blance avec l’fifpèce précédente, ïbn port eft 1e
même aanfi que la manière de croître. Il s’en
diflingue néanmoins par Tes folioles qui font plus
étroites, plus roides, plus pointues & tOmme
épineufes par leur extrémité. Elles ont de plus
nn caractère remarquable en ce quelles font un
peu roulées en-dedans fur leurs bords, tandis
que celles dé la première éfpèc-*. font très-ap-
platies. Les fruits de celle-ci font des noix
comprimées, rouges & longues d'un pouce &
demi. *■.
$ Le cycas des Offres patoît former une
plante ligneufe' dont lè tronc èft beaucoup
naoins élevé qüe celui des deux efpècës précédentes.
Du Commet d’une fouche groffe comme
là tète d’un homme, & qui a la forme d’une
bulbe écailleufe , fortent cinq ou fix feuilles
longues d’environ trois pieds, divifées en deux .
rangs de folioles -dans lès trois quarts de
leur longueur. Ces folioles font le plus fou vent
©ppofées & quelquefois altërües. Elles font
ovales, ai ongées & terminées en pointes aigues,
liées en-defius &' ftrièes longitudinalement én-
deffous, leur côtififiancé eft de nature .ftlan-
dreufe & coriace, & leur couleur d’un 'èrr
fbncé. Le pétiole des feuilles.n’a point d’ épinés,
ce qui dilHngue aïfément cerre eïpëce dés deux
précédentes’ -qui en ont de fort acérées dans
cette partie. Les fruits dé ce cycas font dés noix
anguieufes de la grodeur d'une châtaigne recouverte
d’uhë cOqùe mince & ligneufe. Ils viennent
fous les étaillés d?un cône placé au milieu
du fominei dé la plante , & qui eft auffi grOS
qüe la tête d’un enfant.
Culture.
Les cycas fé cultivent dans des vafes qüi
rëffènt rolïte l’année dans lés couches de tan
dés ferres chaudes: Ils aiment une terre lé'gère
& fabliau ne Ue. Celle qui par oit le plus contribuer
à leur vigueur & à leur conférvation,
eft un mélange compofé par égalés parties dé
térreati dé bruyère , & de terre à .oranger. Les
àrrofemèns doivent être fréquens, lorfque
ces plantes font en pleine végétarien', ce qui
arrivé ofdi mûrement pendant les chaleurs de
l ’été. Dans !ès autres fai fous, il convient de les
modérer & de lés fuppHmer entièrement pendant
lé milieu dë l’hiver. Les cycas fe eon -
fervent à une température, dé dix degrés, lorsqu'ils
ne font point eft végétation ; thaïs, pour
lés faire croître, il eft nécéffairë de leur donner
ùné plus forte chaleur. Celles dés ferres lés plus
chaudes & même celle des Bgchês à. ananas ‘depuis
\é milieu du printems fufqii à la fin dé l’été ,
« ’eft pas trop forte pour eux , pourvu qu’on y
proportionne les arrofemens, & qu’on rénouvel
fe l’air de terâps ëii temps. t
Leur multiplication peut s’éfetftnêrrîè deux
tflàniêr’é« , par les feménees & pàr lé$ oeîilètôfift
Là première quoiqu’elle foit la plus naturelle
ed cependant celle dont on peut le moins.faird
ufage dans notre climat, parce qu’à l’exception
de la troifièmè efpèce qui a fruélifié une feule
fois au Jardin National des plantes à Paris j les
autres n’ont point encore donné de bons fruits
en Europe, D’un autre cô té, les feniènces pour
conferver leur propriété germinative, doivent
être miles en terre quinze jours au plus tard
après leur maturité. O nfte pourroir donc efpéretf
d’en recevoir de bonn es, qu’ainant qu’on les
j enverroit ftrarifiées daris des c aidés, & il eft i; beaucoup plus fimple de mnltiplier cès végétaux
par te moyen de« oeilletons , auffi ce
moyen eft-il celui que l’on employé de pré*
, férence.
Ces oeillemns font des efpêcës de bulbes qui
viennent àu bas des foüchës , vers le collet d©/
là râcinë „■ & qui ne font autre chofë que des
éxçroiflancès bnlbeufes , ar^ndies & couverte»
d’éCaillés , lôrfqü’elles ont deux ou trois ans*
qu’elles^ cemmencent à s’éloigner un peu du
tironc & forment un corps particulier garni de
quelques feuilles , on tes fépare avec un infiru*
ment tranchant. On les place dans Fa ferre
chaudë, fur urie tablette , à l’ombre. On les y
laide pendant cinq à fix fours, pour donner-à
la plaie le temps de fe cicarrifer ; en mite on
les plante dans des pots remplis d’tme terre t lus
féchë qü’hHmidë , con-poféb de deux tiers de
terreau de bruyère & d im lier' de terre à
.oranger, bien mélangés. Immédiatement après
leur plantation, on place cës oeilletons dans une
côuehe dé tan chaude. & fou» un chafli», ou
mieux enebre fous une bàchè à ananas' ; on les
garantit dû grand foleil, & on rie les arrofe que
ïorfqu’ils commencent â pouffer. C.tte opéra—
fîon ed prefque fûre loilqu’on la fait vers le
milieu du mois dé niai. Lès~céilitrons né tardent
pâ's à fe garnir déracinés & de nouvelles feuilles f
& vers la fia dé l ’auromnFc, ils en font ordinairement
affez pourvu, pour pafler l’hiver dans la
• tannée d’une ferre chaude. En les plaçant dans
le. voidpage du fourneau , dans une pofition
aérée, & où ils- pniffent recevoir lè fo leil, leur
végétation fera plus vïgoureufe & plus fort?
que dans mut autre endroit.
Les cycas ont befoin d’être rempoté» de temps
en temps en raifon dé- progrès de leur végétation,
& pour empêcher que les racines ne fô
trouvent „trop gênées dans leurs vafes. La
mèiileurë faifon pour faire certe opération,
éd le milieu du printemps, mais il faut bien
fé garder de lê<1 faire pafler tout-à-coup d’un
petit pot dans un grand, ils fe porter oient mieux
d’être un peu trop refferés que d’être trop au
large. 11 fuffira qqe le vafe dans lequel on lé
. mettra , foit de trois quarts d e - pouce ou d'un
- pôiicë plüs grand dads toutes fes dimenfions^
celui dans lequel ils étaient. Une autre
intention non moins importante , eft de^ prendre
^ïien garde de mrurçrir les grofles racines, dé
les déchirer St fur-tout de les couper, ces bief- -j
fnres occafionneroient des chancres, qui por-
. teroient infenlïblement la gangrène & ta mort
jufque dans le coeur des plantes. Il faudra donc
les fortir de leur- vafe avec précaution, dégarnir
enfuite la motte de toute la terre.compaéle &
trop ufée, qui environne Ie§ racines, pour
<jet effet OP fe fërvjrg d un petit plantoir bien
Arrondi dans fon contour & à pointe moufte^
La motte'ainfi préparée, on tiendra d’nnemain
laplante'fafpendue perpendiculairement au mi-
ê en du vafe dans feque-1 elle doit être replacée ,
&de l’autre on garnira les racines avec une nouvelle
terre biçn ameublée, en agir a. ni légèrement
l e tronc de la rb r e , afin que cette terre puiffe
«lieux s’infinuer- &. remplifte plfts exa,élenient
toutes les cavités. .Énfuite pour l’affermir encore
& en rapprocher davantage toutes les parries,
®n frappera plufieurs fois Iç fond du vafe contre
terre. Cela fait, on placera les plantes dans une
tannée neuve , & on les garantira des rayons
ardens du foleil. Lorfqu’èlles commenceront à
pouffer, or» leur donnera des arrofemens légers
que l’on rendra plus fréquens & plus copieux
à mefure que. la végétation deviendra plus vi-
goureufeÂ. plus forte.
Les, cycas ainfi cultivés pendant les fix premières
années de leur jeuneffe* commencent à
être affez robuftes. En leur donnant alors le
dégré de chaleur, l’étendue de terre & les arrofemens
qui leur font néceffairès, on eft fur de
les conferver long-temps, quand bien même on
négliger oit momentanément quelqu’un de ces
foins Mais fi l’on s’apperçevoit qu’ils deviennent
jaunes Sc ianguiffans, ce qui arrive lorfque
leurs racines ont été échaudées par la chaleur
de la couche , il faudrait auflitôt les vifiter. Et
fi l’on trouve que les racines font mortes par
le bout , qu’elles font noires & gangrénées, il
n’y a pas d’autre parti à.prendre que de les réparer
de toute Âa terre qui les environne & de.
les couper avec une ferpette bien tranchante
au niveau de la culafte du tronc , d’enlever les
écailles pourrie^ de fupprimer toutes les
feuiHes à raiz du fo,miner de la tige. Après
avoir laiffé cicatrifer les plaies pendant plufieurs
jours"dans un lieu chaudron replantera ces
fouches dans de nouvelle terre feche,& dans
de périt» vafes qu’on placera à plus-grande chaleur.
Ce' moyen nous a réulîi fur un individu
quidépèriffoit fenfiblement drpuis trois ans -,
& .qui s’eft parfaitement rétabli au moyen de
cette opération.
Il eft plufieurs infeéles qui attaquent les cycas
& leur font tort Les gallinfeéfes en s’attachant
aux côtés des feuilles y attirent les fourmis
qui les falifteiit & en obftrqent les pojsfc
On s’etî débaraffe en lavant de temps à autre
cçsplantes, &en faifant tomber les gaUinfeéles.
Le» cloportes attaquent auffi quelquefois les
feuilles tendres & les jeunes racines de ces
plantes. Nous ne connoiftons d’autres moyens
pour ' prévenir ou pour empêchçr les progrès
du mal que font, ces infeéies, que dë letif
faire la chaffe foiiveat & de les tuer*
Propriétés & Vf âges.
Les Indiens mangent les amandes des -fruits
de toutes les efpèces de cycas, „ elles font faines ,
nouriffantes & d'une faveur agéable. La colonne
de moelle qui fe trouve au milieu du -tronc
de ces fortes d’arbres, fournit une efpèçe. de
fagpu très-noürriffant. Au Japon, l’efpèce n .c z
eft fort eftimée ? fur-tout des grands, à caufe de \n
bonté de fon fagou v ils en confervsnt des rro-»
vifions avec d’autant plu? de foin que dans les
temps de guerre, une très-petite quantité d©
cette fubftance luffit pour faire vivre long-temps
les foldats, auffi eft-ce pour priver leurs ennemis
d’une telle reffource , qu’il eft défendu, fous
peine dé mort > de tranfporter ce cycas hors du
Japon.
La troifièmè efpèce qui croît au Cap de bonne*
efpérance, fur les hauteurs, près de la ferme la
plus élevée de Ze-e Koe-Rivïer, eft fort recher-*
xçhée des Hottentots. -Ils renferment dans une
peau de veau ou de mouton aprêtée, la moelle
qu’ils trouvent ém abondance dans le tronc de
ce petit palmier. I ls l’enfouiffent en terre,& l’y
laiffent i ’efpace de plufieurs femaines , jufqu’à cç
que cette moelle devienne affez tendre pour pou*
voir fe pétrir avec de l’eau & former une pâte,
„Alors ils en font de petits pains ou gateaux.,
qu’ils mettent cuire fous la cendre : d’autres Hot-r
tentots moins délicats, ou qui j i ’ont pas Ja pa-*
tience d’attendre ces' longs préparatifs, font
fecher & rôtir cette moëlfe, & en font une forte
de fromentie brupe. On a donné à cette efpèce
de cycas le nom à' arbre-pain des Hottentots,
en ràifon. ,de la nature d’aliment/ qu’il leur
fournit.
Nous ne devons pas prétendre en Europe à
jouir des fruits, des. cycas , puifqu’il eft très-rare
que quelques efpèces fruélifieRt & encore moins
d e là roqëlle -que fourniflent leurs troncs, puisque
pour l’obtenir il faut les. fendre en deux,
& facrifier des arbres qui croifiènr lentement,
& exigent une culture difpendieufe : mais le
port intéreffant de ces arbres les rend précieux
po,ur l'ornement des ferres chaudes. Placés ifo-
lement dans les rannéeç, on grouppes avec-les
bananiers , les datiers , les plumena & autres
arbres de la Zone torride,-ils prodffifent un effet
■ très-pittorefq ue.
Hifiorique. La deuxième efpèce de cycas eft
au Jardin NauqnaJ depu*s plus ffç yipgf
S 2 z z j i