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les .Cochons font .encore fujets à d’autres maladies
, tant externes qu’internes, qui leur font
particulières, & dans les détails defquels il feroitj
luperflu d’entrer, parce .qiie 'les foins .qu’il convient
d’employer font à-peu-près les; rhêméS que
pour les autres beftiaux -, ces maladies d’ailleurs
feront traitées à fond dans la partie de la Médér
cine j qui concerne l’Art vétérinaire. Je me bornerai
à rapporter une obfcrvation fur la ladrerie,
parce qu’elle pourroit être inconnue des favans
Auteurs auxquels cette partie de <fEncyclopédie,
eft confiée. On a cru, pendant long-tepVs, que les.
Cochonnets n’étoient pas fùjets à' cette maladie. ;
maisM. Hervieu a fait une obfervâtion.qui.contredit
cette opinion: une truiè qu’i.1 pplfédük,lui'don-
na douze petits don t deuxjqui étoipnt des femelles,,
furent reconnus pour être affecfés de ladrerie.
M. Hervieu, voulant s’affurcr fi ce vice étoit
héréditaire, fit faillir une de ces femelles: par
■ un verrat très-fait? ; & il en rqfulra lix Cochonnets
qui furent injecte de ladrerie, même à
line plus forte dofe que. la mère. Cette maladie.
s’annonça chez ces jeunes animaux, dès le premier
jour de leur naiflance, par une érûprion
abondante; de pullules blanchâtres , qui occupèrent
la circonférence des yeux, de la bouche
& de- la langue. Ces fymptômeS. augmentant
d’intenfité avec l’âge,, on crut devoir les lèvrer
ayant l’épocrue ordinaire, & on lès nourrit , de;
lait doux, dp, farine & d’autres fubfiânces,éga-,
lement falubrqs & nutritives. Malgré fous ces.,
foins , les Co.chqnnets n’allèrent pas mieux.;
ils dépérifloient au contraire journellement, &
eufin ils ne pouvoienr marcher : cette circonf-
lancp, jointe aux frais de leur entretien dont
il n’y avoit pas apparence d’être dédommagé,
engagea M. Hervieu à lès facrifier à l'ouverture
des cadavres > : la chair fe trouva remplie de,,
pullules ftmblables à celles de la langue, mol!allé
& fans confiftance. ,
.Une autre .expérience .comparative fervit à;.
Tendre le. réfultai de celle-ci plus, concluant.
Une jeune truie faine, de la même, portée que :
celle qui avoit produit les cochonnets ladres,
fut couverte par le même verrat, & mit bas
dans k même teins que celle - ci : fon logement
& fa nourriture furent également les mêmes
néanmoins tous fes .petits naquirent fains & fe '
cpn ferrèrent tels.
De cçtte double expérience nous croyons-
devoir conclure1 avec l’Auteur, i.° que le..rë-j
gimeauquel les. Cochons.font fournis, n’èft pas.
toujours la feule caufe, de la ladrerie, & que
les difpofitions individuelles concourent pour
beaucoup à déterminer cette maladie. Cette
vérité eft démontrée par des exemples fans
nombre, puifquon voit très-fouvént pluîieurs
cochons .d’une même porrëe, dont les uns font
ladres, & les autres fa ins, quoique toussaient
logos & nourris de la même manière ;,a .° q.ue^
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la ladrerie peut èrre; héréditaire; ; l’expérience
faite, à ce. lu jet ne permet pas d’en douter :
d’ailleurs elle eft appuyée d’une obfervâtion
qui ne,nous paiioit pas moinsdécifive. M. Hervieu
a vu pendant pluîieurs,.années u n e truie qui
quoique faine en apparence , don,noit à chaque
portée un ou plulicurs petits ladres. On avoit
acheté cette truie pour en l'ubflitue.r i’efpèceà
d’autres moins belles: mais ce vice la fit.prof-'
crû-èj : ;on iconferva., lés, truies indigènes., -8c
pendant plus de. 15 ans qui fe font écoulés depuis
cette époque, on n’a . pas rpv 11 f ,de cochons
ladres.. Les;efpèces fauvages ; fon t, comme en
la it, exemptes, de •cette maladie ; on n’a jamais
rencontré en effet de fangliers ladres ou galleux
parce qu’ils 1 font conilamment ,à l’air ; qu’ils
vivent habituellement de grains, de fruits, de
racines; fe frottent & fe baignent dans les marres
qu’ils rencontrent. Mais revenons à l’engrais
i d;es. cochons , objet trop important pour taire
| ce que; nous avons pu . recueillir à cet égard ,
après avoir obfervé, .connue Naturaliftes,. que
; ce fait démontre le concours de deux individus
dans la.procréation des foetus,à l’inflant où s’exécute,
leur germination.
Les Cochons de Chine ne font ni plus gras,
ni plus pefans-, ni plus précoees que-les autres.
Cependant il faut convenir que , pour parvenir
au i degré ' de perfection , ils exigent moins de
frais ; au meisî- d'Août .1791, de cinq Cochons
de Liège ,d;e ; trois mois environ , que> pofTédoit
M. Chabert, trois furent envoyés à M. Cha-
norier, à Çroifiy, près; Paris, & il conferva les
deux autres , dont l’un étoit mâle , & le fécond
femelle. Ces jeunes animaux étoient tous de la
même portée & dans le même état d’embonpoint
à-peu-près ; néanmoins ceux envoyés à Croifiy
fe trouvoie.nt. les, plus beaux de la portée ; on
ignore quel fut là leur traitement : il y a cependant
tout lieu dé croire qu’il fut très-mauvais,
puifqu’à l’âge .de .12 à 13 mois ils étoient
moins volumineux & moins pefans que ceux
nés huit .mois après, & dont il a déjà été fait
mention. C’efi un fait très-exaél que M. Hervieu
a conflarë.fur deux de ces animaux dont l’un
mâle & l ’autre femelle, qui ont été renvoyés
à l ’école vétérinaire le 2 mai 1792. Le mâle
n’avoit que 32 pouces de largeur, 15 de hauteur,,
:& pefoit 71 livres ; à la vérité, i! étoit
très-maigre. La femelle qui ne l’étoit ■ guères
moins, &; d’ail leurs de 6. pouces moins longue
& de 2 pouces moins élevée, ne pefoit que
61 livres : une circonfiance très- remarquable,
c’efi qu’elle ne faifoit qu’entrer en rut, & qu’à
cette même époque, celle de la même efpèce
que M. Chabert avoit réfervée, étoit déjà mère
de fix petits depuis près d’un mois. Celle-ci
étoit d’ailleurs beaucoup plus forte, plus grade
& du double plus, jpefante. Le mâle offroit une
différence moins, frappante, puifque, comme
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,1 a déià été obfervél, il porto» 35 pouces de: ;
[onguetir.-xo pouces' de. hauteur & V f à h f u
moins 170- livres.. Pour rendre plus lenfibles■
les réfultats de cette comparaifo», il'auroit 1
fallu pouvoir faire celle de la'.dépenfe refpeèhve |
de ces deux paires de Cochons ; mais, à défaut ,
de ces renfeignemens qu'il n’a pas été poflible
à notre Olifervateur. J e fe procurer , nous allons,
tracer d’après..les nôtres,, le tableau elbnjauf
de la'confommation & de la. valeur des, lix ;
Cochonnets;■ compofant la dernière portée que ;
poffède aèluelleme'nt M . Chabert, & dflnt nous
avons déjà parlé;
Cette iamille compofée d’une truie, âgééiffe :
i l mois, & de fix petits qui atteignent, leur cinquième
mois,. copfomme journellement deux,
boiffeaux, de remoulage,: à 11 fols le boiffeau, j
mefure de Paris , cjelt donc 14 fois ;par; jour .
entre fept animaux : ce'qui. forme 3 fols é <kn.
pour chacun. 11 faut obfervcr que la confom-
nation n’a pas toujours , été auiîi conlidérable |
depuis l’époq.ue, oùrJes .petits Ont. commencé à 1
manger, & encore moins depuis, celle de. leur
naiflance ; cés jeunes êtres n’ont guères pu manger
qu’à la troifième femajne de leur âge',. &
même ce n’aura été qujau. bout d’un mois que
leur dépenfe aura dû ètte çomptée pour .quelque
chofet aufli C.e. n’eft. que pendant trois mois &
demi-environ qu’ils auront participé à la ration .
de leur mère,, & d’ailleurs celle-ci aura mangé
en tout tems beaucoup plus qu’aucun d’çux.
D’après.celq-il tconvjepdroit ^de; ‘rqjittsr.ïuf la
rnâ-e une' fomme proportionnée à .fa dÿpenfe ;
niais, outre que cette répartition feroit rigoureu-
fement impraticable, je préfère,de partager la
dépenfe journalière en . fep,t partie^ égales pour
la chance ides petits plus .défavorable quanp à
la conforomation de npurritûie , qui a été' faite
pendant tout le tems de leur éducation : je. vais
la fixer au plus 'hànt', fen la portant aux trois-
quarts'de'celle qu’ilsfont à 'i’àg'e de qiiâtrè .mois
fr deM^’pnl^UeV comme je l’ai déjt obfervé,
ils ’ n’ont prefque pas mangé pendant le premier
mois de leur' exiftence. Cela pofé, la dépenfe-
journaiière n’a été que d’un boiffeau 8c demi
valant 18 fols,' selle, de chaque, mois.de
enfin celle de quatre mois Si, demi de m livres
16 fols; il réfulte, en dernière anaiyfe, que
chaque tête a- dépenfé 17 liv, 7 fois pour parvenir
à l’âge de. quatre mois & demi : or., a
cette époque , la mère & fes fix petits''fur-tour
étoient très-gras, & ceux-ci pefoient l’un dans
l’autre 8® livres. D’après les expériences, de
M. Zoung que nous citerons ci-après , chacun
de ces animaux auroit : fourni, étant tué , 44
livres de bonne viande-, mais les.o.bfervarions
faites fur un Cochon : de cette efpècë , tué à
1 âge de .fix femaines , ont prouvé que b ces
faits ne leur étoient pas applicables. Ce .jeune
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animal qui pefoit n livres & demie immédiatement
avant fa mort,- rendit huit hvres tout
vnidé : cela pofé,.il ri’avoit perdu que 3 livres
& demie , pu les fept vingt— troifièmes- de ion
poids primitif. En comparant ce produit avec
celui établi d’après les données de 1 Gbferva-
teur Anglo'is, il eft facile de reeonnokre -quedes
calculs de c e lu i- c i s’écartero^ent de la réalité
dans'lè cas préfent ;• cependant il ne fero.it peut-
être pas plus exaél d’admettre les élemens fournis
par le Cochon de la it, parce que la m-ffe. in-
reftinale avoit dû acquérir dans les premiers
un poids proportionnellement plus- confidérable
que dans les, derniers, à\raifon dü volume &
de la. pefanteur des alimens folides dont ils
faifoient ufage. .Pour, obtenir un résultat plus
j Lifte , .je crois devoir prendre la moyenne pro-
pbrtionnelib entre ces deux extrêmes *, il s enfui
vra que les Cochons de, quatre mois & demi,
ne \ perdant que les neuf vingt - troilièmes de
leur poids brut, auroient rendu quarante-huit
livres deux tiers dei viande q ui, à raifon de
dix fols, la lly-rp-, auroit produit une valeur
de vingt-quatre livres fix fols nqu^, deniers, oç
un bénéfice excédant la dépenfe^,de fiîf livres
dix-neüf fols neuf deniers.
Aux détails -que j’ai rapportés concernant
l’engrais des Cochons, je vais'joindre' le résultat
qu a obtenu , en ce genre, M. Zoung dont
l’autorité eft fi recommandable en Agriculture ;
outre que les obfeivarions .dp cet Auteur cé-
lèbre confirment celles que j’ai déjà faites fur
l'es avantages - économiques, qui réfultenr des
grains employés plutôt'en farine que dans leur
entier ; elles portent toutes le caraélère cl un
f i grand intérêt pour, l’objet que je traite en
cet article, qu’il nia paru néceffaire^ de es
tranferire .littéralement, dans l’ordre ou il les
a publiées en. Anglois, ' & que lés Bédaèteuts
de la Feuille du Cultivateur viennent de traduire.
Expériences relatives aux différentes manières
({engraiffer les Cochons?
Le petit nombre d’expériences -, faîtes jufqtiici
fur les différentes, manières d’engraiffer les Ço
ebons, niavôit engagé à préfeHtér les détails
fuivans à la Sociéié des Arts, Agriculture &'
Commerce de Londres-. De petits effais peuvent
être bons à quelque' cllole', lorfquon n en 4
pas de plus 'étendus; jo fuis d’ailjeim perfuadé
que ces réfultats peuvent engager différera Cultivateurs
a tenter de fémblables expériences
ce qui. fervira à faire découvrir la vérité qui
n’eu que le réfulfaj d’un grand çombrç d effais.
- Expérience; n." 1, en Décembre iyS 8 s je .n o
à, l’engrais trois Cocbous, auxquels j en joignis
deux autresen Février.
• V v ij ,