,que des grains de niàïs qu’il avoit confervés
long - témâdans la pouflîère noirâtre, en laquelle
le convertit t’èxéroiflance plus ou moins confi-
dérable, qui eft l'effet de la maladie de cette
plante •, ces grains étoient affez couverts.de cette
pouflïère, -lorfqu’il les fema , pour qu il s en
détachât une partie , à mefure que les grains
tomb oient, & qu’elle, fe trouvât au fond du
rayon où le germe devoit fe développer.
Les trois derniers rayons de la fécondé planche,
& le premier de la troifième contenoient des
grains de mais, qui d’abord avoient été ainfi
noircis, mais qu’il lava, avant que de les femer »
dans une eau de leffive où il avoit fait fondre
de la chaux, comme il eft d’ufagede le.pratiquer
aujourd’hui pour la préparation du froment.
M. Tillet avoit obfervé qu’il fe reneontroit.
quelquefois fur des grains de maïs, des grains
dont le bout éroit noir , & fembloit être un
commencement de corruption. 11 recueillit une
petite quantité de ces grains altérés, & les fema
dans le fécond rayon de la troifième planche;
les troifième, quatrième & cinquième rayons ne
reçurent que du grain fain , auquel on n avoit
donné aucune préparation. M.'Tillet mu enfin
dans les fixième & feptième rayons de la rroilïeme
planche , des grains qui provenoient d’épis, en
partie fains & en partie gâtés.;
Il crut devoir profiter un jour du lacrmce
ou’il vit fiùred’uneaffez grande quantité de jeunes
plantes de maïs, pour examiner h celles qui lui
paroiflbient les-plus foibles, ou qui portoient
un feuillage d’une couleur plus foncée que
d:autres‘,’ étant tranfplantées dans le jardin de la
maifon qu’il habitoit, auraient quelque difpo-
frtion à la maladie qu’il cherchoit àconnonre,
& n'en décéléraient pas les commencemens , par
les fvmptômès extérieurs qui les lut failoient dil-
tiriguer d’avec les autres plantes de la même ef-
pèlé dont les champs étotent couverts. 11 recueillit
en conféquence , parmi cés plantesnpu-
IVêllèinen'r- arrachées, celles qui lut parurent
>fufpéfiesd’après- un couj? - d oeil général fur
tonte lit pièce de maïs d’ou elles fortoicnt. &
il les tranfpianta aufii - ’tôt dans le petit canton
où étaient les trois planches dont on a vu la
diflributiôn; au moyen de quelques arrofemens,
elles y eurent bien - tôt pris racine, & leur
acerpiffement fuivit de près celui des plantes
de cette efpèoe, qui étoient en pletn champ.
■ Vbilà 'où fe bordèrent les préparatifs qu il ht
cour remonter , s’il étoit poflible, à la caule
de la maladie du niais 5 ou au moins pour être
1 en-droit'd’écarter tout ce'qui n’en eft pas lori-
•ciné & k quoi néanmoins on feroit tenté de
Tattribuer , par analogie à ce que d’autres plantes
donnent lieu d-’obferver eonûamment.
M.Tilleravoit fans ceffe les.yeux furies plantes
qui étoient la matière de’ fon expérience ,
jgt il avoit lieu toüs les jours , au retour de les
courtes en pleine-campagne, de les comparer
avec celles qu’il y avoit examinées. Il remarqueit
avec foin , en vifitanr fcrupuleufèmerit chacune
des plantes , les moindres altérations, la plus :
légère tache qui s’y trouvoit, dans i’efpérance
que quelques - unes d’entr’elles pourroient lui
l'ervir à reconnoître les commencemens de la ma- |
ladie, & à lui faire recueillir toute fon attention ’
fut le point effentiel ; mais toutes les précautions
qu'il avoit prifes pour faire naître , s’il étoit
polîible, la maladie dans un endroit limité de fon
petit canton d’expériences, n’aboutirent à aucun
effet lenfible; il, n’apperçut pas la plus légère j
protubérance dans le grand nombre de plantes
que fes trois planches contenoient. Une feule,
parmi celles qu’il avoit tranfplantées portoit, à i
la nervure d’une de fes feuilles, un commencement
de maladie. Il cru t d'abord que cet accident
feroir fuivi d’une protubérance confidérable,
de la nature de celles qu’il avoir déjà obfervées |
en pleine campagne ; mais l’accident refta toujours
borné à une légère excroiffance, qui avoit
une ou deux lignes d’épaiffeur, & s’étendoif de
la longueur de neuf ù dix lignes for la nervure
de la feuille.
Il paroît donc confiant, d’après M. Tillet,
par ces expériences, que la pouffière noirâtre
en laquelle’ fe convertiffent ces excroiffances accidentelles
du maïs, n’a rien de contagieux ; que
les grains de cette plante, où il y à un commencement
d’altération , & dont le botif eft noir,
ne renferment point le principe de la maladie.
Il paroît en core,d? après le réfulta’t que lui ont donné
les pieds de maïs qu’il avoit tranfplantés, que le
feuillage de cette plante, qui a une couleur plus ou
moins foncée , & quelque chofe de bleuâtre , &
qu’un certain état languifiantdans tout fon por t ex*
térieur n’annoncent pas cette maladie finguitêre,
& conduiroient même à une conelufion oppofée.
M. Tille.t a obfervé plus d’une fois en effet, que
cette excroiffance charnue fe montroit communément
fur les pieds vigoureux, garnis de plusieurs
épis ; il étoit rare qu’il la remarquât dans
un .champ où les plantes étoient foibles & ne
portoient qu’un ou deux épis médiocres. Il fem-
bleroit dès-lèrs y félon lui, que eette protubérance
ne feroit, comme il l’a déjà infinuéique
lés fuites d’uné trop grande abondance de la sève,
laquelle, dans un terrein vigoureux, fe porteroit
Vers certaines parties de la plante avec plus de
force que ne le demanderoit la texture naturelle
de fes parties, & oçcafionneroit une dilatation
excéfiiye dans les litricùles ou tiffu cellulaire
du parenchyme. Cette opinion de M. Tillet ne
me paroît guères d'accord avec une obfervation
de M;. Imhof, qui ,, en 1784, a Soutenu à Strasbourg
, une tlièfè fur le Charbon du maïs, plante
qu-on cultive en Alface. Il a remarqué que les
piçdsles plus tardifs du biais font le plus fujets
au ÇhârboQ. ..'Ces pieds tardifs ne font pas les
■ plus
Vlus viüoureur. Il n’y a guères il’apparence qtte
cet accident foit du à la piquitre de quelque
infeele. La pellicule fine qui enveloppe ces excroiffances
du maïs eft blanche, tranfparente,
& ne paroît pas avoir reçu la plus légère atteinte.
D’ailleurs M. Tillet a ouvert uo grand
nombre de ces excroiffances, & de toutes les
eroffeurs ; il les a pris à différens degrés de maturité,
il n’y a apperçu aucun indice de l’a t-
taque d’un infeéle ; & , dans les excroiffances
nouvelles, l’efpèce de chair dont elles font com-
pofées étoit aufii faine en apparence que celle
du meilleur fruit. . - t .
M.Tillet conclut que cette maladie n a rien
de contagieux. M. Imhof s en eft également affurd.
M. Tillet ajoute qu’il eft bon que fi les Agriculteurs
redoutent à jufte titre la contagion, lorfqu il
»’agit de la grande maladie du froment , ils n’aient
aucune inquiétude fur la communication de celle-
ci & ne voient pas dans une année où le mal
eft* confidérable, un fujet de craindre que l’année
foirante il ne fo;t beaucoup plus étendu.
Du Charbon dans le panis & dans le forgho.
Lorfque le panis & le forgbo font attaqués,
du Charbon, toutes les parties de la frifolificarion
ne font pas détruites. L’épi fubfifte dans fon entier.
Ce n’cft qu’en touchant lesgrains qui lecom-
pofent qu’on s’appérçoit de l’exiftence du Charbon.
En les écralant" fous les doigts, il en fort
uoe ponfiière , femblable à celle du froment &
des autres plantes charbonnées. Je n’ai eu qu’une
feule oce-.fion d’appercevoir cette maladie.' Je
l’ai cherchée inutilement depuis ce tems - là , fans
pouvoir la retrouver. Il m’a été inipofiible de
1 étudier- , comme j’ai étudié celles de plufieurs
graminées. Je dirai feulement qu’il y a des épis
de panis, en partie fains & en partie charbonnés,
& que les grains fains font quelquefois épars &.
au milieu des grains charbonnés, mais le plus
fouverit rapprochés & vers l’extrémité fopérieure
de l’épi. •
Du Charbon dans Vavoine.
J’ai déjà prévenu que j’infifterois plus fur le
Charbon dans l’avoine que fur le Charbon dans
le froment & dans l’orge : celle - ci y eft plus fu-
jette que le froment •, mais ce qu’on en trouve
dans, çes deux efpèces de grains n’eft pas comparable
à ce que l’avoine en produit, fur - tout
dans certains pays. C’eft du Charbon d’avoine
que j’ai employé dans les expériences dont je
dois tendre compte. Indépendamment de ce
que le froment & l’orge ne m’euffent pas fourni
tout ce que je defirpis m’en procurer, à l’époque
où le Charbon paroît, on peut caufèr beaucoup
de dégât en marchant an milieu des champs
enfemencés de froment & d’orge , & on n’en
eaufe pas dans ceux qui le font en avoine,
• Agriculture, Tome JI{>
Du Charbon dans Vavoine y conjiderc indépendamment
de fes effets.
Dcfription du Charbon.
Le Charbon qu’on obferve dans l'avoine
en quelque forte, plus de rapport avec cefui
du froment qu'avec celui de l’orge : car les arrêtes
des. deux premiers grains étant courres,
leurs débris occasionnés par le Charbon, 11e peuvent
pas rendre les épis aufli blanchâtres que
ceux de l’orge dont les arrêtes font longues. On
apperçoit facilement les épis d’avoine charbonnés;
la poudre examinée de près, eft d’un brun verdâtre,
quoiqu’elle paroiffe noire, ce qui neâ,
dû qu’à l’oppoiition du verd de la tige & du
blanc des bâles détruites ; elle eft placée confu-
fément fur le fupport de l’é p i, comme celle'-
du froment, & non par petits amas diftinél» ,
comme celle de l’orge. Danslesépis, qui en font
entièrement couverts, elle n’eft que^ très-peu
adhérente , puifqu’elle s’attache aux jambes de*
perfonnes, qui parcourent les champs d’avoine.
Quand la poudre d’avoine charbonnée eft récente
ou defféchée, elle eft inodore \ dans, ce dernier
état, elle fe conferve long- rems; mais fi on 1 enferme
avant de l’expofer à un air fe c , elle fo
moifit & contrarie une odeur putride. Vue au
microfcope, elle ne préfente qu’un, amas de molécules
irrégulières, dont la grofieur varie d’un " cent quarantième de ligne à un cinq cens foixan-
tième.
Les tiges d’avoine charbonnées font en général
grêles; elles s’élèvent moins & fonr plus tardives
à donner leurs épis que les tiges d’avoine faine;
car fouvent un champ d’avoine paroîr prefqu’en-
tièrement épié avant qu ôn apperçoive les tiges
charbonnées : il n’y en a ordinairement que deux
ou trois, fur un même pied, & fou vent moins.
Une partie des tiges n’a pas affez de sève pour
monter & épier, mais le Charbon y eft formé
dans le fourreau. Je n’ai point vil tornr d’un
même pied des épîsfaîns & des épis Charbonnés ;
je ne nie point qu’il ne s’en trouve : toutes les
efpèces d’avoine font fojertes à être char —
bonnées.
Pefanteur de la poudre d'avoine charbonnée.
La poudre d’avoine charbonnée eft extrêmement
légère , car un demi-litron ne pèfe qu’un©
once quatre gros & demi. Si on fait attention
à la petite quantité qu’en porte chaque épi char-
bonné on concevra combien il a fallu en recueillir
pour en avoir la quai?tiré que j’en ai employée
dans les ' expériences fuiv antes; expériences
que je n’ai pu .faire que dans un pays
où cette maladie régnoit fortement fur le#
avoinçs.
Q