
diftinguer qu’avec le fecours d*une bonne coupe. 1
Les fleurs mâles ont ttn calice pourpré , divifé
en quatre , & un grand nombre d’étamines blanches
; les fleurs femelles qui occupent la partie
inférieure des épis,ont le calice divifé en huit, un
ovaire obroud , trigone , avec trois ftyles v e lu s,
qui fe change loriqu’il eft mûr en un fruit rou-
gàtre , velu & tricapfulaire.
Le Croton fcordioïde a été trouvé, par M .d e
Commerfon dans les environs de Rio de Janéiro
au BréfiL Cette plante a tout au plus un pied
de haut, elle eft velue dans toutes fes parties.
S» fige eft menue j cylindrique, un peu dure ,
rameufe,panicnlée,dichotome & garniede feuilles.
Ces dernières font alternes, oppolées, fous les
Bifurcations des foin-mités oppolées, ‘ovales, ou
ovales-oblongues, dentées, pétiolées, verdâtres,
velu es, & affez femblables à celles du Tucrium
fcordium de Linné. Les fleurs font prefque feffiles,
& fe trouvent en petit nombre ramallées dans
la dichotomie, ou aux aiflelles fupérieures. Les
mâles, au nombre de deux Ou cinq enfemble,
d’une petiteffè extrême , font ion te nu es par d.s^
pédoncules courts, & paroiffent avoir huit étamines*,
les femelles fituées à la partie intérieure,
gu nombre de-deux ou trois enfemble , font
prefque feffiles, très-hifpides, leur calice eft à
dividons fpatulées, 1’ovaiie eft velu , arrondi,
trigone, furmonté de trois ftyles petits & fourchus.
Le Croton ricinocarpe croît dans l’Amérique
méridionale, principalement à1 Surinam. C eft
une.trèsr-peûte plante herbacée avec des rameaux
alternes. Les feuilles font également alternes ,
pctiolées , prefque en coeur, glabres & crénelées.
Les pédon Jules oppofés aux feuilles1, font
plus longues qu’elles, elles portent dès fleurs en
grappes ramalïéesçà & là, & dont les mâles font
mêlés avec les femelles fur chaque grappe. Le
calice eû compofè de trois pièces, fort étroit
& blanc, ^
Le Croton tube a été découvert à Vera-Crux
dans l’Amérique méridionale. C’eft une plante
herl acie d'un pied de haut, qui eft fur-tout remarquable
en ce qu’à l'exception des fleurs
fouies les parties fe- trouvent garnies de poils
blancs. Sa tige eft feu iliée, & munie de quelques
rameaux alternes , un peu courts. Les feuilles
font pour la plupart alternes , tubées, vertes ,
m o lle s, glabres en-deffus, & velues en-déftous.
Les inférieures font à cinq tubes, & les fupérieures
divifëes en trois ; ces tubes font ovales , pointus
& dentés. Ses fleurs naiflènt fur des épis latéraux,
folitaires, grêles, un peu moins longs que les
feuilles. Les calices des fleurs femelles font à cinq
découpures linéaires lancéolées.
Le Croton épineux fe trouve dans les Grandes-
Indés. Les feuilles font palmées, à trois ou cinq
tubes ovales pointues,bordées de dents épineufes;
les fleurs font prefque feffiles, & ferrées contre
la tige.
Culture.
Comme la plupart des efpèces de ce genre font
originaires des pays chauds, plufteucs même de la
Zone torride , & en général affez délicats, il n a.
réuffi qu’à peu de perfonnes d’en élevqr quelques
efpèces en Europe. Celles que l’on a élevé
au Jardin des Plantes à Paris, n’y ont jamais porté
des graines,, malgié la peine qu’on, s’eft ponnê
pour en accélérer la maturité. Les efpèces ùport
herbacé préfenteroient peut être moins.de d:ffl>
eu lté pour les cultiver,fi l’on pouvoir fe procurer
des graines affez fraichespour en tenter l ’effai : il
faudroit alors les ferrer fur cou ch e , ou dans une
bâche chaude, & les conduire pour le refte comme
toutes les autres plantes dès pays chauds. Une
des raiforis qui a peut-être empêché que les-eu-
1 rieux.de l’Europe ne foient occupés à faire des
effais là-deffus, c’eft que la plupart desCrotons
herbacés n’ont que peu d’apparence , & fouvent
de petites fleurs à peine vifibles ; il fèroit cependant
à defirer qu’on ne perdîr point de vue
cet-objet, car il y a, fans doute , dans ce genre
nombreux quelque efpèce, dontj les propriétés,,
ou médicinales, ou économiques, dédommage-
roient les peines qu’on pourroit fe donner à ce
fujet. Nous favons que Ton a fait en France
quelques teutatives pouf introduire & aclimater
le Croton porte-fuif des Chinois, arbre très-in-
téieftanr par la matière graffe qu’ri fournir, &
dont on peut faire dès bougies; ces tentatives qui
ont étéentreprifes par M. î Abbé Galois à la Rochelle,
& par un Eecléfraftique dans fa Provence,
ont eu beaucoup de fu ccès, & méritent à tous
égards d'être répétés, / ,
Le Tournefoî ou le Croton à teinture eft la
feule efpèce de ce genre nombreux qui croît naturellement
en France ; nous ignorons fi cette
plante, qui eft devenue un objet de commerce
affez conficîérable pour quelques cantons du Languedoc
^ y croit naturelieînen.r en affez'grande
quanti;é pour fournir aux habitan-s la matière
première, dont ils tirent le Totirnefol en drapeau,,
ou fi l’art .contribue' à la multiplier , félon tous
1 les renfeignemens que nous nous fommes prociv-
; ré's fur ceYujer ; cette plante ne denïandé que. peu
de fo in , mais un climat chaud & fecJ, pour être
produélivc. 1
Ufrge.
Le Croton cafcarille trous fournît une écorce
très-aromatique , d’un gris blanchâtre , d’un goût
am e r c o n n u e fous le nom de calcarille. Elle eft.
antifibrile, cordiale, ftomaehique '& fndorifique ;
quelques perfonnes la raclent avçc lé tabac à
fumer , dont ellé corrige l’odeur -, la plus grande
partie de cette écorcè que T o n voit dans le
commerce, nous vient du Bréfil & du Paraguay.
Je crois avoir obfervé une grande diverfité dans
cette écorce , relativement à fa texture & au goût
plus ou moins aromatique q uelle imprime à' la
langue ; c’eft ce qui méfait foupçonner que plu-
ïieurs efpèces de ce genre fourniffent une écorce
aromatique , qui, dans le commerce,fe trouve
mêlée avec la véritable cafcarille. Le Croton
ballàmifère fournit aux habitans des Antilles un
excellent baume pour la guérifon des plaies; une
liqueur fort agréable connue fous le nom de l’eau
de Mantes , fe fait à la Martinique avec cette
plante, en la diftillant avec de l’elprit-de-vin.
Le Croton porte-lacque produit la matière ré -
fineufe , que" les habitans de l’Ifle de Ceylan emploient
pour en faire un excellent vernis. Le Croton
cathartique fournit les graines connues lous
le nom de graines de Tilly ou des Pignons dinde,
qui font un purgatif très-violent autrefois en ufage
en Médecine , mais dont actuellement on ne fe
fert prefque plus.
La matière fébacée, dont fe trouve enveloppée
la graine du Croton porte-fuif, eft employée à
la Chine pour en faire des chandelles ; la graine
donne par expreffion une huile que les Chinois
emploient pour la lampe. Pour détacher la matière
graffe des graines, les Chinois les font bouillir
dans de l’eau,& l’enlèvent àTaide d’une écumoir,
à rnefure qu’elle fumage. Pour iui donner plus
de confiftance , ils ajoutent à cette graiffe une
ceitaine quantité d’huile de lin & »n peu de
cire. Le Croton à teinture ou le Tournelol fert
à faire le Tou«nefol en drapeau; avec ce dernier
les Hollandois préparent le Totirnefol en pain,
qui eft d'un grand ufage dans plufieurs Arts. Il
fournit une couleur bleue tirant fur le violet.
C’eft aux environs de Nifrnes, & dans le voifinage
de Montpellier , que les habitans s’occupent à
retirer de ce Croton, ou de la M ourelle, comme
ils nomment cette plante, la couleur bleue dont
nous venons de parler. Pour cet effet, ils ra—
maffentau commencement d’Août les fommirés
de cette plante , qu’ils font broyer dans un
moulin femblable à celui dont on fe fert pour
broyer les olives. -Après que la plante eft fuffi-
famment broyée, i*s en expriment le fu c , lequel
ayant été expofé au foleii pendant une ou deux
heures, communique aux chiffons de tuile que
l ’on y trempe, une belle couleur bleue ; pn répète
cette dernière opération plufieurs rois, èn
faifant fécher les chiffons après chaque immer-
lion. Après que ces chiffons font bien féebés, on
les expofe fur des bâtons où ils reçoivent les vapeurs
d’un mélange de chaux vive & d’urine,
au-deffus duquel ces bâtons font placés ; cette
dernière manipulation fert à développer les parties
colorantes , qui de pâles qu’elles étoient ,
acquièrent une plus grande intenfiré, fur -tou t,
l i , après avoir été expofées aux vapeurs de la
chaux , on les retrempe une fécondé fois dans le
fuc dé la mourelle. La couleur du Tournefoien
chiffon fert à colorer plufieurs objets, & comme
elle n’eft point contraire à la fanté, on s’en
fert fouvent pour communiquer aux confitures
& aux gelées une couleur bleue agréable.
On ignore de quelle manière les Hollandois
retirent du Tournefol en chiffon , la couleur
qu’ils convertiflent enfuire en petits pains ,
qui fe trouvent chez les Epiciers & Marchands
de couleur fous le nom de Tournefoi en pâte.
( M. Gruvel. )
CROULIERE. On donne ce nom à un terrain
de fable mouvant, qui s’écroule fous les pieds^
( M. Te s s ie r . )
CROULIERE. On nomme ainfi dans quelques
Départemens une forte de terrein compofé de fable
mouvant,qui fond feus les pieds. Cette nature
de fol n’eft guère propre qu’à la végétation de certains
arbres tels que le Bouleau, les Pins maritimes
& fauvages, les Mélèfes. ( M. T houiv.')
CROTTE, CROTTIN. On nomme ainfi la
fiente du Cheval, du Mouton & de la Chèvre.
Le fumier eft un mélange de Crottin 4’écurie &
de matières végétales ; le Crottin n’eft qu’une
partie du fumier. Souvent on ramaffe le Crottin
feul , quand les animaux fientent dans des
endroits ou il n’y a pas de litière. On fçait que
le Crottin eft un excellent engrais, préférable au
fuinier dansoertaines circonftances. Voyez A m en d
em e n t . ( M . T e s s ie r . )
CROUTE fur un tas de bled. Tantôt elle eft
produite par la germination des grains de la fu -
perficie, chargés des vapeurs de tout le refte du
monceau ; tantôt elle eft le réfultat d’une- germination
occafionnée par un mélange de chaux-
vive humeélée, avec les grains de la fuperficie.
Elle eft auffi l’effet de la foye de certains infeétes,
laquelle joint les grains enfemble. Quelle qu’en
foîit la caufe, c’effun figne certain que le grain
fe gâte, & fi l’on n’y portoit un prompt remède ,
on s’expoferoit à tout perdre. Dans cet é ta t, il
contraéb une odeur aigre qu’on ne lui fait jamais
perdre entièrement; ce qui lui ôte de fon prix
& de fa qualité. On remédie en partie à cet inconvénient
en le remuant & en le criblant fouvent.
Voye\ l’art. Conservation des Grains & celui
du Froment. (AI. T essier. )
CRU. Dans la Beauce on donne ce nom à une
maladie de Vaches, qui n’eft pas bien caraélérifée.
C’eft nn état de pefanteur occafionnée par une
ftagnation d’humeurs. Ordinairement dans cette
maladie, un feton ou cautère au fapon procure
un écoulement falutaire. Ce feton ou cautère fe
fait en introduifant dans cette partie du corps
de l’Animal, de la racine d’Hellébore-pied-de
griffon , que pour cette raifon on appelle herbe
de crû y ou herbe du crû.Ainfi ce mot crû défigne la
maladie & le remède. ( M. Tessier. )
CRUCHE. LesMaraichers.de Paris appellent
ainfi les arrofoirs. D e -là vient qu’ils difent une
j Cruche bien ou mal-faite, une Cruche de bonne
R r r r ij . r