
femence; le refie n’exige aucun foin; jufqu’au
commencement de Juillet. » • ^
« Le cultivateur attentif fe hâte d’arracher avec
une petite pioche lamauvaife herbe, & de couper
le bout des tiges prématurées, qui ont quelquefois
plus d’un pied dans les premiers jours dÂoût,
Ces précautions font indifpenfables, fi l’on veut
avoir des plantes bien nourries. »
ci Leurs feuilles font à-peu-près de la même longueur
que les feuilles de vigne. Chaque tige porte
une ou plufieurs gouffes vertes, qui remplacent
une fleur blanche, qui s’ouvrent en quatre,
dès qu’elles font parvenues-à leur maturité. On
les cueille tous les matins en Septembre. Plus ]
il y a de rofée ou dhumidité, plus on a de j
facilité à tirer le Coton pur & net delagoufle.
c< C e tte r é c o lte du re o rd in a irem en t un m o is , à.
moins que les grandes pluies n’obligent de la
précipiter, & de profiter des moindres rayons
du foleil pour faire dans une aire, & en particulier,
ce que l’intempérie de la faifon n’a pas
laiffé faire dans- les champs.. Le Coton n’efl jamais
alors aufli beau. On donne toujours la préférence
aux gouffes qu on cueille les deux premiers
jours. Le refle eft de moindre qualité*, il
yr en a même à la fin dont il neft pas poffible
d’en tirer aucun partis jj
ci La même terre n’en peut porter deux apnées
de fuite, on y fubftitneou du bled ou de l’orge..
Quelques-uns mêmes la laiffent chommer, parce
qu’ils prétendent s*étré pleinement'convaincus
par l’expérience que la récolte fuivante en eft
d’un tiers au moins plus abondante, w.
L ’ifle de Chypre produit beaucoup de Coton,
Marin, VoyageuHtalien,nous a fourni quelques
renfeigneméns là deffus.
ci Le Cpton de Chypre, dit cet Auteur, eft regardé
comme le plus beau du Levant *, il eft d un
très-beau blanc, & les fils en.lont longs & très-,
foyeux, aufli fe vend-il en Europe à un prix
âu-deffusdes autres Cotons que Ton tire du Levant.
Cependant tout le Coton que produit Tille
de Chypre n’eft pas d’une qualité également bonne,
il y en a dans chaque récolte des qualités intérieures
, de manière que Ton diflingue dans le
Commerce quatre efpèces de Coton venant de
Chypre. » p- _
« On diflingue les Cotonniers cultivés en Chypre,
en deux efpèces *, la première comprend ceux que
l'on nomme Cotonniers d eau courante ;; la fécondé
, les Cotonniers de terres sèches. Les Cotonniers
d’eau courante fe cultivent dans les vil—'
lages où il y a des petites rivières ou de^ courants
d’eau pour arrofer cet arbriffeau ; les Cotons
que produifent ceux-ci eft infiniment plus beau ,
& d’une qualité fupérieure à celui qui croît
dans des endroits fecs & qui ne jouiffent d’aucune
autre humidité que de celle que les.pluies
leur, fourniffent. . '
C ’eft au mois d.’Avril que les Cypriotes commencent
à femer la graine de Coton ; -ils potir-
roient s’en occuper de meilleure heure-, mais,
comme les jeunes plantes commenceroient alors
à pouffer dans le teins que les fauterellés ravagent
annuellement Tlfle, ils retardent cette
culture à deffein, pour ne pas recommencer la
même befogne deux fois. » ;
« Avant de mettre la graine en ferre/, ils labourent
les champs-deftinésSà cétte culturé,'(le
la même manière que . Ton fait en Tofeahe avec
des champs à bled. Ils mettent la graine en terre
dans des petits trous, faits dans des filions, &
éloignés à une certaine diftance" les uns des autres.
Dès que; la graine commence à pouffer,
on choifit le pied qui montre le plus de vigueur
& on arraché les autres. Au mois.de Juin &
de Juillet les. Cultivateurs, ont agrandi fdin
de butrer légèrement leurs Cotonniers .& de fard
e r les champs, n
et La récolte du Coton fe fait en Q&obre &
Septembre* mais, comme il faut beaucoup de
teins pour éplucher: Je Coton, cette denrée ne
peut entrer dans le Commerce, qu’au mois de Février
& de Mars de Tannée fuivante. »
On compte aéluéllement pour une bonne récolte,
lorfquon a recueilli cinq milles balles de
Coton-, il y a cependant ides an-nées:peu productives;
où Ton ne récolte que trois mille balles.'
On m’a afîiiré qu’autrefois on avoir récolré jüf-
qu’à 8,coo balles; & lorfque Tlfle de Chypre
fut fous la domination des ’V é n i t ie n s o n y
avoit rëcoT.é 30,000- balles. Mais, comme lapo-
pulaiion de Tlfle a diminué conlidérablement depuis
cène époque,- la cultujredu -, Coton a également
diminué jpeu-à-peu. La grande fécT.e-
refte que l’on éprouve dans cette ifle, lé défaut ,
de pluie, mais fur-tout les vents chauds extrêmement
étouffants qui foufïlent ordinairement au
mois de Juillet,; .font au fli manquer très-fouvent
les récoltes"; ( Mariti viaggi perlif&la di Cipro,
&c. &c. Tom^ J ). ■* /
Culture du Cotonnier , en Afrique.
Si:nos connoiffances relativement -à là culture
du Cotonnier en A fie font imparfaites;, elles le
font, bien davantage fur la manière dont on s’occupe
de la propagation de ce végétal en Afrique-
Comme jufqu’ie i, toutes les relations que nous
avons fur l’intérieur de cette vafte partie du Monde
font très-fuperfieielles, nous, ne faurions décider
jufqu’à quel point cette culture eft portée dans plu<
fieurs parties de l’ intérieur, dont les caravanes
qui, pour le commerce des Éfclaves .& dé la
:. Gomme , arrivent tous lès .ans tine.fpjs en E.g)'Pre>
exportent quelquefois des étoffes de Coton , dont
la" couleur & la forme attellent l’origine Africaine-
O n a fon ven t - v u, au Sénégal, à Sierra-Leone ;
& dan s -les , co rn pfb irs q u e les différentes Nation5
Européennes occupent fur la çôte de Guinée,
*des échantillons de Coton apportés de l’intérieur
du pays par ceux qui vont à la traite des
Nègres ; le Coton blanc rapporté par lès Marchands
dé Nègres, quoique d’un blanc éclatant,
& d’une grande douceur , eft moins ëftimé parles
noirs qu’un coton femblable au Siam jaune ,
mais d’une couleur plus dorée , qui fe trouve
dans le Royaume de Dahoinet-, .& dont l’exportation
, félon la relation de feu M. Ifert, Médecin
& Botanifte Danois, qui a rélidé plufieurs
années fur les côtes dé Guinée, eft prohibée fous
■ les peines les plus rigoureufes. On né connoît
point le Cotonnier qui produit çè beau Coton ;
mais il eft certain que plufieurs éfpècës de Cotonniers
croiffent naturellement fur la eôtedeGui-
née, dont quelques-uns ont été tranfplantés dans
les Antilles, où elles réufîiffent très - bien. Une
de ces efpèces, dont nous aurons occafion
de parler dans la fuite , fous le norii du Cotonnier
farmenteux ou rampant, a été cultivé depuis,
avec fuccès, par M. de Rohr , à Sainte-
Croix une des îles Danoifès en Amérique, &
dont nous avons vu un fort bel échantillon dans
l'Herbier de M. Richard, qui l’avpit reçu de
M. de Rohr. Selon le rapport de ce dernier, le Cotonnier
rampant pourroii très-bien convenir à
plufieurs des Antilles, qui plus que les autres font
expoiés aux ravages des ouragans, car comme il
■ étale de longues branches qui relient toujours
■ couchées par terre ., qu’il eft affez produélif, &
qu’il fe .contente d’ailleurs du fol le plus ingrat,
il mérite fans doute d’Atre cultivé.
La partie la mieux connue de l ’Afrique, le
Cap de Bonne-Efpérance, ne paroit pas produire
des Cotonniers, a.u .moins aucun Voyageur
n’en fait .mention; nous fommes dans la même
incertitude , relativement à la. côte des Caffres
& de l’Ethiopie, quoique la température de ces
pays fenible convenir à la culture de" cet ar-
bufté. A Tlfle’;.de France & de Boürbon ,
plufieurs efpèces .de Cotonniers qui y ontété apportés
de l ’Inde , réiifliffent très - bien, & promettent
des récoltes avantageufes pour l’avenir.
Il eft douteux , lî le Cotonnier a été autrefois
cultivé en grand en Égypte , ou fila grande quantité
de Coton que l’on droit avant là découverte
du Cap dé Bonne-Efpérance, d’Alexandrie , Bç
du Grand-Caire , n’y ëtoit pas apportée1 de Perle
ou de 1 Inde, par la Mer-Rouge, parce que ces
deux Villes fervoient avant cette époque , d’èn-
trepôt pour toutes les marchandifes venant de
An( n' 11 eft cePendant fûr I p ï I Ton cultive
actuellement quelques Cotonniers en Égypte, c’eft
plutôt pour Til lage dotneftique, que pour en faire
^Jle .Spéculation de commerce. Selon' Profper
T in> | î Cotonnier en arbre croît naturellement
en Egypte.
Les Cotoniers que Ton trouve en plufieurs en •
roits de la côte de Barbarie , ne s’y trouvent
Agncukum. Tome I I I .
1 en aneun endroit en culture réglde ; Ie( habitans
dont une partie gémit fous un gouvernement
defpotiqite, contraire à toute efpèce d’induftrie
■ & l’autré n’ayant qu’un domicile ambulant, pa-
roiflent fe'contenter de leurs belles laines, qui
leur fourniffenr non-feulement, les vêtemens
dont ils, ont lïefoip, mais encore un objet commercial
de la plus grande importance. Ces rai-
fçris femblent avoir empêché jufqu’ici cette culture
, dont JeqVs voifins les-Maltois ont'fu tirer
un meilleur profit. Les habitans du Royaume de
Maroc p gouvernés à-pen-prês’ fur les mêmes
principes que lesBarbarefqtiei né paroiflent pas
non plus-fe foncier de la culture du Cotonnier.
Culture du Cotonnier en Amérique.
Les différents uflenfiles faits avec le Coton
que les Européens virent chez les anciens HabN
tans de l’Amérique., loffqtt'ils y abordèrent 1»
pr^nière fois, & les recherches poflérieures na
laiffent aucun doute fur Texillence de cet A r -
' bufie avant la découverte. La terre ferme atiffi-
bfen que les différentes lies, paroiffent avoir pof-
fédé de tout tems, ce végétal mile, quoiquel’em-
ploi qu’en faifoient alors les Habitans, diffèroit de
celui que les Européens èn font aujourd’hui. II
femble même que la quantité & la qualité de
Coton que ,les habitans apprirent à connoître à
leurs nouveaux hôtes, a principalement invité
ces derniers à tourner leur attention vers cette
denrée utile, qui, dans ce moment, par l ’intro-
duéiipn de la plupart des .efpèces propres aux
grandes Indes & à l’Afrique , ’ eft devenu un
objet de le plus grande importance.
La Caroline.,- Ja Floride, la Louifiane & les
îles de Bahaipa, font les , parties les plus fepten-
trionales de l’Amérique , où l'on trouve les Cotonniers.
La Louifiane paroît avoir poffédé cet
I arbufte depuis long-teips,. au moins les anciens
i Voyageurs mamfeftent cette opinion. Mais en Caroline
, en Floride & dans les îles de Babama
le Cotonnier parole avoir été apporté par les A n -
; glais poflérieurement ; & la culture de cet ar-
, balte y..eft encore aéfuellement dans fon enfance.
' ‘ 'C’eft dans les Antilles, poflédées par les An-
! glais, les Efp.agnols .& les Français^ la Guiane
Erançaife, les Colonies Hollandoifes de Surinam
d’.Effequebo, de Demerary, & dans la plus-grande’
partie, du Brêfil , que la culture 'du Cotonnier
eft dans l’état le plus fleüriffant, & toutes les
Nations qui y poffèdentdes Colonies, paroiffent
fe difputer la prééminence par les' foins avec
Iefquels elles s’adonnent à cette culture.
Mais, malgré l'importance & l’étendtie de cette
culture , il s’en faut de beaucoup que nou
ayons la - cieflus des notions auffi exaéles &
détaillées qu’il le. ferait à defirer. La plupart des
i Pfbpriétaires, qui s’occupent dés plantations des
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