
des vitraux de la ferre-chaude, & l’Hiver fui—
vaut elles s’accommoderont de la ferre tempérée.
On obferve fur le n.° 7 , que fl eu ridant ai-
fément il ne faut pas des années très-chaudés,
pour que les graines mûriffenr, & que fouvent
lans qu’on ait la peine d’en femerj celles qui
font tombées lèvent au Printems & multiplient
l ’efpèce à laquelle il faut un grand efpace, fur-
tout fi le fonds eft de terre légère & fumée,
parce quelle prend beaucoup de force & de volume.
Les individus qu’on veut conferver, fe
placent fur les devants dans la ferre tempérée.
Les n.°* B à 15 étant annuels, fe doivent
avancer le plus qu’il eft pofiible, afin de jouir
promptement de tout ce qu’on en doit attendre,
& d’avoir de meilleures graines. On les sètné au
commencement d’Avril fur couche chaude, que
l ’on couvre chaque foir qui annonce une petite
gelée, d’un paillaflon l'upporté par de longues
baguettes de traverfe afl'ujetties à quatre pouces
de hauteur fur des crochets enfoncées dans la
couche. Lorfque le plan a plufieurs feuilles on
le repique à huit pouces d’écartement fur une
fécondé couche, dont la première chaleur eft
évaporée, fans négliger les foins ordinaires de
l’abri jufqu’à la reprife, & jufqu’à ce qu’il n’y
ait plus rien à redouter des froids tardifs. Un
mois ou iïx femaines après, les plantes auront
fait de nouvelles racines, & elles feront a fiez
fortes pour être levées en motte & diftribuées
dans les plate-,bandes, & aux endroits qui leur
font deflinées aux bonnes expoftrions.
TJjâges. L’aflujétiflemenr de l’expofition prive
fouvent de la vue des Coquerets, aux lieux où
ils figureroient à merveille par leur port & par
leur oppofition avec des arbrifléaux de la même
mile. Néanmoins on peut en tirer un grand
parti dans tous les endroits découverts & favo-
rifés par des pentes ou par des abris naturels
au Midi. Le n.° 6 fe fera remarquer à la fin
de l’Eté par-tout où l’on voudra le tenir à Péf
troit. Le *n.° 7 eft un arbrifleau de grand parterre,
qui a beaucoup d’effet même en le. traitant
comme plante annuelle; Si les -Coquerets
annuels font d’abor) d’une culture minutieufe
& affujétiflante, le dédommagement n’eft pas
loin puifqu’iis font, tout de fuite de reflource
pour remplir dans lés jardins payfagiftes & dans
Jps ruines, des places qui ne peuvent convenir
â aucun des beaux arbrifleaux de l’Amérique
fcptentrionale à caufe de l’ardeur du foleil.
Les Coquerets de ferres ne peuvent que contribuer
à leur embelliflement.
Vertus. Le n.° 6 très-vanté autrefois, paroît
maintenant n’avoir en Médecine qu une réputation
équivoque, fon fruit eft, dit-on, diurétique.
Le n.* 1 paffe pour être légèrement narcotique.
Le Père Feuiliée dit du n .^ 7 , qu’il a
trouvé au Pérou, que quatre ou cinq de fes
baies broyées avec de l’eau commune ou du
vin blanc & avalées, chaffent le gravier de |,
veffie & foulagent dans les rétentions d'urines.
( F. A . Qvesné. ) ,
J ’ajouterai fur le Coqueret ou Alkékenge,
fixième desefpèces vivaces, phyfalis alkekengi.L.
n.° 6 , les oblervations Buvantes...
On attribue aux baies du Coqueret des propriétés
importantes. Elles font regardées comme
diurétiques, & par cette raifon confeillées dans
les hydropilîes. On croit quelles font capables
de faire forfir les graviers & d'appaifer la colique
néphrétique : on Tes emploie sèches, en bols 8t
en pilules, ou dans leur état de mollefle en dé-
coétion , St unies à d’autres caïmans; Voy.
Pharmacopées de Paris & de Londres.
Au refte, je ne parle ici du Coqueret ou
alkékenge que parce que fes baies font d ufage
dans l’économie ruftique. Il y a des pays, &
la Beauce eft dans ce cas, où le heurte, fur-
tout en certain tems de l ’année, eft blanc &
d’un moindre débit, que, s il étoit jaune. Pour
lui donner cette dernière couleur, les fermières
enveloppent dans un noüet de linge des baies
de Coqueret; elles les expriment dans un peu
d’eau, & mêlent le fue à la crème, deftinée pour
être convertie en beurre; la d.ofe ordinaire eft
de trois ou quatre baies pour la quantité de
crème, qui doit faire une livre dé beurre. St
on en met davantage, le beurre eft trop foncé
en couleur & un peu amer, quand il n y en a
que la jolie proportion, on ne s’en apperçoit
pas. Cet ingrédient n’eft pas nuifible à la famé,
il ne peut Tout au plus que rendre, le , beuire
légèrement diurétique.
Je né fais fi on n’auroit pas lien dVpérer des
avantages d’nne plus, grande multiplication de
Coqueret. Les fruits de cette plante étant propres
à teindre le beurre, ne ponrroient-ils pas
teindre autre ohofe ? c’eft aux Chimiftes. à l’el-
fayer. Il feroit facile de rendre le Coqueret
plus abondant, en cherchant les,moyens de le
faire venir de graines. On en placerait des femis
à l’ombre ; onétudieroit la manière- la plus sûre
de le multiplier :• les haies dans l’état adluel
ont quelque valeur, on les vend dans les marchés
aux fermières. ( M. T e s s ie x . )
COQUETTE. Nom d’nne des variétés do
LaSuca Sauva. L- Voyez Laituecultivée. ( M.
T hoviw . )
COQUIL LAGES, Coquii.les.
Les Coquillages, ou les Coquilles, peuvent
être confidérés, comme ayant des rapports avec
l’Agriculture, puifqu’iis font employés oan-*
plufieurs pays, pour améliorer les terres. e
article m’ayant paru bien fait, dans le Cours
complet d’Agriculture de M. l’Abbé Rosier 31
cru devoir le copier tour entier,
et C’eft aux Coquillages, c’eft .aux' Macif '
1 pores, aux Lithophites, en un mot, à fous i»
C O Q
débris des logements des inleéles, fort de nier,
füit d’eau douce , que l’on doit attribuer la for- ;
niation des Faluns immenfes de^ la Touraine, j
C’eft à ces débris pulvédfés à l’excès,. que la
Craie doit fon origine, ainfi que la Pierre , les
Marbres, &c. Pour rendre raifon de ces phénomènes,
il faut confidérer cescoquillcSjfous trois
points de vue différents. >3
u i°.Les Coquillès entières ont été raflemblécs
en ma fie , & fouvent par couches de plufieurs
pieds. -Tels font ces grands bancs d’Huîtres ,
longues, fouvent de près d’un pied, fur trois à
quatre pouces de largeur, & dont on dit que
les analogues vivants, font aujourd’hui aux grandes
Inclcs. L ’on trouve ces bancs, devenus foliiles,
dans le Bas-Dauphiné, la Baffe-Provence, le Bas-
Languedoc , & ces Huîtres font mêlées avec de
l’argiile, plus ou moins pure \ quelques-unes
font encore dans leur premier état, & d’autres
ne font lapidifiées qu’en partie. M. 1 Abbé Rosier
croit que la fubitànce même de l’animal eft
une des caufes principales qui a le plus concouru
à la lapidification j dans cet état, les
Coquilles ne contribuent pas plus à la bonification
des champs, qu’un morceau de pierre
calcaire. »
ce Si la Coquille a refté dans fon état naturel*
& que, dans cet état, elle ait été bril’ée
par parcelles, alors le frottement des. unes
contre les avitres, les a ufées, les a limées &
en a converti une certaine quantité en chaux
naturelle. Alors ces détritus peuvent former un
excellent engrais. ??
a Si ces Coqui les & leurs parcelles ont toutes
été réduites à l’état de' pouiiière, fernblable à
qelle de la chaux éteinte à"Tairj 11 cet.e -pouf-
fière forme des amas confidérables, on a des
bancs de craie, fi enfin la pouiiière la plus atténuée
| a été unie à do PargilJe bien pure &
bien fine, voilà l’origine de la marne & le principe
de la fécondité, j?
L’explication de la manière dont ces Co—: j-
quilles ont été arrachées à)la hier & dépofées J
dans la terre, appartient à l il-xtoife naturelle, j
Je ne m’en occuperai pas.
cc 20. Les Coquilles* Madrépores, Coraux, j
en un mor, les anciens logements des animaux j
& fabriqués par eux , font aujourd’hui dans j
deux états : ou ils font foûiles, c’e f t - à - d i r e
changés en pierres, ou ils n’ont éprouvé aucune
ait ration. Dans le premier cas , .ils for- 1
ment la pierre calcaire, que nous réd uifons en
chaux , & cette chaux fort à bâtir nos mai Tons J
& i\ amender les terres. Dans le fécond , c’eft-
à-dirc, lorfque la coquille eft telle qu'elle', fort- j
de la mer , on trouve un puifiant engtais :
portée fur nos champs, elle leur communique
d’ bord le fei marin , dont elle eft imprégnée,,
enfuite elle fe d compofe peu-à-peu par faction
des météores, par le frottement de la char- I
COQ 4 9*
rue, & c . , & fourmit peu-à-peu la fubftancc
calcaire, qui s’unifiant avec les débris des vér-
gétaux , forme l'Humus ou Terre végétale, par
excellence, en un mot, la feule qui foir véritablement
foluble dans l’eau , & la feule qui
forme la charpente, des plantes. 33
a II y a plufieurs manières de fertilifer
les champs avec des Coquilles. r.° Si elles font
folfiles & en corps folide , en les réduifant en
poudre fine , au moyen des bocards, pilons, &c.
2.0 Si la nature les a déjà réduites en pouflière,
& fi cette pouflière, ou feule , ou unie à
d’autres portions terreufes, forme des ma fié s
folides , il faut encore recourir aux pilons.
3.° Si la confiftance de ces mafies , eft lâche &
peu ferrée, le frottement, des chocs légers,
ïufnront pour détruire l’adhéfion de ces parties
; telles font les craies. 4.0 Si enfin cette
pouffière eft Amplement unie à une terre quelconque
, fans être foiidifiée , tel que la ma fié,
elle fe difloudra fur nos champs, par le feul
contaél de l’air , du foleil, des pluies, &ç.
Vo ilà , pour les. coquilles fo filles , ou réduites
à un état de chauxparlesmains.de h nature.»
a 3.0 Les Coquillages., tels qu’ils e xi fient
aujourd’h u i, tels qu’on les tire du fein d e là
mer, ou qu’on les ramafîe fur fes bords,
deviennent par l’induftrie de l’homme , un excellent
engrais, fuivant les circonfiances & la
nature du fo l, qui doit être engrailfé. Il y a
plufieurs manières de les employer , on en lès
fàil’ant calciner comme la pierre calcaire, &
alors on les réduit en véritable chaux , telle
que celle employée pour le mortier ; ou en
leur faifant éprouver un degré de chaleur, capable
de pénétrer leurs parties, fans les con»-
vertir en chaux , ou en les portant fur les
champs , tels qu’on ies retire de la mer. 33
a i.° Par la première méthode, les champs
font engraiffés auffi-tôr. Par la i . e i’opérarioneft
plus longue, les champs font engraifiés dans Pan-
née même, parce que la chaleur imprimée à 1$
fubilance delà coquille, commence à dérruire
le lien d'adhéfion de fes molécules, & peu-à-peu
l’a i r , la pluie , &c. en ifolent chaque partie-.
Enfin, par la y . Pengrais s’établit infer.fiblemenc
à la longue & d'années en années , par la dé-
compofition. de la coquille. M. l’Abbé Rosier,
préféreroit, k dernière méthode , pour les pays
méridionaux de la France, & fur-tour pour fês
-terrains peu riches en végétaux , & dont le .fol
a peu-.de ténacité. ??
De cette théorie-, M. l’abbé Rofïer pafie à la
pratique, en empruntant des expériences tirées
■ Au.Joum.il Economique du mois d’A om , année
-1745, dans lequel le trouve un Mémoire in -
titulé: Manière d’engiaiffer les. terres avec des
Coquillages de mer, dans les provinces de Lonr
doudary & de Donvagellen Irlande f publics pdf
. Il Archevêque de Dublin.