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Cotonnier à flen'rs pourpres nous a été apportée
<té Guatimala j mais cette efpèce-ffa pas ft bien
rénflt qué celle à fleurs jaunes.-.Le fruit ou* la
coque qui fuccède à la fleur , reffembte, quand
elleefl jeune, à une petite noix , en groffiffant
elle change de figure * elle efl flîvifée en quatre
cellules, dont chacune renferme-deux', trois ion-
quatre graines: lorfqu’elle efl parfaitement mûre 5 “
elle devient d’un bruu-jchàtâigne y & leCoforf
qui y efl renfermé, la fait éclater en trois ou plu-
fleurs divifions. La récolte du Coton fe fait ordinairement
an mois de Septembre, & dans les
années les plus fèches, on en fait même deux/
l ’une en Juillet, & l’autre en Septembre'. »
«Lorfque le Cotonnier fetrouve dansun borï
terrein, & à l ’abri des vents froids , fitr-tout quand
on réchauffe la terre au-tour du tronc , a l’ën—
droit où il fort de terré , il fe eonferve pett*'
dant quatre ans ; & les arbres âirîfi traités j •
produifent plus de Coton qué ceux que l’otiplanté j
tous les ans. On taille les-Cotonniers à-peïi-près
comme on taille la vigne, en emportant tout le
bois fuperflu , & en ne biffant que le productif.
La première année, un Cotonnier ne produit
qu’une cinquantaine de Coques, la fécondé,à-peu-1
près deux cents, la troifième fix cents & même
davantage : la quatrième année, il commence
à perdre de fa vigueur * & il ne produit alors que
peu de Coton & d’une qualité inférieure à celui
de premières années.LesCotortniersd’Efpagneont
la hauteur d’un homme , ou entre quatre & cinq
pieds. Dans quelques cantons maritimes, on a
commencée cultiver le Cotonnierherbacë ; mais
cette culture ne paroîrpas faire.de grands progrès.
>»
Culture du Coton en Sicile , h VIfie de Malte
& en Calabre.
* Le Cotonnier que l’on cultive en Sicile & à
Malte , dit Serflini efl une plante herbacée, annuelle.
Le territoire de Terra-nuova, qui s’étend
le long de la M e r , au couchant de Syracufe,
dans la vallée de No to, efl le canton de la Sicile
plus particulièremtnt defhné à la culture du
Coton. Les tertes que l’on emploie à cet ufage
font d’une très-bonne qualité, bien meubles,
&nétoyées de mauvaifes herbes. On commence
ordinairement à. les labourer au mois de No-
-vembre, & on répète cette façon, quatre:ou cinq
fo is , iufqu’au mois d’Avril. Lorfque la terre ell
bien labourée, on l’arrofe dans les derniers jours
de Mai ; & , quand elle efl médiocrement humide
& imbibée d’eau , on y feme la graine de Coton
que l’on dépofe avant de la femer dans une fbfîé
que l’os fait en terre, & que l’on remplifS'eaU’,
On a foin de la bien frotter, & de la remuer
fouvent, pour la débarraffer"des filamens qui y.
relient attachés; on parvient auffi à rendre:ciette
gr»ine plus propre imne prompte végéiatipj). »
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1 a Comrtsefcr graine' !que l’on retire du CôtrtW’
j que la Sicile produit toutes les années, dégénère:
! «'ce(Te dë- donner du Goton de la" meilleure
qualité v les: Cultivateurs Siciliens font venir de 1
Malte celle du Goton qw’ony appelle Bnrbarefco,.
j qui eft bien- fupéri'enr à celui, qu’ori y-nomme-
Baftardone. Eli«' fe paie à raifon 'de vingt à vingt-
quatre tari le cantaro ( le-taroMilicien vaut huit
roilfe quatre deniers, & le Cantaro pefd eem>foi-
xante-huit livres-&- demie;deParis)) Les'Maltois-
fe pourvoient' réciproquement de la graine de:
Coton qüe produi t la Sicile, & ils la* paient douze
à-; quinze'tarifé cantaîo j I ls -1& font manger à
leurs boeufs ; leurs vaches /leurs chevaux., leurs
1 ânës'& lëurs mules ,>après l’avoir laiffée dans l’eau
pendant pîufieurs' jôursi On a remarqué que
i eeftè- graine étoit pour eux une excellente nônr-
} rit-ufc.-'# | J . t"V' V. ' .
u Le teths pour fëmer le Coton efl le mois de
Mai. Lorfque là graine de Coton a été feinée*
les payfans égalifent lafurface du rerrein auquel
ils font Confié.Ils né fe fervent point, pour cette
opération?, de lah e r fe ’, infiniment d’Agricul-
. ture^ qui n efl pas généraient entcpnnu en Sicile;
mais ils y fupplëën-i!, èn liant une on plu fleurs
! branches, d’arbre enfemblej dans kfquelje§ i-lsep-
trebcent des feuilles o.u 'de%brouffa-ilies, pour
1 en faire une efipèpeide claie. Ils|aftachent'enfuire
cette efpèce d'herfe aù joug jde deux boeufs au
lieu de charrue* Le Bouvier- -ç’affied enfin fur
ces braneh?.gfS.! Qcfl da-ns cet état que, les- fai-
. faut traîner fur la terre , il parvient à 1 applatlir,
j ce,qu’on regarde Commeirrès-imporfant, à caufe
• de l’ardeur des rayons du folqil, qui defféche-
roient trop promptement l’humidité, finécef-,
faire à la germination, de certe plante. Q u fait
tourner la herfe tout-autour du fol qu’on veut,
égalifer ,■ en . commençant par un ; ides. côtqS) duchamp,
& en finiffani par fans aucune
interruption. » .. » > ?} :;h . p : o / .
« Lorfque la plante a levé, & qu’elle a pou (Té
cinq ou fix feumes j on commencetT'ftn'élêr fe
terrein , & à enlevertôutes les manvaifes herbes.
Quand elle efl un peu élevée, -on; en coupe le
fommet principal avèc les doigts; c?efl;ce -qn’oil
appelle éteter , .acinare. Cette opération fert à
faire pouffer fa tige plus fortemeiit., & à|ui faire
jetter une plus grande quantité de ces branches
qui doivent, produire dés coques cotonnenfes;
elle efl même fi néçefTairë q u é , faps cèla, la
, plante ne donneroit que très r peu, dé gOijfle.s,
8l encore feroient - elles maigres & peu remplies.
Le ligne auquel''on rééortnoîf le temsde la faire,
.c’efl Iprfque la tige de la plante efl: devenue
d’une couleur approchant descelle du .piu.m.h'
’.Cette façon achevée, on recommence à farder
.le terrein , & à en arracher toutes les mauvaifes
her.bçs. »• y
« La récolte (îu Coton fe fait ordinairement dans
, le njoi§ d’Qdobre, ££ tems efl indiqué Par
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J’oiiiiértate fpomanéé' des gfttvffès ou ■ coju e î , >
qui doit être eomplette j. pour ,qu:ob spmffif en
.jevirerfactlement leCoton.: Quatr;e;OU cintf.jr'Urt î
après la prëmièré récolte ,;;0.n retourne fairé; ?a i •
même opération ; à mefure que' les coques mû" 1
riflent y jufqu’à ce qu’il n’en refle pas une feule |
-dans tout le champ. On étend, dans des magaflns, ,
toutesices goufies.,. fur.des claies faites avee des 1
rofeaux y pour quelles y sèchent iplus complet-
tement ; & que l’on .ppiffe-en retirer leChtOn i
avec plus-de. facilité.i-Lorfqu’il arrive. que ,idans !
:-les derniers' -jours de. !N ovembre :& -tes p rem ter s ;
-jours de Décembre ,-fàifon des pluies abondantes, j
il rçfle encore quelques gouffes ou coques fur |
la plante, fans être ouvertes, & fans donner
aucun flgnode maturité prochaine , les paytans (
les cueillent >pour lors telles qu?elies font
des expofënt enfuite au foleil > ou les mettent;,
•à lori défautjédans un four médiocrement iCihaûffc.
Les coques s?ou-vrent de cette^manièrë, mais plus j
imparfaitement que fi elles fuffent venues en j
ifiatûritè par'le fecoûrs de la Nature |
le Coton qu’on en retire efl d'une qualité fort j
inférieure, v» . ‘ ' j
« On fépare lesfemencesou graines du Coton
de i’efpèce de foie que renferme fa. çoqhe, par ;
une opération très-Ample. Il ne s agit que de ;
faire paflèr. Iei Coton entre deux petits cylindres, ;
rd’un: bois très-dur, placés horizontalement Lun 1
au-deffws de faut r e , à A Peu diflatice que ;
.les'graines j f y peuvent pas paffeiv Ces deux cy- ;
Jindres font fouienus par deux petits momans ■
iffiflantés folidement fur une petite table que •
l ’on tient fur fes:genoux. Oin.adopte-une roani- |
velle à i’axe du cylindre fupérieur, pour» les j
-faire mouvoir. Cette occupation fert d aniuîe— .
ment aux Dames Maltoifes. ^ .mefure,qu il fe
préfeme une îgraine pour .paflèr entre les deux |
cylindres , e}les 'ont- foin de la détacher avec
•Jesdoigts:. »? à . .. ^-•: - •
« Les terresoù-l’on a récolté du Coton peuvent
être femées de blés l’année fuivanté ; ils y viennent
m,erveilleufemem. On prétend que les Propriétaires
Sil'iciens »peuventexpédier tous les ahst,
pour l’étranger, deux mille cantaros ( cefl-à?-
dire , à-peu - près trois cent trente-fix mille livres)
de Coton préparé de différentes manières
dont rlç fuperflu fe confomme dans 1 Ifle même.
Ce Coton efl mis dans le commerce fous, différentes
formes. Savoir en Cofon appelléi Cbtonc
lordo -, qui fort d’abord de la coque avec; la
graine, & que Ton vend ordinairement deuk
onces & quinze taris le cantaro, & même juf-r
qn’à deux onces & vingt taris ( c’efl—à-dire trente
«ne livres deux fols y & même trente-trois livres !
fix fols huit deniers ). Quelquefois on le vénd
■ jufqtfà trois onces ( trente-fept livres dix fols),
■ félon la récolte plus ou moins abondante, &les |
variations du commerce. Lorfque ce Coton efl I
pétoyé, fans avoir Ui0> mis ÇO écheveau y on
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l'appeUe5 Magêluggià, & ir'fe-verrd ’depuis' onzo
jufqu’à douze onces le cantarp)qefl-àr-dire,jCenc
-treftire-i'fept liéfeV-dix fdll'jü^irà Cedf cinquante
Kvres'/'lës cent 'foiXanfer!- hhit 'livres pefant ).
Lotfqù’il -efti mis é h 1 ééHèvtaux, mattolus, 0^1
lé vend1 jùfqu à .'treize; dtjees. D’un autre côté,
la pitts graridè quantité du Coton que l’dn tir©
de la :Sicileyefî fort tout filé.,'& fa valeur fe règle
fur le prix'que l’on} donfie* pour la filature, &
félon» lès demandes. Ceux qui font de première
qualité filés plus fins ,fé vendénfjufqu’à cinquante
onces le cantarô (fix'cent yin|t-cinq livresh
Différentes Manufactures où Ton èmpioie le Cotcùi
dans le pa^smême , ajoutent encoré.àfa valeur. »
Calcul de ce qu i l eh coûte pour faire du Coton
dans une Jalme de terre, j
; On fuppole que l’on apris à loyer unefalme
-de terrein : d’aine nature ’excellente, pour laquelle
ort paie, en Sicile , vingt onces, c’efl-à-
jdiré, deux ceiit:cinquante» livres .de France. -
Dëpenfes néceffaires pour rendre Ie terrein
propre à la culture du Coton & pour les gg*
menées; quinze onces trois taris.. 107** io*r o ^
i Prix & valeur de fept cantaros
de graine qu’exige une.falmede tei>
'rein , & que l’on paie à raifqn do
vingt - deux taris le cantaro,, cinq
onçès quatre taris................ .. 62 ï S
Le produit efl ordinairement de
vingt-cinq quintali ; de Coton,.quand
la récoliè efl mauvaife ( le quintalo c
-pèfe environ foixantb-quinze de
nos livrés,),)de trente quand elle-..
1 efl médiocre , de quarante quand • 1
! ,elle efl»bonne & de quarante-cinq
j quandqeUe,,efl (excellente. Prenante. .|i
donc la;récolte moyenne de trente^. ' •
î cinq quinfali , qui exigeront dou-
j : ze : tari : : chacun pour . lès. 1 recueil*,
• iiir, nous Saurons pour feais de ré- :
■ : coite quatorze, b nb.es......... .., Î75
Pour enlever les toques & les !
1 graines, à rai fori de douze grani pour
^ chaque pefée ; compbfée de qua- '
' torze rotolo(le rotolo fait deux livr«
i '& demie, de poids fôiblé, ceft-à-
j dire dè la livre dê douze onces). 17$
Pour , battre le .Coton , & pour
l’amotteleV ou le mettre en éch;e-
veaux, à raifon de trente grains la
pefée, trente-cinq o n c e s ............437
Total des dépenfes, cent trois «
onces quatre ta r i, ou*.«,. •. • » « . » 3J 4^
y y y if