
d’une côte à cinq petites feuilles longues d’un
pouce, moitié moins larges, tronquées, en quel •
que forte & arrondies par les deux bouts & d’un
verd jaunâtre. A chaque noeud ou aiffelle paroif-
fent en Juillet deux fleurs munies chacune d’une
queue courte & droite : elles font grandes & d’un
beau jaune. Elle croît à la Martinique & à la
Guiane.
Cultu-e. Les Coronilles n.° i & la variété B,
font des arbrifleaux qui confervent leurs feuilles
jufqu’aux gelées. Ils fe placent en pleine terre à
toutes expolîtions : ils tracent peu, cependant
quatre pieds donnent aflez de drageons pour
l ’entretien d’un jardin de médiocre étendue. On
peut les multiplier par marcottes, faites en Septembre,
( Voye\ M a r co t t é s )*, elles s’enracinent
dans l’année : mais la multiplication par
les femences eft infiniment préférable. On répand
les graines en Mars fur une planche bien
expo fée, nivelée & tenue fraîche par des arro-
femens fréquens, & cependant adminiftrés fage-
ment. Dès l’Automne fui vante, une grande partie
du jeune plant fera aflez forte pour être mile
en pépinière à dix-huit pouces d’écartement,
comme ces arbrifleaux figurent & fleuri fient
promptement', ils font pour la plupart en état,
à la fin de la troifième Automne, de pafler aux
places qui leur font deftinées. On ne pourroit
d’ailleurs différer à les remuer, parce que les
racines, qui s’enfoncent beaucoup, perdroient
trop dans un âge plus avancé, pour que la re-
priîe fut certaine.
Le n.° 8 n’eft pas moins rüftique. 11 perd fes
tiges en Automne. Ses racines s’étendent beaucoup
: on eft obligé de les réduire fouvent, &
de l’écarter même des endroits où fe trouvent des
plantes délicates auxquelles elles dérobent la
fubfiftance. Il Ce multiplie par les oeilletons enracinés
que l’on en détache en Automne. Il donne
d’autant plus de fleurs qu’il eft àuneexpolition
avantageufe , & fur - tout aérée.
Les n.05 2 , 3 ,4 , 5 ,6 . Sa variété B & 7 font
des petits arbrifleaux fort agréables, mais très-
délicats. Ils font de pleine terre , à des exportions
très - favorables , contre un mur fur lequel
on les paliflade , & on étend en Hiver des pail-
laffons que l’on foulève à l’heure de midi aux
jours où le thermomètre eft à fix degrés, afin de
préferver l’écorce de la pourriture. Malgré tous
ces foins, nous doutons qu’on les- conferve tous.
On les cultive donc en double dans des pots
par prudence. Lès pieds de la paliflade fleuriront
davantage, & leurs graines feront plus abondantes
& meilleures. Dans les lieux plus méridionaux
que Paris, & dans des fîtes chauds &
fecs , ces belles efpèces fe cultivent, pour la
plupart , ifolément en pleine terre, fans trop
d’attention fur l’expofition , mais toujours avec
des précautions contre les Hivers rigoureux. Les
graines fe fement fur couche médiocrement
chaude , fans cloche, à la mi - Mars. Elles lèvent
en peu de tems. Lorfque les petits individus au*
ront trois pouces, on les plantera féparément
dans de petits pots qu’il faut arranger fous un
chaflis à tan prefque réfroidi, abrité jufqu’à la
reprife dont on renouvelle fouvent l’air. Dans
le cours de l’E té, on change les pots, & , après
le s avoir encore ombragés, on les enfonce dans
une plate-bande au Levant, jufqu’aux premiers
jours d’Oétobre qu’on les met dans une^ orangerie
ou une bâche bien fervie pendant 1 Hiver.
Celles des Coronilles que l’on defliùe à l’abri du
mur n’y doivent être pjacées qu’au Printenu.
Le pied du mur doit être garni.de feuilles Sèches
aux approches des gelées de l’Automne.
On donne au n.° 6 & B de la terre fort légère
& crayonneufe. La terre des pots des autres
efpèces ne doit point être trop peùfubftancielle*,
le terreau de bruyère ne doit point y dominer ;
la feule efpèce à laquelle il convienne particulièrement
éft le n.° 2 -, une terre un peu mar-
neufe & amendée eft préférable, ou , à défaut,
on emploie la meilleure terre potagère.
Les n.0’ 9 , 1 0 & 1 1 , font des-plantes annuelles
dont les graines femées avec les précédentes
, fe couvrent de cloches. La conduite
ultérieure eft la même •, & , lorfque le tems eft
chaud & couvert, on les retire du chaflis, pour
les placer aux meilleures expofitions, toujours
dans les vues de la graine à récolter en Automne»
Elles n’exigent guère d’autres foins que d’être
affujetties par des tuteurs, & binées, lorfque les
fleurs piroiflent. Mais, dans les fonds froids &
argilleux , on les avance le plus qu’il efl poflible
fous le chaflis ; en pleine terre, on excite
la végétation par des amendemens particuliers,
les vieux tans de la ferre -chaude, &c. &c.
Le n.° 12 eft un arbriffeau farmenteux de
ferre-chaude. Il fe feme & fe gouverne comme
les précédens , jafqu’au tems où s’élevant trop
pour le chaflis, on le place , pour ne l’en point
retirer , dans la tannée de derrière, dans la ferre-
chaude dont il eft propre à décorer le fond.
Les farmens^ s’attachent aux baguettes qu’on enfonce
dans la tannée, & on garantit par ce moyen,
en faifant reflbrtir les agrémens dont l’arbrifleau
eft fufceptible, les plantes voifines auxquelles,
il nuiroit beaucoup. Miller, qui l’a cultivé , dit
qu’il doit être mis au rang des plantes qui n’exigent
qu’une chaleur modérée , & que l’on peut
le conferver deux ou trois années f en le traitant
avec foin en Hiver. Nous croyons que ce foin
fe réduit à ne le point trop arrofer pendant cette
faifon , & que d’ailleurs le renouvellement en
Eté de l’air aux jours de douceur, & celui de
la terre du pot contribueraient à fa confervation,
peut - être même à fe multiplication , autrement
que par les graines -, ce qui ferait defirable , parc®
que cette plante farmemeufe eft intéreffantea&
que fes fleurs, qui paroiflent en Juillet, ne
font pas régulièrement fuivies de graines.
Ufages. Les Coronilles n.° 1 & fe variété B ,
fouffrent la tonte ; on les réduit en boules, on
en fait des paliflades. La variété s’élève de moitié
moins que l’efpèce 5 elle a plus d’éclat, d’agrément*,
elle eft peut-être un des plus jolis ar-
brifleaux que l’on connoifle , & fans contredit
un des plus utiles pour la décoration. Son feuillage
garni, petit, d’un v erd -brun, de très-
longue durée , eft le moindre de fes avantages :
fes fleurs, d’une jolie teinte rouge en-dehors,
le partagent en quelque forte l’embelliflement
du jardin pelles accompagnent les fleurs du Prin-
rems, & celles de la fin de l’Automne ne nous
quittent point fans elles. On tire un grand parti
des aurres efpèces, par la diftribution qu’on en
fait faire, lors de la belle faifon, dans les^parterres
, dans les jardins payfagiftes & les ruines,
où ordinairement le n.° 6 & fa variété trouvent
naturellement des places à demeure. Prefque
toutes ces plantes fe feront admirer par - tou t,
& leur colleclion fera toujours précieufe.
On prétend que la Coronille bigarrée fourniroit •
auxbefiiaux un excellent fourrage. ( F. A . Q u s s -
riÉ.')
COROSINAM.Genre de plante des Indes, de la
famille des P e r fo tin e 'e s . C’eft une plante à feuilles
oppofées, en lance & fans dentelure, fur une tige
herbacée de fix à fept pouces dehauteur.Les fleurs
font d’une feule pièce, en entonnoir , dont l’é-
vafement eft fendu en cinq parties arrondies.
Elle eft peu connue', & fa culture exigeroit en
Europe, la lerre-chaude où elle devroit être traitée
comme les plantes étrangères tendres, qui
ne fôrtent point des tannées* Nous ne croyons
pas que la prudence permette d’abord de procéder
autrement vis-à-vis d’une inconnue. ( F. A.
Qvesné.
COROSSOLIER, A n o n a . V o y e i C o r o s s o l .
(.M. Thovin. )
COROSSOL ou COROSSILIER, A nona.
Genre de plante de la famille des A n o n e s ,
qui a beaucoup de rapports avec le&Magnoliers,
&. qui comprend quinze efpèces toutes étrangères
à l’Europe* ce font des arbrifleaux & des
arbres épais, de figure conique , d’un feuillage
applati, à feuiiles fimples, alternes, permanentes
dans un très-grand nombre, à fleurs
axillaires & folitaires, à fix pétales inégaux, excepté
dans la quinzième efpèce, où il s’en trouve
douze, recommandables par leurs fruirs en baie
grofle & rempliè de pulpe *, ils fourniflent à
l’homme un a'iment fain , des fecours dans la
maladie , & des rcflources dans les Arts. Un très-
petit nombre fe cultive en pleine terre dans
notre x:lmiat, les autres dans la ferie-chaude ;
ils for» propres à l’ejnbdUir quelques-uns font
parvenus au premier période de la fructification;
leur collection feroit d’ un grand prix , fur-tout
dans un jardin de Botanique : ils fe multiplient
par femences,
Efpèces.
1. C orossol à fruit hérifiùé.
A nona muricata. L. ï> Amérique méridio- '
nale.
B. Coroflol à baies plus rondes, vulgairement le
Cachimant.
Anona muricata pomis rotundioribus. ï> Antilles.
2. Corossol à fruits écailleux.
A nona fquamofa. L. T) Amérique, les pays
chauds*, Indes orientales, lfles Moluques.
Atamaram. Rhéed. Mal.
3. Corossol du Pérou.
A nona cherimolia. La M. DiCt. ï> du Péc;
rou.
4. Corossol réticulé, vulgairement le coeur
de boeuf.
A nona reticulata. L. Amérique méridionale.
B. Coroflol à très - gros fruits.
Anona-maram. Rhéed. Mal. 3. ly.
Corossol de marais.
A nona paluftris. L. Xy Amérique méridionale,
lieux aquatiques.
B. Coroflol à fruits à chair rougeâtre.
Anona fruBu viridi loevi punBato carne rubef~
cento. Aubier. Guiane, 614.
6 . Corossol à fruits glabres.
A nona glabra. L. ï> Caroline.
B. Coroflol à fruits de la forme d’une poire
renverfée.
Anona fruBu viridi, loevi , pyri inverfî forma.
Catesbi Car. 2.1fle Saint - Dômingue, llatera ,
Andros.
y* Corossol trilobé, vulgairement l’Afliminier.
A nona triloba. LAy Caroline & quelques parties
de l’Amérique feptentrionale.
8. C orossol d’Afie.
A nona ajiatica. L. T) lfles de Ceylan.
9. Corossol fauvage, vulgairement le petit C o -
roflol ou le petit coeur de boeuf.
A nona paludofa. La M. Diél. ï> Guiane, les
prés humides.
10. Corossol à feuilles longues : le Pinaioua
des Indiens.
ANONA-longifolia. LaM. Diéb ï> Guiane.
11. Corossol à petites fleurs.
A nonaambotai. L.a M. D16L T) Guiane.
12. Corossol à grandes fleurs.
A nona grandiflora. La M.Diét. ï) Madagafcar,
Jfle de Bourbon.
13. Corossol amplexlcaule..
A nona amplexioaulisi. La M» Diéh fy Ifle de
France, Madagafcar.
T 11 ij