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fent mieux & produifent davantage. C’efleneore
une occafion de donner un ldbour à la terre &
de la pi éparer à une nouvelle production. Mais,
comme la Ciboule donne beaucoup de graines •
les Jardiniers préfèrent s fur - tout pour la première
variété, de la femer tous les ans, & d’arracher
les anciennes dès que Ls nouvelles commencent
à donner : ils ont remarqué avec raifon
que les feuiil s des jeunes plantes font encore
plus douces & d’un goût plus agréable que les
nouvelles feuilles lies vieilles plantes. La première
culture de cette plante ne donne d'ailleurs
que peu de peine, & ayant l’habitude d’en
femer chaqueannée, ils jouifllnt fucceflivement
d e tous ces (émis. Voyez A i l ftérile, n . ° 2 4 .
( M. R e yn ier . ) ’ 34
CIBOULETTE. Diminutif de Ciboule , mais
qui déligne la même plante. Voyez C i b o u l e .
(M . Re yn ier .)
CICATRICE & cicatrifer un arbre. Voyez
B o u r r e l e t .
CICCA. Cic c a .
Genre de plantes à fleurs incomplettes & monoïques
, de la famille des Euphorbes, qui a des
rapports avec les-phylantes.
Il comprend des arbriffeaux exotiques dont i
les feuilles font alternes & les fleurs fans pétales.
Le même individu porte des fleurs mâles
& des fleurs femelles., mais fur des. rameaux dif-
férens.Les fleurs mâles ne font compofées que
d’un calice à quatre divifions, & de quatre étamines.
Les fleurs femelles, avec un femblable
calice, ont un feul ovaire , quatre Ailes & huit
ftigmates.
L e fruit eft une capfule ou baie ovale, à
quatre coques ou loges, qui renferment chacune
une femence.
On en connoît deux efpèees dont aucune,
jufqu à préfent, n a été cultivée en France.
Efpece.
I * C i c c a d i f l iq u e .
Cicca difiieha. L. d e s Indes o r i e n t a le s ,
i . C i c c a n o d i f l o r e .
Cicca nodiflora. ï> La M. Diéh
Defcription du port des Efp'eces.
I . C i c c a diflique. Linnéefils a cru reconnoître
dans cette efpèce Xaverrho'a aeida de fon Pere.
Mais ces deux arbrifleaux ont des caraélères fi
différens qu’il n’eft pas même poffible de les rapporter
à la même famille. On peut facilement
s’en convaincre , en comparant le Cicca de cet
article avec le Carambolier, n.° 3 , du Dictionnaire.
auffi M. de Juflieu a - t - i l placé le Cicca
c i c
dans la famille des Euphorbes, & Xaverrhoa
dans celle des térébintacéés.
Le Cicca diflique efi un arbrifleau dont les ra-
meaux Amples & longs font garnis de deux ran«J
de feuilles glabres & entières, dont les inférieures
font arrondies, ovales & plus petites, & ies
fupérieurés ovales lancéolées & acu minées.
Les fleurs font très-petites , fans pétales, & I
croiflent depuis le bas des rameaux, & dans toute
leur longueur après la chûtedes feuilles,, de manière
quelles lemblent en avoir pris la place, I
Elles forment de petites grappes, & font portées
chacune fur un pédoncule très-court.
Culture. C et arbrifleau , originaire des Indes
orientales, n’efl point encore parvenu en France*
mais il paroît qu’il a été cultivé en Angleterre!
11 fe multiplie de femences. Quand on peut
s-’en procurer des contrées où il croît naturellement,
il faut, auffi-tôt qu’on les reçoit les
répandre fur une couche chaude. Lorfque les
plantes qui en proviennent font en état d’être
levées, on les mer chacune féparément dans de
petits pots remplis d’nne terre légère, que l’on
enfonce dans la tannée d’une ferre chaude. On I
les^ tient à l’ombre, & on les arrofe jufqu a ce
qu’elles aient formé de nouvelles racines. En-
fuite on Jes tient conftamment dans la couche I
de tan, & on les traite comme les autres plantes
; délicates qui viennent des mêmes climats. Avec
; ces précautions, on les conferveplufieurs années ;
mais elles font peu de progrès.
1 C ic ca nodiflore. Ceft fur de fimples échantillons,
communiqués par M. Sonnerat, que M. la
Marck juge que cette arbrifleau, originaire de
l’Ifle de Java, eft du genre des Cicca, & en forme
une fécondé efpèce. ..
Ses fleurs font extrêmement petites *, mais an I
lieu dêtre difpofées par grappes, comme dans
1 efpèce précédente, elles font réunies en grand
nombre par paquets axilliaires, le long des rameaux.
Nous ne pouvons rien dire de plus de cette
Efpèce,qui efl encore très-peu connue; (AL Dau-
p b i .n o r . )
CICER. Nom latin adopté en françois, dans
quelques par ties* de la France, pour défigner le
genre du Pois-chiche. Voye£ C h i c h e . (M.
T HO VIN. )
C H I C H E . Ci c î s .
Ce genre de plantes fait partie de la famille
de Légumineuses. Il efl compofé de deux ef- !
pèces originaires de l’Afie , lefquellés font des
plantes herbacées de peu d’agrément, -mais dont
l ’une fournit une femence propre à la nourriture
des hommes.
1. Chiche à feuilles ailées;
Cicer arieimum. L.
B. C ichh à femences rouges.
c ï c
CrfsR arictimm. rubrutn. © du Levant , &
cultivé dans l e s pays méridionaux de l’E u -
-rope.
C . C h i c h e à p e t i t e s f em e n c e s .
C i c e r arietlnum Indicurri. Des Indes Orientales.
2. C h i c h e à f e u i l l e ? d e n u m m u l a i r e .
Ci c e r nummularifolium. La M. Diéh n.® 2 ,
de l’Inde.
j. Le Chiche à feuilles ailées, qu’on nomme
vulgairement le Pois-Chiche ou le Garavance,
eft une plante annuelle qui s’élève d’environ
deux pieds de haut, & forme un builfon arrondi
, d’un port léger & de couleur cendrée.
Ses feuilles font fort petites, & ordinairement
blanches. Il leur fuccède des fruits qui reffein-
blent à de petites veffies & qui renferment deux
femences arrondies & pointues. Cette Plante
fleurit en Juin & Tes graines mûriffent en
Août. -
La Variété B fe diftingue de fon efpèce par
Tes fleurs & fes femences, qui font rougeâtres.
La variété C , dont les fleurs, ainfi que les
graines , font blanches ', eft de moitié plus
petite dans toutes fes parties , que la variété
B.
î. Chiche à feuilles de nummulaire. Cette efpèce,
encore peu connue en Europe , diffère
de la première par fes feuilles, qui font fimples,
& qui ont quelque reflëmblance avec celles de la
Velvote.Ses fleurs font petites & blanches. Elles
produifent des filiques renflées qui contiennent
ordinairement plufieurs femences en forme de
coeur.
1 Cukure. Le Pois-Chiche ainfi que fes variétés,fe
paît particuliérement dans les terreins meubles,un
peufubftanriels,& de nature plusfèche qu’humide.
Non-feulement il craint les plus foibles gelées,
mais même les brouillards froids, qui font def-
cendre le thermomètre à 3 ou 4 degrés au-deffus
de zéro, le font languir d’abord & périr enfuite,
s’ils durent quelques jours.
Les Pois - Chiches fe fèment au Printems, à
1 époque où les gelées ne font plus à craindre,
& lorfque la terre a été échauffée par* les
rayons du Soleil & les pluies chaudes du Prin-
tems; c’efi-à-dire vers le milieu du mois de
Mai, dans notre climat. On les fème par touffes
oü en rayons. Les touffes fe difpofent en quinconce
, à deux pieds environ les unes des autres.
On pratique de petites foffes comme pour les.
Haricots“, dans un terrein labouré depuis qtiel-
?ues fètnaines', & on y place cinq ou fix femences
qu’on recouvre de neuf à douze lignes
*7 terre- Les fe mis en rayons fe font dans des
tfgolës, de trois pouces de profondeur, prati-
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1 quées avec le hoyau, & dans lèfquelles on dif-
perfe les femences à deux ou trois pouces de
diftance les unes des autres; on les recouvre en-
fuite d’à-peu- près un pouce d’épaiffeur. Ces
rayons doivent être diftans entr’èux d’environ
deux pieds & demi.
S’il vient des pluies douces & de. la chaleur
après que les femis ont été faits, les Pois Chiches
lèvent en huit jours ; ils pouffent avec rapidité &
commencent à fleurit un mois après,' Leur culture
fe réduit à des farclages & à des binages
répétés autant de fois qu’il' en efl néceffaire*
pour empêcher* les mauvaifes herbes d’affamer
les femis, & à quelques arrofemens. quand la
terre efl devenue trop fèehe. La végétation de
ces plantes s’accomplit dans l’efpacé de quatre
mois. Lorfqu’elles font entièrement defféchées,
on lès arrache, on les lie par bottes & on les
tranfporte dans le grenier pour en recueillir la
femence à loifir.
Les graines du Pois-Chiche rie fe conferven*
pas plus de trois ou quatre années en état de
germer, lorfqu’elles font féparées de leurs gonfles»
& il efl rare, que femées dans le terrein qui les
a produites, elles ne s’apauvriffent pas. C’eft
pourquoi les Amateurs de ce légume ont foin,
de faire venir leurs femences des Provinces
méridionales , & de les femer dans des terrains
qui n’en ont point encore produit, ou du moins
depuis quelques années.
Le Pois-Chiche fe féme en rafe campagne,
dans toute la partie méridionale de l’Europe,
comme nous femons ici les Pois & les Lentilles.
Quelques perfonnes le cultivent de cette
manière dans les environs de Paris. On préfère >
en général, de le femer dans les vignes fur ies
ados, ou fur la crête des foffes d’afper.ges. Cette
plante qui vient des climats chauds, efl délicate
dans ce Pays-ci, & comme ce légume efl fort
inférieur à nos Pois ordinaires, on le cultive
plus par fantaifie que pour fon utilité réelle.
VJ âge. Le Pois - Chiche efl fort eflimé des
Efpagnois, Lorfqu’ilefl fec, ils le font cuire d*ns
du bouillon & le mangent avec le potage. Us le
font entrer comme partie conflitnanfë dans loue
oüos, mets qu’ils aiment beaucoup.
2. Le Chiche à. feuilles; de: nu moiulaire, n’a
point iencore été cultivé en Europe ; nous; no
lavons pas même fi cette pi;ante efl _ anriue-lier
ou vivace , ainfi nous ne pouvons dormer
fur fa culture , que des général! tés qui fa
réduiftnt à dire que le s gl aines d-oivent être
femées au Printems fur une couche chsude,
couverte d’un chaffis, & qu’il faut rentrer les
■ lemis pendant l’Hiver, dans une ierfe chaudej,’
li la plante efl vivace; fi elle eft annuelle, &; .
d’une végétation rapide , on pourra en repiquer 1
quelques-jeûnes pieds en pleine couché, à une
1 expofition chaude, accélérer la maturité'dé-1
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