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l'inoculation l’aura déjà donnée, ou qui l’auront
déjà eue naturellement.
Cette maladie étant tantôt bénigne , tantôr
maligne , il eft néceflàire d’inoculer des bêtes
faines avec du pus, ou des croûtes pris à des animaux
qui (oient dans l’un, ou dans l’autre cas. '
Enfin, on peut encore, en pratiquant l’inoculation
du Claveau, peu de jours après l’infer-
tion fearifier & brûler k s plaies, ou avec le
cautère, ou avec le feu, pour voir fi on arrêtera
par-là l’introduélion du virus. Dans le cas où
cela arriveroit, on concevroit bien mieux le traitement
de la puftule maligne , improprement
appellée charbon, dans laquelle nous employons
ces moyens, qui réufliffent toujours, quand la
gangrène n’eft encore que locale. Voyt[ le mot
B e r g e r . On concevra encore pourquoi on les
a exécutés avec avantage fur les plaies faites par
des animaux enragés, pour prévenir les trilles
effets du virus Hydrophobique.
J’engage les perfonnes, qui s’intéreffent à la
«onfervation desbeftiaux, à faire avec foin les
expériences que je propofe *, elles font dignes de
leur zèle & de leur attention. Si elles venoient à
démontrer que l’inoculation du Claveau le rend
toujours bénin, •& préferve les animaux du Claveau
, cette pratique offriroit de grands avantages
*, car Couvent on ne reconnoît 4a maladie
que quand elle a attaqué un grand nombre de
bêtes ; fou vent il y en a beaucoup d’attaquées
à-la-fois. Pour empêcher que le mal ne fe communique
, on eft affujetti à une foule de précautions,
dont quelques-unes font toujours nègli-4;
gées. 11 n’y a qu’une févérité extrême qui puiffe
ralentir & éteindre le foyer du mal, comme j’ai
été forcé de l’employer dans l’épizootie de Rambouillet
, où les Bergers Efpagnols, peu accoutumés
à une vigilance néceflàire dans nos climats,’
auroient laiffé le Claveau dévafter tout le troupeau.
L ’inoculation, pratiquée par-tout fur les
agneaux, après le fevrage, préviendroit les foins
& les inquiétudes. Alors les troupeaux pourroient
impunément voyager des plaines dans les montagnes,
& des montagnes dans les plaines,- ils
feroient conduits de provinces en provinces, fans
craindre qu’ils contraélaftent ou donnaffent
une maladie toujours redoutée des Bergèrs ; on
verroit la penfée de Virgile fe yérifier : Nec mala
ylcini pecoris contagia loedent. Enfin, une c®nfi—
dération plus importante encore, les boucheries
ne nous fourniroiént pasauffi fouvemune viande
de mauvaile qualité , comme il n’eft que trop
ordinaire , fur-tout dans les campagnes ; car les
bouchers tuent les animaux attaqués du Claveau
& en diftribuent -la viande, fans faire attention
qu’elle peut être nuifible à la fan té de ceux qui
en mangent : tant l’avarice étouffe quelquefois
dans les coeurs l’amour de l’humanité!
Pour donner une idée de la perte qué peut
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caufer le Claveau dans un troupeau bien foîgnj
voici l’état de celle du troupeau du Roi.
Le Claveau fe déclara le 20 Septembre 1786,
trente-hnit jours après l’arrivée du troupeau -, il
venoit d’Efpagne. Le Claveau n’étoit point 3
Rambouillet, ni dans les environs. On peut donc
croire qu’il en a pris en route les principes.
On a perdu, du 25 Novembre,
au 29 Novembre. ......... 6 brebis.
De cette époque , au 25 Décembre,,.
............................... 14
De cette époque, au 31 Janvier. . 15
. . ................................. . ................. brebis.
Du25Novembre,au 31 Janvier.. 60 agneaux.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
Ainfi , la perte des agneaux a été à-peu-près
du double de celle des brebis.
On ne s’eft pas rappellé combien il y avoit en
d’agneaux malades \ mais je fais qu’il y a eu cent
quarante brebis. Or , trente-cinq font juftes le
quart de cent quarante. Deux de ces aHimaux
font reflés borgnes. Lorfque la maladie a attaqué
le troupeau , c’eft-à-dire en Novembre, temsoù
les agneaux ne naiffent pas encore , il étoit eom-
pofé de trois cents vingt-trois bêtes, toutes
Efpagnoles. La perte de ce ttonpeau a donc été
d’environ un neuvième. Elle eût été bien plus
confidérable, à caufe delà rigueur de la faifon,
fans les attentions qu’on a eues de féparer les
animaux malades des animaux fains-, de les tenir
proprement dans une douce température, avec
renouvellement d’air-, d’enterrer les corps entiers
de ceux qui mouroient, & d’interdire avec les
troupeaux toute communication aux hommes qui
foignoient les bêtes malades. (M:l’AbbcTzssiEh.)
CLAVELIERE. Voye[C l a v e a u , C l a v e l é e .
(M. F Abbé Tessier.)
CLAVIN ,- Voyci C l a v e a u . ( M. F Abbé
T essier. )
CLÀUSEN, Claucena.
Genre établi par Burman,dans fa Flore des Indes,
& encore peu connu des Botaniftes modernes. U
paroît fe rapprocher de la famille des B a l s a m ie r s ,
avoir des rapports marqués avec le genre du Bruce»
Il n’eft enepre compofé que de la feule efpèce fui-
vante :
Claufen à filets creux.
Claucena excavata. Burm. fl. Jnd., pag. 87*
ï> de l’Ifle de Java.
Le Claufen eft un arbriffeaü dont' les feuilles
font alternes & ailées, leurs folioles font en grand
nombre, pétiolées, ovales, alongées, un peu
crénelées fur leurs bords, & d’un verd blanchâtre.
Les fleurs, qui font très-petites, viennent
en grappes paniculées -, le fruit eft inconnu.
Cet arbrmeau n’ayant point encore été apporte
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n Europe, fa culture particulière n’y efi point
connue; mais s’il y parvient un jour on ne
rifnuera rien à le cultiver comme les plantes des
ferres chaudes qui font originaires du même
climat. ( M. T n o u iv . ) .
CLAUJOL, ou GRAND-CLAUJOL. ISom
donné dans quelques Départcmehs, à 1 Arum
yulgarc. La Mark, D:61. |/oycjGouET Commun,
! pj.» 6. ( M . T h o v i i t . ) .
CLAYE, llfienfile de jardinage. Voyei Claie.
(M. T ko vin. )
CLAYE. Dans le Département de l’Ardèche,
on donne ce nom à un bâtiment qui fert feule-
j ment pour la récolte des châtaignes.. On le conf-
truit à l’angle d’une maifon, pour éviter en partie
la dépenfe des murs. A fix ou fept pieds de
terre , on établit un plancher compofé de quelques
poutres & de lattes efpacées de. quelques
lignés.,
Chaque Claye doit avoir deux toifes & demie
quarrées, &fert pour fécher environ cent feptiers
de châtaignes, chacun de 124 livres. On pra-
\ tique au-deflous une efpèce d’âtre*, & des ouver-
! tures au toit fervent de fortie à la fumée.
Le bois qu’on brûle à l’àtre, eft du châtaignier*,
on le couvre de poullier de châtaigne, pour !
l’empêcher de flammer. Il eft néceflàire de [’entretenir
pendant deux ou trois jours, ayant foin
de retourner les châtaignes toutes les cinq, ou ftx
heures-, enfui t e , on diminue graduellement le
feu, & , au bout de dix jours, le fruit eft affez
I fec pour être dépouillé de fon écorce.
Le pouflier, qui fe détache de la châtaigne , fe I nomme Brifot, & fert pour engraiffer les bef-
I tiaux. .
Au moyen de cette préparation , les châtaignes
fe confeivent d'une année à 1 autre, & 'forment
la nourriture première de 1 habitant des campagnes.
(M . R e y n ie r .')
CLAYONAGE. Lorfqu’un glacis rapide fe
trouve dégradé par des éboulis de terre ou par
des ravines formées par les eaux , & que le
térrein a une pente trop roide pour que les terres
fe foutiennent naturellement, on fait un Clayo-
nage. Il confifte à ficher en terre , dans toute la
partie dégradée, des piquets qüôn enfonce de
manière à ce qu’ils foient fixés folidement, &
que leur extrémité fupérieure ne dépaffe pas le
niveau de la terre du refte du glacis, & , de plus,
à entrelacer parmi ces piquets des branches d arbres
de différente longueur. Le Clayonage étant
fait, on le garnit de terre que l’on bat h différentes
reprifes, après l’avoir imbibée d eau, &
©n le recouvre de gazon. Ces fortes de réparations
font aftez durables , lorfqu’on emploie des
piquets de bois dur, & qu’on choifit des branchages
de Chêne, de Cornouillier mâle, de Nerprun
& autres farments qui fe confervent plu-
1111 années fous terré. ( M. T hou i n .)
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C LA Y TO N E , Claitonia.
Genre de plantes à fleurs polypetalées >
de la famille des P o u r p i e r s ou P 0 R-
t u l a c é e s , compofé de plantes exotiques
herbacées, qui n’ont pas,beaucoup d’apparence, &
qu’on ne cultive que dans les jardins de Botanique.
EJpèces.
1 CLAYTONE de Virginie.
Cl a i t o n i a Virginica. L.'Qfi de l’Amérique
tempérée.
2 CLAYTONE de Sibérie.
Cl a i t o n i a Sibirica. L. % du Nord dcl’Afie.
La Ciaytone à feuilles de Pourpier de M. de
la Marck, n’étant point une efpèce de ce genres
mais bien un genre particulier, nommé , par
M. Jacquin, Portulac'aria A fra, Coll. I , pag. 162,
T. 22 , nous en traiterons à l’article Portulacaire
d'Afrique. Voye1 ce mot.
Defcription du port des Efpeces.
1. La Ciaytone de Virginie eft une petite plante
qui n’a pas plus de quatre' pouces rte haut. Sa
racine efi un tubercule noirâtre , de la groffeur
d’une noifette fauvage, fur lequel eft un chevelu
rare & délié. Il pouffe, chaque année, au Prîn-
tems, des tiges grêles, garnies d’un petit nombre
de feuilles, Semblables, pour la forme & la couleur
, à celles du Chiendent, mais plus courtes
& plus épaiffes. Ses fleurs, qui paroiffent dans le
mois d’A v r il, font blanches, rayées de rouge, &
difpofées en une grappe lâche-, il leur fuccède
des capfules rondes, divifées en trois loges, rem plies
de petites femences arrondies. Elles mû-
riffent dans le mois de Juin -, la plante fe defsèche
bien-tôt après, & la racine refte dans l'inaltion
jufqu’au Printems fuivant.
2. La Claytonejde Sibérie fe rapproche beaucoup
de la" précédente. Sa racine eft également
tubereufe, & fa tige herbacée y mais elle s’en
diftingue par la forme de fes feuilles, qui font
ovales, par fes tiges, qui font plus petites, &
par fes fleurs un peu plus grandes, & ordinairement
rouges. D’ailleurs elle pouffé, fleurit &
fructifie en même-tems que la première efpèce.
Culture.
Les Claytones fe cultivent en pleine terre dans
notre climat, avec quelques précautions, & a n
moyen d’une culture particulière. Ces plantes
aiment, de préférence, une terre.meuble, légère ,
fablonneufe, & les exportions légèrement ombragées
& un peu humides. Placées dans des planches
de terreau <!ç bruyère, à Pafpeéldu Soleil levant,
elles réufliffent aftez bien , & fe multiplient.
Dans les Hivers doux , il n’eft pas néceflàire de
les couvrir-, mais lorfque lesge’-ées paffentfix à
huit degrés, & que la terre eft humide , elles ont
befojn d’être couvertes de litière, o u , mieux