
tion, font plus de la dépendance de l'art, puifque
les terres préparées & analogues à celles de l’habitation,
une chaleur foutenue fur - tout en
Hiver, des arrofemens diftribués prudemment,
& l’air fouvent renouvellé pendant les beaux
jours de l’Eté, font les points capitaux d’une
culture. Il faudroit probablement au Courondi
une terre fablonneufe, mêlée de fragmens de
pierres, ceux que les tailleurs détachent avec
leurs marteaux font excellens; on l’arroferoit
peu, fiir-tout en Hiver, & on enfonceroit le
pot dans fa tannée. Il ne paroît pas qu’il dût
être' fouvent changé*, peut-être s’accomoderoit-il
d’une place de tablette.
V f âges. On rapporte que le fuc des feuilles
du Courondi eft un aftringent. Cet arbre feroit
utile dans les ferres, au moins pour être connu.
(F. A . Q u e s n é . )
COURONNE, ( greffe en. ) V oy e\ l’Article
G r e f f e . ( A f . T h o u i n . )
COURONNE. On donne ce nom à la touffe
de feuilles qui furmonte le fruit des ananas. On
le donne encore aux touffes de feuilles fous
lefquelles fe trouvent les fleurs de la Couronne
impériale, & de la Couronne royale. ( M .
T h o u i n . ' )
COURONNE - Impériale. Les Jardiniers
donnent généralement ce nom à la fr a t illa r ia
impériales. Voye\ F r i t i l l a i r e Impériale. On
donne aufli ce nom à la même variété de
paftiffons, que l’on nomme communément bonnet
d ’ électeur. V o y e { C o u c h e à limbe droit. ( M .
R e y n i e r . ' )
COURONNE-Royale. F r it illa r id régi a. L. ou
la jilic a coronata. La M. Diét. V.oye\ B a s i l e à
épi Couronné. ,( M . T h o u i n . )
COURONNÉ, ( arbre. ) Lorfqu’un arbre efl
fur fon retour, qu’il a perdu une partie des
branches de fa cime, on dit qu’il eft Couronné.
C’eft un ligne de vieilleffe ou de dépériflëment
qu’il ne faut pas attendre pour abattre l’arbre
& en faire ufage. ( M. T h o u i n . )
COURONNÉ. ( fruit ) Les fruits qui fe
trouvent placés fous la fleur font Couronnés
par le calice qui les termine, comme dans les
myrtes, le grenadier, les rubiacées , &c.
COURONNÉE, (fleur.) On appelle quelquefois
fleurs Couronnées,, les fleurs conjointes
qui font bordées de rayons, comme dans les
radiées & les femi-flofculeufes. ( M . T h o u i n . )
COURONNÉE. ( femence ) Les femences
Couronnées font celles qui, comme dans les
anthémis, les ænanthes & lesfcabieüfes, font fur-
montées d’une membrane en forme d’appendice
qui entoure leur fommet. ( M . T h o u i n . )
. COURONNÉ. On appelle cheval Couronné,
celui qui s’eft emporté la peau des genoux en
tombant, de manière que la marque y refte.
Les chevaux Couronnés ne font pas de vente,
parce qu’on les foupç-onne d’être fujets à tomber
fu r les g e n o u x . Ancienne Encyclopédie. ( A T
T essier. )
C O U R O U P IT E y CovRotrpiTA.
G e n r e de p lan te q u i a b e a u c o u p d e rapport
a v e c le Quatelé ( L e c y th is ) , & q u i n e com p re n d
q u ’u n e e fp è c e . C ’eft un a rb re à fe u ille s fim p le s ,
a ltern es ; à fleu rs à f ix d iv ifîon s inégales ,
d o n t les plu s dé liées fo n t ca fq u é e s ; à fruits
"orbiculâires & très - gros. I l efl é t r a n g e r , & fa
cu ltu r e n e p o u r ro it fe fa ir e q u ’en fe r re - ch a u d e ,
o ù il in fp ir e ro it de l ’in t é r ê t , p e u t - ê t r e pa r fon
f e u i lla g e , & ce r ta in em e n t p a r fes fleu rs & fa
r a r e t é , m êm e dans les E c o le s de B o tan iq u e .
Couroupite d e la G u ia n e . Boulet de canon.
Co u r o u p i t a G u ia n e n fîs . L a M . D id . ï>
G u ia n e .
L e C o u ro u p it e eft u n gran d a rb r e , à é co rce
r a b o t e u fe , à ram e au x defl'us & large feuillage .
Ses feu ille s fo n t placés a l t e rn a t iv em e n t , elles
fo n t fans d e n te lu r e s , lo n g u e s d’ un p i e d , larges
& écartées des b ran ch e s d’e n v iro n q u a tr e pouces .
L e s fleu rs q u i fo n t g r a n d e s , b e lle s & odorantes
fo n t d ifp o fé e s en é p i s , affez rap p ro ch é e s les
u n e s des au tre s & du c o rp s lig n eu x q u i les p o r te :
e lle s o n t u n e c o r o lle d e c o u le u r de r o fe mn
p eu f o n c é e , e lle s fo n t à fix d iv ifîo n s in é g a le s , &
les étamines & le piftil fo n t r e c o u v e r t s p a r une
fo r t e d e m em b ra n e c o n c a v e & c o lo r é e . Elles
fo n t rem p la c é e s pa r des f ru it s d e la g ro ffeu r &
d e la fo rm e d’u n b o u le t d e t ren te - fix. C e
fo n t de s ca p fu le s lign eu fe s *, c h a cu n e d’elle s fous
u n fu c p u lp e u x , en re n fe rm e u n e an tre minc e
o f fe u fe , à f ix loges q u i co n t ie n n e n t les femen c es :
e lle s p a ro iflen t d e la g ro ffeu r d’u n e n o ife t te un
p e u ap p la tie *, elles fo n t à d e u x lo b e s & co u v
e r te s d’u n e p e llic u le m in c e .
C e t a rb re eft e n fleu r & e n f r u i t dans p re fq u e
tou te s les fa ifo n s d e l’an n é e dans l’ Ifle de G a y en n e .
L e s pieds q u ’ Aublet dit a v o ir o b fe rv é s étoient
d’ u n e m é d io c r e h a u t e u r , c e n ’eft q u e dans les
au tre s forê ts q u ’o n en t ro u v e de très-grands.
Culture. C e lle du C o u ro u p it e n e p o u r ro i t avoir
lie u q u ’en tan n ée d e f e r r e - c h a u d e , dans un pot
r em p li d e la m e illeu r e te r r e . Voye[ Courondi ,
fu r r to u t à l ’ég a rd des m o y e n s d e fé lic it e r &
d’a c c é lé re r la g e rm in a tio n des graines d u res. Nous
n e c r o y o n s pas q u ’ i l fo it n é c e ffa ire d’ o b fe rve r
q u e les fem en c e s du C o u ro u p it e d o iv e n t être
débarraffées d e le u r e n v e lo p p e i i g n e u f e , & que
c e lle q u i eft o ffe u fe d o it être a u m o in s , froiltée
fou s le ma rteau e n m én ageant les amandes; elles
n ou s fem b le n t , p a r le u r l'ubftance , p lu s propres
q u ’au cu n e a u tre à fa ire e fp é r e r d u fu cc è s fi
elle s p a rv en o ien t faines*, au r e f t e , n ou s donnions
nos c o n je é lu r e s ,p o u r des c o n je c tu r e s , & nous
n o u s c ro i r io n s h e u r e u x fi n ou s p o u v ion s indiq
u e r la v o ie m êm e des L o ix . Observations»
c o u
Obfervatioris.
Lès Créoles & les Nègres ont donné au fruit
du Couroupite le nom de boulet de canon. Si
on veut le conferver , on perce avec une tarière
en deux endroits oppofés, la première
caplule qui n'a que deux lignes d’épaifleur,
afin de faciliter la fortie du fuc qu’elle contenoit
alors par la fuite intérieure, fe trouve libre &
roule dans l’extérieure, dont la furface eft brune
& raboteufe'. A u b in 7 1 1 . ( F . A . Q u e s n é / )
COURS-, Cours des moiffons ou récoltes. Les
Cultivateurs entendent fouvent par le mot de
Cours ajouté‘à celui-d’une Province, qu d’une
Ville, le Cours des marchés qui s’y tiennent,
foit relativement à la qualité & à la quantité
dé?’ productions qu’on y expofe, foit relativement
à leur prix. Quelques - uns fe fervent
aufli de la même expreflion pour défigner la fuc-
ceflion de cultures- !& de récoltes, ufitée dans
telle ou telle contrée, & c’eft'dans cette acceptation
que nous le plaçons ici. Cet Article
eft, fans doute, l’un des plus.importans de
tous ceux qui doivent figurer dans un Dictionnaire
d’Agriculture , puifqu’il doit offrir le fyftême
de 1 Agriculture Nationale, prife en maffe,
& de: l'Agriculture de chaque diftriCl du France,
avec, lès modifications néceflitées. par la fituation,
le iol, le climat, & c . Or, cette connoiflance
-doit précéder toute efpèce d’idée.d’amélioration,
parce que fiinotre fyftême d’Agriculture eft bon,
nous.n-avons à chercher dans les expériences
faites & à faire, que les améliorations particulières
dont chaque branche dè culture eft fuf-
ceptible:*, fi., au contraire, notre fvftême eft
vicieux, c’eft par fa réforme qu’il faut commencer,
fous peine de rendre nul ou de peu
d’effet', tout ;ce; que nous pourrions faire d’ailleurs,
en faveur d’un art que la Nature nous
indique comme la fource la plus féconde de
toutes, nos. richeflès.
Cependant ( le. dirons-nous ) ? On n’a que
des idées vagues fur une matière aufli inréref-
fante, & il y a même très-peu de Cultivateurs
qui connoifient parfaitement le fyftême d’Agriculture
fuivi dans les différentes parties de la
Province ou du Département qu’ils habitent. On
n’a prefque aucun moyen de s’inftruire fur cet
objet, attendu qu’il n’a encore paru aucun Ouvrage
agronomique où il fort traité avec quelque .
étendue. Le petit nombre de ceux qui en ont j
parlé, n’offre rien de fatisfaifant à cet égard;
les uns traitent la matière d’une manière fi générale,
qu’il eft bien difficile de faire des applications
utiles des principes.qu’ils ërabliffent*,
les autres ne parlent que du fyftême particulier
a une contrée qu’ils décrivent : mais aucun ne ;
fe .livré exciufivementlà ce fujet .qu’on peut;
regarder comme le. plus effentiéL qu’ftn Ecrivain .
agronomique piaffe, traiter;
Agr icultu re. Tome J I L
Il eft vrai que l’entreprife eft,difficile ; qu’ei-fe
ne peut réuffir qu’en raflemblanr avec foin,
comparant enrr’elles des obfervations répétées
dans chaque portion de la France ; qu’elle exige
une longue pratique propre à infpirer de la
confiance, un efprit qui ait long—tems médité
fur les vérités qui en réfultent, & qui, fâchant
embraffer l’enfemble de la culture d’une grande
étendue de pays, puiffe en même - tems être
amené par une bonne méthode, à en préfenter
tous les détails.
Cette tâche eft, fans doute, bien, au - deffufc
de nos forces; mais un heureux hafard.nous
offre un guide que nous regardons comme le
premier qui foit entré dans la carrière, & ce
guide eft M. Arthur Young, qui s’eft placé'depuis
long-tems au premier rang des Cultivateurs
& des Ecrivains agronomiques.
Nous ne pouvons pas nojis diflimuler que
fi notre fyftême agricole .ièft en général peu
.convenable & mefq«^JcjJi la France ne
produit peut - être pasHpfeoitié de ce quelle
clevroit produire, le génW National a apporté
jufqu’à préfent un obftacle invincible aux réformes
de ce genre qu’on peut defirér. Trop
enclin aux illufions de l’amour - propre, il
prête une'oreille indocile aux Citoyens éclairés
qui lui montrent fes erreurs. En fait de culture
fur-tout, nous fommes toujours xtentés de révoquer
en doute ce qu’on nous apprend de
nouveau, & le plus fouvent les. Cultivateurs
ne favent témoigner leur reconnoiffance à ceux
qui cherchent à les inftruire, que par des far-
cafmes , des doutes & de l’incréduliré.
Cependant, fi quelqu’un a le.droit de fe faire
écouter, c’eft un Cultivateur comme eux, qui
a eu, toute la vie, les mêmes intérêts qu’eux
qui a trouvé Ton aifance dans lex fuccès de fes
innovations., qui n’a rien du charlatanifine de
la feience , & parle leur langage , qui a
toujours des faits ou des expériences à citer
qui appuie de fon exemple toutes fes obfervations,
& qui, enfin, faifant lo r tir fa théorie
BTOWBBmffl exercée, a beaucoup vu &
beaucoup comparé.
, Tel eft Arihur Young, que des Voyages multipliés
dans toute*; les parties de la France ont
misa portée d’étudier le fyftême de culture qui
y eft fuivi. ( Foy.e{ ,çes Voyages traduits en
François , & formant trois volumes tn-8.” qui
fe trouvent à Paris, chez le Citoyen Buiffon
Libraire,: rue Haute-feuille. ) Il efl donc bien
important de faire connaître avec quelque étendue,
ce que ce Cultivateur éclai’éa dit & ob-
fervé, relativement au Cours des récoltes en
France& pour rendre cet extrait plus utile,
de lefjûre précéder de quelques- unes de,.fes
rémarques fur l'étendue, le fol, la furface le
c'ùnat & le produit des différentes terres’de
la France. Cet Article n'aura pas encàve le'degré
l i i i . . .