Le rraitement qu’exigent les trois
première:? efpèces doit être analogue à leur orga^
ni fat ion glu tit-aùve; f humidité poujroit en occa-
fionner l'engorgement, & les faire périr. Elles ne
doivent donc pas être miles, en Hiver, dans la
tannée , parce que là elles feroient plus expofées
à la ftagoarion de l’air, qui a toujours beaucoup
de denlité dans une ferré chaude. C’eft fur les
gradins qu’il conviendra de les placer- & , en
A v r il, les mettre en tannée. On agit envers elles
par inverfe-, car c’eft en tannée que le cultivateur
place, en Hiver, ce qu’il a de plus précieux , eu
ce qu’il chérit le plus.
Le berceau de ces arbres, dans leur lieu natal,
eft ordinairement un autre individu, dont ils retirent
un fuc élaboré & nutritif. Les racines
tendenr vers la terre, penr fuppléer à la nourriture,
qui ceffe d’être fuitifantc ou elles fiègent.
Leur première éducation , en Europe, ne leur
procurera point cette commodité * mais nous en
induirons notre opinion , fortifiée d’ailleurs par
la connoiflance des lieux qu’ils habitent, qu’ils
exigent une terre très-peu fubfianrielie , & un
por d’unfe certaine grandeur, rempli, à plus de
moitié, de crayon ou de pierrailles , dans lequel
les racines feulement feroient enfoncées;
A l’égard de la quatrième elpèce. quoiqu’elle
foit une des plantes les plus délicates qui nous
viennent des Antilles, nous ne croyons pas quelle
fe conferve, dans la ferre chaude, plus difficilement
que celles qui s’y cultivent ordinairement,
lnr-rout fi on lui donne une terré peu fubftan-
cielle, qu’on arrofera très-rarement en Hiver, &
fi on a foin de la tenir conffaminem dans une
bonne tannée.
Les graines des quatre efpèces lèvent très-bien
en Europe (fous un chaflis, par exemple) mais
le pian reffe long-rems petit & chétif. On auroir
des jouiliances plus promptes, fi on recevoit des
individus en petites caiffes remplies de terre, qui
auroient été envoyées du lieu natal, avec, recommandation
expreffe de ne les pas mouiller
considérablement pendant la rraverfe. Au reffe ,
il s’en trouve actuellement plufieurs dans les
Collégiens Angloifes qui font dans le commerce.
On a, de plus, pour la multiplication de ces
beaux arbres, la voie des boutures; elles ne
doivenr être enterrées qu’après .avoir fait deffé-
cher la plaie au moins pendant trois femaines;
c'eff une attention de rigueur pour les trois premières
efpèces. Elles fe font en pots, au mois de
Juin , & on les enfonce dans une couche de
chaleur modérée - recouverte d’un chaffis qui i
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doit prefque toujours, & fur -fou t pendant !e
jo u r , être couvert lui-mêmç par un pailhuîon
On ule de la terre qui s’emploie pour les trains'
Les pots fe doivent rentrer dans la ferre chaude
avant l’époque ordinaire des rentrées.
Nous ne le déguifons point, la culture fur-
tour des trois premières elpèces eft difficile : elle
exige un oeil vigilant & exercé : c ’eft une raifon
peut-être pour l'entreprendre. Combien,de pètes
or.r eu de plus d'agrémens de leurs enfa'ns dont ils
en atrendoient le moins !
Ufages. A notre egard, rien de plus beau dans
une ferre chaude , que le feui'lage des trois premières
efpèces : fi on parvenoit à y faire fleurir
la première , fa fleur le difpureroit, en beauté, à
un rrcs-grand nombre d’autres. A l'egard des indigènes,
l’efpèce de térébenthine qui découle de
ces arbres, s’emploie pour guérir, en l'étendant
fur un linge, les douleurs de la goutte feiatique
les plaies des animaux. Il réfulte de cette térébenthine
une réfine qui eft très-utile dans hconf-
truélion des petites barques ; elle tient lieu de
goudron. ( F.. A . Q uesvé. ')
C LU TE L LE , Cl u t i a .
Genre de plantes de la famille des Euphorbes,
qui comprend au moins fept efpèces. Ce font
des arbriffeaux & arbuftes donr les deux fexes font
féparés fur deux pieds différens. Les fleurs naiffent
dans les aiflelles des feuilles -, elles font de très-
petite apparence :• les feuilles font Amples, per-
fiftantes, & de formes diverfes. Quelques-uns
méritent d’être recherchés ’ à caufe de leur beauté
; les autres ne peuvent être d'un médiocre intérêt
: ils font étrangers, & ils fe cultiveront facilement
dans notre climat, la plupart dans des
bâches ou dans des ferres tempérées, les autres
dans la ferre chaude ; ils fe multiplient par boutures
; 'ils font fpécialement propres aux grandes
collections & aux jardins de Botanique.
Efpèces.
I. Clutelle à feuilles de Thymelée.
Clutia daphnoides. La M. Dict. ï> Afrique.
2. C lutelle alaternoïde.
Cl u t i a alaternoïdes, L. f> Abyffinie.
3. Clutelle polygonoïde.
Cl u t i a polygonoides, L. Afrique, Cap de
Bonne-Efpérance.
4. Clutelle élégante.
Cl u t i a pulchella > L. Afrique, Abyffinie.
5. Clutelle cotonneufe.
Cl u t i a tomentofa, L , 1) Afrique, les lieux
maritimes & fablenneux.
6. Clutelle écailléufe.
C l u t i a fquamofa, X. ï) La M. Dict. I tries
Orientales’: :
7. Clutelle ftipulaire. Clv ti A
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C i v T I A f ip u l à r c s , £ . f ) Inde. ' ■ ' ' ,
8 . C l u t e l l e à f e u i l le s d e Peuplier.
Clv t i A cluteria, L. ï) Inde.
1. Clutelle à feuiiles.de Thymelée. La deferip-
tion de ce périt arbriffeau en fait defirer la pof-
l'effion. Il s’élève de deux pieds ; il porte beaucoup
de branches-, elles font rondes', roules,
cotonneufes à leur extrémité. Les feuilles Opiacées
fans ordre, prefqu’affîfes , font plus longues
pue larges, obtufes, un peu épaiffes, plus étroites
vers leur bafe, & couvertes , en-deffus & en-
defibns, d’un duvet dont les vieilles feuilles font
prefqù’enrièrement déchargées-, elles ne fe renouvellent
point ; -,d'ailleurs leur reflemblance
avec celles de la thymelée odorante, feroit feulé
propre à donner une idée de leur agrément. Les
fleurs naiffent dans les aiffelles des feuilles | ^Üles
font un peu érigées.
2. C lu t e l l e alaternoïde. Cette efpèce forme
un petit buiffon de deux pieds de hauteur, dont
les tiges, garnies de feuilles, prefque dès le bas,
portent fur leurs côtés quelques branches chargées
de feuilles placées fans ordre, linéaires, en
forme de lance , très - lifTes, marquées ; fur leurs
bords, de petites inégalités qu’on prendroit pour
un cartilage , obtufes, fâWdentelure, & d’une
couleur griïàtre. Elles perfiftent, les fleurs naiffent ■
dahs les aiffelles des feuilles, feul à feu l, vers lés
extrémités, des branches. Elles n’ont aucun agrément
; elles paroiffent dans les mois d’Eté.
3. C l u t e l l e polygonoïde. Sur xet arbufte,
les feuilles font placées alternativement-, elles
font de la largeur d’une ligne, fe terminant en
pointe alongée, liffes, vertes, fans dentelures ,
& perfiflantes. Les fleurs naiflent, comme dans
le n.° 1, fouvent deux enfemble , & elles font
pendantes.
4 . C l u t e l l e élégante. Cette efpèce, dont la
forme lui a mérité l’épithète, eft un arbriffeau
qui s’élève de fept à huit pieds, à tige forte,
nue,, avec une tête arrondie; formée par l’en-
femble de branches verdâtres, chargées de feuilles
prefque toutes attachées par des queues d’un
pouce de longueur; elles font ovales, fans dentelure,
molles, d’un verd de mer, lifiès, finement
ponéhiées en-deflous., & perfiftanres. Les
fleurs, placées dans les aiflelles des feuilles, font
un peu érigées; elles- font d un blanc verdâtre;
elles paroilîem en Eté.
5. La C lu t e l l e cotonneufe eft- un arbufte
toujours verd, d.e trois pieds de hauteur, dont
les branches, nombreufes, droites, font chargées
d un léger duvet. Les feuilles naiffent fort près
les unes des autres; elfes font aflifes, ovales, comparables
à celles du thym, & cotonneufes en-
deflus & en-deflV >us. On la trouve en Afrique ,
dans les lieux maritimes & fablonneux.
: 6. Clu telle écailleufe. Celle-ci, qui habite
fes'lndes Orientales, pourroit bien être celle dont
finnée.a. fait mention , fous le nom fpécifique
Agriculture. Tome I I I .
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retiifa. C'eft un arbriffeau de dix à quinze pieds
de hauteur, qui n’exifte peut-être en Europe que
dans, quelques herbiers. C’eft une efpèce p; éjacule
pourles ferres chaudes : les feuilles, ovale >
fans.dentelure , liffes, luifantes én - deffus, &
chargées, en-d e flous , d’un léger duvet, font
placées alternativement ; celles du fommet des
rameaux font petites, & les autres trois ou quatre
fois plus grandes ; elles perfiflenr.
: 7 . C l u t e l l e ftipulaire. C e lle -c i eft cotonneufe
fur les rameaux, qui, fuivant leurs articulations,
fe jettent à droite & à gauche. Ses feuilles
font ovales', cotonneufes, ablolument fans dentelure
, & un peu grandes ; elles font accompagnées
d’écai lies appellées fiipules, ovales, aigues,
qui n’excèdent pas la queue des feuilles, qui ell
courte; elle- eft toujours verte.
8 , C l u t e l l e à feuilles de Peuplier. C’eft un
arbriffeau qui croît dans les Indes, où il s’élève
de plus de vingt pieds, fur une tige droite : la
fruélificarion déterminera pofitivemenr fa place,
ou comme genre ou comme efpèce. Nous plaçons
ici une notice fur ce qu’on fait de certain à fon
, égard. Suivant Brown. Sam., 347, c’eft un Gro-
ton à tiges de fous-arbriffeau, prefque velu, à
feuilles en coeur, terminées en pointe, & à épis
à l’extrémité des branches. Miller, qui l’a cultivé ;
compare fes feuilles , -pour la forme, à celles du
Peuplier noir. Elles font d’un verd luifant, attachées
par des' queues foifiles, & placées alterna-»
rivement ; elles garniffent les branches nombreufes',
placées à l’extrémité de la tige , & formant
une tête groffe & large; il ne s’eft point
élevé, en Angleterre, à plus de trois ou quatre
pieds.
Culture. Les cinq premières efpèces, & même
celle que nous avons diftinguée par un aftérifque,
redoutent plus l’humidité qu’elles n’exigent de la
chaleur ; elles pafferont l’Eté en plein air ; on
leur épargnera les pluies d”Automne; une bâche
ou une ferre tempéréé leur fuffira en Hiver; elles
devront y être placées près des panneaux, pour
recevoir plus particulièrement l’influence d’un
air fouvent renouvellé. Les elpèces, n.os6 & 7, fe
doivent cultiver en ferre chaude, & ne s’expofer
qu’avec circonfpeéïion à l’air libre , pendant fes
chaleurs ; ne fùt-ce que par prudence, jufqu’à
ce que l’on ait des renfeignemens plus précis par
elles-mêmes fur leur traitement.
On a , pour multiplier les efpèces de ce genre,
la voie des boutures. Celles des 1 , 2 , 3 , 4 , 5
& 6 efpèces fe font dans le mois de Mai. On les
prend fur les fujets que , depuis quelques femaines
, on a, au moins pendant le jour , laiffés
en plein air, ou fur le devant des croifées de
l’orangerie ; il vaudroit mieux les retarder que
de les couper fur des pieds que la rigueur du
tems, les pluies froides, auroient fait retenir
tard , ou retiendroient encore dans la ferre. On
exppfe au fe c , pendant quelques jours, la partie